Groupe:

Lofofora + Lust

Date:

02 Octobre 2021

Lieu:

Saint Denis de Pile

Chroniqueur:

JeanMichHell

L’ami JC (photographe en chef de ce Live Report) , et moi-même allons ce soir ENFIN trainer nos savates dans un club ! Cela peut surprendre mais j’ai toujours préféré les petits concerts en club au festival. La chaleur (d’autant plus vrai dans cette salle), la proximité avec les groupes, l’énergie qui est palpable, ou encore le voisin qui sent la sueur à plein nez, sont autant d’éléments qui rendent, à mon sens, l’expérience live réellement vivante.

Nous voici donc à l’Accordeur, à Saint Denis de Pile, à proximité de Bordeaux pour voir Lust et les petits gars de Lofofora. Et d’entrée, on a l’impression d’être à la maison, même si je n’ai pas pris mes charentaises ! L’accueil tout en sourire de l’équipe de bénévoles est tout simplement remarquable. On sent une bienveillance de tous les instants, à l’accueil, à la vérification des billets (merci Charlotte), au bar… Pendant le set des Lofos, Reuno soulignera d’ailleurs la qualité de l’accueil chaleureux de l’équipe. Une belle équipe de passionnés / bénévoles qui font vivre un lieu très sympa contre vents et marées. On peut également remarquer l’éclectisme du public puisque l’on est dans l’intergénérationnelle de 7 à 77 ans, preuve que cette salle sait recevoir.

 
20h30 pétante, Lust prend (une toute petite) place sur scène, puisque le matos deux groupes et déjà installé, et qu’il ne reste plus beaucoup d’espace pour s’exprimer.

Bref, Lust, ce sont les locaux de l’étape. Ce groupe bordelais précise sur sa bio : « Assemblé sur des bases de Rock et de Métal depuis 2015, Lust ne fait pas les choses à moitié. On est sur du brut, du gras qui tâche avec une pointe de groove indispensable à l’identité du groupe. Lust vous transporte quelque part entre l’univers de Rob Zombie et l’énergie de Rage Against The Machine à travers des compos originales et débordantes d’énergie. Préparez-vous à en redemander ! »

Le quatuor se compose de Lo au Chant, de David à la basse, de Diup à la guitare et de Thierry à la batterie. Le groupe s’inspire d’influence assez varié entre le Metal , le Hard Rock , le Prog , mais avant tout « le goût du riff et du groove ». Après ce premier contact pour ma part je les placerai entre No One Is Innocent pour l’aspect aussi groovy que rentre dedans, et ZZ Top pour l’aspect « poussiéreux » de leur musique.

Comme je le précisais, le groupe a peu de place pour s’exprimer mais malgré cela les musiciens tentent de se déplacer d’un côté ou de l’autre de la scène, pour la rendre plus vivante. Lo essaie également d’attirer le public, mais ce n’est pas forcément facile, tout ce petit monde est peut-être un peu rouillé après tant de mois de sevrage. Ce qui est certain, que ce soit le groupe ou le public, tout le monde est heureux de se retrouver, un peu comme de la famille ou des amis que l’on n’avait pas vu depuis longtemps.

L’ensemble de la prestation de Lust est agréable et cohérent. Leur musique est efficace, et chaque musicien apporte sa pierre à l’édifice. Le riffing de Diup est toujours bien senti, entre groove et rock’n roll, il sait également se faire discret pour laisser de la place au duo basse-batterie. Thierry est un véritable métronome, concentré et appliqué derrière ses toms. David est soit dans l’accompagnement des riffs initiaux, mais il sait aussi rajouter une seconde ligne mélodique à celle proposée. Lo, quant à lui, oscille entre chant et timbre plus rock à la Lemmy.

Le groupe convainc au fur et à mesure de son set, et emmène le public qui commence à être de plus en plus réactif. Le groupe enfoncera le clou avec une reprise à leur sauce, d’un titre sur lequel je n’aurai pas mis un euro à la lumière du reste de la prestation, Personal Jesus de Depeche Mode ! Une belle réinterprétation, pour une fin de prestation qui aura su convaincre au fil de l’eau.


