J'ai profité d'une visite à Londres chez mon fils, pour aller voir l'étape londonienne de la tournée Européenne de Wheel. En plus le groupe de première partie devait être Molybaron, que je n'avais jamais pu encore voir en live. "Bummer!" comme on dit outre-atlantique, Molybaron annule sa participation quelques semaines avant, remplacé par le groupe Múr, pour le coup, beaucoup moins ma came. C'est un concert qui a lieu à l'Underworld en plein cœur de Camden et de ses débordements (bagarre de filles devant la salle en sortant). Un peu plus loin, sur le trottoir d'en face, une queue s'est formée devant l'Electric Ballroom, pour un concert de Delain. Ça donne le tournis de tels lieux ! L'Underworld est un bar sur plusieurs niveaux avec une salle de concert au sous-sol. Une belle petite salle munie d'un grand bar, bref, tout pour passer une belle soirée. Múr termine son set quand nous arrivons. L'avantage des Anglais c'est qu'ils ne sont pas les derniers pour ce qui est de la picole, donc entre les deux sets, la salle s'est vidée et nous pouvons choisir un spot bien placé. Le plateau est très vite en place et les musiciens de Wheel rentrent sur scène à 20h30 pétantes. Première bonne surprise, ils sont quatre sur scène, alors que toutes les photos récentes du groupe montraient un trio sans bassiste, voilà le nouveau bassiste du groupe, Jere Letho. Il vient donc rejoindre le chanteur guitariste gaucher, James Lascelles, le guitariste soliste Jussi Turunen et le batteur Santeri Saksala. Ils sont en pleine tournée européenne pour le troisième album du groupe Charismatic Leaders. Il y a des dates partout (30), sauf en France, où ils ne passent qu'à Paris au Backstage by The Mill. Après ça ils s'envolent pour une grosse tournée aux US. Ils attaquent avec Fugue extrait de Resident Human, leur second album. Le son est excellent, une vraie tuerie même, on entend tout le monde parfaitement bien. La basse, très présente dans l'intro, le chant impeccable de James (mélange de Tool et de Steven Wilson), les guitares bien sûr, mais surtout l'incroyable Santeri derrière ses fûts. Hyperion qui suit est extraite du même album, c'est un morceau fleuve de plus de douze minutes, interprété à la perfection, avec tous ses changements, ses contre pieds surprenants et sa magnifique ligne de basse. Tiens d'ailleurs, ce n'est pas commun pour un groupe, de ne pas commencer par des extraits de son dernier album en date, c'est pourtant le cas et j'avoue que ça m'arrange puisque j'ai zappé le dernier pourtant sorti en mai 2024 mais je connais bien Resident Human et son prédécesseur Moving Backwards. Au bout de ces premières 20 minutes on découvre enfin un morceau de ce dernier opus, Porcelain. Encore une belle pièce de plus de sept minutes avec un très bon break et des bends de malade (un peu à la manière de Vola). Jussi assure pas mal de chœurs derrière James, c'est très harmonieux. La salle connait bien le groupe et réagit quand ils attaquent Lacking et sa ligne de basse lancinante. C'est extrait du premier et excellent Moving Backwards et nous voilà parti pour neuf minutes de kif, la foule ondule en rythme, tout en sirotant une bière jusque au climax du morceau le break avec les "must have control", martelés par James. Génial ! Et puisque tout le monde est en extase, ils enchainent sur un autre morceau de Charismatic Leaders, bien lourd celui-là, Saboteur. Les morceaux s'enchainent bien, très peu de blabla, James rappelle quand même qu'il est Anglais, qu'il a immigré en Finlande pour faire aboutir son projet musical et qu'il est donc ravi de revenir à la maison et que nous sommes (bien sûr) la meilleure foule qu'ils ont pu croiser. Un seul changement d'instrument, pour, James qui s'empare d'une guitare acoustique sur le petit intermède Caught in the Afterglow, extrait du dernier album. Lui et Jussi utilisent régulièrement un e-bow (et sa lumière bleue caractéristique) qui permet de faire durer une note à l'infini en faisant vibrer la corde (sur Lacking par exemple). C'est très souvent utilisé en prog. Jussi réalise aussi un solo en slide, il me semble sur Vultures. La setlist est bien équilibré avec quasiment quatre morceaux de chacun des trois albums. Il n'y a que Synchronise qui soit extrait de Rumination, un de leurs trois EP sorti en 2022. Ils terminent à 22h pétantes (on rigole pas avec le couvre feux de Camden) par un enchainement savant de Vultures et Wheel (extraits de leur premier album) intercalés avec Empire, extrait du dernier. La grande classe tout ça. Le groupe m'a fait une très forte impression, confirmant tout le bien que j'en avais pensé dans mes chroniques. Il a aussi clairement convaincu ma femme que j'avais déjà initiée mais surtout mon fils, pourtant pas metalleux pour un sou (il y a peut-être quelques gènes finalement) et qui venait les mains dans les poches, non préparé (je l'avais déjà amené voir Marillion et Leprous il y a quelques années, il a préféré largement). Le son était impeccable, James est assez charismatique, sa voix est parfaite, Santesi est une vrai plaisir à écouter, en isolant son jeu, je suis vraiment impressionné, je l'avais déjà signalé dans mes chroniques, dommage que des grands m'empêchaient un peu de le voir évoluer. Par contre le Jere et sa basse multiscale, je le voyais bien, il est au top et c'est un parfait apport au groupe, j'espère qu'il sera confirmé dans son poste. Setlist de Wheel : 01. Fugue 02. Hyperion 03. Porcelain 04. Lacking 05. Saboteur 06. Dissipating 07. Synchronise 08. Caught in the Afterglow 09. Movement 10. Vultures 11. Empire 12. Wheel
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