Groupe:

Warm Up Hellfest

Date:

28 Avril 2018

Lieu:

Angoulême

Chroniqueur:

JeanMichHell

 

En préambule, je voulais remercier chaleureusement M. Jean-Claude Robidas, qui m'a permis d'utiliser les photos que vous allez pouvoir apprécier dans ce Live Report, un grand merci à lui.

  

La Nef d’Angoulême affiche complet ce soir, fait assez rare lorsqu’il s’agit de groupes de Metal. Mais ce soir, c’est le Hellfest, par son extension du Warm Up et son lot d’animations diverses et variées (Air Guitar, Karaoké…), qui nous rend visite dans notre douce Charente, du coup c’est un peu « The place to be » lorsqu’on a pour habitude de pointer son index et son auriculaire vers les cieux. Et il n’est pas venu seul l’animal puisqu’il propose quatre groupes ce soir, et pas des moindres ! Avec pour ouvrir Headcases, porté par l’excellent Laurent Paradot également bassiste de Gâtechien. Il représente la scène locale et pour le coup propose un show spécial Nirvana. Je n’aurai malheureusement pas le plaisir de les voir car arrivé un peu tard, dommage.

    
 

Autres particularité par rapport aux autres dates du Warm Up, la présence des Toulousains de Psykup qui étaient en résidence il y a peu ici même. Accompagnés du duo de choc, et un peu moins de charme, que sont Ultra Vomit et Display Of Power, les premiers que l’on ne présente plus, omniprésent pour le plaisir de tous dans l’Hexagone depuis la sortie de leur excellent Panzer Surprise. Et le second qui, lui, est un tribute band à Pantera. Les présentations sont faites place à la musique.

Il est 21 heures et Psykup investit la scène. Je vais être honnête avec vous, cela doit faire une bonne quinzaine de fois que je les vois en concert et je n’ai, pour le moment, jamais été déçu. Le groupe entre en scène sur la musique des Beach Boys Surfin USA, chemises à fleurs, lunettes de soleil, prêts à prendre la vague. Et on sent de suite que le groupe a envie de jouer avec nous ce soir, Julian harangue le public ; quant au duo de chanteurs Milka / Julien, ils cherchent de suite le contact pour faire monter l’ambiance.

  

C’est Violent Brazilian Massage qui ouvre le bal, les panneaux led sur le côté de la scène s'illumine aux couleurs du drapeau brésilien, visuellement très sympa. Ce titre est une vértitable déferlante représentative de la nouvelle direction artistique du groupe, plus direct mais toujours aussi éclectique musicalement. C’est d’ailleurs sur CTRL + ALT + FUCK qui dominera la majorité de la setlist de ce soir avec pas moins de sept titres sur dix, auxquels viendront s’ajouter deux titres de L’ombre et la Proie, un du Temps de la Réflexion mais toujours pas de signe de vie du pourtant excellent We Love You All. Psykup est totalement dans l’énergie et nous déroule un show dévastateur mais, à titre personnel, je regrette tout de même le temps où Psykup alternait les passages dans ta face et les passages dans ton cœur. On sent sur scène un groupe qui a mûri, c’est une évidence, certainement plus professionnel, qui connait son sujet sur le bout des doigts, et c’est tout à leur honneur.

  

Mais où est le côté chien fou, le côté sale gosse, cour de récréation qui faisait d’eux un ovni sur scène ? Attention, la prestation a été excellente, et il est impossible de reprocher quoique ce soit à Psykup mais à vouloir rendre leur musique et leur prestation scénique plus directes, n’y a-t-il pas un risque à éclipser ou à atténuer ce qui faisait leur particularisme ? L’avenir sera le juge.

Setlist de Psykup :

Violent Brazilian Massage
We Will Win This War
Do It Yourself
Shampoo The Planet
Cooler Than God
SSanta ClauSS (Write Me A Letter)
Crisis Of Today
Love Is Dead
Teacher


C’est la pause et avant de se délecter d’un bon jus de houblon bio, sort de la nuit, caché dans une petite caburote (une cabane des vignes en charentais ;-) ) sous l’escalier, non pas Zorro, mais Grunt Grunt, groupe de "Unholy Grind'n'Roll versus d-beat ethylocrustcore!" qui nous envoie les décibels en pleine face (ils sont positionnés à quatre mètres du bar !) pour un mini-show d’un quart d’heure, histoire de faire passer le changement de scène, une belle initiative !

   

C’est maintenant au tour des allumés d’Ultra Vomit de nous présenter leur show « Spécial Hellfest ». Cette idée assez originale a le mérite de coller à l’univers du groupe car l’idée maitresse est de présenter chaque scène du site du Hellfest en l’illustrant d’une chanson. Lorsque l’on connait l’univers bariolé du groupe, chaque scène sera correctement représentée, pas de souci là-dessus. Le groupe enchaine les tubes comme on enchaine les perles, Darry Cowl Chamber, E-TRON (digital caca), Calojira, et se met très vite l’ensemble du public dans la poche, un public qui était déjà conquis d’avance.