Setlist de Lust :

Burned Bridge
Endless Cycle
Welcome to my Pain
A War Without a Name
Born Dead
In Your Blood
Deafening Silence
The Angel Fall
Personnal Jesus (cover)


Ce sont les très attendus Lofofora qui envahissent la scène. Très attendu parce que ce concert était prévu depuis le mois de mars 2020, et il prend enfin forme aujourd’hui. Ouf ! Le groupe débarque sur la musique de O Venezia, Venaga, Venusia de Nino Rota extrait du Casanova de Fellini, Reuno prend d’entrée une mimique inquiétante (il faut dire que la musique est adaptée) suivi d’un ricanement qui l’est tout autant, et bam Une Bonne Guerre pour ouvrir le bal de cette soirée.

Nous avons droit à un Reuno remonté comme un coucou suisse ce soir, pas d’échauffement, c’est tout de suite, maintenant et pour une heure et demi d’énergie brute. Il est de tout les bons coups ce soir, a capela sur le premier couplet de Pyromane, nous rajoute un « lalalalala » sur Les Gens, et même s’il se prend un peu les pieds dans le tapis sur La Surface, sa performance aura été encore une fois impressionnante. Il est d’ailleurs beaucoup à l’aise avec sa voix qu’il y a quelques années et se permet aujourd’hui d’explorer d’autres voies, comme quoi l’expérience, et surtout s’essayer à d’autres exercices c’est toujours utile.

Les autres Lofoforiens ne sont pas en reste. Phil est toujours aussi concentré sur sa basse, avec quelques clins d’œil au public à l’occasion pour exprimer son plaisir d’être de retour aux affaires. Vincent est une machine de guerre derrière ses fûts, il est aussi bourrin que précis dans sa manière de manier sa batterie. Il prend également un malin plaisir à remanier quelques parties, l’introduction du fond et la forme à sa sauce n’est qu’un exemple. Et un Doudou en mode pirate des caraïbes, tout sourire qui distille ses riffs avec une énergie sans faille. Et vu comment l’ensemble se sourit, on ne peut être convaincu du pur pied qu’ils ont tous à se retrouver ensemble sur cette scène ce soir.

Je vous parlais de plaisir du retour sur un club. Eh bien le premier de ces plaisirs c’est le contact direct avec le public, à quelques centimètres du groupe. Reuno s’adresse directement au premier rang, et chambre un des spectateurs qui semble être aussi bien avancé dans l’âge que dans l’apéro. Il taquine les groupies de cinquante piges qui ne lâchent pas leur téléphone pour filmer pour faire comme leur gamine. Et cela le gonfle tellement, (ce que je comprends je fais partie de ce qui aime les concerts à l’ancienne, sans media) qu’il finit par confisquer les téléphones ! Et avant de lui rendre, il deale avec le propriétaire du téléphone, une petite bière. L’ambiance est excellente sur et hors scène.

Et puis Lofofora, c’est bientôt trente ans de carrière, il y a de quoi faire musicalement. Mis à part l’album éponyme, tous les albums auront droit à un clin d’œil. Et pour un ancien de l’aventure Lofo, entendre Macho Blues (et ses très bons conseils), Au Secours ou Le Fond et La Forme c’est un véritable moment de plaisir. Il y a les titres spécial pogo comme Justice Pour Tous ou encore La Carapace, et nous aurons droit aussi à des titres plus atypiques de leur répertoire comme Dur Comme Fer ou encore La Beauté et la Bête. Et nous aurons même le plaisir de découvrir un nouveau titre Les Sirènes, qui fait part belle à Phil, un titre bien rock’n roll. Avec ou sans rappel, la setlist aura était à l’image du groupe et de la salle, éclectique.

Comme d’habitude Les Lofoforas auront été bons. Le groupe prendra le temps de serrer des paluches, de prendre des photos et d’être tout simplement accessible. C’était une bien belle soirée à l’Accordeur.

Setlist de Lofofora :

Bonne Guerre
Les Seigneurs
Pyromane
Les Gens
Le Fond et la Forme
Contre les Murs
Carapace
Dur Comme Fer
Au Secours
Macho Blues
Quelqu’un de Bien
Le Refus
Le Venin
Le Futur
Justice pour Tous
La Beauté et la Bête
Autopilote
Les Sirènes
La Surface

Venez donc discuter de ce live report sur notre forum !