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De passage en région parisienne, c'était l'occasion pour moi de découvrir des
productions de groupes encore jamais vus sur scène, ainsi que le théâtre
Sénart de Lieusaint. J'en profite pour embarquer avec moi deux proches qui n'ont
pas fait de concert depuis plus de 15 ans (je ne pouvais décemment pas les laisser dans cette
posture ahah).
On arrive tout juste à l'heure, le temps de récupérer mon badge photo à
l'accueil. Je manque l'opportunité de déambuler à travers les stands de la brocante
musicale ayant lieu au même moment dans l'enceinte du théâtre. Ça sera pour
une prochaine fois...
Je me mets donc en place pour dégainer mon appareil photo, la salle est plongée dans
l'obscurité, seuls deux totems de metal à la forme pyramidale ornent le devant de la
scène, s'illuminant d'une lumière bleue. Le H central des totems sera ma madeleine de
Proust de la soirée, me rappelant inévitablement les décors métalliques du
Hellfest.
Howard
Allez ça débute avec Howard, groupe apprécié et déjà
chroniqué par Auxportesdumetal.
Le trio Parisien arrive sur scène avec des tenues travaillées. On retrouve JM
Canoville à la guitare et au chant, arborant une magnifique crinière et du
vernis bleus ainsi qu'un kilt noir.
Tom Karren à la batterie porte des lunettes triangulaires blanches
futuristes et un haut de résille et sangles de tissus. Raphaël
Jeandenand à l'orgue et la basse arrive lui aussi sur scène avec des
lunettes blanches et une veste argenté saillante.
Au fond de la scène, un drapeau à l'effigie du groupe et une oscillation correspondant
à leur dernier album, tout de noir et blanc, vient parfaire le tableau.
Mais Howard bien sûr, ce ne sont pas que des artistes lookés.
Dès les premiers titres, ça envoie direct!
C'est d'ailleurs un gros virage pour le groupe depuis Oscillations avec des
références beaucoup plus synthwave et qui s'émancipe d'autant plus des Deep Purple et autres Doors.
Le son singulier proposé par Howard est enivrant et percutant. Le groupe
prend du plaisir et ça se voit!
Face à un public un peu figé mais bien présent, le groupe ne lésine pas
sur les sollicitations pour remuer un peu tout ça. Quand Tom Karren incite aux
applaudissements, JM Canoville veut des preuves d'amour et demande au public de
créer un Wall Of Love, la foule se divisant alors en deux pour se rejoindre en courant avant
d'aller se faire des câlins.
Le trio dégage une énergie impressionnante, magnifié par une bonne
insonorisation de la salle.
Le refrain de Don't Make Me Go Back sera entonné en chœur par le public.
Associés à des jeux de lumières aux tons rose et bleu iconiques de la synthwave,
les morceaux s'enchaînent à une vitesse folle.
Sur Myself, on est témoins des confidences de JM que la sortie de
cet album symbolise également son coming out de non binaire.
Pour le dernier morceau, JM Canoville sollicite un dernier pogo qui viendra clore
les 45 minutes de set.
La salle est chauffée, c'est le moins que l'on puisse dire!
Komodrag & The Mounodor
Si on devait présenter la tête d'affiche suivante, on dirait que Komodrag and
the Mounodor est né en 2019 de la rencontre de deux groupes de
rock/heavy/psych, Moundrag et Komodor au détour d'un
set des Komodor.
Ici on peut le dire, l'union fait la force. Alliant Moundrag, duo de frangins
(claviériste/orgue Hammond et batteur/chanteur), et Komodor avec cinq autres
musiciens. La petite troupe surprend par la présence in fine de deux batteurs et de quatre
chanteurs. Bah oui, choisir c'est renoncer! Et pourquoi faire une sélection quand on peut faire
un show aussi qualitatif 100% made in Armorica?
Une petite intro pour s'ambiancer servie par le claviériste lance le set à 21h45.
Le groupe envahit la scène en présence d'un matos qui se veut vintage avec des amplis
à lampes et un orgue Hammond. Les sonorités proposées sont toutes droit sorties des
années 60/70s. On retrouve des influences assumées de Led Zep, The Who.
Cheveux longs, rouflaquettes, vestes à franges et bottes, le groupe débarque lui aussi
avec un total look seventies.
Enchainant les titres fédérateurs Born in the valley, Brown Sugar et Stone
in the Field les musiciens s'éclatent sur scène et font vibrer la foule.
Une petite anecdote dévoilée par le claviériste qui aura fait rire tant les
membres du groupe que les spectateurs, est que l'instrumentiste à la belle guitare rouge
rencontre ce soir là pour la première fois ses beaux parents.
Sur scène, ça tourne au niveau des instruments, c'est toujours en mouvement. Les
batteurs peuvent jouer des maracas et autres percussions, tandis qu'un guitariste pourra se saisir du
triangle.
It Could Be You sera le moment slow de la soirée qui nous permettra de reprendre un
peu notre souffle.
Les mimiques du bassiste sont dignes des plus grands humoristes et ajoutent du comique au spectacle.
Celui-ci sera d'ailleurs amené à quitter sa veste, avant de s'élancer torse nu au
milieu de la foule à jouer de la basse et chanter.
Le septuor enchaîne avec Voodoo Love après ce petit bain.
Le public est conquis, ça se dandine, ça saute et on ne peut que constater une osmose
dans le groupe.
Si Komodrag and the Mounodor jouent avec un mouv d'il y a 50 ans, leur
énergie elle c'est la force de la jeunesse. Au fil des morceaux, ils manifestent un plaisir
certain à jouer pour le public.
Pour présenter les membres du groupes, ces derniers nous propose Marie France
finissant le set avec une batterie qui fera bouger la totalité de la fosse.
Après ce dernier morceau, les musiciens font semblant de partir, attendant le rappel du
public. Le bassiste leader revient en demandant évidement "Est-ce que vous en voulez une
autre? Et si vous foutez le bordel on en fera peut être une 2ème. Et si vous nous payez
des coups après le concert on en fera peut être même une troisième".
Vous l'aurez compris, c'est avec toujours une énergie folle et beaucoup d'humour que reviennent
les artistes, tous accompagnés d'une bière locale à la main sur scène.
Le rappel sera alors composé de If I Were a King, We're an American Band
(Grand Funk Railroad cover) et Ramblin' Rose (Jerry Lee
Lewis cover) dans une ambiance toujours aussi folle. Tel le bon vieux temps où
tout était permis, sur la dernière chanson deux des guitaristes se partagent une clope.
Clap de fin vers 23h10 pour Komodrag & The Mounodor. Pfiou, ils ont tout
donné, pour le plus grand bonheur du public.
Je peux facilement vous le confier, cette soirée était une excellente surprise, avec
deux groupes à la fois très différents mais tout aussi énergiques ! Quelques
échanges sympathiques avec Howard viendront clôturer cette belle
soirée, vinyle dédicacé sous le bras.
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