C'était un peu grasse matinée ce matin pour l'équipe. Nous arrivons sur site vers 11h30, pour passer aux objets trouvés : déjà quatre-vingt-cinq téléphones trouvés la veille, mais hélas pas le nôtre. Devant Main Stage 2, c'est l'heure du set de Bury Tomorrow qui ouvre la longue série de groupes metalcore (et toutes ses variantes) sur la Main Stage 2 ce samedi. Toute la journée alternera un truc plutôt ancien ou mélodieux sur la Main Stage 1 avec des groupes coreux hurlants et bondissants sur la Main Stage 2. Choc des publics et de leur façon d'apprécier un concert, sous le signe de l'éclectisme et, pourquoi pas, de quelques bonnes découvertes.
Loudness - Main Stage 1 - 12h15 (Didier)
Loudness entre en piste sur la Main Stage 1, visiblement ravis d'être là. Le chanteur n'arrête pas de prendre des photos du site et de la foule. Le guitariste est assez impressionnant, il prend des bonnes vieilles poses années 80, mais balance la purée avec beaucoup de tapping. Le batteur ressemble à un mandarin et le bassiste à un papy japonais. Les musiciens tiennent bien la baraque, le chanteur n'a plus qu'à se lâcher. Il nous fait chanter plein de "Yeah Yeah" et nous promet de revenir en France en tournée. La foule répond bien, il n'y a pas à dire, le heavy old school, ça le fait bien, entre deux séances de Hardcore. Je ne me rappelle que cet album, Thunder In The East, sorti en 1985, mais je passe un très bon moment.
Setlist de Loudness :
Crazy Nights Heavy Chains The Sun Will Rise Again Crazy Doctor S.D.I.
Sick of it All - Mainstage 2 - 17h40 (Jojo)
Sick of it All, l’autre kebab du Hellfest (cf mon paragraphe sur Hatebreed, jour 1). Mieux qu’un kebab, un kebab dans une ruelle touristique d’Ankara. Le truc qui va rien t’apprendre, qui aura le même goût que tous les autres kebabs, mais qui a ces petites épices en plus qui font que tu ne trouveras jamais mieux. Ça sent le savoir-faire, l’expérience, l’assurance, la maîtrise, et on se dit que l’attente vaut le coup, car on sait qu’on ne sera pas déçu. Sick of it All, les papas du hardcore new-yorkais, investissent la Main Stage 2 du Hellfest trois ans après avoir retourné la Warzone et foutent à peu près le même bordel (ajoutez tout de même quelques touristes qui assistent au concert depuis leur chaise pliante dépliée en sirotant une bière). Du punk, du hardcore, du punk hardcore, un jeu de scène ultra-rôdé, ça bouge dans tous les sens pendant une heure, une setlist best-of taillée pour les fests avec des morceaux bien punky (DNC, Just Look Around) et d’autres plus vénères (notamment Uprising Nation après un petit discours sur les élections américaines). Bref, avec Sick of, tais-toi et mange ta claque ! Et sans oignons, s’te plait.
