Groupe:

Hellfest 2023 - Samedi

Date:

17 Juin 2023

Lieu:

Clisson

Chroniqueur:

Didier, Philippe

11:05-11:35 - Scarlean - Mainstage 1 (Philippe)

Après P-Troll, Acod et Akiavel hier, la région Provence Alpes Cote d'Azur est aujourd'hui représentée par Scarlean et sur une mainstage en plus. Ce groupe qui nous vient du Vaucluse, propose un metal alternatif très axé sur la voix polymorphe de son chanteur Alexandre Soles, celui-ci est un vrai caméléon faisant penser dans sa manière d'incarner ses chansons à Daniel Gildenlöw de Pain Of Salvation. Sur No Remedy cela se sent bien car le groupe bénéficie d'un très bon son, on distingue bien les parties de chaque musicien, comme les slappes placés par Olivier Jacquet ainsi que le jeu varié du batteur Fabien Giordani. A eux deux ils font une belle rythmique. Le niveaux de son des guitares est un peu en retrait mais Géo et Michel sont loin d'être des manchots... avec Olivier, scéniquement, ils sont déchainés. Avec des titres plus pêchus comme Protest Progress ou The Hand On Your Skin, Scarlean arrive à attirer quelques slammers vers le pit.

On va aussi passer un moment sympa sur la reprise de Wonderful Life de Black, Alex est en duo avec Anneke Van Giersbergen, cette version est magnifique ! Le public se prend au jeu en chantant avec eux. Le show se termine sur le titre Wake Up Right Now. On peut dire que les musiciens de Scarlean ont kiffé ce moment et de ce fait le public également... tout le long du set il s'est crée une belle osmose entre nous. Je finis par un grand bravo à leur ingé son qui a fait du très bon boulot !

 
Setlist de Scarlean:
No Remedy
Protest Progress
Next To The Maker
The Hand On Your Skin
Wonderful Life (Black Cover /Feat Anneke Van Giersbergen)
Wake Up Right Now
 

11:40-12:10 - Spirit Adrift - Valley (Philippe)
 
Si hier la Temple était mon point de base, aujourd'hui ce sera la Valley, il faut dire que la programmation du jour est pas mal du tout. Et ça commence avec le groupe de heavy américain Spirit Adrift qui est constitué de Nate Garrett au chant et lead guitare, Tom Draper aussi lead guitare, Sonny DeCarlo à la basse et Michael Arellano à la batterie. Avec son heavy tranchant et son enthousiasme hautement visible, ce quatuor va faire rapidement headbanguer le public venue en grand nombre.
 
 
La Valley est bien pleine et les quatre potes se donnent à fond, leur heavy teinté de doom plait: riffs accrocheurs, bataille entre solistes, chant de grande qualité, tout est réuni pour mettre le feu à la Valley. Le public euphorique va passer un très bon moment, la setlist renferme de bons brûlots comme Barn Burner, Siren of the South et Ride Into the Light (un moment clé du set où Nate vocalement envoie grave sur le refrain avant que les deux gratteux ne s'en donnent à cœur joie). On peut rajouter aussi le titre final Astral Levitation aux riffs sabbathien qui se termine encore par un duel entre Tom et Nate.
 
 
En voilà une belle surprise ! Quelle prestation, Spirit Adrift avec sa pêche et son enthousiasme nous a mis la banane pour une grande partie de la journée ! Moralité, pas besoin de faire la gueule pour jouer de la bonne musique !
 
Setlist de Spirit Adrift
Sorcerer's Fate
Barn Burner
Forge Your Future / Siren of the South
Ride Into the Light
Harmony of the Spheres / Astral Levitation
 
 

12:50-13:30 - King Buffalo - Valley (Philippe
)
 
Malgré la chaleur, nous sommes nombreux dans la Valley à attendre le groupe de heavy psyché américain King Buffalo. Le trio entre enfin sur scène, devant eux des milliers de fans et même le roi buffle en personne au milieu du public. 
 
 
Sean McVay (chant/guitare), Dan Reynolds (basse), Scott Donaldson (batterie) commencent avec Grifter, une compo aux accords hypnotiques qui monte progressivement en intensité pour finir en orgie psychédélique. Les kings enchainent avec Loam, un titre de la même veine, puis nous jouent The Knocks, Sean voix douce, nous berce sur les accords de basse de Dan, Scott durcit le tempo... Porté par le flot musical du trio, le public complétement hypnotisé se balance de droite à gauche ; puis avec sa guitare Sean arrive sans esbrouffe ni arabesque avec un solo qui va mettre le feu à la Valley.
 
