Alors oui, Rammstein en concert on connaît tous. On les a vus, on y a pris du plaisir, on a aimé leur folie, leur imagination et leur gros son. J’avais pris rendez-vous avec le groupe allemand en 2020, à Lyon pour un concert prévu en famille (parce que partager sa passion c’est mieux). Et puis, il y a eu cette satanée pause COVID. C’est donc deux ans après, presque jour pour jour, que cette joyeuse équipée s’est retrouvée devant le Groupama Stadium dans une atmosphère bon enfant. Cela faisait tellement longtemps que je n’avais pas participé à un gros concert, que rien que de voir cette foule bigarrée et heureuse d’être là m’a mis dans une humeur propice à une belle soirée, même si l’effet de surprise de la première soirée avec Rammstein n’est plus là.

Ma place en fosse laissée à un de mes neveux, j’ai grimpé les marches de la tribune à la fois déçu de ne pas être en bas, mais aussi content de pouvoir voir un concert de Rammstein depuis le haut. Que dire des trois heures qui séparent cet instant de la descente de ces mêmes marches ? Avant tout, que je ne suis pas (encore ?) lassé de voir le groupe sur scène. Certes, si certaines mises en scène sont un peu éculées (le chaudron de Mien Teil), le groupe trouve encore les ressources pour en rajouter une couche (dans ce cas précis, Till met le feu avec un lance-flamme, puis pas satisfait avec un gros lance-flamme, puis toujours mécontent avec carrément un canon !). Deuxio, que les Allemands ont toujours une relation fusionnelle avec leur public, et peut-être encore plus avec le public français. Il faut avouer que voir cette grande messe depuis les tribunes a été une bonne surprise. De haut, la vénération et le respect pour le groupe sont impressionnants. Cela se traduit par une marée de mains et de voix, notamment sur Deutschland ou Mein Herz Brent, un porté sans bavure des zodiacs de Aussländer entre la seconde et la grande scène, ou encore les reprises au piano, et en ouverture du concert, des titres du groupe par le Duo Abélard (y compris la version acoustique qui accompagne la voix de Till sur Engel). Une fusion remerciée par Till lui-même en fin de concert avec un «vous êtes formidable, vive la France» dit presque sans accent.

Tertio, et même si tout fan aura un petit quelque chose à dire sur la setlist du concert, Rammstein gère assez bien la balance entre nouveaux titres, classiques et petites surprises. On le sait, le groupe se devait de jouer des titres de leurs deux derniers albums (Rammstein sorti en 2019 et Zeit sorti en 2022). Ce seront donc neuf titres (ou dix si on compte la version électro de Deutschland qui précède la version metal) de ces deux albums qui seront joués. Pas tout à fait la moitié, mais pas mal tout de même pour un groupe qui peut se vanter d’avoir des «hits» depuis près de trente ans. Il reste donc de la place pour beaucoup de classiques (avec des mentions spéciales pour un Mein Hertz Brent de feu et le surprenant Engel a cappella), ainsi que pour quelques surprises, tel Puppe, Heirate Mich ou encore Sehensucht. Alors oui, certains grincheux se plaindront du son perfectible et de l’organisation ; mais bon, nous sommes en stade, devant 55.000 spectateurs. Donc pour moi, le premier, même imparfait, n’était pas si mal ; alors que la deuxième était plus que satisfaisante, voire même franchement bonne pour un retour aux affaires.

Au final, comme tous, j’aurais voulu que certains titres soient inclus. Angst du récent Zeit m’a manqué tant je crois que ce titre doit être magique sur scène. De même, je regrette le manque de titres de Liebe Ist Für Alle Da (si ce n’est le maintenant classique Pussy), mais bon cela ne m’a certainement pas empêché d’apprécier cette soirée pyrotechnique, avec comme points d’orgue la double version de Deutschland (ahhh, entendre 55.000 personnes scander "Deutschland" en cœur…), la version de feu de Mein Herz Brennt, le génial Radio, Aussländer et ses zodiacs, ainsi que Adieu et leur mise en scène respective. Bref comme on le dit outre-Rhin, un concert wunderbar avec une consommation de kérosène mesurée et raisonnée !

Setlist :

Encore:

Et encore: