Groupe:

Marillion Weekend - Pays Bas

Date:

24 Mars 2017

Lieu:

Port Zélande

Chroniqueur:

Didier

Cette année, je me suis décidé. Ca faisait longtemps que je voulais aller voir ce qu'il se passait lors de ces "Marillion Weekends", mais je n'arrivais jamais à trouver le temps pour le faire, là tout était au vert, sauf que j'avais raté la date des inscriptions et qu'il ne me restait qu'à me mettre en liste d'attente. J'ai rapidement été contacté par Stéphanie qui gère les inscriptions et pu payer mon acompte. Elle me proposait de partager un logement de six avec d'autres fans francophones, j'ai accepté. Mais qu'est-ce donc qu'un "Marillion Weekend" ? C'est une "convention" en anglais, au cours de laquelle le groupe et ses fans se réunissent, dans un lieu privatisé pour l'occasion. Le concept est assez unique dans le monde et le groupe avait initié l'idée en 2002, puis 2003 en UK, pour ensuite passer à tous les deux ans, en 2005 toujours en UK, puis le premier Port Zélande aux Pays-Bas en 2007. En 2009, suite au succès, ils étendent le concept et ajoute celui de Québec. En 2011, en plus de Port Zélande et Québec, ils ajoutent un autre weekend en UK. En 2013, celui de Québec n'est pas renouvelé, puis en 2015, il ne reste que celui de Port Zélande, ce qui suscite une certaine inquiétude parmi les fans. Mais en 2017, c'est reparti de plus belle avec, tenez-vous bien : Port Zélande, le retour de celui de UK, plus un en Pologne et un au Chili. Ca roule pour Marillion, et pour leurs fans. Je ne sais pas s'il existe des fans aussi fidèles et passionnés que ceux de Marillion. Si j'avais deux collègues canadiens dans mon logement, au total 46 nationalités sont représentées parmi les 3000 fans de cette édition. Une grosse majorité de représentants sont des Hollandais qui profitent de l'aubaine d'avoir cet évènement dans leur jardin. Chaque pays à son fan club (The Web) et chaque fan club organise des activités, des banderoles, des t-shirts, c'est assez dingue. En me promenant dans les allées du parc, à vélo, je me régale à voir les gens parler toutes les langues, certains ont déployé des superbes bannières de leur fan club, et bien sûr tout le monde écoute et discute Marillion. J'ai retrouvé un couple de fans suisses, déjà rencontré à Lyon en décembre dernier et eux partent faire aussi celui du Chili. Quand on aime on ne compte pas !
 
Vendredi

Mon périple à moi est plus modeste et il commence donc par un Nice - Amsterdam, pas trop cher, puis une navette qui assure les transferts aéroport de Schiphol vers le Center Parcs de Port Zélande à une trentaine de kilomètres de Rotterdam. Je rate la navette de 12h et dois attendre celle de 14h, ce qui me permet de rencontrer déjà d'autres fans arrivant de tous les coins du monde. Nous sommes facile à repérer grâce à nos t-shirts de rock progressif. Je discute avec deux français, dont un est déjà venu quatre fois, et qui emmène son frère pour la première fois. Il m'avoue écouter surtout du Marillion et pas grand-chose d'autre. Je réalise que je vais me retrouver avec 3000 fans absolus de Marillion, qui connaissent absolument tout du groupe. Je suis fan depuis longtemps (1982) mais pas à ce point. Nous arrivons au Center Parcs vers 16h pour récupérer nos bracelets. J'arrive le vendredi mais mes colocataires sont déjà là, comme beaucoup de gens, depuis la veille. En effet, pour la première fois cette année, le site ouvrait le jeudi soir. Je rencontre mes colloc du weekend, à savoir deux fans du Québec, déjà venus l'année précédente. Ils ne font le voyage que pour le gros week-end ! Les autres sont des Parisiens. Le logement est plutôt agréable, grand salon, trois chambres, terrasse avec mobilier de jardin. On a du bol, la météo est au beau fixe et elle le restera les trois jours, c'était pas gagné, et ça change quand même tout.
Comme j'arrive tard, je ne parviens pas à récupérer un des vélos mis à disposition par le parc. J'y arriverai finalement, à force d'insister, le lendemain matin. En attendant le premier concert du vendredi soir, je peux aller à la découverte du site. Un grand bar en bois, sympa, c'est là qu'ont lieu les concerts off (j'ai raté celui du vendredi après-midi, du groupe Sylf, au sein duquel joue la fille de Steve Rothery. Il y a d'ailleurs fait une apparition) et les afters où la bière coule à flot.