 
Après nous avoir joué trois titres de son album de référence The Burden Of Restlessness, King Buffalo continue avec Firmament une pièce de près de dix minutes, qui commence voix douce sur des arpèges de guitare claire et qui comme d'habitude finit en apocalypse. Cette compo porte bien son nom, nous y sommes ! Le set s'achève avec la même intensité avec Cerberus  Sean, Dan et Scott sont longuement ovationnés par les milliers de fans de la Valley, quelle charge émotionnelle nous nous sommes pris dans la gueule !
 
 
Setlist de King Buffalo:
Grifter
Loam
The Knocks
Firmament
Cerberus
 
 
12:50-13:30 - Kalandra - Temple (Didier)
 
Kalandra est le groupe que j’attendais le plus cette année. J’ai découvert le quatuor norvégien en croisant le clip de Slow Motion et je suis tombé instantanément sous le charme de la voix de Katrine et les sons éthérés du groupe. Je ne suis pas le seul car la tente Temple est bien pleine. Les deux guitaristes Florian et Jogeir attaquent, accompagnés de leur batteur Oskar, puis c’est au tour de Katrine de rentrer sous les acclamations de la foule.
 
 
La setlist est essentiellement composée de morceaux de leur premier album The Line. C’est un vrai bonheur d’entendre en live des morceaux comme Borders, Slow Motion ou encore Brave New World, que j’adore sur album. Katrine occupe bien l’espace, elle grimpe sur des plateformes métalliques disposées sur le devant de la scène, elle joue aussi de temps en temps du synthé à l’aide d’un petit clavier 26 touches placé devant elle. L’émotion est palpable dans la tente, l’avoue que cette musique entre folk, pagan et progressif vous met les poils. Je trouve curieux le choix d’un morceau instrumental alors qu’ils n’ont que 40 minutes, surtout quand on a une telle chanteuse.
 
 
Mais ils décident de nous faire découvrir le son de la corne de chèvre, le Bukkehorn, dans un long morceau mélancolique. Florian alterne jeu au médiator et jeu à l’archet sur sa guitare électrique, puis il la troque pour une guitare acoustique pour Virkelighetens Etterklang. C’est Jogeir qui lache sa guitare pour jouer de la corne de chèvre. Le groupe a pas mal de liens avec Wardruna et ils leur rendent hommage en reprenant un de leurs morceaux, Helvegen. Voilà, le set est passé beaucoup trop vite, on aurait aimé faire durer ce moment de douceur au cœur de l’enfer. 
 
 
Setlist de Kalandra :
Borders
Slow Motion
Naive
Virkelighetens Etterklang
Bukkehorn Jam
Ensom
Helvegen
Brave New World
 
 

14:20-15:05 - Crowbar - The Valley (Philippe)
 
Depuis le concert de King Buffalo j'ère comme en âme en peine, après mettre hydraté je me redirige vers la Valley, pour y voir Crowbar, sa dernière venue était sous la tente en 2018 et j'en garde un très bon souvenir. Toujours sur mon nuage, j'arrive dans une Valley blindée, juste avant le début du concert. 
 
 
Le set commence avec d'entrée une série de quatre uppercuts : Negative Pollution, Self-Inflicted, High Rate Extinction et I Feel the Burning Sun qui vont vite m'en faire descendre, de ce nuage. Les News Orléanais ne sont pas sortis de leur bayou pour faire dans la dentelle. Le public est déchainé, Crowbar continue avec Chemical Godz tiré de son dernier opus, un titre qui passe très bien en live. Puis suit le pachydermique Fixation, la doublette rythmique Tommy Buckley (batterie) et Sexy T (basse) est un vrai rouleau compresseur. Kirk est en pleine forme, barbe au vent il esquisse même quelques sourires aux photographes. Avec ses compères il va continuer la distribution de mandales ; tout d'abord avec The Cemetery Angels qui fait son effet auprès du public, avec sa mosh part spéciale cassage de nuque.
 
