Nous (L’ami JC à la photo, et ma pomme qui la ramène) voici ce soir du côté de la Gironde, dans le Sud du département, à Sauveterre de Guyenne pour être précis, à la Salle Simone Veil pour l’être encore plus afin d’assister à la Seisacht Metal Night. Festival local qui fête ce soir sa troisième édition, et rien qu’en regardant l’affiche on peut aisément voir la montée en puissance de ce fest, puisque nous allons prendre une sacrée dérouillée grâce à quatre groupes de Death Metal, trois locaux avec Héboïdophrénie, Exocrine ainsi que Gorod, et en tête d’affiche les légendes venues du grand nord Loudblast.
Nous arrivons un peu avant l’ouverture des portes et l’ensemble est de suite l'aménagement de la salle est très sympa, différents stands de bijoux, tatoos, et vente de disques, et aussi une exposition totalement dans le thème musical ! Même la vue en extérieur est magnifique, le site est très bien choisi.
Et globalement ce sera le ressenti de la soirée, niveau logistique c'était très pro indéniablement. Un grand bravo à Seisachtheion (éminent confrère chroniqueur du webzine Core and Co : https://www.coreandco.fr/) et à sa très sympathique équipe, souriante, bienveillante, et surtout bien organisée. Il y a de la qualité dans la salle, maintenant parlons de la qualité sur la scène.
Héboïdophrénie :
C’est donc le groupe que tout le monde a du mal dire cinq fois de suite sans l’accrocher, Héboïdophrénie qui a la lourde tâche d’ouvrir la soirée. Lourde parce que ce n’est jamais vraiment simple d’ouvrir une soirée comme celle-ci. Et s’il y a une évidence au début de leur set c’est qu’il n’y pas beaucoup de cheveux sur cette scène avant l’arrivée du chanteur qui lui les utilise très bien. Cette réflexion de bas étage n’a heureusement aucun rapport avec leur musique ou leur jeu de scène car de ce côté-là c’est bien touffu ! 

Contrairement à la forme actuelle de Death, musicalement le groupe se distingue par une belle technique mais sans les blasts habituels que l’on retrouve souvent dans le style. Le groupe utilise plus aisément les rythmes à l’origine du Death des années 80 qui peut tendre vers une forme de D-Beat. Pour autant, Héboïdophrénie ne donne pas dans la nostalgie et sait aussi bien utiliser les riffs pachydermiques, que le tapping, ou encore des Breakdowns à se briser la nuque. C’est lourd comme un jour de canicule au milieu du désert. 

Et cela a un impact direct sur le public qui commence doucement à se réchauffer et c’est l’occasion pour Loïc de lancer un premier circle pit pour ce soir. Et même si Bleeding Love, qui « parle d’amour » tranche avec le reste du show, calme le jeu, le public reste chaud et grâce à un jeu rythmique et ses changements sont souvent fait pour se casser les vertèbres ! Héboïdophrénie aura mis, de bien belle manière, tout le monde en route ce soir ! Setlist de Héboïdophrénie :
HFC (Human Are Fucking Cooked) Flush The Meat Technomessiah Hipster Bonnet M 2064 Bleeding Love Left Half Dead Beheaded Exocrine :
Je ne vous cacherai pas l’impatience qui est en moi au moment du changement de plateau, qui doit d’ailleurs se faire très vite puisque Héboïdophrénie a négocié un peu plus de temps sur scène ! La perspective de revoir Exocrine me mettre un uppercut dans la face me met en joie ! (Oui ça sonne bizarre écrit comme ça…) D’autant que le groupe ne fait que monter en gamme depuis plusieurs années, un passage remarqué et remarquable au dernier Hellfest, une signature chez Season of Mist, et un partenariat avec les guitares Jackson pour Sylvain, on peut dire que ça avance bien pour le quatuor bordelais. 

Et d’entrée de jeu, la puissance d’Exocrine va parler ! Il faut reconnaître que le groupe a tous les éléments pour nous donner la sensation de nous faire laminer par un rouleau compresseur. Le duo Sylvain – Nicolas est toujours aussi impressionnant de virtuosité, Théo derrière son kit est tout simplement impressionnant de précision et de vitesse, et Jordy avec sa basse, son micro, mais sans barbe, est celui qui envoie cet aspect dans ta face de leur musique. Les composantes d’un show ou d’un album d’Exocrine sont celles- là : virtuosité, vitesse et puissance. 

C’est le petit dernier Hybrid Suns qui aura, assez logiquement, une place plus importante sur la setlist, ce titre est d’ailleurs un très bel exemple de mix entre violence technique et mélodie. De toute façon, pour ceux qui connaissent les titres ci-dessous, autant vous dire que l’on a pris cher un put*** de Maelstrom, un écrasant Wall of Water, et même un clin d’œil à l’excellent Molten Giant avec le non moins excellent Hayato. Comme on dit par chez moi, ce soir « j’me suis bien fait tartiner le museau » ! Exocrine aura donné une leçon, pour le plus grand plaisir de l’ensemble du public. Et vous savez comment je suis certain de cette affirmation ? C’est que le Death de très haute qualité donne toujours des danses exotiques ou totalement improbables, et ce soir Exocrine en aura déclenché plus d’une. Surtout lorsque l’on conclut sur Careless Whisper ! Bravo et merci messieurs. Setlist de Exocrine :
Blast The Hybrid Suns Dying light Maelstrom The Kraken Wall of Water Abyssal flash Hayato Cryogenisation
GOROD :
Usuellement, lorsque j’en prends une sur la joue droite, j’ai tendance à ne pas proposer la gauche, mais avec l’arrivée de Gorod comment dire non ? Sur scène, le quintet bordelais a beau être officiellement le groupe le plus souriant de la planète Metal, les trois compères Matthieu – Nicolas – Barby se vendent la poire pendant une grande majorité du set, ils ne montent jamais sur scène pour plaisanter, du moins musicalement parlant. La preuve avec le premier titre du show puisque le groupe propose d’entrée de jeu, le très musclé Here Die Your Gods issus de Leading Vision. Huuummmm ça sent le concours de violence à la sauce bordelaise ce soir… 

