Groupe:

Point Mort + Matrass + Solitone

Date:

08 Novembre 2024

Lieu:

Le Haillan

Chroniqueur:

JeanMichHell

L’ami JC et ma pomme sommes de retour au Salem et c’est toujours un plaisir de retourner dans ce lieu, qui à l’image du très conséquent « mur des groupes qui sont passés ici » commence à avoir subi quelques belles dégringolades de décibels ! La soirée de ce soir ne va pas déroger à la règle puisque vont passer sur scène trois belles bandes de motivés.

 

Solitone :

On débute la soirée avec Solitone, qui m’est totalement inconnu. Les premières ambiances se veulent feutrées et l'introduction basée sur un Rock tout en douceur, va vite s’avérer être un leurre. Car l’énergie vient prendre une place de choix dans la musique du quatuor composé de Yannick, Pierre, JP et Hugo.

J’ai pu lire que le groupe officiait dans le Post-Hardcore, au-delà de l’étiquette à la c**, personnellement si vous cumulez l’énergie fondamentalement Rock avec une voix assez haut perchée, vous rajoutez un batteur qui enchaîne des plans qui donnent sacrément du relief, un côté militant sur le titre Les Invisibles, pour ma part, je pense tout de suite à At The Drive In sans l’espagnol…

Solitone est une terre de contraste qui sait aussi bien prendre le temps de poser l'ambiance, que de mettre un grand coup de pied dans la fourmilière. Le panel proposé par le groupe est large et possède bien des qualités, et malgré un public studieux, qui a priori, tout comme moi, découvre l’univers bigarré des loustics, c’est un concert tout à fait convaincant auquel nous avons assisté.

 

Matrass :

JC et moi-même avions eu le plaisir de découvrir Matrass au Festival 666 en 2023, et nous avions déjà pris une belle claque dans nos museaux. Aujourd’hui, les voir en configuration « club » va être un net plus pour appréhender les titres de leur excellent nouvel album Cathedrals.

Pour ceux qui n’ont pas pris le temps de jeter une oreille auprès de ce quintet Bordelais, Matrass est remarquable par le développement des ambiances qui changent régulièrement, et oscillent entre émotions et rugosité. La base rythmique est toujours chiadée. Le duo Corentin à la basse, et Baptiste à la batterie fait vraiment des merveilles. La caution mélodique, que sont les guitaristes Simon et Victor, sait alterner passages très planants et aériens avec des coups de butoir d’une efficacité redoutable. 

Mais celle qui tient le public dans le creux de sa main c’est Clémentine. Elle dégage un charisme de tous les instants, toujours très expressive et théâtralisée, sa prestation est vraiment impressionnante. Elle aussi est aussi à l’aise en chant clair, qu’en chant hurlé et même lorsqu’elle dégaine son saxophone, c’est là encore une prestation de haut vol.

Matrass aura confirmé tout le bien que nous avions entraperçu il y a un peu plus d’un an. Musicalement ou sur scène, tout est qualitatif. C’est une évidence que les Bordelais ont un sacré avenir devant eux et qu’avec un bon alignement des étoiles, ils peuvent aller très loin. 

 

Point Mort :

Vous dire que j’attendais Point Mort est un doux euphémisme, non seulement parce que je n’ai eu l’occasion de les voir une seule fois sur scène au Hellfest pour un set bien trop court, et que Pointless fait toujours partie de mes disques de chevet.

Lorsque les premières notes de In Cold Blood: A Warmer Heart… résonnent, mon propre sang n’a fait qu’un tour et j’ai été tout de suite happé par tout ce qui fait la force des parisiens, l’intensité immédiate, les rythmes volent, les contretemps, les ruptures, les contrepieds, les changements de tempos volent comme si c’était si simple que cela de les orchestrer. La musique groove autant qu’elle tabasse et c’est une véritable tartine d’énergie qui s’abat sur le Salem. 

L’ensemble du groupe est au diapason, et il vaut mieux lorsque l’on propose une musique aussi complexe et ambitieuse. Damien à la basse et Simon à la batterie sont les fondations de cette œuvre, Aurélien et Olivier les virtuoses qui engendrent cette folie et la sauvagerie c’est le rayon de l’intenable Sam derrière son micro. C’est une usine à énergie sur patte, elle bouge beaucoup, vit ses paroles et arrive même à se faire entendre sans avoir besoin d'un micro… La prestation de ces cinq grands malades est totalement incroyable.

Après quelques remerciements chaleureux envers l'organisation et les groupes qui ont ouverts, le groupe déstabilise même à l’arrêt du show, sans prévenir que nous sommes au dernier titre. La lumière revient et l’on reste groggy après ce déluge qui nous aura fait visiter le nord, le sud, l’est et l’ouest pendant le temps d’un concert.  

Toutes les photos ICI.

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