Marillion Weekend 2017

Dans le parc, pas mal d'endroits sympas où se caler, la musique d'ambiance est du Marillion, bien sûr. En face, se situe un complexe, avec un dôme de verre qui abrite des restaurants, un supermarché bien achalandé et le complexe piscine. La nourriture n'est pas incluse dans le pass (seulement l'hébergement et les concerts), mais l'entrée à la piscine est inclus. Et ça, c'est carrément top : piscine à vague, toboggans, rivière, jacuzzi, c'est très agréable pour occuper la journée avant les soirées de concerts. De nombreuses options de packs repas buffet-à-volonté étaient proposées lors de l'inscription, mais j'avais opté pour la superette, et je ne le regrette pas. Au final, j'ai pris tous mes repas sur la terrasse de l'appart, c'était cool, et bien plus économique. D'autant que les plus furieux des fans, ceux, comme mes amis canadiens, qui veulent faire des "front-row" vont faire la queue devant le chapiteau monté exprès pour l'évènement, très tôt dans la journée. Les portes ouvrent à 18h30 et certains sont déjà devant depuis 13h, mais c'est de l'attente classieuse. Certains amènent leur chaise, du vin, à manger, tout le monde se connait, donc on peut aller faire un tour aux toilettes et réintégrer sa place. J'ai opté pour profiter plutôt du parc et des concerts off, donc je ne viendrai que vers 18h30 à la salle. En attendant, je fais un saut à la boutique merchandising, où il y a une sacrée queue. Tous les CD et DVD sont dispos plus, bien entendu, toute sortes de merchandising. Je me chope un t-shirt du weekend (ils seront sold out le lendemain) et le triple DVD du weekend 2015 qui vient de sortir. Steve Rothery signe son livre de photographies retraçant l’histoire du groupe. Mon coturne l’achète, et nous le découvrons ensemble, c’est un joli objet, encore plus chouette une fois signé par son auteur. J’en profite pour aller dire bonjour à Steve qui se rappelle de l’interview de Lyon (ou qui est juste poli).

Quand je rentre dans le chapiteau, les premiers rangs sont pris, mais on peut quand même se caler à une petite dizaine de mètres de la scène, assez haute, et qui possède une avancée avec un piano pour Steve H. J'opte pour une place devant la table de mixage, histoire de soigner plutôt le son et pouvoir m'assoir en attendant une bonne heure. C'est un bon choix pour le son, moins pour la vue quand le type le plus grand de toute la salle vient se caler au dernier moment juste devant moi. Quelle guigne ! Je joue un peu des coudes et tout se passe finalement bien. La première partie commence à 19h15, et c'est un groupe que je ne connais pas : Panic Room. Je suis assez vite séduit par la qualité du groupe, mené par une chanteuse à la voix impressionnante, Anne-Marie Helder. Elle chante bien, mais joue aussi de la guitare acoustique, et de la flûte traversière. Elle est accompagnée par un groupe très pro, avec Jonathan Edwards aux claviers, Gavin Griffiths  à la batterie, Yatim Halimi à la basse et Dave Forster, qui a rejoint le groupe en 2014 (aussi guitariste du Steve Rothery Band). Une belle découverte, en ce qui me concerne.

