Groupe:

Festival Vars Attack

Date:

02 Septembre 2023

Lieu:

Vars

Chroniqueur:

JeanMichHell

L’ami JC et ma pomme sommes de retour dans la petite bourgade de Vars pour le bien nommé Vars Attack ! C’est Fredo le président de l’association et son équipe de bénévoles toujours souriante qui nous accueille chaleureusement pour une soirée qui elle aussi va être caliente ! Les stands ont toujours leurs places entre les tatouages de Kaikimo, le merch des groupes, stand de déco de Hisandhersartshop, et petite nouveauté cette année, un artiste du nom de MetaludaH expose des magnifiques statues en fer du plus bel effet ! L’ambiance est posée, le rideau est prêt à être ouvert, place aux musiciens ! 

MinDirt :

Ce sont les saintais de MinDirt qui ouvrent le bal, et pour être tout à fait honnête avec vous, je n’avais jamais entendu la moindre note de ce groupe avant ce soir. Eh bien, grand mal m’en avait pris puisque ce groupe sera manifestement ma découverte du soir ! Le groupe propose des ambiances à tendance post-metal, oui vous savez le terme bateau que l'on met à toutes les sauces lorsque l’on ne sait pas qualifier un groupe. Leur musique aussi abrupte que surprenante nous fait passer par un panel d'émotions intéressantes, c’est parfois lourd, parfois bien aéré, les ambiances changent et je pense autant à Isis qu’à Knut.  


Sur scène, tout est fait pour que ce soit la musique qui parle. Le chanteur hurle comme un damné, se plie en deux, se met même à genou dos au public, pour impulser une puissance vocale qui fonctionne bien. Les deux guitaristes savent être complémentaires entre la rythmique et les lignes mélodiques. 

Quant à la base rythmique, le bassiste, avec son faux air de Luka Doncic sait apporter la pulse avec le batteur qui lui sait aussi bien martyriser sa caisse claire que de jouer sur les tomes afin de permettre un peu plus de variation. Vous l’aurez compris pour une découverte live, c’est une belle découverte ! Fredo a toujours du goût dans sa programmation, mais là il a déniché une petite pépite à suivre de près.  

Gorsed Noctis

J’avais hâte de revoir les charentais de Gorced Noctis qui m'avaient tapé dans les oreilles avec leur album Orgy On Meridians en 2017, comme le temps passe... C’est donc avec un nouvel album presque bientôt dans les bacs et un line-up légèrement remanié avec Arios à la batterie, Belenos à la basse, Uelcos à la guitare, et Sukko au chant, que le groupe monte sur scène. Et comme on ne change pas un thème qui gagne, c’est le retour des gladiateurs sur scène, casque y compris pour Sukko. Et ce qui amène du folklore sur scène est au final une fausse bonne idée, car le sondier que tout le monde regarde interloqué en début de concert, a un mal de chien à avoir un son potable car le casque fait tourner le son et provoque du larsen...  

C’est d’autant plus dur que la musique des Gorced Noctis n’est pas accessible de prime abord, et pour pouvoir apprécier à sa juste (bonne) valeur leur musique, il faut tout de même que ce soit compréhensible, et même si cela s’améliore au fur et à mesure du set, cela rajoute à la difficulté d’appréhender leur musique en live.  

 Mais au-delà de cela, Sukko va aller chercher le public tout au long du set et même s'il se trompe de titre dans la setlist à un moment, il rebondit et sait donner le sourire à l’auditoire. Côté musicien, je peux vous assurer que ça ne plaisante pas du tout, Uelcos et sa magnifique guitare est impressionnant de technique, quant à la paire rythmique, autant vous dire que la course au BPM ne leur fait pas peur. Le groupe se situe à la frontière du grind et du death et il faut reconnaître qu’ils savent vraiment où taper pour que cela fasse mal. Malgré un retour difficile sur scène, les intentions restent les mêmes et la qualité du groupe n’a pas changé même avec une guitare en moins, et j’ai toujours hâte de savoir ce que leur nouvel album va donner.  


