Groupe:

Porcupine Tree

Date:

09 Novembre 2022

Lieu:

Zürich - Halle 622

Chroniqueur:

dominique

Cela faisait douze ans que le groupe n’avait pas tourné. Douze ans d’absence pour soit se lancer dans des carrières solos ou dans des projets parallèles. Mais voilà, en 2022 Porcupine Tree est revenu alors que personne ne les attendait. Ils sont revenus avec un excellent album ainsi qu’une (mini) tournée qui ne comprenait qu’une douzaine de dates européennes (dont une à Paris, au Zénith). Pour ma part, j’ai eu la chance d’acheter un des 3500 billets pour l’unique concert suisse de Zurich.

Le 9 novembre au soir, j’étais donc dans la Halle 622 avec d’entrée la petite frustration de savoir que je ne pourrais pas illustrer cette chronique (les portables et autres appareils photos étaient interdits). Qu’à cela ne tienne, à 20h pétante le groupe entre sur scène et lance le concert avec le rythmé Blackest Eyes. Un excellent début suivi par l’annonce de Steven Wilson que le concert allait prendre une forme originale avec une première phase de concert qui durera environ une heure quinze, une pause de vingt minutes, suivie par une seconde phase de concert d’un peu plus d'une heure trente. Trois heures de concert donc qui permettront au groupe de couvrir la plus grande partie des titres de Closure/Continuation (C/C) ainsi que de revisiter des titres de pas moins de sept autres albums, avec une prépondérance pour In Absentia et Fear Of A Blank Planet. Il faut le dire immédiatement, les sept nouveaux titres joués seront parfaitement intégrés aux treize autres titres plus anciens, dont notamment Even Less qui date de 1999 ; comme si la pause de douze ans n’avait eu aucun impact sur la musique du groupe.

La mise en bouche Blackest Eyes passée, le groupe enchaîne avec les trois titres d’ouverture de C/C. Dès que possible, les titres reçoivent une support visuel grâce aux vidéos passées en fond. Tout au long du concert, celle-ci renforceront les paroles souvent assez pessimistes des chansons. La ligne de basse qui ouvre Harridan me fait penser qu’il ne faut pas oublier de parler des musiciens présents sur scène. Steven Wilson comme à son habitude communique et échange régulièrement avec le publique. La guitare à la main (ou dans le dos lors de ses passages aux claviers), il ne prend toutefois pas toute la lumière. Par exemple, il passe régulièrement seconde guitare, laissant la place de première guitare à Randy McStine, l’un des nouveaux du groupe. Précieux ajout car ce dernier s’octroie également les voix de soutien dès que nécessaire. La partie rythmique est magistralement supportée par Gavin Harrison (irréprochable et précis) ainsi que par l’autre nouveau, Nate Navarro, à la basse.  Finalement, le discret, mais ô combien précieux, Richard Barbieri construit les ambiances, ciment essentiel aux morceaux de Porcupine Tree. La version courte de Even Less (environ huit minutes très Genesis) lance une fin de première partie plus calme, qui comprend les prémonitoires The Sound Of Muzak et Last Chance To Evacuate Planet Earth Before It Is Recycled, qui avaient prédit il y a plus de vingt ans les dérives actuels de notre civilisation. 

La seconde partie sera plus lourde et plus prog, avec en ouverture l’anxiogène Fear Of The Blank Planet, au milieu l’agressif Herd Culling, suivi du magistral Anesthetize avant que le volumineux Spleep Together ne serve de conclusion. Au milieu de ces titres phares, Buying New Soul apporte une touche mélancolique et groove à la fois, alors que l’electro-wave de Walk The Plank et le folk I Drive The Hearse ajoutent diversités musicale et rythmique. Le groupe revient une dernière fois sur scène avec l’excellent duo Collapse The Light Into Earth et Halo, avant que notre ami Steven ne se lance dans une explication du choix du titre de clôture. Loin de se plaindre, il admet que le groupe n’a jamais eu la chance (ou le malheur) d’avoir un vrai hit (même s’ils ont des fucking good songs, comme le dit Steven) et que par conséquent ils ont eu la liberté de choisir selon leurs critères. Or il se trouve que Trains semble être, pour une raison qu’ils ignorent, leur titre le plus écouté sur You Tube. Ce sera donc celui-ci qui servira de fin. 23h10, le concert se termine. Les spectateurs sont contents et déçus que cela soit déjà passé. Il faut dire que douze ans d’attente, ce fut long. En ce qui me concerne, j’ai trouvé la setlist équilibrée et le son acceptable (même si j’ai parfois ressenti un peu de magma sonore plus que des lignes musicales claires). Une soirée réussie donc en attendant de pouvoir les revoir peut-être bientôt sur une autre scène.

Setlist 1 :

01. Blackest Eyes
02. Harridan
03. Of The New Day
04. Rats Return
05. Even Less
06. Drown With Me
07. Dignity
08. The Sound Of Muzak
09. Last Chance To Evacuate Planet Earth Before It Is Recycled
10. Chimera's Wreck
 

Setlist 2 :

11. Fear Of A Blank Planet
12. Buying New Soul
13. Walk The Plank
14. Herd Culling
15. Anesthetize
16. I Drive The Hearse
17. Sleep Together
 

Et encore :

18. Collapse The Light Into Earth
19. Halo
20. Trains

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