Marillion Weekend 2017

Setlist de Panic Room :

Velocity
Incarnate
Nouvelle chanson sans titre
Skin
Chameleon
Hiding The World
Nocturnal


Marillion monte sur scène à 20h30 et, comme d'habitude, ils sont au top côté son. Dans la salle l'ambiance est excellente, les gens connaissent les paroles, les moments où il faut taper des mains, ils sont déjà totalement acquis au groupe. Steve H explique qu'ils ont inversé le vendredi et le dimanche mais n'explique pas la raison. Il faut savoir que, traditionnellement, le vendredi était réservé à l'intégralité d'un album, et que cette année c'est au tour de marillion.com. Ca sera donc pour dimanche, mais comme l'explique aussi Steve avec quelques difficultés, il n'y a pas vraiment de thème à cette soirée du vendredi. Il me semble que c'est l'occasion de jouer des morceaux assez peu joués en live, pour dire je ne connais pas certains de ces morceaux (mais mes voisins, si, bien sûr). Vers le milieu du set, le rideau se ferme laissant Steve et Steve sur le devant de la scène pour un petit set acoustique. Ils sont rejoint par Pete puis le reste du groupe ensuite toujours en acoustique, pour jouer des morceaux rares. Steve H se marre, il explique que la façon dont ils sont assis fait penser à une équipe de bobsleigh. Mais pour nous, c’est un moment très agréable. Sur un des morceaux, c’est Pete qui passe à la guitare et Steve R qui joue de la basse acoustique. Les moments les plus émouvants de la soirée, ceux où mes yeux coulent (c’est con mais ça me le fait à chaque fois), ceux où les poils se dressent, sont, sans aucun doute, l’enchainement, You’re Gone, The Only Unforgivable Thing, Estonia et Sounds That Can't Be Made. Magnifique ! Le rappel, après plus de deux heures de concert est constitué de Gaza, une chanson aussi très touchante. Le concert se termine, je suis ravi de cette mise en jambe. Certains fans intransigeants attendaient mieux ou plus de choses de l’époque Fish (y’en a pas eu du tout). Il reste deux soirs pour les retourner. Je suis un peu cuit et je décide de zapper la soirée DJ animée par Lucy la manager de Marillion depuis plusieurs décennies, et d’aller plutôt siroter du vieux rhum (de marque El Dorado, quand je vous dit que les fans sont des furieux) que nos colocataires canadiens ont eu la gentillesse d’amener. On parle du concert et de Marillion toute la soirée. What else?

Marillion Weekend 2017 Marillion Weekend 2017

Marillion Weekend 2017 Marillion Weekend 2017

 

Setlist de Marillion :

The Release
The Other Half
One Fine Day
You're Gone
The Only Unforgivable Thing
Estonia
Sounds That Can't Be Made
Hard as Love
A Collection
The Answering Machine
Faith
A Few Words For The Dead
A Voice From The Past
Beyond You
The Great Escape
Gazpacho
This Town
The Rakes Progress
100 Nights
---
Gaza

Samedi

Je me lève assez tôt le samedi matin et vais profiter du complexe piscine. Comme il fait beau, j’avoue que la piscine extérieure chauffée est assez géniale et permet de se refaire une santé après les heures de station debout. J’arrive a finalement récupéré un vélo à force d’insister auprès du gars de la boutique. Il a été dévalisé par ceux arrivés le jeudi. C’est cool, à partir de maintenant je fais tout en vélo.

