Le vendredi 17 mars, j'étais invité à la MJC Picaud (Cannes) par le groupe de Thrash Heart Attack pour participer à leur release party. Les thrashers azuréens devaient au départ partager l'affiche avec le groupe ill niño et Swarm, originaire d'Antibes. Mais pour des raisons financières, il s'est rajouté deux support groups à la tournée des Américains : Ektomorf (Hongrie) et Xtortya (Australie). Contrat oblige, Heart Attack passera donc en second d'ouverture, juste après Swarn.
Quand Swarm entre sur scène, la salle est bien remplie. C'est la première fois que le groupe ouvre pour une tête d'affiche internationale, donc on imagine que les Antibois ont un peu le trac ; surtout que ce soir, parmi le public, il y a pas mal de potes venus pour eux et Heart Attack. Dès le premier titre, It Never Happen, c'est le feu devant la scène. En terrain conquis, les Azuréens vont jouer six titres, tous extraits de Division & Dysharmony, leur premier album sorti en début d'année.
Plus thrash que death, la musique de Swarm avec le tandem rythmique formé de Mikaël à la basse et d'Anthony à la batterie est aussi bien groovy qu'entraînante. Ecoutez donc Written In Blood ou No Man's Land... Au chant principal, Rémy assure bien, lui aussi a du groove à revendre, Pierre-Louis le guitariste rythmique le seconde bien à la voix. Pour compléter tout ce beau monde, il y a Antoine à la guitare, un sacré soliste qui a officié dans Porno Graphic Messiah, un groupe local qui a déjà fait de grosses premières parties. Tous semblent prendre du plaisir, le public aussi. Après Headtrip, le dernier morceau joué, la foule sort en nage, la salle sent le fauve... Gage d'un concert réussi !
Setlist de Swarm :
It Never Happen Written In Blood Rest Of My Dust No God No Gun No Man's Land Headtrip
Il y aura peu de répit en fait, comme les deux groupes locaux partagent une partie du matos le changement de plateau est assez rapide. Heart Attack très attendu entre sur scène sur l'instrumental Nocturnal Sight qui est aussi l'intro de leur nouvel album The Resilience, sorti le 24 mars 2017. Les Azuréens acclamés par le public commencent leur set par deux titres extraits de leur dernier opus : Burn My Flesh, qui en live a déjà été joué par le groupe notamment ici même en 2016 en première partie d'Hypno5e et Congrats To People avec un solo magnifiquement interprété par Chris (Césari).
En jouant ces deux titres d'entrée, Heart Attack fait mouche, Picaud blindée est rapidement en surchauffe, Kevin (chant/guitare) interpelle la foule et lui demande de crier avec lui le titre de la prochaine chanson. Celle-ci s'exécute en hurlant avec lui "Stop Pretending" plusieurs fois. Au premier riff de ce hit, cela devient intenable devant la scène, la majorité des fans pogote à fond, les quelques headbanguers comme moi se font vite déloger par ces fous furieux.
Lazarus et Sweet Hunting, les morceaux suivants, ne vont pas arranger les choses, ce sont de vrais appels au wall of death et circle pit. Heart Attack est chez lui, porté par une rythmique de feu constituée de Chris (Icard) à la batterie et de Tony à la basse. Ils concluent ce set renversant par Disorder et Fight To Overcome, deux derniers extraits de The Resilience. Forts d'une bonne centaine de concerts joués aux quatre coins de la France, nos quatre Azuréens ont vraiment pris de la bouteille et ils ont fait de Heart Attack une vraie machine de guerre en live.
C'est dommage qu'à l'occasion de leur release party, Heart Attack n'ait pu jouer plus que sept titres. Mais bon, le set fut court mais intense, le public est sorti ravi d'avoir pris cette énorme claque dans la gueule ! Et il va falloir que les groupes suivants montent le niveau très haut pour faire mieux !
