
En cette belle et chaude soirée de printemps, j’arrive aux Caves Du Manoir à Martigny, malheureusement en retard. Ce qui me fera manquer les prestations de Deadsmoke qui ouvrait cette soirée de festival, et Margarita Witch Cult qui suivait. C’est donc au tour de Witchroad Serpent de monter sur scène. 20h55-21h40 : Witchroad Serpent 
Malgré la nuit qui tombe sur Martigny, la chaleur est étouffante lorsque le groupe monte sur scène, et leur set empli de lourdeur rajoute un côté desert rock aride et sec à l’ambiance générale. La bière après le concert fera énormément de bien ! Des guitares qu’on ne peut pas accorder plus dans les graves, un son lourd à faire trembler les pierres de La Cave Du Manoir, Witchroad Serpent nous propose une prestation carré et sans fausses notes. Leur stoner doom à la fois lent et lourd est électrisant et captivant. La voix de Frederik ajoute une ambiance pesante avec sa façon de laisser traîner les mots, parfois les guitares se retrouvent opposées l’une de l’autre avec une au son très gras et l’autre qui utilise les cordes du haut. Les morceaux sont plutôt longs mais jamais ennuyeux, on a l’impression d’être hypnotisé par le groupe et la sensation de reprendre son souffle lorsqu’un morceau se termine. L’excellent nouvel album du groupe est bien représenté dans la tracklist, un très bon concert donné par le groupe Toulousain. 21h50-22h50 : Giöbia 
C’est maintenant à Giöbia de prendre possession de la scène des Caves Du Manoir. Le quartet Italien évolue dans un autre registre, riche musicalement avec un son plus stoner que Witchroad Serpent. L’ajout du clavier avec des nappes de synthé et des samples ajoute un côté psyché, on trouve aussi de l’acid fuzz rock dans la musique de Giöbia. Un peu trop statique, le set de Giöbia souffre surtout d’un défaut assez rapidement gênant, la reverb enclenchée non stop sur le micro du chanteur du début jusqu’à la fin du set. Certes, cela donne un coté ambiance planante ou chamanique qui colle à leur musique mais c’est aussi fatiguant et entêtant. Ça fait presque mal aux oreilles, c’est dommage car la prestation du groupe sera assez énergique et contribuera à faire monter d’un cran l’ambiance de la salle. Le coté étouffant de la salle n’est peut-être aussi pas adapté à la musique de Giöbia, une salle extérieure ouverte ou un chapiteau serait sans doute mieux pour apprécier le chant reverb, à revoir dans d’autres conditions. 
23h00 - 0h30 : Truckfighters 
La tête d’affiche du jour se nomme Truckfighters, première fois que je vois le groupe et sa réputation scénique me motive grandement avant le début du concert. Très énergique sur scène comme sur disque d’ailleurs, les suédois de Truckfighters sont bien décidés à démolir Les Caves Du Manoir. Le début du concert est dantesque, le groupe est en forme et le son excellent, le stoner mixé à la sauce high energy rock n’roll fait gravement son effet ! Le public est ultra réactif et déchaîné, le groupe enchaînera les hits sans faiblir. Le show est assuré par le bondissant guitariste Dango qui en plus de nous asséner les riffs tubesques du groupe s’agite dans tous les sens. Son énergie communicative rend le public encore plus conquis par Truckfighters. Il faut aussi parler du batteur qui tape vraiment fort sur ses fûts, rajoutant du coffre et de la lourdeur au set. Les rares morceaux plus calmes du groupe permettent au public de reprendre son souffle, bien utile car l’ambiance électrique et surchauffée donne un sentiment d’étouffer dans Les Caves Du Manoir. Cette salle est d’ailleurs parfaitement adaptée aux groupes présents ce soir de par l’ambiance générale des styles musicaux, rajoutant un côté mystique à la soirée. Truckfighters se dirige vers la fin de leur set mais nous offre un rappel, et quel rappel mes amis ! Le grand classique Desert Cruiser finit d’enflammer la salle, le trio lâche les chevaux et le public le lui rend bien. On reprend notre souffle, quelques secondes sont nécessaires pour récupérer. Truckfighters nous aura mis une bonne claque, excellent concert. 
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