Marillion Weekend 2017

Et j’aurai l’occasion de croiser Mark Kelly en tandem avec sa femme. Les musiciens logent aussi tous dans le village, c’est super convivial. L’après-midi je vais assister à un concert off qui a lieu sur la scène du grand bar. C’est le groupe Luna Rossa, un duo acoustique dans lequel je reconnais de suite (cette voix, cette flûte traversière et … ces yeux bleus) Anne-Marie Helder la chanteuse de Panic Room. Elle est juste accompagnée de Jonathan Edwards, son pianiste aussi dans Panic Room. Anne-Marie s’accompagne à la guitare ou à la flûte. C’est un moment magique, qu’on peut suivre juste devant la petite scène. Elle interprète notamment une chanson de Todd Rundgren (Tiny Demons) de pure beauté. Elle reprend aussi une jolie chanson de Leonard Cohen (Anthem). Ils terminent par un super morceau de leur premier album, Gasp. Comme la petite foule en redemande, ils reviennent et nous interprètent un morceau de Panic Room, que nous avons pu entendre la veille au soir, Firefly, en acoustique cette fois. Du coup, à la fin du set, je retourne à la boutique prendre le dernier CD de Luna Rossa et de Panic Room. Je discute un moment avec Anne-Marie qui signe mon CD. Elle m’explique l’origine de son prénom français.

Marillion Weekend 2017  Marillion Weekend 2017

Setlist de Luna Rossa :

The Dark Room
Fight Or Flight
Disappointment
The Book Of Love
Fly Away
Tiny Demons
Secrets And Lies
Scream At The Sky
Anthem
Gasp
---
Firefly

Je retourne dans la salle pour le concert du soir vers 18h45. Je retourne me caler contre la barrière de la table de mixage. Et comme la veille, juste avant le début, mon géant arrive et se place devant moi, il me reconnait, je le supplie d’aller ailleurs, on discute, lui et son pote viennent du Danemark, et on sympathise, après un échange de bières. Il se décale et me permet de profiter de la soirée autant côté son que côté visuel. Car pour une belle soirée c’est une belle soirée! Le groupe de première partie s’appelle iamthemorning. Ils avaient joué en duo acoustique piano/chant le vendredi après-midi mais je les avais ratés. Le duo piano/chant du groupe est russe. Elle, c’est Marjana Semkina et lui, Gleb Kolyadin. Ils sont en configuration full band ce soir, avec en plus du duo, une batterie, une basse, un violon et un violoncelle. Leur dernier album, Lighthouse a été sacré meilleur album prog de l’année, on y retrouve des membres de Porcupine Tree, Riverside, pourtant ce soir je suis moins emballé par leur musique qu’avec Panic Room. Peut-être un chant un peu trop vaporeux, peut-être le fait qu’il n’y a pas de guitare, ça fait un peu défaut. Il faudra néanmoins que je me penche sur cet album. Marjana, que je retrouverai dans le public le lendemain pour le concert de Marillion, est vêtue d’une longue robe blanche, et elle virevolte sur scène en secouant sa chevelure faite de sorte de tresses africaines. Elle remercie le public de Marillion de les accueillir si chaleureusement ce soir.

Setlist de iamthemorning :

Inside
Scotland
To Human Misery
Romance
5/4
Os Lunatum
Libretto Horror
Matches
Chalk And Coal
K.O.S.

