Phil Campbell And The Bastard Sons viennent de sortir un album très sympathique sous la forme de Kings Of The Asylum. N'ayant jamais assisté à un concert du groupe jusque-là, l'idée d'aller voir ce guitariste de légende (trente-deux passés chez Motörhead quand même) accompagné de ses rejetons se produire sur scène et nous livrer une bonne dose de hard rock made in UK m'apparaissait plus qu'attrayante. En plus, ce 24 septembre dernier, ils passaient dans la salle du Petit Bain pour laquelle j'ai une certaine affection. Aucune raison de se défausser donc. En première partie, totale découverte pour votre serviteur : Fury. Autant vous dire tout de suite que je suis ravi de ne pas être arrivé en retard. Il fallait clairement être là dès le début. Sur scène, cinq personnes en provenance du l'ouest de l'Angleterre, prêtes à en découdre avec, dans leur besace, des compos rythmées mélangeant allègrement heavy old school, metal speedé et hard rock'n'roll ! Le chanteur guitariste Julian Jenkins, barbe et casquette à l'appui, a la dégaine d'un des persos principaux du film Tucker and Dale Vs Evil (Tucker et Dale fightent le mal en VF). 
Il est accompagné d'un autre guitariste (Tom Atkinson) qui aura l'occasion de briller régulièrement sur les parties solo, d'une bassiste d'apparence plus punk/gothique (Becky Baldwin), du batteur Tom Fenn et, fait assez rare, d'une choriste (Nyah Ifill) qui occupe en fait le devant de la scène à ses côtés et intervient très souvent... à tel point que le groupe a en fait deux vocalistes (ce qui n'est pas vraiment l'impression que l'on a sur album... oui, j'ai écouté après coup). L'énergie dispensée par cette dernière fait que sa présence ne peut clairement pas passer inaperçue. Dès le premier titre, grâce au très énergique It's Rock'n'Roll avec sa rythmique assez Motörheadienne, le set s'avère très entraînant. Et l'ambiance deviendra carrément festive sur Hell Of A Night avec son refrain fun où l'on entend "Horror Movies" répété plusieurs fois. Si ces deux morceaux sont extraits du dernier album de Fury, à savoir Born To Sin, c'est l'avant-dernier opus du groupe (The Grand Prize) qui sera le plus mis en avant ce soir... avec le plus mid-tempo The World Is Mine, l'excellente Burnout ou encore Road Warrior et Casino Soleil qui clôtureront le set.  
Julian introduira le titre Rock Lives In My Soul en précisant que bien que la plupart des paroles de ses chansons pourraient s'adresser à des garçons de dix ans, certaines contiennent des messages plus importants. C'est justement le cas de celle-ci qui prend position contre le sexisme. Peu importe les paroles des titres joués ce soir, ce qui retient l'attention c'est qu'aucune des salves proposées n'ennuie l'assistance. Le groupe est très en place, on se régale avec des rythmiques bien envoyées, on entend et apprécie la basse de Becky bien mise en avant (son jeu est assez remarquable en plus) et les solos dispensés par Tom ou Julian (parfois les deux en même temps) ne manquent ni d'accroche ni de dextérité (ça tricote bien vite sur Road Warrior !). On sent bien l'influence de la vieille école, notamment celle d'Iron Maiden parfois... mais cela n'est jamais abusé ou gênant. Les références sont bien incorporées au sein de compos changeantes qui comprennent parfois des passages surprenants (les chœurs féminins presque opératiques à la fin de Embrace The Demons ou le passage a cappella dans Road Warrior). Eh bien, les amis... quel show ! Quarante-cinq minutes ont filé bien vite et je ne me suis pas ennuyé une seconde. Fury, c'est pêchu, speed, rock'n'roll, sexy... en un mot : fun ! D'ailleurs, je suis tellement emballé par le concert que je quitterai le Petit Bain en fin de soirée avec le CD acheté au stand merch du groupe. 
Setlist de Fury : 01. It's Rock'n'Roll 02. Hell Of A Night 03. The World Is Mine 04. Prince Of Darkness 05. Burnout 06. Rock Lives In My Soul 07. Embrace The Demons 08. Road Warrior 09. Casino Soleil La salle est bien chaude pour accueillir Mr. Campbell et son clan. L'entrée sur scène donne le ton tout de suite, le quintet arrive avec un air conquérant, le public l'acclame, Joel Peters (le seul à ne pas être un Campbell, donc) a le poing levé et lorsque le riff de la très sympathique We're The Bastards ouvre le bal, il lâche un joli "We are Phil Campbell and the Bastard Sons... and we're gonna play you some rock'n'fuckin' roll !". Il n'en fallait pas plus pour bien lancer le set. Le son est costaud, le public bouge et scande le refrain, l'ambiance est au top... Mais à la toute fin du morceau, Phil prend le micro pour nous dire que leur chanteur n'est pas en grande forme. Il est un peu malade mais plutôt que d'annuler le show, le groupe a préféré modifier la setlist prévue. Ah oui ? Qu'est-ce à dire ? Le guitariste se veut rassurant et précise tout de suite qu'il va y avoir plein de super chansons dans ce set de toute façon et qu'on devrait passer un bon moment. Et là, on nous assène un énorme Iron Fist de Motörhead en pleine face. Il n'en faut pas plus aux fans pour se manifester... ça pogote sacrément dans la fosse du Petit Bain ! Et ce n'est certainement pas Damage Case (du même groupe) qui va calmer le jeu. 