 
Suit It’s Always Worth the Gain, titre extrait du dernier album, à la batterie Tommy nous sort le grand jeu. Les challengers vont avoir du taf, les slammers vont affluer en grand nombre pendant All I Had (I Gave), Planets Collide et Like Broken Glass... tous les trois sont des classiques incontournables que l'on retrouve régulièrement sur les setlists du groupe. Merci Crowbar pour cette belle avoinée, je repars vers la Altar avec une pêche d'enfer pour aller me faire botter le cul par Gorod ! 
 
 
Setlist de Crowbar :
Negative Pollution
Self-Inflicted
High Rate Extinction
I Feel the Burning Sun
Chemical Godz
Fixation
The Cemetery Angels
It’s Always Worth the Gain
All I Had (I Gave)
Planets Colllide 
Like Broken Glass
 
 

15:10-15:55 - Riverside - Mainstage 1 (Didier)
 
Riverside est un des mes groupes de prog préférés et ce depuis longtemps. J’avais pu les voir une fois à Londres, puis au Hellfest en 2013 et justement je ne les avais pas trouvés du tout à l’aise à l’époque, déjà sur une des MainStages. Depuis cette date, le groupe a perdu son guitariste Piotr Grudziński, décédé subitement en 2016 et remplacé par Maciej Meller. Les trois autres sont les mêmes, Piotr Kozieradzki à la batterie, Michał Łapaj aux claviers et bien sûr, Mariusz Duda au chant et à la basse. Le début est compliqué pour Mariusz car il y a un souci avec sa basse, du coup son guitare tech tourne et retourne, cherche le soucis pendant que le show continue quand même.
 
 
Michal campe toujours son petit personnage sur son clavier principal, il est aussi tout sourire. Je remarque qu’il est venu avec un orgue Hammond et un cabinet Leslie, qui donne ce vibrato caractéristique que j’adore. Les Polonais ont l’air beaucoup plus à l’aise qu’en 2013. Maciej est très discret, il est toujours le petit dernier qui a remplacé Piotr après une période d'incertitude du groupe. Il assure néanmoins toutes les magnifiques parties de guitare de feu Piotr avec brio. Mariusz tente l’humour, un peu pince sans rire et il précise trois points: il n’y aura pas dans leur set de hurlement, il ne dira pas “fuck” et ils joueront du rock progressif. Pas sûr que tout le monde apprécie l’humour du Polonais.
 
 
Derrière ils attaquent 02 Panic Room, que je trouve mythique. Le son de la basse de Mariusz est monstrueux, Piotr est un batteur de prog assez peu démonstratif, mais d’une efficacité redoutable. Le groupe choisi d’enchainer deux morceaux de leur dernier album ID.Entity, Post-Truth et Big Tech Brother, le reste étant puisé dans leurs précédents opus Love, Fear and the Time Machine, Rapid Eye Movement et Anno Domini High Definition. Mariusz annonce, dans une deuxième tentative de faire de l’humour, que c’est leur dernier morceau, mais comme il jouent du prog, il fait 10 minutes. Il envoie ensuite la subtile intro de basse de Left Out. Magique. Le groupe n’aura eu que 45 minutes, mais il m’aura totalement comblé émotionnellement. 
 
 
Tracklist de Riverside :
#Addicted
Panic Room
Post-Truth
Big Tech Brother
Left Out
 
 

16:00-16:45 - Grandma’s Ashes - The Valley (Didier)
 
Encore une découverte de l’année pour moi. J’avais chroniqué This Too Shall Pass, le premier album, et interviewé le trio féminin Grandma’s Ashes, du coup je me devais de venir voir ce que le groupe donnait sur la nouvelle scène Valley. Le souci c’est que cette nouvelle Valley est loin des Mainstages, donc en quittant Riverside à 15:55 je rate le début des filles à 16h. C’est la haine, d’autant que l’accès à Valley par le côté n'est pas du tout pratique, c’est bouché et on se bouscule, il fallait faire le tour des stands pour arriver à droite de la scène. Je l’apprends à mes dépends.
 