Après cette mise en jambe honorable, tout le monde attend le concert du samedi avec impatience. La rumeur est que Marillion pourrait jouer F.E.A.R. le dernier (et excellent album) dans son intégralité, et cette perspective me convient bien. A Lyon, ils n’avaient pas joué The Leavers et White Paper et ceux joués avaient été très convaincants. Les lumières s’éteignent et la date de 2017 apparait sur l’écran de fond de scène et elle commence à remonter le temps pour s’arrêter sur … 1987 ! Date de sortie de Clutching at Straws, de l’époque Fish. La foule qui a bien compris, exulte déjà. Et ça part très fort avec donc les meilleurs morceaux (sept quand même !) de Clutching At Straws. Steve chante superbement bien ces morceaux qui ne sont pas les siens, franchement je vois pas ce que certains peuvent encore lui reprocher. Il est, en plus, super théâtral dans son jeu de scène. Toute la série est fabuleuse et culmine avec Sugar Mice dont le solo de Steve Rothery, interprété à la perfection comme d'hab, met la foule à genou. On frissonne d'émotion. Sont ajoutés ensuite deux morceaux de Misplaced Childhood (Blind Curve et Lords Of The Backstage) et le célèbre Market Square Heroes (extrait du génialissime album de faces B, B’Sides Themselves). C’est encore trois morceaux de l’époque Fish et sur ce dernier, c’est la folie dans la salle. Les musiciens quittent la scène et pendant ce temps, l’horloge égrène les dates, et revient sur … 2017 ! La foule comprend immédiatement, c’est l’émeute ! La rumeur était donc vraie et ils vont jouer leur dernier album F.E.A.R. dans son intégralité, une prise de pied en perspective (en tout cas, en ce qui me concerne). Et c’est parti avec El Dorado (pas le rhum cette fois, la chanson, vous me suivez j'espère ?) et sa petite intro champêtre. The Gold est énorme, et à ce propos, dans la salle, un fan porte un costume entièrement doré : impressionnants ces fans ! Entendre El Dorado joué à la perfection, me conforte dans mon coup de cœur de cet album, que je trouve bien supérieur à tout ce que Marillion a fait de récent depuis pas mal de temps. Le morceau Living in F.E.A.R., fait la jonction entre les deux grosses pièces que sont El Dorado et The Leavers. The Leavers en live est une véritable révélation. C’est la première fois que le groupe le joue. C’est un morceau énorme, et je pense qu’il va truster les setlists dans les concerts de 2017. Un autre grand moment sera constitué par le morceau qui sert de jonction entre The Leavers et The New Kings, White Paper. Steve H est au piano, c’est superbe, et encore jamais entendu en live non plus. Nous sommes gâtés ce soir. The New Kings est toujours aussi percutant et les paroles toujours aussi inquiétantes. Ce long morceau termine la soirée après encore deux heures quinze de concert. Il n’y aura pas de rappel. Comme la foule tarde à évacuer, je reste aussi un peu pour discuter avec les gens que je commence à connaître. Tout à coup, je m’aperçois que Pete Trawavas est au milieu de la foule il discute de la soirée, serre des louches, fait des selfies. J’en profite pour faire une photo avec un de mes bassistes préférés.

Marillion Weekend 2017

Mark Kelly vient aussi prendre son petit bain de foule, il est déchainé et prend des photos couché par terre avec différents groupes de fans. Ces gars sont vraiment super accessibles.
Les vigiles finissent par pousser tout le monde dehors et d’un coup de vélo je file au bar, où l’ambiance est déjà déchainée. C’est blindé, la bière coule à flots et sur la petite scène a lieu un Karaoké. En général, je suis allergique à cet exercice, mais là c’est carrément génial car la musique est fournie par un groupe live, particulièrement bon. C’est juste un trio guitare, basse, batterie, plus un chanteur/animateur mais quelle patate ! Du coup le Karaoké a une toute autre saveur, d’autant que leur setlist égrène les classiques rock que tout le monde connaît (AC/DC, Queen, Police, ...). Le groupe assure et arrive à rattraper même les plus mauvais chanteurs, souvent passablement éméchés. Au final, l’ambiance est tellement cool que j’y reste jusqu’à la fermeture, à 2h.

Marillion Weekend 2017 Marillion Weekend 2017

Marillion Weekend 2017 Marillion Weekend 2017


Setlist de Marillion :

Hotel Hobbies
Warm Wet Circles
That Time Of The Night (The Short Straw)
White Russian
Incommunicado
Slàinte Mhath
Sugar Mice
Lords Of The Backstage
Blind Curve
Market Square Heroes
---
El Dorado: I. Long-Shadowed Sun
El Dorado: II. The Gold
El Dorado: III. Demolished Lives
El Dorado: IV. F.E.A.R.
El Dorado: V. The Grandchildren Of Apes
Living in F.E.A.R.
The Leavers: I. Wake Up In Music
The Leavers: II. The Remainers
The Leavers: III. Vapour Trails In The Sky
The Leavers: IV. The Jumble Of Days
The Leavers: V. One Tonight
White Paper
The New Kings: I. Fuck Everyone And Run
The New Kings: II. Russia's Locked Doors
The New Kings: III. A Scary Sky
The New Kings: IV. Why Is Nothing Ever True?

