Après avoir interviewé Andrea Ferro (chanteur de Lacuna Coil), fait une pause au resto chinois du coin, je ne suis pas déçu par l’ambiance très décontractée du Metronum ce soir là. Après avoir enchainé dernièrement le live de Dying Fetus, là on est en mode inversé : presque plus de filles, peu de t-shirts “de la mort”, une foule presque “normale”.
Au programme, trois groupes, tous “female-fronted” ou en partage avec un chanteur. Je n’avais vu aucun des groupes de ce soir en live jusqu’ici. Une bien belle affiche qui ne remplira pas complètement le Metronum mais facilement à plus des deux tiers (capacité maximum: 600 places).
Sin Heresy
A 20h00 tout pile le premier groupe ouvre la soirée. Sin Heresy sont les compatriotes Italiens de Lacuna Coil. Ils font un metal tantôt néo-metal, tantôt heavy mélodique, et ont sorti un troisième album Domino en avril 2017.

La chanteuse Cecilia Petrini fait très bien l’animation, engage bien le public et remplit bien la scène avec son acolyte co-chanteur Stefano Sain moins à l’aise. Le gratteux et le bassiste font bien le show.
 J’ai bien aimé ce groupe qui a des morceaux plutôt bien en place même si les groupes suivants vont les éclipser tant la maîtrise et le métier seront présents. Quelques imperfections au niveau du chant masculin moins bien géré que le féminin. Je ne dis pas qu’il chante faux, simplement que ça n’était pas maîtrisé sur le moment. A 20h20, la miss annonce la dernière chanson. La prestation aura duré vingt-cinq minutes.

Setlist de Sin Heresy :
01. Star Dome 02. Domino 03. My Only Faith 04. Paint the World 05. Ocean of Deception 06. Believe
Cellar Darling
Il est 20h45 et c’est l’heure de la révélation de la soirée pour moi. Je savais que ce nouveau groupe avait été formé par des démissionnaires d’Eluveitie. Mais, comme c’est un groupe que je n’écoute pas, ça ne m’en disait pas plus.
Cellar Darling est donc formé autour d’un noyau dur constitué de Anna Murphy (chant, vielle à roue, flûte traversière), Ivo Henzi (basse et guitares) et Merlin Sutter (batterie). Un bassiste les rejoint en tournée sans être membre permanent.
 Le batteur doit frapper comme un âne à en croire la précaution prise par le crew qui a positionné un écran d’isolement entre la batterie et la chanteuse. J’ai trouvé son style comme étant le meilleur de la soirée. Pas trop de remplissage mais des breaks fluides sans rapidité mais très bien sentis.
 Plusieurs personnes sont en extase devant ce set superbement exécuté. Tant et si bien que j’en fais partie et que je m’en suis allé me dégoter leur CD This is the Sound en version digipack pour m’assurer d’en avoir un avant la fin du concert (mode parano !).
Je suis épaté par la prestation d’Anna Murphy que j’avais croisée sans la (re)connaître dans les coulisses deux heures avant. Elle est souriante, engagée et très pro. Qui aurait dit que j’achèterais un jour un disque avec de la vielle à roue et de la flûte traversière ? Ahaaaah la honte ! Ben non, c’est du rock folk bien exécuté et avec pas trop de passages gnangnan.
 Lors d’une pause entre deux chansons, Anna Murphy (encore elle) ne cache pas que son groupe débute (“ouais, je te crois”) et qu’elle aurait bien aimé apprendre le français mais qu’au lieu de cela, elle jouait de la musique en montrant sa vielle à roue.
Fin de show à 21h30.
Setlist de Cellar Darling :
01. Black Moon 02. Hullaballoo 03. The Hermit 04. Avalanche 05. Six Days 06. Redemption 07. Starcrusher 08. Challenge 09. Fire, Wind & Earth
Lacuna Coil
Il est presque 22h00 et Lacuna Coil arrive sur scène progressivement. Le batteur Ryan Blake Folden prend la pose (j’ai vu la même photo que la mienne sur d’autres concerts), et le groupe complet se lance juste après que les deux chanteurs aient investi la scène.