Donc quand j’arrive, les Parisiennes ont déjà attaqué leur set, Eva est au centre de la scène, tatouages de cuisses découverts, elle assure à la fois la basse et son chant assez particulier. Ses deux acolytes Myriam (guitare) et Edith (batterie) assurent énormément d’harmonies vocales. Ca m’avait déjà bien plu sur album, ça rend super bien en live. Myriam doit se battre avec une sangle de guitare qui lâche mais elle assure tous ses solos avec élégance. Eva nous atomise de puissants coups de basse, la musique du groupe entre stoner, prog, doom et grunge passe haut la main le test de la scène du Hellfest. Sur les passages les plus riffés, la foule bouge en rythme et semble bien connectée au groupe.
 
 
Eva rend hommage aux groupe stoner ukrainien Stoned Jesus car c'est un peu grâce à leur annulation de dernière minute qu'elles sont là. Le groupe est aussi assez engagé, porteur de messages. Eva explique qu’il n’y a que neuf femmes sur scène ce samedi au Hellfest et que cela doit changer #morewomenonstage. On avait bien vu aussi que Edith portait un t-shirt revendiquant “No abuser on stage”, mais à la fin du set, les filles enfoncent le clou, retournent leur guitare sur lesquelles on retrouve le message #noabuseronstage. Et bim !
 
 
Setlist de Grandma's Ashes :
Cold Touch
Daddy Issues
Borderlands 
Lost At Sea
Cassandra
Caffeine
Aside
 
 

16:50-17:40 - Gorod - Altar (Philippe)
 
Me voilà sous la Altar, cela fait longtemps que Gorod n'y était pas passé et vu le monde, je ne suis pas le seul à qui le groupe à manqué !
Avant d'arriver à Clisson, j'ai écouté The Orb, le nouvel album des Bordelais et bien m'en a pris car en plus d'être excellent, il m'a permis de reconnaitre les deux premiers titres qu'ils ont joué cet après midi. Comme le furieux Chrematheism, du bon death, limite old school, puis aussi dans la même veine Breeding Silence avec ce final magnifique à deux guitares de Mathieu et Nicolas.
 
 
Même si il a pris une dizaine d'années dans le teston depuis sa dernière venue sur cette scène, Julien n'a pas perdu de sa prestance vocale (comme le prouve son hurlement annonçant The Axe of God), bien au contraire. Malgré la complexité des compos je trouve qu'il s'est bonifié, sur Goddess of Dirt et Bekhten's Curse il est vraiment monstrueux... et il dégage un tel charisme ! Depuis le début de set, Gorod dégage une telle puissance que le public n'attend pas la permission de Julien pour lancer les premiers circle pits, devant les barrières c'est intenable. Un grand moment aussi, le titre We Are the Sun Gods après une première partie très cash, il y a ce pont délicieusement mélodique (comme dirait Jean Mich'Hell) où Benoit fait le clown tout en exécutant sa partie de basse, mais aussi Karol qui, à la batterie, nous montre toute l'étendue de son talent sur ce court moment.
 
 
Je vous conseille d'aller écouter ce bijou, il est dans le nouvel album tout comme le suivant, l'éponyme The Orb, une compo aux multiples ambiances qui a ma grande surprise passe super bien en live. Le public est déjà chaud bouillant mais il va exploser sur Birds of Sulfur et l'éternel Disavow your God qui va clore le set. Pour ma part je suis partie un peu avant les dernières notes de ce dernier brûlot et je n'ai donc pas assisté à l'ovation faite à ces dieux du death metal actuel ! Que dire de plus sur le talent et la légitimé des musiciens de Gorod, à part qu'encore une fois je suis sorti les fesses rougies de l'un de leurs concerts !
 
 
Setlist de Gorod :
Chrematheism
Breeding Silence
The Axe of God
Goddess of Dirt
Bekhten's Curse
We Are the Sun Gods
The Orb
Birds of Sulfur
Disavow your God
 
 

17:45-18:35 - The Obsessed - Valley (Philippe)
 
Parti de la Altar quelques notes avant la fin du dernier titre joué par Gorod, j'arrive un peu essoufflé dans la Valley pour y voir le légendaire Wino avec son groupe The Obsessed, le set commence à peine. Habituellement, nous sommes obligés de contourné la foule, là j'ai pu la traverser sans difficulté pour arriver à l'entrée du pit. Même si il n'arrive que tout juste à la régie, le public présent pour voir The Obsessed n'est composé que de fans et de connaisseurs et c'est tant mieux !
 