Dimanche

Le réveil est plus raide ce dimanche matin, en plus on a perdu une heure à cause du changement d’heure. Je me fais un petit décrassage en partant explorer la côte. En fait, le Center Parcs est situé derrière une grande digue, sur la mer du Nord. Je passe près du barrage et vais marcher sur une grande plage de sable. Comme il y a du vent, je peux voir évoluer des kites et des chars à voile. Avec le beau temps, c’est très chouette. Le retour, face au vent, est plus sportif, d’autant que mon vélo n’est pas un vélo vraiment adapté, mais ça le fait et c’est vivifiant. Pour délasser tout ça, je vais traîner dans les bulles du jacuzzi de la piscine : le top ! Après un petit pique-nique en terrasse, avec les oies, canards, mouettes du quartier qui essayent de me piquer mon casse-croûte, je file à la salle où doit avoir lieu le célèbre Swap the Band. Le principe est simple : des musiciens amateurs ont postulé et ont été sélectionnés sur vidéo, et ils montent chacun leur tour remplacer un membre du groupe et jouer avec le reste. La classe pour eux, à la fois musiciens et fans de Marillion. Je dois reconnaitre qu’ils réalisent tous une prestation impeccable sur une petite setlist bien sympathique d’environ quarante-cinq minutes.

Marillion Weekend 2017
Setlist du Swap the Band :

The Release (Steve Rothery remplacé Harley Eisenbarth)
Sugar Mice (Pete Trewavas remplacé par Dominik Berg)
Power (Ian Mosley remplacé par Derek Kelly)
Hooks in You (Steve Hogarth remplacé par Grace Bark)
Incommunicado (Mark Kelly remplacé par ‎Jason Dykes‎)

Le groupe répond ensuite à des questions, posées par Lucy et proposées par le public. C’est sympa, les membres du groupes sont très décontractés et ils répondent souvent avec beaucoup d’humour. Il y a plusieurs questions marrantes, notamment une qui leur demande ce qu’ils auraient fait s’ils n’avaient pas joué de leur instrument. On apprend que Pete aurait voulu jouer de la batterie, Steve H s’occuper des lumières, mais plus curieusement que Steve R et Mark auraient voulu jouer de la basse. Une autre question demande à propos de Fuck Everyone And Run, où est-ce qu’ils voudraient courir. Ian, lui, veut rester chez lui, mais Mark explique que ça n’est pas la destination qui importe mais la course. Il faut savoir qu’il est fan de course à pied et court des marathons. Une dernière question demande à Steve H s’il n’a jamais songé à faire du cinéma. Et il explique que même s’il donne beaucoup de sa personne sur scène quand il chante, c’est surtout parce qu’il chante des paroles que souvent il a écrites, et que forcément ça le trasncende. Il ne se verrait pas jouer sous ordres d’un metteur en scène. Donc niet. La salle est ensuite évacuée, pour préparer pour le concert du soir. Quand je sors, je remonte la file des accros du premier rang, qui est déjà bien longue.

