Groupe:

Festival 666 Jour 1

Date:

20 Aout 2021

Lieu:

Cercoux

Chroniqueur:

JeanMichHell

Jour 1

L’ami JC dont vous trouverez les photos dans ces différents live report, et moi-même avons le plaisir de débarquer en ce vendredi 20 août du côté de Cercoux pour ce qui sera pour nous, une première participation au festival 666. L’affiche alléchante couplé à un état d’esprit remarquable (pour rappel l’interview de Victor ici) nous laisse présager trois jours de gros son et de bonne humeur. Autant vous le dire tout de suite, nous avons été totalement charmés non seulement par le site, mais aussi l’organisation et surtout par l’ensemble des bénévoles qui arborent un large sourire, et transmettent leur bonne humeur tout au long du festival.

Bearded Bastards

Ce sont les Bearded Bastards qui ont la lourde tâche d’ouvrir ce 666. Cette place souvent ingrate, puisque le public n’est pas forcément encore présent, n’empêche pas un démarrage en trombe. Ce trio de barbu, pour ceux qui ne suivent pas, est quasiment à domicile. Le groupe est originaire de Peujard qui se situe à quelques dizaines de kilomètres du site. Le groupe se compose de Nico Mc Dead (Agressive Agricultor…) à la guitare, de Dr Jégé (Belly Button…) à la basse et de Piwi (Vainqueur du trophée Air Guitar du BlackBass Festival 2017 et 2018, ça claque sur un CV ça !) derrière la batterie.


Ce power trio a peut-être un look ZZ Top mais autant vous dire que cela ne joue pas du tout sur le même tempo, en effet le groupe officie dans un style direct, le style est globalement rock mais surtout ça joue à fond ! Le rythme toujours très soutenu peut paraitre par instant à la limite du punk, malgré de beaux solos groovy à souhait à la limite du Southern rock, mais c’est le titre hommage à Suicidal Tendencies qui me confirme que nous sommes dans un style à géométrie variable puisque que le hardcore n’est pas très loin non plus. Et lorsque le groupe s’attaque à Cowboy From Hell de Pantera, finalement l’ensemble de ces influences prend du sens.

De plus, il se dégage une véritable bonhommie de la part de ces trois gars. Les paroles sont aussi à mourir de rire, le titre Arrêtes De Faire La Gueule en est un bon exemple. Nico a de l’expérience est sait comment se mettre le public dans la poche, il suffit d’observer les sourires échangés entre le groupe et le public pour être convaincu que le courant est passé et que le plaisir est totalement partagé.
Le groupe réussi à mettre en route le public, et pour le coup ce n’était pas une évidence, mais avec de l’énergie, des conneries, des barbes et du bon son comment pouvait-il en être autrement ? Ce premier concert est une première réussite.

Mobütu

Second groupe de la journée, Mobütu entre en scène et ne se fait pas prier pour envoyer son rock’n roll crasseux à qui veut bien l’entendre. Dès le premier titre je me dis que l’affiliation avec Motorhead est une évidence. Chärles (guitare) arbore une magnifique moustache digne de Lemmy et finalement ce sentiment se confirme dès le morceau suivant puisque le patibulaire Matürin (basse/ Chant), annonce : « Nous sommes Mobütu, nous venons de Fontenay Le Comte et on va vous jouer un titre de Motorhead ! » Ok plus aucun doute à avoir !

 

 

Ce show car il s’agit d’un véritable, show, sera rock’n roll où ne sera pas. Sëb (batterie) martèle ses futs comme une brute, et je n’aimerais clairement pas être sa caisse claire. Matürin est remonté comme une pendule, il harangue la foule pour motiver les troupes et ça marche puisque le public prend un sacré coup de chaud. Chaque titre devient « fucking » quelque chose, hisoitre de rendre le tout encore plus dans l’attitude. Quant à Chärles il enchaine les riffs et les solos dans la pure veine du style.

Cette prestation de Mobütu a été aussi régressive que jouissive. Malgré l’absence de dernière minute de Phil Campbell, il y a eu un bel hommage à cette scène ce soir. Long Live Rock’n Roll !!