 Je n’ai pas bien compris le choix de la chanson d’entrée, Ultima Ratio, à laquelle je ne trouve rien de particulier. Mais à part celle-là, ça va faire très mal. Dès Spellbound, je trouve Christina Scabbia (chant) très pushy dans son jeu de scène, très physique, dès le départ. L’échauffement doit être intéressant en coulisses car ça pète sans attendre.
 Les Lacuna Coil se sont réinventés scéniquement avec des nouveaux looks. Là on est en prolongement de l’ambiance film d’horreur dans un asile de fous. Du sang, du maquillage, des camisoles, etc...
 On a droit à un “Merci beaucoup” de Christina à la première pause après quatre chansons, juste après Kill the Light. La performance vocale de la chanteuse va m’asseoir ce soir. Andrea (chant masculin) sera en retrait en comparaison. Les voix sont très processées.
Ghost in the Mist fait mouche avec son couplet super bien rythmé.
Même si on ne s’en rend pas directement compte avec le bruit ambiant et le jeu de lumières qui influencent votre perception, je m’aperçois après avoir filmé un bout de Trip the Darkness que j’adore, qu’Andrea chante faux. Problème de retour ? Tandis que Christina fait un sans faute.
 La vibration est bien là cependant. Lacuna Coil se rend justice. On enchaine sur Downfall que le groupe annonce comme une chanson pour ceux qui nous ont quittés. Swamped fait un carnage même si ce soir il n’y aura pas un seul circle pit…
Christina Scabbia est la pièce maîtresse et Andrea Ferrero ne cherchera jamais à lui voler ce rôle. Avant de lancer Enjoy the Silence, la reprise de Depeche Mode, elle invitera tout le monde : “Voulez-vous chanter ?”. Elle nous fera chanter sur le refrain. Même si l’original est indétronable, Lacuna Coil lui rend hommage et utilise ce titre comme un très bon vecteur de bonnes ondes.
Bon, pas de répit, ils enchainent sur Our Truth, un titre de Karmacode (2006) que j’adore et en plus ils le feront durer. Changement d’ambiance avec Delirium, le titre éponyme du dernier album.
 Le groupe fait un petit coup de pub pour son vingtième anniversaire qu’ils fêteront en 2018… pour moi, ils existent depuis 1994 environ et 1998 est simplement l’année de leur premier enregistrement. Bref, s’ils le disent… Donc c’est matière à sortir un bouquin pour remercier les fans. Andrea fait dire à tout le monde “We fear nothing” pour faire le lien entre le titre du livre et la chanson qui vient juste après Nothing Stands in Our Way.
Voici venu le moment du rappel. Un sapin et un gros bonhomme de neige siègent de part et d’autre de la batterie, s’illuminent, accompagnés de la “neige” qui nous tombe dessus.
Heaven’s a Lie est l’avant dernière chanson, avant un putain de finish sur The House of Shame. La voix growl d’Andrea et la voix sibylline de Christina, gros son de gratte, la double pédale en triple croche, la basse écrasante.
J’en ai eu bien plus que pour mon déplacement à Toulouse et ma demi-journée de congés posée pour arriver à l’heure à l’interview. Bravissimo !
Setlist de Lacuna Coil :
01. Ultima Ratio 02. Spellbound 03. Die & Rise 04. Kill the Light 05. Blood, Tears, Dust 06. Ghost in the Mist 07. My Demons 08. Trip the Darkness 09. Downfall 10. Swamped 11. Enjoy the Silence 12. Our Truth 13. Delirium 14. Nothing stands in our way
Rappel
15. Intro / Naughty Christmas 16. Heaven’s a Lie 17. The House of Shame
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