Et pour être honnête, il y a vraiment concours entre leur prédécesseur et eux. Mais comme ce n’est pas au vieux singe qu’on apprend à faire du Death, prenez Bekhten, Wolfmond, Goddess Of Dirt (une sombre histoire de déesse et de fiente…) pour convaincre qu’Aethra est un album exceptionnel, il y a dix ans un autre album d’exception sortait de la tête du compositeur en chef M. Matthieu Pascal, A Perfect Absolution ! Il suffit de prendre The Axe Of God et Birds Of Sulfur en live, en pleine poire pour en être totalement convaincu. 

Mais 2023 va rimer avec nouvel album pour Gorod, et nous avons droit aux nouveaux titres déjà diffusés sur le net. Victory sera le premier à nous être présenté, et grâce à son rythme « endiablé » dixit le chanteur Julien, ce titre est un nouveau bijou de vitesse mais aussi d’ambiance grâce à un pont tout à fait délicieux. Second titre The Orb, qui a dû en décontenancer plus d’un, car nous sommes loin de ce que Gorod propose usuellement. Mais malgré cette volonté d’ouverture, le titre est bien équilibré et permet un petit break dans ce déluge sonore. Quant au tout frais, tout neuf Breeding Silence, il fait la part belle à M. Karol Dyers qui nous en met comme à son habitude partout, avec de très belles séquences de double pédale à décorner Satan lui-même. Pour résumer, Gorod aura été une fois de plus impeccable sur scène, pour le plus grand plaisir de tous. Setlist de GOROD:
Here Die Your Gods Bekhten Victory Wolfmond Goddess Of Dirt The Path The Axe Of God Birds Of Sulfur The Orb Breeding Silence Disavow Your God
Loudblast :
On connait tous l’admiration de M. Buriez pour Metallica, il n’est donc pas très surprenant d’entendre Creeping Death en ouverture du show de Loudblast. Le groupe se présente avec un large sourire en entrant sur scène afin de nous asséner quelques petites chansonnettes en mode Death Old School. Et oui, histoire de fêter les trente ans de Disincarnate, ce soir le groupe nous jouera en entier et dans l’ordre cet album culte ! Il y aura bien quelques détours par Promethean extrait de l’excellent petit dernier Manifesto ou de l’EP Cross the Threshold, mais globalement ce sera une prestation à l’ancienne.


Et j’ai vite l’impression de retrouver une petite bande de jeunes qui s’éclate à jouer un bon vieux bœuf entre amis. Oui, Loudblast a connu beaucoup de changement de Line-up tout au long de sa longue carrière mais il suffit de regarder l’enthousiasme conjugué des deux compositeurs de l’époque, Stéphane Buriez et Jérôme Point-Canovas, pour vite comprendre qu’ils sont de retour eux aussi trente ans plus tôt. Et ce genre de « maladie » est hautement contagieuse, Hervé Coquerel nous gratifie d’une prestation aux petits oignons et tout en puissance derrière ses fûts. Quant à Frédéric Leclercq, il a certes perdu des cheveux, mais rien de son talent et anime aussi bien la scène que la fosse. Un groupe à l’unisson, dans cette réunion de presque « ancien combattant » du petit monde du Metal. Musicalement, cet album est tout de même une vraie claque, entre arrachage de tête en bonne et due forme, et les passages mid-tempo inquiétants à souhait. L’exhumation de cet album est un véritable plaisir pour les oreilles, espérons qu’ils conservent cette même idée pour leur très belle tournée avec Akiavel. 

Mais le boss ça reste M. Buriez ! On pourra dire ce que l’on veut mais ce mec dégage un truc qui flirte aussi bien avec la bonhomie, la folie et le charisme. Et puis quel animateur de scène, entre-les Hey Hey d'entrée pour aller chercher la foule, il passe sur une avancée de scène pour communier avec son public, il mime et joue ses paroles, chambre son roadie Étienne distributeur de guitare et de bière et qui : « doit le supporter tous les jours en tournée ! ». Le patron a une expérience d’une efficacité redoutable. Respect M. Buriez. Une très belle prestation de Loudblast, pleine de maîtrise et sans aucun faux-semblant. Le public ne s’y est pas trompé puisqu’enfin le premier stage diving apparaît pour eux ! Pfffff quelle soirée mes amis ! Setlist de Loudblast :
Intro Promethean Taste Me Steering For Paradise After Thy Thought Dusk To Dawn Outlet For Conscience Disquieting Beliefs The Horror Within Arrive Into Death Soon Wrapped In Roses Shaped Images of Disincarnate Spirits No Tears Cross The Threshold
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