 
Jean-Paul Gaster (Clutch) qui a passé une bonne partie du concert dans la foule devant les barrières ne nous contredira pas, Wino a toujours la flamme et les doigts agiles et avec ses potes il va nous faire headbanguer tout le long du set en jouant pas mal de brulots comme Brother Blue Steel, Endless Circles, Tombstone Highway, Sacred... Pour finir, après nous avoir cassé le cou, avec un message de paix porté par le très bon Freedom. On peut dire que The Obsessed a fait plus que le job, le public présent a passé un très bon moment et quelques fans ont pu même récupérer des t-shirst donnés par le groupe.
 
 

17:45-18:30 - Arch Enemy (Orion/Arte)
 
Sur la mainstage 2, le backdrop Arch Enemy est déployé depuis un moment et le public massé devant la scène trépigne d'impatience. Enfin, une intro symphonique résonne dans les enceintes et c'est Deceiver, Deceiver, titre énergique du dernier album, qui lance les hostilités. Ca démarre donc sur les chapeaux de roues et, comme à son habitude,Alissa White-Gluz, toute de bleu vêtue, fait le show. On le sait, de nombreuses personnes (que l'on va qualifier gentiment d'éternels râleurs) n'aiment pas ce côté très démonstratif depuis qu'elle est dans le groupe mais il faut bien reconnaître qu'on ne voit qu'elle, les autres musiciens lui délaissant ce rôle de frontwoman qu'elle assume parfaitement. On notera qu'elle fait l'effort de s'exprimer en français dans la plupart de ses interventions, ce qui plait assurément au public. La tornade bleue est partout, elle nous fait sauter, crier, chanter les chorus de guitare... on ne peut pas dire qu'elle ménage ses efforts. Au niveau chant, rien à dire non plus, elle assure, notamment sur le titre Handshake With Hell avec ses alternances chant clair / chant growlé. Du côté des musiciens, comme d'habitude également, c'est carré, rien à dire.
Le dernier album, très réussi, est à l'honneur puisque plus de la moitié des titres joués en sont issus, ce qui fera taire un moment les éternels râleurs qui reprochaient au groupe de jouer toujours la même setlist. Il faut dire qu'il passe très bien l'épreuve de la scène, à l'instar d'un The Watcher qui a la cote auprès du public. Ce sera le cas également des deux titres de la période Angela Gossow (My Apocalypse et l'incontournable Nemesis). Bien sûr, les éternels râleurs noteront qu'il n'y a toujours aucun titre de la période Johan Liiva. Mais bon, en trois quarts d'heure (et neuf titres joués), il faut bien faire des choix.
Bref, Arch Enemy a assuré un bon spectacle et ce fut un très bon moment pour ceux qui savent apprécier ce groupe. Et à voir les réactions dans le public, ils sont nombreux ! Tant pis pour les autres...
 
Setlist de Arch Enemy :
Deceiver, Deceiver
War Eternal
House of Mirrors
My Apocalypse
The Watcher
The Eagle Flies Alone
Handshake With Hell
Sunset Over the Empire
Nemesis
 
 

18:40-19:50 - Porcupine Tree - Mainstage 1 (Didier)
 
Ce samedi est pour moi plus teinté metal prog et après Kalandra, Riverside et Grandma’s Ashes, je vais logiquement assister au set de Porcupine Tree. Je remercie le Hellfest pour ces choix qui permettent de combler tous types de fans et de découvrir de nouveaux groupes (à condition d’avoir un peu l’esprit ouvert). Je ne suis pas très bien placé car Porcupine Tree joue sur la MainStage 1, avant Iron Maiden, et la foule est déjà dense. Je comptais sur les écrans géants et, pas de bol, justement pour la plus grande partie du set, ils restent désespérément éteints. Le groupe est venu avec son trio de cadors, Steven Wilson (chant et guitare), Richard Barbieri (claviers) et Gavin Harrison (batterie). Ils sont épaulés par un guitariste additionnel, Randy McStine, ainsi que de Nate Navarro à la basse. Steven, un peu comme Mariusz avant lui, explique qu’ils ont refusé tous les festivals metal, excepté le Hellfest et qu’ils ne jouent pas du metal. C’est curieux ce besoin de se justifier.
 
