Vite fait et sans prétention, je vais vous faire un petit résumé de la première soirée de l’édition 2022 de Guitare en Scène, le festival rock-mais-pas-que qui se déroule à Saint-Julien, aux portes de Genève. Devenu un habitué du lieu, je ne peux pas passer sous silence les efforts constants de l’équipe de programmation et des bénévoles qui font vivre le festival. Pour ce nouveau cru, ceux-ci ont encore fait la part belle aux guitares de toutes sortes et de tous styles. C’est donc ainsi que l’on a pu y voir quelques belles affiches, avec des grand noms (Jeff Beck et Johnny Deep, Ben Harper), des vieux noms (Scorpions, Uriah Heep ou Deep Purple), des jeunes (The Last Train ou The Toad Elevating Moment) et des femmes (Laura Cox, JJ Wilde ou Beth Hart). Pour ma part, j’ai suivi avec attention la soirée plus lourde qui avait l’avantage de recevoir sur la grande scène Black Label Society et Airbourne. Je m’excuse d’avance pour les trois autres groupes qui animaient ce 13 juillet (William Crighton, The Prize et The Last Train) ainsi que pour la jam session entre amis de la fin de soirée, mais je vais centrer cette petite chronique sur ce pourquoi je me suis rendu au Stade des Burgondes. C’est-à-dire dans un premier temps le quatuor californien de Zakk Wylde. Car oui, Black Label Society c’est avant tout cet espèce de Thor en kilt. Le géant barbu et chevelu est en grande forme, et harangue le public dès l’ouverture du concert. Le son est lourd à souhait, les Américains, loin de baser leur concert sur le récent Doom Crew Inc., passent également en revue des titres plus anciens. John de Servio (basse) assume et communique pas mal avec les premiers rangs. Mais ma mention spéciale s’adresse toutefois plus à Jeff Fabb (batterie) et Dario Lorina (guitare rythmique). Les jeunes du groupe assurent gravent et n’ont pas grand-chose à envier à leur glorieux anciens. On sent la machine bien huilée, même si le son est perfectible, surtout pour la voix Zakk. Après quelques titres lourds, Zakk nous démontre que outre ses qualités de guitariste, il est également un excellent pianiste. Le temps de deux titres (Spoke In The Wheel et In This River) il passe au clavier et rend un vibrant hommage aux deux ex-Pantera décédés, Vinnie Paul et Dimebag Darrell. Pas vraiment une surprise car, comme je l’apprendrai plus tard, Zakk prendra la place de Dimebag lors de la future reformation du groupe mythique. De retour à la guitare, Zakk et son groupe vont d’abord jouer le plus doom Set You Free avant d’entamer Fire It Up, dans lequel Zakk et Dario vont faire une partie de ping-pong guitare riffs. Un dernier titre et le concert se termine sous les applaudissement du publique et un dernier lever de guitare du maître des lieux. Setlist (approximative) de Black Label Society: 01. Bleed For Me 02. Demise Of Sanity 03. Destroy & Conquer 04. Heart Of Darkness 05. A Love Unreal 06. You Made Me Want To Live 07. The Blessed Hellride 08. Spoke In The Wheel 09. In This River 10. Set You Free 11. Fire It Up 12. Suicide Messiah 13. Stillborn Crédit photos : Luc Naville (via Guitare en Scène) Après quelques minutes de pause pour se restaurer, c’est la reprise des hostilités avec nos amis australiens de Airbourne. J’avais déjà vu le groupe des frères O'Keeffe sur cette même scène en 2014 et j’avais été impressionné par leur présence et la puissance de leur son. Huit ans après, rien (ou presque) n’a changé. Jarrad Morrice, à la guitare rythmique, s’est fondu dans le groupe et apporte même une certaine énergie supplémentaire par ses échanges réguliers de placement sur scène avec Justin Street. Une grande partie du public présent était venu pour le groupe, pour se défouler sur les riffs rageurs de Joel O’Keeffe et pour s’offrir une bonne bouffée de leur bonne humeur communicative. Le résultat, c’est que l’heure et demie du concert va se passer comme si quinze minutes seulement s’étaient écoulées. Dès l’ouverture avec Ready To Rock, on sait, on sent que ça va être bon. Les gros titres s’enchaînent. Les Australiens n’ayant rien à vendre, le concert ressemble plus à un best-off de leurs six albums. Seuls deux titres de Boneshaker résistent dans une setlist ou Runnin’ Wild et Black Dog Barking se taillent la part du lion. Joel, torse-nu, communique beaucoup avec le public, nous dit son plaisir de se trouver sur la même scène que BLS, ouvre sa première cannette avec la tête (il en ouvrira trois autres plus tard dans le concert) et se fait porter dans le public dès Girls In Black. Le son est bon et l’énergie incroyablement positive. Joel, en front-man assumé, balance des gobelets de bière et des médiators dans la foule alors que Jarrad et Justin courent en deuxième plan, juste devant le mur de Marshall. Yeux de fou diabolique grand ouverts, le chanteur dit se réjouir d’être là, et que faute de pouvoir être assuré de revenir, il faut profiter du moment présent. Le concert avance, Joel sert quatre grands verres de whisky coca à ses collègues en les présentant. Ces verres finissent comme les gobelets de bière, soit dans la foule hystérique. Ryan O’Keeffe vient finalement lui aussi devant la scène pour lancer la sirène anti-aérienne qui annonce Live It Up, son frère, campé sur les enceintes, lance la ligne de guitare et entame le dernier quart du concert. Celui-ci se termine dix bonnes minutes plus tard, avec un groupe heureux sur scène, une foule conquise dans la fosse et un chroniqueur des Portes du Metal (votre serviteur) définitivement convaincu qu’il faut avoir vu au moins une fois Airbourne sur (une petite) scène pour comprendre ce que l’on entend par énergie communicative. Airbourne, c’est un grand malade et trois bombes d’énergie (putain, regardez un peu Justin) qui jouent du hard rock sous coke. Quoi de mieux pour passer une bonne soirée? Setlist de Airbourne: 01. Ready To Rock 02. Too Much, Too Young, Too Fast 03. Back In The Game 04. Girls In Black 05. Burnout The Nitro 06. Boneshaker 07. Bottom Of The Well 08. Breakin' Outta Hell 09. It's All For Rock 'n' Roll 10. Stand Up For Rock 'n' Roll 11. Live It Up 12. Raise The Flag 13. Runnin' Wild Crédit photos : Luc Naville (via Guitare en Scène)
|