 

 

Psykup

Pour ceux qui lisent habituellement nos pages, vous savez que j’ai un faible prononcé pour Psykup. Le quintet toulousain a toujours été un de mes groupes phares, et je les ai vu un nombre de fois incalculable en live. Au cours de ces vingt dernières années, ils ont bien eu de multiples bassistes, des changements de guitaristes, mais il y avait une base solide depuis le début avec le trio Julien (principal compositeur et guitariste/chanteur) Brice (batterie) et Milka (chant). Ce dernier ne fait aujourd’hui plus parti de l’aventure pour des raisons sur lesquels je n’ai pas envie de m’étendre. Comme un Matthieu peut en cacher un autre c’est Matthieu Romarin qui prend le relais. Pas d’a-priori cependant mais une foultitude de questions avant ce passage de relais.

Mon inquiétude était donc grande au moment où le thème principal de Basic Instinct résonne en guise d’introduction, préalable à Nothing To Sell qui ouvre donc le bal. Pour le reste de la troupe, on retrouve comme pour la tournée précédente Victor à la seconde guitare, Julien à la basse. Dés les premières notes le groupe donne tout, sans aucun frein ou aucune gestion. Les chiens sont lâchés !

Je ne vais pas faire de comparaison mal venue sur l’ensemble du concert mais Matthieu a un style vocal assez proche de Howard Jones (ex-Killswitch Engage), il est impressionnant de puissance sur les parties hurlées et se débrouille pas mal en chant clair. Il est de de plus en plus à l’aise au fur et à mesure du set, bien encouragé par les applaudissements du public. Une première qui n’aura clairement pas été simple à gérer pour lui mais qui aura été une réussite.

Julien prend, de fait, son rôle de leader a bras le corps, il virevolte sur scène, vient chercher le public et le motive à se bouger. Brice est toujours aussi impressionnant de maitrise dans tous les styles que peut aborder l’univers Psykup. Julien à la basse est un des autres animateurs de la scène, il headbang comme un damné. Quant à Victor, il est toujours concentré sur son instrument mais fait le job sans aucune fausse note.
Certes on peut regretter un certain nombre de chose, comme les pitreries sur le pont de Love Is Dead, mais des années de tournée et de connivence ne peuvent pas se remplacer comme ça. On sent bien aussi qu’il y a un peu moins ce côté chien fou, sale gosse, sur scène. Mais pour un retour sur scène, le groupe aura été puissant et diablement efficace. D’autant que les titres de Hello Karma sont vraiment taillés pour la scène, et j’ai pris une belle raclée en bonne et due forme. Et petit plaisir perso coupable, le groupe exhume To Be(tray) Or Not To Be, dont les paroles sont bien tristement dans l’air du temps… Le déjà culte, Lucifer Is Sleeping termine le set pour une conclusion des plus apocalyptiques. Le festival 666 prend alors tout son sens !

Mes appréhensions ont vite disparu, la faute à un groupe qui a de l’expérience et qui mène sa barque avec brio depuis de nombreuses années. Oui, je sais, je manque certainement d’objectivité vis-à-vis de cette formation mais malgré un bon nombre de "malgré", je suis encore convaincu.

Bukowski

Dans le rôle de l’invité surprise que, même lui n’avait pas prévu de venir : Bukowski. En effet, Phil Campbell et ses mauvais garçons contraints d’annuler la veille du concert pour cause de la même cause depuis dix-huit mois… Du coup, c’est un groupe totalement incrédule qui se retrouve propulsé en tête d’affiche du festival en moins de 24 heures. C’est tellement rapide que le quatuor n’a même pas pu prendre un ingénieur du son dans ses bagages !

Et les frères Dottel, Matthieu (Chant / Guitares) et Julien (Chant / Basse) ne vont pas bouder leur plaisir. D’entrée de jeu le mot d’ordre est posé : énergie, énergie, énergie ! Le rock dans sa forme la plus direct. Avec Timon Stobart, la formation était d’ailleurs à la base un trio, l’origine du rock, puis rejoint par Frédérique Duquesne aujourd’hui chez Mass Hysteria. C’est un autre dreadlocker qui a pris sa suite en la personne de Clément Rateau.



