Groupe:

Pain Of Salvation + Port Noir

Date:

07 Avril 2017

Lieu:

Lyon

Chroniqueur:

Didier

On est fan ou on ne l’est pas. Dans le cas de Pain Of Salvation, je le suis et je suis prêt à bouffer du bitume. Pain Of Salvation passe à Lyon et j’avais décidé d’y aller. Entre-temps, ils ont été annoncés au Hellfest, mais j’ai décidé d’aller quand même les voir en tête d’affiche au Ninkasi Kao. Quelques jours avant, Eric, notre magicien du Rat’s de Puget-sur-Argens, lâche l’info sur les télescripteurs : Pain Of Salvation sera au Rat’s le 20 juin ! C’est une magnifique nouvelle, et bien entendu que j’y serai, mais pas assez pour me décourager de faire le déplacement sur Lyon. J’ai déjà tout prévu (journée de congé, hébergement sur Grenoble, Blablacar, …), je fonce ! Après un voyage sans encombre, je me retrouve devant le Ninkasi quand les portes ouvrent. Il y a déjà une belle foule le long du mur. Je récupère mon pass photo et rencontre Camille (ou Eloïse ?) de La Grosse Radio qui est en panne de photographe. Elle me demande de lui fournir des photos pour son report. J’accepte, bien sûr, mais il va falloir s’appliquer. Je fonce me placer aux premiers rangs. Je suis devant le pied de micro de Gustaf, avec un angle excellent vers le micro de Daniel. Tout ça s’annonce très bien.

La scène est dressée pour la première partie. C’est un groupe que je ne connais pas, Port Noir, avec un nom français mais pourtant le groupe est suédois. Ils montent sur scène à 19h pétantes. Leur son est excellent. Ils sont trois : Andreas "AW" Wiberg (batterie), Andreas Hollstrand (guitare) et Love Anderson (chant et basse). Le batteur gère quelques samples, mais sinon c’est un bon vieux power trio. Leur son est quelque part entre Riverside et Leprous. Le chant de Love Anderson est particulièrement intéressant : assez haut, à la fois puissant et fragile. Il rappelle vraiment le chant de Einar Solberg dans Leprous. Les trois musiciens sont hyper bien en place, la batterie joue un gros rôle dans leur son, la basse assure la rythmique alors que la guitare agit plutôt par petites touches subtiles. Le guitariste semble complètement dans son trip, il bouge pas mal dans son coin. Il assure aussi pas mal de contre-voix, qui ajoute à la mélancolie de l’ensemble. Ils dédient un morceau à leur ancien bassiste disparu prématurément le mois dernier. Apparemment, Love chantait et jouait de la guitare et il est passé à la basse après la disparition de leur ami. L’ambiance, déjà assez solennelle, en prend un coup. Malheureusement pour les photographes, les deux guitaristes opèrent dans la quasi obscurité, donc pas possible pour moi de faire la moindre photo potable. Ils terminent après quarante minutes et un très bon set, qui a assez attisé ma curiosité pour que je m’achète leur dernier album, Any Way The Wind Carries (leur second après Puls sorti en 2013), qu’ils me signent à la fin du concert.

Setlist de Port Noir :

Debris
Puls
Exile
Onyx
Neon
Black From The Ink
Tide
Thorns

La salle est maintenant bien pleine, le balcon aussi. Je remarque deux caméras sur le balcon, ainsi que trois autres positionnées sur la scène. Le concert est donc filmé. Les lumières s’éteignent vers 20h15 et Daniel Gildenlöw rentre sur scène pieds nus, comme d'hab', suivi par ses acolytes. Daniel semble très décontracté, il est souriant. Devant moi, Gustaf Hielm porte un t-shirt des Beatles, sa basse et la guitare de Daniel sont décorées du soleil stylisé du logo de leur dernier album (dessiné dans le dos de Daniel sur la pochette). Ils ont aussi des beaux t-shirts sur ce thème au stand merchandising. Le backdrop derrière les claviers de Daniel Karlsson utilise aussi ce même logo, en format géant. Léo Margarit, le batteur, est aussi très souriant ; il apparaît cheveux détachés et salue, il est visiblement fier de jouer dans son pays (et la fierté est réciproque, Léo !). Seul Ragnar Zolberg fait un peu peur avec sa tunique blanche, ses longs cheveux et ses larmes noires peintes sous l’œil droit. Il porte de grosses rangers ouvertes, il ne sourit pas. Daniel K domine la scène avec ses claviers, la batterie de Léo est placée sur ma droite, il sera impossible de l’avoir en photo de ma position. Je remarque aussi qu’il n’y a aucun ampli sur scène. Toutes les pedalboards sont connectées à la sono, et tout sort en façade. Le son est d’ailleurs excellent, nous ne sommes pas gênés pas les sons de la scène. Je n’ai même pas besoin de porter des bouchons.