Setlist de Sick of it All:
Take the Night Off Injustice System Machete Road Less Traveled Good Lookin' Out Step Down Just Look Around My Life Death or Jail Uprising Nation Scratch the Surface DNC World Full of Hate Us vs Them Goatless
Glenn Hughes - Main Stage 1 - 13h35 (Didier)
J'ai toujours adoré Glenn. Dans Deep Purple, dans Black Country Communion, et plus récemment dans California Breed. Bizarrement, il n'y a que son propre groupe Trapeze que je n'ai jamais pris le temps de bien découvrir. J'étais impatient de le voir enfin en live. Il monte sur scène armé d'une vieille basse usée et sans marque, mais qui ressemble à une Fender Precision, et épaulé juste par un batteur et un guitariste. Il est encore tôt et je me suis positionné très près des premiers rangs pour faire quelques photos. Avant qu'il n'arrive sur scène, je l'ai clairement entendu faire des vocalises hyper aiguës en backstage. Quel furieux ! Il salue et attaque par un Deep Purple qui met tout le monde à genoux : Stormbringer. Je suis surpris du nombre de gens qui ne savent pas qu'il était dans Deep Purple, au chant et à la basse, pour une bonne période et bon nombre de morceaux mythiques. Son guitariste assure pas mal sur les solos de maître Blackmore ; tiens d'ailleurs, il utilise une Strat blanche pour faire tout comme lui. La voix de Glenn est juste dingue : en hauteur, en tenue de note, il est à peine croyable et il ne semble même pas forcer. Il nous jouera deux autres chansons de Deep Purple, avec un super Mistreated et un atomique Burn. En plus de ça, il casera un morceau de Hughes/Trall et un de Black Country Communion. Les morceaux sont souvent longs, donc la setlist est courte. Elle est complétée par un morceau de son album solo, Soul Mover. Je suis allé l'écouter lors de sa conférence de presse, et il est vraiment coolos. Il dit qu'il ne se rappelle plus grand-chose des années 80, trop de drogues. Il dit que pour conserver cette voix il dort beaucoup, boit beaucoup d'eau (je précise), s'échauffe au moins trente minutes avant le concert et fait un peu de méditation. Il explique aussi qu'un prochain album de Black Country Communion est bien en route, en plus d'un nouvel album solo avec la participation de son pote Chad Smith. A plus de soixante-trois ans d'une vie pas des plus calmes, quelle classe ! Un sacré bonhomme qui mérite bien son surnom : The Voice.
Setlist de Glenn Hughes :
Stormbringer Muscle And Blood Mistreated Black Country Soul Mover Burn
Atreyu - Main Stage 2 - 14h20 (Deicide5000)
Je connais Atreyu depuis le début des années 2000. Cependant je ne les avais encore jamais vus. C’est propre, énergique mais ça pêche car le passage en plein après-midi ne met pas tout le monde dans la “vibe” nécessaire.
Setlist d’Atreyu :
Doomsday Right Side of the Bed Becoming the Bull Ex’s and Oh’s When Two Are One Do You Know Who You Are? You Give Love a Bad Name (reprise de Bon Jovi) Blow Lip Gloss and Black
Sixx:AM - Main Stage 1 - 15h05 (Didier)
J'attendais beaucoup de ce concert, et c'est souvent dangereux. Je me suis mis dans les premiers rangs pour être vraiment dedans et faire quelques photos. Et je l'avoue, je ne suis pas déçu, bien au contraire. C'est mon coup de cœur du samedi et il n'est pas 16h. C'était super ! J'avais peur qu'en live, ça ne rende pas trop ; mais le chant de Michael est superbe, DJ Ashba fait son show, il a plein de tricks, un vrai jongleur de manche. Il est très souriant aussi. D'ailleurs, tous le sont. Ils ont l'air de vraiment s'éclater et débordent d'énergie. DJ, Nikki, le batteur et les deux choristes sont très maquillés. Seul Michael reste classique et porte des Ray Ban. Nikki est génial, plutôt tranquille et en retrait, il laisse Michael et DJ Ashba faire le show. Les deux choristes apportent un vrai plus dans les orchestrations assez travaillées des morceaux sur l'album. On n'est pas déçu. Les gens autour de moi chantent beaucoup, visiblement pas mal de fans ont fait le déplacement. Et le groupe le leur rend bien : DJ Ashba se met un drapeau français décoré par des fans en cape puis Michael arbore une banderole de fans qui les accueillent en France. C'est sympa. Michael fait un duo/duel avec une des choristes sur le devant de la scène. DJ Ashba utilise beaucoup la wah-wah et un tube pour slider sur un des morceaux. Les morceaux du nouvel album sont de vraies tueries en live (Prayer For The Damned, When We Were Gods,...). Je remarque qu'ils n'ont aucun ampli sur scène. Beaucoup d'émotion passe dans les morceaux, surtout au travers du chant de Michael, on en verserait presque une petite larme sur les moments les plus forts (Lies Of The Beautiful People ou Life Is Beautiful). Moment de béatitude !
