Groupe:

Landmvrks + The Devil Wears Prada + Like Moths To Flames + Guilt Trip

Date:

25 Avril 2024

Lieu:

Angoulême

Chroniqueur:

JeanMichHell

Nous (l’ami JC aux photos et moi-même à la “plume”) revoici de retour à la Nef (Un grand merci à Meriem) pour ce qui peut servir d’échauffement à la prochaine grosse date Hardcore que sera le DOHC qui se tiendra au même endroit le 04 mai prochain. Alors, j’entends déjà les puristes dire que cette date est plutôt orientée Metalcore et je ne peux pas leur donner tort, puisque vont enchainer ce soir: Guilt Trip, Like Moths To Plames, The Devil Wears Prada et les Marseillais de Landmvrks, ce beau plateau va sillonner toute l'Europe dans le cadre du Creature Tour, et nous font l’honneur de s’arrêter par Angoulême.  

Guilt Trip : 

Ce sont les Anglais de Manchester, Guilt Trip qui ouvrent la soirée. Et autant vous dire qu’en guise d’échauffement, la température va vite monter. Le quintet nous propose une ribambelle de riffs plus tranchants les uns que les autres, agrémenté de Beatdown bien sentis. Techniquement c’est vraiment bien foutu, toujours au service de la puissance, le tout saupoudré de quelques passages thrashisants qui entre les riffs directs et les solos assez nombreux, me fait penser à Machine Head par instant.  

Le public va avoir du mal à se chauffer mais globalement il répond présent en particulier quand Jay derrière son micro vient le chercher. En guise de conclusion de cette très courte demi-heure, nous avons droit à un titre un peu plus ambiancé, en chant clair, qui débute avec le groupe qui tourne le dos au public et entame un clapping islandais qui apporte un moment de communion très sympa. Guilt Trip aura eu la lourde tâche d’ouvrir mais a relevé haut la main cette mise en route tout en puissance !  

 

 Like Moths To Flames : 

Seuls inconnus à mes oreilles ce soir, Like Moths To Flames envahit la scène pour un show tout en énergie ! Les premières notes arrivent et Chris demande déjà au public de “jumper” dans tous les sens. Les mots ne seront pas forcément suivis des actes mais on ne peut pas nier que l’animal se donne du mal pour mettre de l’ambiance. Et comme cela ne fonctionne pas assez bien à son goût, il se fait traduire et demande de sauter à son rythme. Et après un sondage à main levés qui laisse entendre qu’il y a peu d’anglophone dans la salle, il essaye par tous les moyens de mettre en place une communication avec le public, se fait traduire quelques mots clés, et nous gratifie d’un magnifique Angoulême avec un accent du plus bel effet qui fera sourire beaucoup de personnes dans le public. 

 Ses collègues ne sont pas en reste, et le groupe allie une belle technique qui, contrairement à Guilt Trip, passe plus inaperçu (certainement parce que je découvre les titres aussi...)  et me semble plus noyé dans la masse sonore. Si vous avez déjà lu une de mes chroniques (forcément ancienne car j’ai arrêté de chroniquer le Metalcore) vous connaissez mon aversion pour la standardisation du genre qui je trouve tourne en rond depuis le début du millénaire. Cahier des charges oblige, nous avons donc droit au passage chanté, en voix de tête, proche d’un Linkin Park, qui à mon sens casse le rythme du reste qui lui me donne envie de me broyer la nuque. Dommage. Mais globalement, Like Moths To Flames sait tenir une scène et aura réussi à convaincre, tout en mettant en jambe le public pour les deux monstres de la soirée.  

 

The Devil Wears Prada : 

J’avais lâché TDWP autour des années 2010, avec l’excellent EP Zombie qui avait été une de mes dernières grosses claques Metalcore, et comme le groupe de Jeremy DePoyster est reconnu pour ses prestations live à énergie communicative, j’avais hâte de me prendre une fessée en bonne et due forme !  

Et dès les premières notes il émane du groupe une volonté d’aller droit au but, Jérémy va d’ailleurs nous offrir un énorme :"Angoulême", qui cette fois-ci nous nettoie les cages à miel ! Visuellement, c’est assez spectaculaire, personne ne tient en place et en particulier Mike avec son micro en main, va faire quelques kilomètres ce soir entre jardin et cour... La scène est bien occupée, car déjà ils sont six, et le spectacle à grand renfort d’énergie est permanent. Sur ce sujet, rien à dire, c’est remarquable. 

Mais je me sens obligé d’en remettre une couche sur les passages chantés, qui sont devenus légion chez les Américains avec un titre qui frise même le techno-metal dansant... Et surtout à quoi cela sert d’haranguer la foule, de faire monter la mayonnaise et d’enchainer avec un chant de tête qui casse complétement tout le travail de préparation, non vraiment je ne comprends pas...  

Mais a priori, il n’y a que moi que cela questionne et c’est heureux ainsi, car le public, lui, va s’en donner à cœur joie ! Les premiers slams arrivent et c’est vraiment plus énervé dans le pit. La sécurité commence à avoir chaud, le sondier également, et il faut gérer la folie du public qui répond avec enthousiasme au groupe.  

Alors oui il y aura bien fessée, mais par intermittence à mon goût, voir même du bout de doigts pour TDWP. Le public se sera éclaté au sens propre comme au figuré, et est totalement prêt à accueillir Landmvrks de pied ferme.  

Landmvrks : 

Les concerts de Landmvrks ont pour habitude commencer par une version de Maniac (mais si du film Dirty Dancing) de Carpenter Brut avec l’excellent Yann Ligner de Klone au chant, et le public est déjà chaud comme la braise et commence à mettre le feu à la fosse avant même d’avoir aperçu un bout des Marseillais. Le fond de scène, avec le symbole du groupe en led, rajoute à l’ambiance et fera partie du fil rouge du show du groupe.  

De toute façon, Landmvrks, va mettre les petits plats dans les grands ce soir, le lightshow est incroyable (sauf pour les photographes hein JC !), le son est nickel, et le sentiment de puissance est immédiat. Mais limiter Landmvrks à une machine de guerre live serait réducteur, car le groupe sait jouer avec les changements, et à tous les niveaux. Passages rappés, racines Hip Hop totalement assumée, côtoient des banderilles hallucinantes, d’une intensité rare. Quant à Florent, son chant suit la même tendance, il est aussi à l’aise dans tous les styles de chants, de Eminem à William Ramos de Lorna Shore, sacré panel... Il fait chanter le public et emmène tout le monde avec lui, même sur l’intro tout en douceur de Suffocate, une véritable bête de scène.  

Le public sera fou de bout en bout et l’excès d’engagement aura eu des conséquences sur une pauvre jeune fille, victime d’un mauvais coup qui aura mis en pause le concert. Nous aurons ainsi fois deux fois à l’excellent Hollow malheureusement pour de très mauvaises raisons. Mais la solidarité du monde en Core aura encore une fois montré son meilleur visage en prenant soin de la protéger de la furie le temps de régler l’incident. 

Landmurks sait manifestement convaincre, et sait plus que tenir une scène. Le groupe est d’ailleurs nominé pour deux Heavy Music Awards, celui du meilleur groupe international et celui du meilleur groupe live, et après une telle prestation, on ne peut qu’abonder en ce sens. Allez voter les amis ! 

Venez donc discuter de ce live report sur notre forum !