PainOfSalvation Lyon 2017 PainOfSalvation Lyon 2017

PainOfSalvation Lyon 2017 PainOfSalvation Lyon 2017

Bien évidemment, le groupe a son nouvel album à promouvoir et c’est une bonne chose, car je le trouve excellent, ce In The Passing Light Of Day. Ils attaquent donc par Full Throttle Tribe, ce qui est génial car c’est mon morceau préféré de cet album. Comme ils enchaînent avec un autre de mes favoris, Reasons, je suis aux anges. Ce morceau est vraiment incroyable au niveau des harmonies vocales. A un moment dans le morceau, Gustaf doit compter, et au lieu de compter en anglais comme prévu, il compte en français (avec un très bon accent d’ailleurs) ; sur « trois », ça surprend Daniel qui rate un peu sa reprise chant car il se marre. Il semble y avoir une super ambiance au sein du groupe. Sauf peut-être avec Ragnar, qui semble un peu isolé et toujours très peu souriant. C’est étrange. Ils nous balancent ensuite Meaningless, qui semble déjà être un classique, alors que c’est un autre des meilleurs moments du dernier album. Quelle puissance dans ce morceau ! Le chant aigu de Ragnar impressionne. Les morceaux du nouvel album sont excellents en live. J’avais entendu un concert à Dallas sur YouTube et un autre lors de la croisière Cruise To The Edge 2017 avec, dans les deux cas, un son pas top et des voix pas toujours justes. Là, je suis vraiment épaté. Il faut dire que Daniel est vraiment un artiste hors norme. Comment ne pas tomber sous le charme ? Sur l’intro de Linoleum, il explique qu’ils arrivent d’Italie et que là-bas, ils ont drôlement bien crié. Léo s’en mêle et propose de filmer la scène avec son téléphone car il pense que dans son pays on peut faire mieux. Il nous refait faire la scène plusieurs fois et apparemment on est bon ; ils attaquent Linoleum qui, comme toujours, fait son petit effet sur la foule. Question photos, c'est le grand luxe : les musiciens sont tous bien éclairés par des rampes de lumières placées devant eux, ça change tout.

PainOfSalvation Lyon 2017 PainOfSalvation Lyon 2017

PainOfSalvation Lyon 2017 PainOfSalvation Lyon 2017

C’est ensuite le moment où on revisite l’album Remedy Lane avec un enchaînement magique : A Trace Of Blood, Rope Ends et Beyond The Pale. Les anciens fans sont aux anges. Les têtes bougent, ça bouge. Il faut reconnaître que ces morceaux sont géniaux. C’est ensuite au tour d’un autre classique de retourner la salle complétement : Ashes, l’incontournable, extrait de The Perfect Element, Part 1. Là encore, magnifique morceau qui se mêle bien aux morceaux du dernier opus (n’en déplaise à certains c’était-mieux-avant-istes qui me fatiguent…). D’ailleurs, rien que pour eux, ils enchaînent sur deux autres morceaux de ce dernier album : Silent Gold et On a Tuesday. Un plutôt calme et de toute beauté, le second plus violent et alternant passages calmes et moments de défoulement absolu. Daniel et Gustaf sont déchaiînés, ils bougent bien. Ragnar est plus modéré. Il assure pas mal de solos (anciens et nouveaux) et beaucoup de chœurs avec sa voix très aiguë. Sur de nombreux morceaux, Gustaf et Léo se mêlent aussi aux chœurs. C’est vraiment un groupe qui soigne les harmonies vocales.

Daniel annonce ensuite un morceau où il chante la fin en français. Il dit qu’il a la pression, Léo lui dit que lui ne l’a pas. Ils rigolent pas mal tous les deux. On les sent très complices aujourd’hui. Le morceau, c’est The Physics Of Gridlock extrait de Road Salt Two, seul morceau représenté de ces deux albums assez controversés.

PainOfSalvation Lyon 2017 PainOfSalvation Lyon 2017

PainOfSalvation Lyon 2017 PainOfSalvation Lyon 2017

Ils quittent la scène, la foule se déchaîne et Daniel revient tout seul pour jouer un morceau délicat, c’est lui qui l’explique, car très intimiste. Il attaque donc tout seul The Passing Light Of Day, qui clôt l’album du même nom. Le morceau est magnifique, pas évident à jouer à la guitare tout en chantant. Petit à petit les autres musiciens rentrent sur scène et se joignent au morceau. Daniel Karlsson d’abord et ses claviers, puis Gustaf, puis Ragnar et Léo pour le passage plus énervé. Ce morceau de quinze minutes est magnifique, ils terminent en beauté et saluent la foule ébaubie par tant de talent, comme en état de grâce. Ragnar reste un peu sur scène et fait des photos avec une gamine (munie d’un casque anti-bruit), qui était placée juste devant lui pendant tout le concert. Elle fait les devil horns avec ses petits mains, c’est marrant. La relève est assurée. Je retrouve mon ami/chroniqueur Dominique, on boit une bière à la brasserie du Ninkasi en débriefant sur ce concert.  Car quel concert !!! Je suis encore sous le choc ! Je pense que c’est un de mes meilleurs concerts. J’ai du bol, en moins d’un mois j’aurai pu voir deux de mes trois groupes préférés (Marillion, Pain Of Salvation ; il me manque RUSH, mais là c’est une autre affaire…). Je suis content à l’idée d’aller revoir Pain Of Salvation sur les planches du Hellfest mais surtout le 20 juin au Rat’s à Puget-sur-Argens dans le Var. Oui, vous avez bien lu, Pain Of Salvation à la maison ! Hey, les gars du Sud, vous n’allez pas me foutre la honte, vous allez vous bouger le popotin, pas vrai ?
En retournant à ma voiture, je passe près du tour bus et tombe sur Léo, il discute avec les fans. On échange quelques mots, il a l’air content, il se rappelle l’interview réalisée à Montpellier. Pour moi, c’est l’heure de filer sur Grenoble pour le week-end, après une semaine qui se termine en beauté.

PainOfSalvation Lyon 2017 PainOfSalvation Lyon 2017

PainOfSalvation Lyon 2017 PainOfSalvation Lyon 2017

 
Setlist de Pain Of Salvation :

Full Throttle Tribe
Reasons
Meaningless
Linoleum
A Trace Of Blood
Rope Ends
Beyond The Pale
Ashes
Silent Gold
On A Tuesday
The Physics Of Gridlock
---
The Passing Light Of Day

 

PainOfSalvation Lyon 2017