Setlist de SIXX:AM :
This Is Gonna Hurt Rise When We Were Gods Everything Went To Hell Prayers For The Damned Lies Of The Beautiful People Stars Life Is Beautiful
Foreigner - Main Stage 1 - 16h45 (Didier)
J'avais vu Foreigner à Nice en 1982 et j'en avais gardé un souvenir génial. Il me semble qu'ils tournaient pour l'album 4, le top. Les revoir aujourd'hui me fait un bien fou. Bien sûr que de l'époque, il ne reste plus grand monde : seul Mick Jones, fidèle au poste et avec un petit air de Michel Delpech, est resté depuis 1976 ! Les autres sont tous apparus dans le line up de 2004, plus ou moins, avec entre autres Jeff Pilson à la basse et Kelly Hansen au chant. Je suis sidéré par la voix de Kelly, j'ai même cru au début que Lou Gramm était de retour dans le groupe tant sa voix colle parfaitement aux tubes de la grande époque. Et les fans de cette belle époque sont nombreux vu l'énorme foule devant la Main Stage 1. Ils opèrent à trois guitares, ce qui me semble beaucoup, jusqu'à ce que je réalise que c'est en fait le saxophoniste qui joue de la guitare quand il n'y a pas de saxo, c'est-à-dire tout le temps sauf pour Urgent. Mais sur Urgent, le solo de saxo est à se mettre à genoux. Bref, grand moment de mélancolie, car tous ces morceaux sont fabuleux. La voix de Kelly est carrément superbe. Il tient une note plus d'une minute pendant un des breaks, impressionnant ! Urgent, Jukebox Hero sont interprétés magistralement, la foule est aux anges. Kelly arrive même à nous pondre LE moment de grâce et de communion du Hellfest 2016 sur I Want To Know What Love Is. Quelle ballade ! Super moment, seulement possible au Hellfest : entre deux artistes de metalcore sur la Main Stage 2, c'est un contraste saisissant. La foule reprend en chœur le célèbre refrain. Si Mick Jones a pris un coup de vieux, je trouve que Kelly Hansen est au top, physiquement et vocalement, et il insuffle une vraie énergie dans le groupe. Par exemple, il pique lui aussi (après Anthrax) la camera d'épaule du gars d'ARTE et il filme la scène et le public en chantant Hot Blooded. Il fait un selfie avec la foule ou filme avec son téléphone le solo de saxo. Il bouge de droite et de gauche, descend serrer des louches au premier rang. Il fait aussi quelques percus pendant des solos (cowbell, tambourin), bref une vraie pile électrique qui fait plaisir à voir. Je ne pensais pas autant aimer le set de Foreigner et quand je sors de ma bulle, je réalise que j'en ai même zappé la conférence de presse de Sixx:AM. Dommage, mais ce concert était un moment historique à ne pas louper.
Setlist de Foreigner :
Double Vision Head Games Cold As Ice Feels Like The First Time Urgent Juke Box Hero I Want To Know What Love Is Hot Blooded
Entombed AD - Altar 17h40 (Deicide5000)
Mon meilleur concert après Rammstein et Twisted Sister. Eh oui, Entombed AD était tout simplement en grosse maîtrise même si le line-up ne ressemble pas des masses à celui de la grande époque. Les mecs y croient dur, ça transpire de la scène. Le leader chanteur Lars-Göran Petrov est d’un naturel comique déchainé. Il a 44 ans, en fait dix de plus, mais se déchaîne comme un damné. Il nous fait des grosses grimaces, quelques pitreries et arpente la scène de long en large. Bref il fait le show. On a droit à de vrais tubes même si la plupart (7 sur 11) ne sont “que” des reprises d’Entombed (humour sur le fait que le "AD" n’est qu’un artifice légal suite à la séparation d’Entombed).
