Groupe:

Dropkick Murphys + Pennywise + The Rumjacks

Date:

11 Fevrier 2023

Lieu:

Paris

Chroniqueur:

ced12

C'est un peu la Saint Patrick avant l'heure en ce jour de manifestation sur la capitale avec un Irlande - France décisif sur le Tournoi des Six Nations (dont la revanche, s'il y en a une, risque d'être décisive à l'automne prochain) et, ce soir, le concert des Dropkick Murphys, autre grand moment de fun sur la capitale tant le groupe de Boston y a ses habitudes (et son public dans la poche). On se souvient d'une de leurs venues où les bars durent cesser leurs activités à mi-concert faute d'approvisionnement suffisant. En plus, je vais au concert avec mon pote moitié-irlandais... la thématique du jour est complète. 

 

The Rumjacks

Nous manquons Jesse Ahern mais débarquons pour The Rumjacks. Point notable, concert à guichets fermés oblige (deux soirs de suite, quand je vous dis que les Dropkick sont à domicile ici au Zénith), l'accès à la fosse est régulé et il faut le tampon qui va bien et, passé une certaine heure, l'accès n'est plus possible. Cela va d'ailleurs provoquer quelques excès d'humeur avec la sécurité, certains ne pouvant rejoindre leurs amis / conjoints. On se serait cru devant une boîte de nuit où l'on se retrouve à attendre devant que quelqu'un vienne nous donner le bon d'entrée. Si ce système de régulation a ses vertus avec une fosse de fait plus circulable, je dois admettre que cela crée des frustrations... mais quelque part, cela rend hommage à celles et ceux arrivés pour les premiers shows.

Revenons à The Rumjacks qui, avec leur registre rock pêchu à très forte tendance irish folk, nous plongent directement dans l'ambiance. Lumières verdoyantes en toute logique, airs à chanter et à danser, The Rumjacks délivrent un rock plaisant, plutôt pépère mais très agréable. Un bon moment donc, avec un public déjà à bloc. Ca parle comme il se doit de prendre la mer, de whisky, de pub... bref l'Irlande éternelle. Très bon groupe d'ambiance pour chauffer une salle que ces sympathiques Rumjacks !

The Rumjacks

Kirkintilloch
Bloodsoaked In Chorus
A Fistful O'Roses
Bullhead
Through These Iron Sights
Sainted Millions
Hestia
Light In My Shadow
An Irish Pub Song

 

Pennywise

Place à un registre plus punk avec les cultissimes Pennywise, groupe très réputé des 90s alors que la scène hardcore mélodique était à son apogée. Son déclin l'associera irrémédiablement aux années 90 et c'est un authentique moment estampillé 100% nostalgie que nous offre Pennywise. Les casquettes d'époque sont là, les carcasses se sont étoffées et Pennywise va offrir un vrai moment rétro à ses fans dont le pote et moi faisons ouvertement partie.

Les Californiens la jouent d'ailleurs fan-service avec la mise en avant des deux albums les plus connus, ceux des débuts (avec des titres comme My Own Country, Same Old Story, My Own Way). Du classique, de l'efficace avec toujours chez eux ce son de basse très épais et cette guitare qui sent bon le graillon. Le grunge n'est pas loin ! Hommage est rendu aux groupes historiques du punk, des Sex Pistols à Black Flag plusieurs fois cités. Demandant au public si sa préférence va à Bad Religion ou aux Ramones, s'assurant que nous sommes entre connaisseurs (et gens de goût), Pennywise délivre deux reprises de ces groupes pour un chouette rendu. Il y a bien quelques titres plus récents proposés mais rien n'y fait, c'est surtout les vieux classiques qui auront emporté le morceau. Le Bro Hymn final (qui n'aurait pas déplu à un personnage mythique de sitcom plutôt années 2000) permet une participation active d'un public ravi avec ces "oh-oh" repris par un Zénith enflammé. Ouvertement régressif, looks et son à l'appui, Pennywise a ravi / enthousiasmé un auditoire conquis. Un show de quarante-cinq minutes passé comme en un instant, une belle madeleine de Proust.