Trois chansons jouées et déjà deux reprises de Motörhead ? Oui. Il est donc là le changement de setlist : c'est bien l'ancien groupe de Phil Campbell qui va être mis à l'honneur ce soir. C'est bien simple, sur seize titres joués, onze seront des reprises de la bande à Lemmy, une chanson sera extraite du répertoire de Hawkwind (Silver Machine) et seulement quatre proviendront des albums de Phil Campbell And The Bastard Sons ! Et ça passe ? Totalement. Personne ne donne l'impression d'avoir envie de se plaindre. Surtout pas le groupe de joyeux drilles légèrement éméchés et qui enchainent les pogos sans faiblir ! Pour ma part, cela est fort sympathique mais je ressens tout de même une petite déception. J'étais venu voir les Bastard Sons et, ayant apprécié pas mal de leurs titres récents sur album (comme Schizophrenia, Hammer And Dance, Strike The Match et quelques autres), j'avais hâte de les entendre en live... Et en fait, il n'y aura qu'un seul extrait du nouvel album censé être promu ce soir, le très bon Maniac avec son refrain plein de "Fuck you!". C'est un peu léger mais bon, Phil nous avait prévenu dès le début... Vraisemblablement, il doit être plus simple pour Joel de chanter du Motörhead que des morceaux "perso" récents.  
En plus de cela, le show sera court. Une heure et quart. Mais bon, là aussi, difficile de râler... le chanteur est malade. Ils auraient pu annuler, ils ne l'ont pas fait, c'est plutôt cool et on prendra ce qu'on veut bien nous donner. Et puis, franchement, quand on se prend des Stay Clean, (We Are) The Road Crew, Born To Raise Hell ou autre Ace Of Spades en travers de la figure, peut-on vraiment prétendre passer un mauvais moment ? Non. D'autant plus que les frangins Campbell se la donnent bien. Todd s'éclate et vient régulièrement sur le devant de la scène pour exécuter ses solos, Dane bat avec énergie (et le sourire)... quant à Tyla, il communique bien avec les premiers rangs sans faillir dans son rôle de bassiste. Et il aura le droit à sa traditionnelle séance de "Fuck you Tyla !" de la part du public (sous l'impulsion du chanteur, évidemment)... ce à quoi il répondra en balançant la mythique ligne de basse qui ouvre Ace Of Spades. 
Phil Campbell est bien le plus discret de la bande. Il reste souvent dans son coin de scène mais n'oublie pas de s'avancer régulièrement au moment de taper un petit solo bien senti, pour le plus grand plaisir des fans qui se précipitent et dégainent le téléphone portable afin d'immortaliser le moment. Que dire d'autre ? Joel nous aura bien fait chanter sur Born To Raise Hell rallongée pour l'occasion. L'ambiance est cool, décontractée, les morceaux de bravoure se succèdent... mais cela laisse tout de même une impression un peu bizarre. Je ne pensais pas voir un cover band de Motörhead ce soir. Ils font ça plutôt bien cela dit (même si la prestation manque un peu de folie et n'est pas tout à fait aussi terrassante comparée au modèle d'origine). Le rappel ? Quatre titres du groupe dont on n'arrête pas de parler depuis tout à l'heure : Going To Brazil, Rock Out, Killed By Death et Overkill. Verdict : pas le concert de l'année mais un moment très sympa. Il faudra que je puisse revoir le groupe à l'occasion, afin de mieux me rendre compte de la façon dont il défend son propre répertoire. Un grand merci à Garmonbozia pour l'invitation ! 
Setlist de Phil Campbell and the Bastard Sons : 01. We're The Bastards 02. Iron Fist 03. Damage Case 04. Freak Show 05. Stay Clean 06. R.A.M.O.N.E.S. 07. (We Are) The Road Crew 08. Born To Raise Hell 09. Dark Days 10. Ace Of Spades 11. Silver Machine 12. Maniac ----------------------------------- 13. Going To Brazil 14. Rock Out 15. Killed By Death 16. Overkill
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