Pour ce dernier concert, le groupe a annoncé qu’ils joueraient marillion.com dans son intégralité. Ce n’est pas mon album préféré, donc je pense que la soirée n’arrivera pas à égaler celle de la veille qui a été particulièrement géniale. Néanmoins, je décide de m’approcher un peu et je vais me mettre dans le rang vers 18h. Je retrouve des amis français, ça permet de papoter et de ne pas voir le temps passer. La première partie du dimanche est assurée par un jeune artiste anglais, Harry Pane, qui joue seul sur scène avec sa guitare et une pédale qui lui permet de rythmer sa musique au son d’une grosse caisse. Il a une façon particulière de jouer de la guitare, c’est très bon. La grosse caisse fait que c’est très rythmé et le public se prend au jeu et tape des mains. Les morceaux sont très agréables, tantôt enlevés, tantôt tristes à mourir comme cette chanson sur la mort de son père (Fletcher Bay). Il réalise aussi une superbe interprétation du Big Love de Fleetwood Mac. Il alterne entre deux guitares et termine en prenant en photo la foule massée à ses pieds. La soirée a très bien commencé.

Setlist de Harry Pane :

Room Souls
Mama
Big Love
Fletcher Bay
Ghosts
Old Friend
Cold Lot of Day

Les lumières s’éteignent et se rallument sur les premières notes de A Legacy, et c’est une belle surprise. Au milieu de la scène, une quartet à cordes est en place en habits d’époque. C’est un groupe de quatre filles, trois violonistes et une violoncelliste. Ca en jette, visuellement. Pour Deverse, le morceau suivant, il y a un solo de saxophone (assez présent dans cet album), et souvent c’est Mark Kelly qui joue ça aux claviers ; mais ce soir, c’est classieux et un vrai saxophoniste est présent (Phil Todd). A plusieurs reprises, il sera aussi accompagné d’une trompette bouchée (jouée par Neil Yates). C’est sûr que ça ajoute une belle touche à cet album que je redécouvre. Steve annonce le morceau Built-In Bastard Radar, sur les femmes qui sont toujours, explique-t-il, attirées par les bad boys. C’est pendant ce morceau que survient l’incident : alors que Steve H se balade sur le côté gauche (pour nous) de la scène, il trébuche sur un projecteur et tombe d’un coup, avec le projecteur, vers l’arrière de la scène qui est à bien deux mètres du sol. Consternation dans la salle, les autres, qui n’ont pas bien vu l’action, continuent de jouer mais il n’y a plus de chant et ils finissent par s’arrêter. Ca court dans tous les sens. C’est assez inquiétant : Steve R, Mark viennent, regardent dans le trou et semblent un peu affolés. Mark revient avec des serviettes, on craint la blessure grave. Finalement, Steve R cherche un micro ouvert et explique que ça va, mais qu’il est tombé sur le dos et qu’il a été conduit dans la loge pour être examiné. La salle retient son souffle encore dix bonnes minutes avant que Steve H apparaisse sur scène sous les acclamations de la foule. Ouf ! Il rigole, explique qu’il a eu droit à une infirmière pour lui tout seul. Il explique qu’il ne vont pas finir le morceau mais enchaîner sur le suivant, et les voilà repartis. Quel professionnalisme ! Sachant que sur le forum il expliquera qu'il s'est quand même cassé une côte. Pour ce morceau suivant, Tumble Down The Years, Steve H fait venir sur scène John Helmer qui les accompagne à la guitare. C’est lui, explique-t-il, que Marillion a « embauché » comme parolier à la suite du départ de Fish. Il apparaît sur de nombreux morceaux du groupe de 1989 à 1999, avant que Steve H ne prenne en charge l’écriture des textes. Steve H retourne sur le lieu de sa chute, il fait l’andouille et explique à la pause suivante qu’il faut toujours retourner sur les lieux du drame. Quel pitre ! Les musiciennes reviennent jouer avec le groupe plusieurs fois, en tenue de gala. On comprend enfin pourquoi il y avait une paroi de verre placée à gauche de la batterie de Ian depuis le vendredi soir. C’était pour protéger le quartet à cordes du son de la batterie. Sur le dernier morceau de marillion.com, Neil Yates revient faire un solo de trompette fort en émotion. C’est amusant, sur sa trompette, le porte-partition a été remplacé par un porte-smartphone. C’est ça, les trompettistes modernes. Après l’intégralité de l’album, relativement transcendé par les apports du saxo, de la trompette et du quartet à cordes, le groupe enchaîne une belle petite série d’anciens titres (époque Steve H) avec Splintering Heart (de Holidays In Eden), King (de Afraid Of Sunlight) et le magnifique Berlin (de Seasons End) dont l’émouvant solo de saxo nous (me) tire les larmes des yeux. Ils quittent la scène sous les hourras de la foule. Ils reviennent pour un premier rappel, constitué de This Strange Engine, extrait de l’album du même nom. Ce long morceau est un bijoux, l’interprétation de ce soir est fantastique avec une apparition de Phil Todd au saxo. Ils quittent à nouveau la scène, mais reviennent pour un autre morceau, dédié à Lucy Jordache, leur manager. Le morceau, c’est le poignant Real Tears For Sale, et sur ce morceau tous les guests sont sur scène. Ils quittent encore la scène, mais ont vraiment du mal à s’arrêter ce soir puisqu’ils reviennent pour un ultime morceau, qui est cette fois la dernière partie de The Leavers. Quand je vous disais que ce morceau allait devenir un incontournable du groupe en live. Ben voilà.