Le concert de Bukowski, malgré un temps de préparation un brin court, est propre à souhait, et même si le groupe se dit un peu rouillé, on a du mal à y croire. Il faut dire que la foule surmotivée leur transmet de l’adrénaline à ne plus savoir qu’en faire. Clément est totalement intenable sur scène, fais des allers retours et va faire claquer ses locks sur les copains. Le pit est littéralement en ébullition et lorsque Matthieu demande à tout le monde de s’assoir afin de se relever et sauter tous ensemble, aucun souci, tout le monde se prêt au jeu. 

Côté musique, Matthieu dédie l’hymne Brother For Ever a son frère, rend hommage à Gainsbourg et enchaîne à vitesse grand V les tubes extraits de Strangers qui date déjà de 2018. Plus le concert avance, plus le groupe se relâche, et plus le rendu est de plus en plus convaincant.

Bukowski aura livré une prestation remarquable qui aura rendu le public complétement dingue. Des deux côtés de la barrière, on aura donné tout ce qu’il était possible de donner pour rendre ce moment unique, force est de constater que cela a très bien fonctionné.

Stinky

Stinky fait partie des groupes attendu ce soir. Il suffit de voir les t-shirts ou les casquettes qui fleurissent sur le site pour en être persuadé. Pour ma part, je ne connaissais pas du tout mis à part la chronique de l’ami Fab qui date de l’année dernière, c’est donc une découverte.

Le quintet originaire de Nantes fait dans le Hardcore avec une voix féminine. Claire n’officie pas dans le style guttural de Candace ou de Opet, mais alterne chant clair et agressivité proche du thrash. Son attitude sur scène s’en rapproche également, cela tranche avec les stéréotypes du genre, c’est plutôt agréable.

Musicalement, en revanche, nous sommes dans le classique. Les titres sont assez courts, percutants, efficaces, mais globalement nous sommes sur un terrain bien connu et déjà balisé. C’est solide, mais je trouve que cela manque un peu d’originalité voir même assez linéaire.

Visuellement, le groupe sait faire vivre la scène. Sébastien saute dans tous les sens tout en assénant ses riffs. Redwan s’en donne également à cœur joie, et occupe bien le côté droit de la scène. Claire va même s’offrir un petit bain de foule, histoire de retrouver son public qui lui manquait tant. Elle sait également communiquer ses émotions, ses textes très personnels, voire intime transpirent la sincérité et surtout elle sait le transmettre. Stinky est manifestement un groupe fait pour le live.

Le groupe restera longtemps à partager ses retrouvailles, et à remercier chaleureusement son public. Un public totalement ravi de ce qu’il vient de vivre. C’est toujours sympa les réunions de famille finalement…

Krash Riders

Histoire de finir la journée sur le même rythme qu’au début, nous voici devant le dernier groupe de ce Day One, les Krash Riders, et leur style très rock’n roll !
Tout d’abord la scénographie est à placer entre le western et Mad Max. On y retrouve un pied de micro avec une fourche de bécane assorti un crâne de bœuf, des panneaux de signalisations, des moteurs… C’est fourni. Les protagonistes ne sont pas en berne, puisque qu’on a droit au cuir lunettes noirs, le bassiste porte un haut de forme, bref c’est un joyeux bordel totalement jouissif.

Musicalement, nous sommes dans le « burnés », du qui tache. Les riffs sont gras et pue la transpiration à plein nez. Le groupe reprend les bonnes vieilles recettes d’un hard rock sur-vitaminé, de refrains fédérateurs et de brûlants solos sur un rythme inarrêtable. Le rythme est soutenu pour une déferlante d’énergie direct et sans compromis !



Guillaume dit le « Chef », guitariste chanteur inonde de testostérone le public. A coup de grande phrase provocatrice dans l’esprit rock : « Connaissez vous le plus grand prédateur de l’homme ? La femme ! », « Si la violence ne résout pas tes problèmes, c’est que t’as pas tapé assez fort." Le cliché est poussé à son paroxysme et c’est très drôle à regarder.

Et comme une bonne fête ne se fait pas sans copain, le groupe invite un ami rouquin (même si Guillaume n’en veut pas sur scène alors que son bassiste l’est…), qui vient chanter, sauter partout jusqu’à monter sur les enceintes au grand désarroi de la sécurité qui se précipite pour le faire descendre.


Krash Riders conclut de la meilleure des manières cette première journée. Une journée placée sous le signe du rock, certes pas très 666, mais l’important était ailleurs.

 

Venez donc discuter de ce live report sur notre forum !