Setlist de Pennywise

Peaceful Day
My Own Country
My Own Way
Violence Never Ending
Same Old Story
Do What You Want (Bad Religion)
Blitzkrieg Bop (Ramones)
Pennywise
Fuck Autority
Broken
Bro Hymn

 

The Dropkick Murphys

Du rock celtique avec The Rumjacks, du hardcore mélodique (aka skate-punk) avec Pennywise... puis débarquent les Dropkick Murphys qui combinent avec succès ces deux aspects. Existant depuis un bail mais mis en lumière en participant à la bande son du film Les Infiltrés (I Am Shipping Up To Boston), le groupe issu de la communauté irlandaise de Boston n'en finit plus d'enthousiasmer avec son punk celtique original et vraiment attachant. Avec toujours une belle production proposée, écran géant diffusant des vidéos à l'appui, les Dropkick Murphys font désormais partie des groupes majeurs avec une musique bien référencée. Dès l'intro, avec des "oh oh" sur The Lonesome Boatman, le public est déchaîné, à bloc, et maîtrise les compos. Démarrage très impressionnant dans un Zénith ultra participatif. Les "Let's Go Murphys" plusieurs fois repris par le public entre les morceaux confirment l'emprise des Dropkick sur un public conquis. On retrouve cette interaction avec The Boys Are Back qui, bien sûr, renvoit au mythique de The Boys Are Back In Town de Thin Lizzy. Le chanteur Al Barr a temporairement abandonné le groupe pour des raisons familiales respectables, c'est Ben Casey, boss du combo, qui a délaissé sa basse et tient désormais la scène. Moins à l'aise sur les parties chantées plus punk, il se fera aider intelligemment par des musiciens présents aux chœurs et aussi le relais malin de Jesse Ahern et le chanteur des Rumjacks. On s'entraide chez les Irish ! 

Avec un punk parfois teinté d'un esprit très 80s, dont une piste très Clash, les Dropkick mettent aussi en valeur leur petit dernier (Cadillac, Cadillac notamment). En dédiant First Class Loser à chaque personne du public, Ben Casey se fait chambreur, lui qui rappelle au passage que le groupe en profite pour capter quelques images pour illustrer une vidéo à venir. Le groupe réitèrera ces prises de vues sur la date de Nantes le lendemain. Bien sûr, c'est la géniale Rose Tattoo, tube incroyable, qui emporte tout au sein d'une setlist gargantuesque de vingt-cinq titres joués. Les musiciens sont déchaînés entre un guitariste multifonction dépannant à l'accordéon, un joueur de banjo en mode rockstar (très marrant le côté rock-hero avec un banjo, décalé !). On pinaillera sur le final un peu abrupt sans un réel marqueur "c'est fini" le groupe finissant un titre, et revenant rapidement distribuer des goodies dans un Zénith rallumé devant un public un peu perdu ne sachant si un autre rappel allait faire son apparition. Surtout que le morceau Until The Next Time joué par le passé en guise de final faisait parfaitement l'affaire dans ce rôle. Le groupe devrait réutiliser ce titre à mon sens. Un détail qui n'enlève rien à une prestation remarquable, fédératrice et très fun, maître mot résumant bien cette Saint Patrick avant l'heure. Les Irlandais ont tout gagné aujourd'hui, rendez-vous est pris pour l'automne !!  

Setlist de Dropkick Murphys 
 
The Lonesome Boatman
Famous For Nothing
The Boys Are Back
Citizen C.I.A.
Out Of Our Heads
Johnny, I Hardly Knew Ya
Two 6's Upside Down
Smash Shit Up
Talking Jukebox
You'll Never Walk Alone
Cadillac, Cadillac
Middle Finger
Worker's Song
The State Of Massachussets
Break A Leg
The Warriori's Code
Queen Of Suffolk Country
First Class Loser
Good As Gold
Know How It Feels
Rose Tattoo
Kiss Me, I'm Shitfaced
-----------------------------
Dirty Old Town
I'm Shipping Up To Boston
Boys On The Docks

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