Il fallait être courageux pour prendre la route de Toulon ce vendredi soir pour aller voir les Ukrainiens de Stoned Jesus. Les bouchons de sorties de bureaux, la météo dégueu, tout ça n'était pas super engageant. Mais bon, 1h30 plus tard nous voilà garés devant le Zénith de Toulon. Le concert a lieu au Live la petite salle du Zénith, le concert est annoncé pour 21h, avec Mars Red Sky et Rotten Swing en ouverture. Je connais bien le premier, pas du tout le second qui doit être un groupe local. Le ticket annonce l'ouverture des portes à 20h, nous y sommes 15 mn avant, avec 3 autres pelés et 2 tondus, à nous mouiller, car il bruine sur Toulon ce soir. La queue se forme petit à petit, pas mal de jeunes, beaucoup de femmes, ça change du concert de Freeway Jam en début de semaine sur Nice où ce tribute haut de gamme Jeff Beck (Stu Hamm à la basse, Michael Lee Firkins à la guitare et Chad Wackerman à la batterie) avait plutôt attiré du cheveux gris, voire du pas de cheveux du tout. Finalement, les fouilles d'entrée commencent à 20h25, on a un peu l'impression d'être pris pour du bétail et de surcroit mouillé. Curieusement, le stand de merch est installé dans une autre partie du bâtiment que la salle Oméga Live, drôle d'idée, au fond de la salle on trouve un grand bar où la bière locale (Bière de la rade) coule à flot. L'organisateur me confirme 330 entrées ce soir, c'est plutôt pas mal pour un vendredi pluvieux. Rotten Swing C'est effectivement un groupe local, j'en parle avec le chanteur guitariste pendant un des changements de plateaux. Ils œuvrent dans un style stoner/post grunge. Ils sont trois, Pascal Gimenez (basse), Théo Santinacci (batterie) et Samy Prou (guitare/chant). Leur son au départ est très brouillon, très (trop) fort aussi, mais ça s'arrange au bout d'un moment. La section rythmique est en béton, le chant pas toujours à mon goût, surtout sur le premier morceau, où je l'ai trouvé un peu trop agressif. Ça s'arrange sur le reste du set, avec de bons gros morceaux qui durent et qui groovent leur mémé. C'est le cas d'un des morceaux de leur EP, Cut Me Out, de plus de 7 minutes. Ils jouent aussi deux morceaux plus récents, Dive Bomb et Out of Time. Le son n'est pas optimum, surtout en comparaison de celui de Stone Jesus qu'on découvrira plus tard. Par deux fois, entre deux morceaux, un énorme larsen de sub-basse vient nous secouer le bide. Vous faites quoi en régie les gars ? Bonne découverte, malgré tout, d'un trio de musiciens excellents. Setlist de Rotten Swing: Out of Time Cut me out Ragin Dive bomb Voices Mars Red Sky Mars Red Sky arrive sur scène, le voyage commence avec l'instrumental Arcadia extrait de leur second album, le public est vite pris par le son du trio, composé de réverbération et d'infrabasse. Celui-ci enchaîne avec Collector tiré de The Task Eternal sorti en 2019. Sur ce titre nous sommes bercés par la voix envoutante de Julien Pras. Comme à leur habitude, les Bordelais ne sont pas très bavards sur les rares interventions, ce sera Jimmy qui s'y collera. Presque pas de paroles entre les morceaux, mais il faut dire aussi qu'il y en a peu pendant. On peut le constater avec la longue pièce Apex III, Mars Red Sky préférant faire parler les instruments, leur musique parle pour eux. Le public est vite envoûté par ce titre qui a des côtés planants et atmosphériques. La voix plaintive de Julien se marie bien à l'ensemble, et c'est aussi un très bon guitariste qui fait parler la wah wah comme personne comme on peut l'apprécier sur les deux titres suivants tout deux extraits de leur dernier album en date, The Final Round et Maps of Inferno sur ce dernier on peut apprécier aussi le son de basse de Jimmy Kinast et le jeu tout en nuance de Matgaz à la batterie. Mes poils se dressent en entendant l'intro du magnifique The Light Beyond, sa rythmique pesante même parfois écrasante met le public en trance, moi je suis totalement hypnotisé par le jeu tentaculaire de Matgaz. Le public est vraiment en joie le trio nous a enchantés avec cette longue et belle pièce. Le prochain morceau commence en fanfare, sorti du dernier album