 
Le son du groupe est excellent, Gavin est un batteur fabuleux, mais Steven, s’il est excellent musicien et chanteur, n’est pas un très démonstratif, comme il n’y a pas la présence des écrans géants, ce n’est pas évident de rentrer dans l’univers Porcupine Tree, parfois un peu compliqué. Ils jouent quatre morceaux de leur dernier album en date, Closure/Continuation. La foule se réveille un peu quand Steven annonce en Français un morceau long et qu'ils attaquent Anesthetize de l’excellent Fear Of The Blank Planet. Le reste de la setlist est extraite du tout aussi excellent In Absentia avec trois morceaux, Blackest Eyes avec lesquels ils ouvrent le set, The Sound of Muzak et Trains avec lequel ils clôturent le set.
 
 
La petite surprise du chef Wilson sera Open Car de l’album Deadwing, morceau très rarement joué en live. Le soleil est en train de disparaitre quand, enfin, les écrans se rallument pour la fin du set. C'est nettement mieux. Au final, ce fut un bon set pour les fans du groupe et de prog, moins sûr que le groupe ait su pour autant, convaincre de nouveaux adeptes. Il a manqué un peu de folie, je sais que tout est sous contrôle dans le monde de Steven Wilson, mais quand même, c’est dommage cette froideur, ça n’a pas dû aider.
 
 
Setlist de Porcupine Tree :
Blackest Eyes
Harridan
Of the New Day
Rats Return
Anesthetize
Open Car
The Sound of Muzak
Chimera's Wreck
Trains
 
 
19:35-20:35 - Earthless - Valley (Philippe)
 
Je suis resté au alentour de la Valley pour ne pas rater le premier passage au Hellfest d'Earthless, un groupe principalement instrumental originaire de San Diego, en Californie, composé du guitariste Isaiah Mitchell, du bassiste Mike Eginton et du batteur Mario Rubalcaba. Vu l'affluence dans la Valley et la clameur lors de leur entrée sur scène, on ressent l'attente du public. Et bien il ne va pas être déçu, le trio va commencer par une pièce d'une vingtaine de minutes qui se nomme Night Parade Of One Hundred Demons (part 1) qui est aussi le titre du dernier album en date.
 
 
La musique d'Earthless est dure à classifier, cette compo entièrement instrumentale multiplie les ambiances, l'intensité monte crescendo pour vraiment s'intensifier sur chaque intervention d'Isaiah surtout quand il fait chauffer sa wah-wah. Rythmée par le duo basse batterie que forme Mike et Mario, la partie finale est époustouflante... quel soliste free style cet Isaiah ! Le public qui en reste sur le cul, rugit tout de même de joie et acclame les Californiens. Pas de répit, ils enchainent avec la deuxième partie. Cela repart avec une rythmique au tempo lent qui accompagne les interventions guitaristiques d'Isaiah, ce passage assez cosmique durera près de la moitié de la compo, le public est comme envouté.
 
 
Puis c'est la déferlante, ça part en impro totale jusqu'à une fin apocalyptique. Putain le kiffe... la valley est en folie, le public en redemande encore ! Et bien il va être content puisque Earthless enchaine avec Stoned Out Of Your Mind, une reprise sortie des seventies et interprétée à l'origine par le groupe japonais Speed, Glue & Shinki. Musicalement on reste en terre connue, mais la surprise est que c'est une compo chantée. Bien entendu c'est Isaiah qui s'y colle et on peut dire qu'il s'en sort très bien.  Si bien que le trio clôt son set avec un titre dans la même lignée du groupe de blues rock anglais Groundhogs.
Quel concert, Isaiah, Mike et Mario sont acclamés longuement par le public et c'est bien mérité car cette première participation va surement entrer dans les annales du festival. Humbles, les trois musiciens réfutent toute étiquette musicale et bien moi je vais leur en coller une qui leur va comme un gant : celle de musique sincère ! 
 