     

Mais là où le groupe est très fort sur scène, en dehors de leur côté bon enfant permanent, c’est qu’ils ont l’art de glisser quelques petites surprises par-ci, par là. La première vient d’Alberto, chanteur émérite du groupe Display Of Power qui vient poser sa voix sur Pink Pantera et nous donne vraiment envie de découvrir avec impatience leur show qui conclura la soirée. Et c’est avec cet état d’esprit espiègle que durera tout le show des Nantais. Une magnifique photo d’illustration avec la tête de notre ancien président (qui lui ne l’a plus vraiment…) sur Jack Chirac, une queleuleu énorme sur la Ch’nille, un Keken repris en coeur avec Manard derrière le micro, un wall of death dantesque entre les équipes Pipi et Kaka, bref tout y passe pour le plus grand plaisir de tous.

 

  

Et comme « c’était pas mal là », le groupe nous offre en rappel un Kammthaar toujours aussi efficace, et un Quand j’étais petit (feat. Lemmy) plus vrai que nature vocalement, Fetus poussant le mimétisme jusqu’à installer son micro comme feu le leader de Motörhead. Un dernier titre à la sauce heavy grâce à Evier Metal, et Ultra Vomit aura encore mis tout le monde d’accord. Un show d’une énergie folle, avec un état d’esprit toujours aussi déconneur, et même si il y aurait à redire sur la «pub» pour le Hellfest qui dénature un peu le côté spontané du groupe, mais c’est avant tout le plaisir qui restera et pas le sponsor.

Setlist d’Ultra Vomit :

Darry Cowl Chamber
Les bonnes manières
Mountains of Maths
E-TRON (digital caca)
Mechanical Chiwawa
Pink Pantera (feat. Alberto de Display Of Power)
Calojira
Takoyaki
Boulangerie pâtisserie
Jack Chirac
Une souris verte
La Ch'nille / La Bouillie IV
Keken
Pipi VS Caca
C'est Pas Mal Là
Rappel:
Kammthaar
Quand j'étais petit (feat. Lemmy)
Evier Metal

Il y a quinze ans, le groupe Pantera mettait fin à sa carrière, avec les tristes suites que l’on connait. Je n’avais jamais eu, à regret, l’occasion de voir ce groupe mythique, et je peux vous dire que, certes, les Espagnols de Display Of Power sont un tribute band, certes on peut toujours se poser la question de l’intérêt de ces groupes, mais ce soir-là, j’ai vu Pantera. C’est incroyable, déjà le niveau technique est plus qu’à la hauteur et il n’y a rien à redire sur la qualité d’exécution de ce quatuor. Mais celui qui est totalement bluffant c’est le chanteur, véritable clone d’Anselmo (il faut savoir que le groupe a été adoubé par l’ex-frontman de Pantera) physiquement la ressemblance est frappante mais vocalement, même si il manque peut être parfois de puissance, la ressemblance est juste hallucinante.

 

Et puis ce qui est encore plus sympa lorsque l’on a ce genre de groupe face à nous, c’est que l’on ne peut pas être déçu par la playlist ! Ouverture Cowboys From Hell, Shattered, Mouth For War, A New Level, bim, bam, boum, ça dégringole comme les giboulées en mars. Alberto a toutes les mimiques, la crête punk qu’il fait virevolter dans tous les sens, le pas (genou-coude) très reconnaissable, et la posture physique, tout y est et on s’y croit.

  

Quelques interludes vidéos viennent ponctuer le show, on y retrouve entre autres des images de la vidéo culte 3 Watch It Go ! Et comme c’est toujours dans la bonne ambiance, les petits gars d’Ultra Vomit reviennent sur scène accompagné du staff du Hellfest ainsi que de micros pour accompagner le groupe sur Walk. C’est carrément la fête, ça slamme, ça hurle à s’en péter les cordes vocales, Alberto en perd même son micro et se voit dans l’obligation d’être spectateur de ce grand n’importe quoi, à la fois jouissif et totalement hallucinant. Ce concert plaisir se conclut en beauté par deux titres totalement imparables, Domination et un Fucking Hostile totalement à l’image de la pochette de cet album "In Your Face", un grand moment !

Setlist de Display Of Power :

Cowboys From Hell
Shattered
Mouth for War
A New Level
Walk
5 Minutes Alone
The Great Southern Trendkill
Revolution is My Name
Domination
Fucking Hostile

Une belle soirée que ce concept du Warm Up Hellfest, entre animations bon enfant, des groupes qui ont envie de s’éclater ensemble et un public totalement réceptif, il n’y a plus qu’à espérer que le Hellfest soit aussi remarquable.
 

 

 

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