Marillion Weekend 2017

Marillion Weekend 2017 Marillion Weekend 2017


La foule reste dans la salle, c’est amusant. On m’avait parlé de cette tradition donc je ne suis pas surpris quand tout à coup l’ingé son envoie le morceau épique Hocus Pocus (du groupe Focus) et que la salle se transforme en salle de danse et délire géante. Ca saute, ça dance, ça chante, ça rigole. L’ambiance est géniale. Quand c’est fini, tout ce petit monde se dirige vers le bar karaoké pour une deuxième soirée de folie. L’ambiance est encore géniale. Je m’étais promis de ne pas rester trop longtemps, car mon bus de retour pour l’aéroport part à 6h du matin. Mais voilà, ça, c’était avant de croiser un groupe de fans belges avec qui je sympathise immédiatement grâce, une fois de plus, à mon t-shirt de Riverside. Un des gars trinque avec moi à Piotr Grudziñski, le guitariste de Riverside disparu brutalement en 2016. Il a vu le groupe plus de vingt fois, m’explique-t-il. Mes amis belges sont redoutables au maniement de la pinte et je n’ai pas le temps d’en finir une que sa petite sœur apparaît sur notre table. Sur scène, la bonne musique du groupe de karaoké continue. Sur Bombtrack de Rage Against The Machine, la foule saute tellement que le plancher du bar bouge en rythme. Tout le monde danse. Un petit délire qui me fait un peu oublier l’heure. Il est presque 2h quand je me couche, 5h15 quand mon réveil sonne. Après deux heures de bus (embouteillages autour de Rotterdam et d’Amsterdam) deux heures d’attente et deux heures de vol, j’atterris à Nice à midi… en vrac. L’après-midi au bureau va être long, mais quel week-end ! Quelle ambiance ! Quelle fanbase ! Et surtout, quel groupe ! Quand j’y repense : ils livrent en trois jours, 2h15 + 2h15 + 2h30 + 1h de musique dont quasiment trois albums joués en intégralité. Ils se mêlent à trois mille de leurs fans comme si nous étions tous une grande famille. Décidément, Marillion est et restera vraiment un groupe à part.

Marillion Weekend 2017

Setlist de Marillion :

A Legacy
Deserve
Go!
Rich
Enlightened
Built-In Bastard Radar
Tumble Down The Years
Interior Lulu
House
Splintering Heart
King
Berlin
---
This Strange Engine
---
Real Tears For Sale
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The Leavers: V. One Tonight

 

PS: Un grand merci aux deux Pascal, qui se reconnaitront, pour m'avoir fourni quelques illustrations sympas :-)