 
Setlist de Earthless :
Night Parade Of One Hundred Demons - part 1 
Night Parade Of One Hundred Demons - part 2
Stoned Out Of Your Mind (Speed, Glue & Shinki cover)
Cherry Red (Groundhogs cover)
 
 

21:00-23:00 - Iron Maiden - Mainstage 1 (Didier)
 
Quand les lumières s’éteignent enfin tout le monde n’a qu’une hâte, voir apparaitre le groupe mythique, mais résonne alors l’intro de Doctor Doctor de UFO, puis finalement toute la chanson (longue !), et puis encore un peu de patience avec un bout de Vangelis avant que les musiciens n'entrent enfin sur scène. Je ne vois pas trop l’intérêt de tous ces chichis. Ca joue déjà la montre ou quoi ? Sans être blasé, ça fait plusieurs fois que je vois Iron Maiden en concert, dont plusieurs fois au Hellfest et je me rappelle d'avoir aimé leur dernier passage, donc j'y reviens. Le son est excellent, Bruce est particulièrement bien mixé, sa voix est puissante. Les trois guitaristes assurent aussi chacun leurs solos avec une totale maitrise. J’ai du faire la remarque de nombreuses fois sur l’inutilité d’avoir trois guitaristes, mais force est de constater qu’ils ont tous un style différent. La palme ce soir, revient à Adrian Smith, que j’ai trouvé vraiment très bon. Janick Gers a bien voulu arrêter de confondre concert et séance de stretching donc pour une fois son jeu de scène ne m’a pas agacé. Nicko McBrain, derrière ses fûts, c’est Ze Machine, le type est un véritable métronome, doublé d’une sacré bucheron, une belle partie du son de Maiden vient de ses baguettes. L’homme qui semble ne pas vieillir et qui reste toujours en forme c’est bien sûr, Bruce Dickinson, sa tenue est un peu strange, mais bon, il reste un super chanteur et un bel animateur de foule. Steve Harris est là aussi, le son de sa basse est un peu perdu dans le mix je trouve, c’est agaçant surtout quand on voit comme ses doigts s’agitent et qu’on entend pas forcément le son associé.
 
 
Bruce parle quasiment tout le concert en Français quand il s’adresse à nous. Il a un très bon niveau d’ailleurs. Il fait même une blague en intro de Can I Play With Madness. Il explique que mad veut dire fou et donc fou-ness mais pas comme Louis de Fou-ness. Le type fait des jeux de mots en Français, il sait vraiment tout faire. Il a beaucoup d’humour. Avant Alexander the Great (il me semble), un Eddie géant époque Somewhere In Time, rentre sur scène, avec son arme à la main. Bruce nous dit, “ho, il a une arme ! C’est pas vraiment une arme ça”, et là il retire un drap qui cachait une batterie de DCA et il commence en (faux) échange de tirs avec Eddie. C’est quand même Eddie qui gagne et tout le monde se marre. Alors ceux qui se marrent moins c’est ceux qui auraient voulu entendre les éternels tubes de Maiden et je pense qu’ils auront été un peu déçus. Moi pas, car justement je trouve la setlist un peu ambitieuse voire risquée. Les albums mis en avant sont le dernier, avec cinq titres qui permettent d’entendre la basse acoustique de Steve Harris, moi j’aime bien... mais aussi Somewhere In Time que je trouve très bon, avec aussi cinq titres, ça nous fait déjà dix titres sur les quinze joués. Le reste est pioché dans The Number Of The Beast, mais pas forcément avec le morceau attendu puisque il s’agit de The Prisoner, pioché aussi dans Seventh Son of a Seventh Son avec Can I Play With Madness, Fear of The Dark extrait de l’album éponyme et petite surprise avant le rappel : Iron Maiden extrait du premier album du même nom. Dernier album mis en lumière pendant le rappel, Piece Of Mind avec The Trooper. Perso j’ai trouvé Iron Maiden très convaincant et apprécié cette setlist un peu plus originale que ce à quoi je m’attendais. Bravo !
 
 
Setlist de Iron Maiden :
Caught Somewhere in Time
Stranger in a Strange Land
The Writing on the Wall
Days of Future Past
The Time Machine
The Prisoner
Death of the Celts
Can I Play With Madness
Heaven Can Wait
Alexander the Great
Fear of the Dark
Iron Maiden
————————————
Hell on Earth
The Trooper
Wasted Years 
 
 
22:50-23:50 - Voïvod - Altar (Philippe)
 
Après ce trop plein d'émotion engendré par la prestation d'Earhtless, je me suis accordé un temps calme au VIP Press, puis je suis retourné sur le site. Et quelle surprise de ne voir personne devant The Sanctuary mais où sont-ils allés ? Vous avez sürement compris que je suis un des rares à avoir fait l'impasse sur Iron Maiden. Vers vingt-deux heures trente je rentre dans la Altar où une poignée de fans est déjà là pour accueillir les cousins Voïvod.