Setlist de Heart Attack :
Nocturnal Sight (Intro) Burn My Flesh Congrats To People Stop Pretending Lazarus Sweet Hunting Disorder Fight To Overcome
Après cette belle branlée, on va pouvoir respirer car une bonne partie du matériel cette fois-ci va déménager, on va bénificier d'un véritable entracte, la salle se vide. Beaucoup ne reviendront pas. Le public est parsemé à l'entrée de Xtortya, un groupe australien qui mélange Hip Hop et Metal. Les musiciens sont bons (surtout le batteur et le bassiste) mais sur les parties rappées, la musique ralentit trop et l'ambiance a du mal à monter. Je m'ennuie assez rapidement et, après quelques photos, je sors prolonger mon entracte.
Nous revoilà dans la salle, le public est plus nombreux, pas mal de fans portent des t-shirt à l'éfigie d'Ektomorf. J'espère que les Hongrois feront mieux que leurs prédécesseurs. Ils attaquent leur set avec Agressor qui est aussi le titre de leur dernier album. Ah, ça a un peu plus de couilles, la musique jouée est très inspirée de la Cavalera family, on ressent des influences prises à Soufly et Sepultura. Ce groupe a été créé en 1994 par Zoli Farkas (chant/guitare) qui a un sacré charisme, le bougre. Il chante pas mal aussi.
Le répertoire d'Ektomorf est sympa, ça groove bien, le public est réceptif à leur thrash tribal. Les titres comme Move On, Fuck You All, United Nation font monter la température. Devant la scène, ça bouge bien aussi. Sur le titre Gypsy, Zoli nous appelle à jumper avec lui. Le public adhère, moi aussi. Le set, qui a duré près d'une heure, se conclut sur le titre Outcast, une tuerie ! La musique d'Ektomorf n'est pas très originale mais sur scène, ça le fait bien. J'ai passé un bon moment, le public sort ravi. Donc que demander de mieux ?
Setlist de Ektomorf :
Aggressor Move One Evil By Nature Holocaust Fuck You All Gypsy/Show Your Fist Black Flag United Nation I Know Them Leech Outcast
Changement de plateau intégral pour ill niño. En fond de scène, on aperçoit une batterie monumentale, à la taille du batteur en fait car Dave Chavarri (Soufly) est un beau bébé de plus de cent kilos. Pendant cette tournée, il est filmé par une équipe de cameramen mandatée par son équipementier.
Il est près de 23h00 quand les Américains entrent sur scène, la salle est pleine. Comme les deux groupes qui les ont précédés, leur musique m'est totalement inconnue. A côté de Dave, il y a Oscar Santiago, un percussionniste ; apparemment, c'est la marque de fabrique du groupe, puisque les percus sont intégrées depuis le tout début d'ill niño, début 2000. ill niño nous offre un mélange de Nu Metal mêlé à des rythmes latinos. Les textes, chantés par Cristián Machado, sont tantôt en anglais, tantôt en espagnol.
Le Latino-Américain alterne aussi le chant hurlé et le chant clair. Pour ce qui est de la musique, le groupe adore les changements de rythme au sein de ses chansons et les percus et les résonances latinos amènent un peu de chaleur à sa musique. A mon goût, les musiciens en font beaucoup sur scène, ils posent plus qu'ils ne jouent. Les photos sont belles mais bon, on n'est pas là que pour ça. Mais il y a tout de même pas mal de fans devant la scène qui s'éclatent, quelques-uns épaulent Cristián sur ses parties en clair. Il est souvent en difficulté sur cet exercice, il chante même faux et cela devient vite insupportable. Les Américains auront joué près d'une heure. Moi, je n'ai tenu qu'un peu moins de la moitié de leur set. Une bonne partie du public est tout de même restée jusqu'à la fin et les avis sur la prestation de ill niño étaient mitigés.
Setlist de ill niño :
God Save Us If You Still Hate Me Unreal Nothing's Clear What Comes Around Liar Rumba Predisposed I Am Loco No Murder Rip Out Your Eyes Revolution/Revolución With You Encore: Te Amo...I Hate You How Can I Live This Is War
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