il est intitulé Slow Attack et se veut plus tranchant que le précédent. Intro de basse redondante, Jimmy fait ronfler sa six cordes sur Strong Reflexion un vieux titre tiré du premier album, en tant que fan de première date je suis aux anges. Le couple Jimmy/Matgaz entame une rythmique martiale, Julien y plaque ces accords, je reconnais Up The Stairs extrait aussi du premier opus. Mars Red Sky clos son set avec ces deux brulots aux rythmiques écrasantes, et ça au plus grand bonheur du public qui c'est fait à la fois bercé, envouté, écrasé et bousculé par le répertoire du trio. Un concert de Mars red sky est toujours un beau voyage à la fois tumultueux et paradoxalement apaisant. Les bordelais sortent de scène sous l'ovation d'un public conquis ! Après le set Jimmy, Julien et Matgaz vont directement au merch pour parler avec le public et signer des autographes ! Vraiment gentils, ces mecs ! Setlist Mars Red Sky : Arcadia Collector Apex III The Final Round Maps of Inferno The Light Beyond Slow Attack Strong Reflection Up the Stairs Stoned Jesus Toujours trois mais avec des nouveaux musiciens autour du leader Igor Sydorenko (chant/guitare) en tout cas depuis la dernière fois que je les ai vus lors du Motocultor 2018. Les nouveaux sont Yurii Ciel (batterie) et Andrew Rodin (basse) et il faut reconnaitre qu'ils sont excellents, notamment le jeune batteur qui m'a vraiment impressionné. Le groupe n'avait pas tourné depuis 2022 et cette longue tournée commémore les 15 ans du groupe. Le set commence vers 23h, par une mini balance de quelques secondes, derrière moi (je suis appuyé à la régie), le gars s'étrangle un peu, il n'a jamais vu faire les choses comme ça, il est agacé, pourtant quand ils attaquent quelques secondes plus tard, c'est le pied, le son est fabuleux, parfaitement mixé, ne nécessitant pas de bouchon. Si vous ne connaissez pas ce groupe, grave erreur, ils officient dans le stoner/doom avec un petit côté prog (d'ailleurs Igor arbore un t-shirt de Steven Wilson). Ils démarrent leur set avec un ancien morceau, Bright Like the Morning, issu de leur second album, Seven Thunders Roar qui les a révélés. Le chant d'Igor est bien en place, il tombe ses lunettes de vue après ce premier morceau (ça lui donne un look moins sérieux) pour enchainer sur un premier extrait de leur dernier album Father Light. Plus tard dans la soirée, il mettra aux enchères un vinyle de Seven Thunders Roar devenu collector, qui partira pour 100 €. Ils joueront aussi I'm the Mountain, leur tube de sept minutes extrait de ce même album. Le groupe alterne des morceaux de ces deux albums (3 de chaque) mais intercale aussi quelques uns de leurs autres albums: un morceau de Pilgrims, un de First Communion et un de The Harvest. Igor est très à l'aise, il fait preuve de beaucoup de maturité mais en même temps il se marre aussi pas mal. D'un côté, il explique qu'ils collectent des dons pour l'Ukraine, qui n'iront pas à des associations, mais directement à des gens dans le besoin, des amis en Ukraine et en fin de set il n'hésite pas à sauter dans la foule pour un petit bain varois. Il explique que cette date et celle de Toulouse, la veille ont été formidables. C'est vrai que l'ambiance devant la scène était énorme (slams et pogos en pagaille). Ils terminent leur set par un dernier morceau de Father Light avant de disparaitre, pas pour très longtemps puisqu'ils reviennent pour un rappel de deux morceaux dans lequel ils essayent de nous faire chanter. Igor a trouvé une nouvelle section rythmique en or massif, tout est réuni pour réserver à Stoned Jesus un avenir brillant malgré les circonstances dans leur pays. Le concert se termine vers 0h30, Philippe fait signer des photos à Mars Red Sky, mais fait choux-blanc pour les Stoned Jesus qui tardent à se pointer, c'est qu'il faut tailler la route, avant de pouvoir éteindre les yeux vers 2h30. Setlist Stoned Jesus : Bright Like the Morning Porcelain Thessalia Thoughts and Prayers Black Woods I'm the Mountain Get What You Deserve --- Here Come the Robots Electric Mistress
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