 
Les Québécois entrent sur scène, à l'entame de leur premier morceau nous ne sommes que quelques milliers, la Altar est remplie à un peu plus de sa moitié, pour arriver au trois-quarts pleine après la fin du concert de Maiden. Pendant ce temps ils ont joué Obsolete Beings puis Macrosolutions to Megaproblems devant les testons (têtes) qui s'agitent tout de même. Le public est ravi quand Snake annonce qu'Eric Forrest va chanter avec lui sur Rise, c'était vraiment un grand moment, j'adore ce morceau et Phobos (l'album dont il est extrait sur lequel Eric était le chanteur à l'époque).
 
 
Puis suit Rebel Robot. La setlist jouée ce soir se focalise sur Morgöth Tales la compilation de classiques réenregistrés sortie il y a quelques mois. Les cousins Snake, Away, Chewy et Rocky, tous souriants, sont heureux de leur auditoire et enchainent avec le furieux Thrashing Rage suivi de Holographic Thinking puis Sleeves Off. Le concert arrive à sa fin, Voïvod joue d'abord Fix My Heart, un de mes titres préféré des Canadiens, puis ils font revenir Eric pour chanter avec eux leur titre éponyme. Les quatre musiciens ont été longuement applaudis et tous les gens présents ont vraiment passé un bon moment avec eux. Oui cousin, c'est ça la famille !
 
 
Setlist de Voïvod
Killing Technology
Obsolete Beings
Macrosolutions to Megaproblems
Rise (with Eric Forrest)
Rebel Robot
Thrashing Rage
Holographic Thinking
Sleeves Off
Fix My Heart
Voivod (with Eric Forrest)
 
 

23:05-00:30 - Within Temptation - Mainstage 2 (Orion/Arte)
 
Le décor de scène est assez monstrueux, les jeux de lumière en adéquation. Il faut dire, si je ne m'abuse, que c'est la première fois que Within Temptation a les honneurs de la grande scène à un horaire aussi tardif. Ca change pas mal de choses visuellement parlant. Ayant toujours éprouvé une grande sympathie pour ce groupe, ça me fait plaisir de le voir si haut sur l'affiche dans les meilleures conditions
Our Solemn Hour lance les hostilités. Sharon, bustier doré et la tête ornée d'une couronne, entre alors en scène sous les acclamations du public. Toujours aussi souriante, rayonnante et dynamique, pas de doute, c'est elle la star du show. En revanche, on l'a connue plus en voix. Fatiguée ? C'est l'impression qu'elle m'a donné lors de ce concert.
Quoi qu'il en soit, la machine est bien huilée, les tubes du groupe s'enchainent (Faster, Angels, Stand My Ground, What Have You Done et Paradise, Sharon étant toujours épaulée par les guests en vidéo pour les duos de ces deux derniers titres), à la plus grande joie des fans qui ont investi les premiers rangs. On aura également droit au tout nouveau titre, Wireless, ainsi qu'aux relativement récents Entertain You et Don't Pray for Me. A titre personnel, j'émets tout de même un gros regret : que le groupe ne joue plus qu'un seul titre des deux premiers albums (en l'occurence Mother Earth qui conclut le show) qui restent, de mon point de vue, les deux meilleurs disques des Hollandais. D'autant que ces trois nouveaux titres ne me touchent pas plus que ça.
A noter que nous assisterons à un moment un peu plus sérieux qui nous ramène à l'actualité quand Sharon évoquera le conflit en Ukraine. On la sent véritablement émue lorsqu'elle évoque le cas de ce tennisman ukrainien qui ne participe à aucune compétition cette année car il est actuellement en train de se battre sur le front contre les Russes. Raise Your Banner sera l'occasion de brandir le drapeau jaune et bleu de l'Ukraine en hommage aux Ukrainiens.
En conclusion, Within Temptation nous a offert un bon show ; en toute objectivité, pas leur meilleur pour les raisons citées plus haut.
 
 
Setlist de Within Temptation :
Our Solemn Hour
The Reckoning
Faster
Bleed Out
Paradise (What About Us?)
Angels
Raise Your Banner
Wireless
Entertain You
Stand My Ground
Supernova
Don't Pray for Me
In the Middle of the Night
Stairway to the Skies
What Have You Done
Mother Earth

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