Seeds Of Mary : 

Ce sont les Bordelais de Seeds Of Mary qui prennent le relais. Et il y a une petite surprise puisque nous avons le plaisir de retrouver l’excellent bassiste Corentin de Matrass que nous avions croisé quelques semaines plus tôt sur le Festival 666. Pour le reste du groupe on retrouve Jérémy au chant, Julien et Raph aux guitares et Aaron derrière la batterie. Musicalement, le groupe maitrise sa recette entre rock assez classique mais souvent inspiré, le groupe sait également “métalliser” son propos, grâce à quelques belles poussées de double pédale ou encore quelques screams bien placés par-ci, par-là. Il existe également une base blues sur quelques titres, l’ensemble est cohérent et sait explorer un spectre assez large pour plaire au plus calme comme aux plus énervés. 

 

Mais c’est dans l’attitude que je trouve que le groupe sait y faire.  Entre un guitariste qui finit sur les genoux, un batteur tout sourire et un chanteur qui sait animer une scène à grand coup de vannes diverses et variées, ou encore de danse aussi bien sur scène qu’avec le public, le groupe est un plaisir à voir évoluer sur les planches. Les Seeds Of Mary nous feront la complète sur le dernier titre tout en montant avec une fin apocalyptique ! Un show très convaincant pour un groupe qui l’est tout autant.  

Miasmes :

J’ai eu le plaisir de croiser un collègue de Core and Co, M. Seisachtheion (dont la quatrième Seisacht Night 4 aura lieu le 21 octobre prochain, va regarder la prog !) qui m’a dit le plus grand bien de Miames. C’est avec impatience que j’avais envie de découvrir une valeur sûre du Black Metal français. Le trio se compose de G à la basse et au chant, de K à la guitare, et de C derrière les fûts.  

Et en effet le groupe ne va pas faire dans la dentelle, ni encore moins dans le compromis. L’ambiance est sale, la musique est brutale à souhait et le propos est assez misanthrope pour me donner la banane. Le Black proposé par Miasmes est un black à l’ancienne fidèle aux racines des années 80-90. Je retrouve quelques échos d’Immortal du début avec un aspect rock’n roll, et éminemment punk aussi bien dans la musique que dans l’état d’esprit, puisque la communication avec le public sera des plus essentiel, ce qui tranche franchement avec le bagou des Seeds...  

Miasmes a convaincu par son style et sa musique sans avoir besoin d’artifice. Et même si c’est un peu linéaire sur l’ensemble du set, ils auront proposé un moment de pur Black haineux, à la fois dégoulinant et sombre, bref ce que le Black nous donne de mieux.  

 

Mormieben :

Nous voici devant le dernier groupe de la soirée et morbleu, nous v’là devant une bien belle bande d’énergumène en la présence de Mormieben. Ce quintet qui nous vient de Clisson (ça vous parle ?) se compose de Gorbrian au chant et aux espiègleries de tout genre, de Clément et Nicolas aux guitares, de Jordan à la basse, et de Jocelyn à la batterie. Les pirates semblent être le groupe le plus attendu par l'association du Vars Attack, car tout le monde est sur le pont (…) pour profiter du show de ces sacrés gredins !

Vous l’aurez compris, le groupe fait dans le Pirate Metal, à la frontière entre le Folk Metal et le Power Metal. Les lignes mélodiques à consonnances celtiques sont présentes grâce à certains instruments traditionnels : des violons, des flûtes, des cornemuses, des accordéons, piccolos et guimbardes... qui malheureusement sont souvent des samples. Ceci étant il faudrait une scène nettement plus grande... Le groupe passe aussi aisément par la case valse que par des bonnes banderilles énervées à grand coups de doubles pédales. L’ensemble est festif à souhait et à ce moment-là, je n’ai qu’un seul regret, c’est d’avoir laissé ma bouteille de rhum dans mon autre sac.

Mormieben c’est aussi un véritable show théâtralisé à souhait, avec des costumes, et une communication, voire une communion avec le public qui lui rendra bien sa bonne humeur et ses quelques chambardes. Le spectre est large et fonctionne parfaitement. C'est fédérateur à souhait et idéal pour conclure un Fest de cet acabit !

Cette neuvième édition du Vars Attack a été une véritable réussite, comme chaque année, et comme chaque année, le nombre de personnes a encore augmenté puisque ce sont un peu plus de deux cent personnes qui sont venus partager cette soirée. Le festival va fêter ses dix ans l’année prochaine et je sais que Fredo et son équipe ont déjà des idées plein la tête pour fêter cela dignement. Vivement le 05 octobre 2024.  

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