Setlist de Entombed AD :
Midas In Reverse Stranger Aeons Second to None Eye master Dead Dawn Living Dead The Winner Has Lost Revel in Flesh Wolverine Blues Left Hand Path Supposed to Rot
The Toy Dolls - Warzone - 18h35 (Jojo)
Après la lame de fond Sick of it All, qui emporta tout sur son passage tel un typhon sans fin, c’est l’heure d’aller digérer avec les jouets poupées ! The Toy Dolls est un groupe de punk rock anglais joyeusement crétin, particulièrement festif et qui fête ses 35 ans en 2016. L’occasion donc de passer un bon moment, du moins l’espérais-je secrètement. Quelle fiesta de foudre de dieu ! Armés de leurs plus belles lunettes colorées et de leurs plus grands sourires niais, les trois paladins du bonheur de Toy Dolls ont régalé le public avec près d’une heure de bon vieux punk rock beaucoup trop cool pour être humain ! Des riffs simples comme bonjour et des hymnes tels que « Nellie the Elephant » qui ont fait jumper le public jusqu’à plus soif, un plaisir communicatif à être sur scène, des rires, une bouteille de champagne en plastique de trois mètres qui fait péter des confettis (dans ta face Rammstein !), The Toy Dolls était sûrement le show le plus COOL (au sens le plus noble qu’on peut donner à ce terme) du festival. Ah, love seeing The Toy Dolls and party, Me !
Setlist de The Toy Dolls:
Firey Jack Cloughy is a bootboy ! Bitten by a Bed Bug The Death of Barry the Roofer With Vertigo Up the Garden Path Dougy Giro Nellie the Elephant Spiders in the Dressing Room The Lambrusco Kid Toccata in Dm Alec’s Gone Harry Cross (A Tribute to Edna) Wipe Out (The Surfaris cover) When the Saints Go Marching In Glenda and the Test Tube Baby She Goes to Finos Theme Tune
Joe Satriani - Main Stage 1 - 18h35 (Didier)
J'ai souvent vu Joe en concert, mais j'avais oublié à quel point ce gars est la classe absolue. Il arrive et nous ré-explique ce qu'il est possible de faire avec une guitare et avec une (fausse) simplicité déconcertante. Attention, pas de la démo technique pour le plaisir, mais de vrais morceaux sympas avec juste une mélodie de guitare qui remplace le chant. Joe Satriani : beaucoup imité, jamais égalé. Son groupe nous balance un son de dingue et absolument cristallin. Il faut dire que Joe sait s'entourer. Derrière lui, aux fûts et tout sourire, c'est l'incroyable Marco Minneman. Il a l'air de s'éclater avec Joe. Pour Joe, c'est l'occasion de nous montrer sa gamme de guitares Ibanez toutes plus belles les unes que les autres. Il balance ses tricks, en veux-tu en voilà mais jamais lourdingues, un vrai plaisir dans ce festival. Sa dernière guitare est décorée façon Surfing With The Alien, et c'est avec ce morceau mythique qu'il termine son set entièrement instrumental, en apothéose. Setlist de Joe Satriani :
Shockwave Supernova Flying In A Blue Dream Ice 9 On Peregrine Wings Crystal Planet Cataclysmic Summer Song Always With Me, Always With You Satch Boogie Surfing With The Alien
Disturbed - Main Stage 2 - 19h30 (Deicide5000)
On a droit à une belle brochette de titres. Surtout qu’on a de la chance, avec un enchainement de Guest Stars pour quelques reprises implacables. En effet, Sixx:AM et Nikki Sixx débarquent sur scène pour la reprise de Mötley Crüe Shout At The Devil. Suivi de Glenn Hugues, le célèbre bassiste et chanteur, pour reprendre Baba O’Riley de The Who. Et pour en finir avec ces surprises, Disturbed reprend le titre Killing In The Name de Rage Against The Machine et termine d’enflammer une foule qui ne demandait qu’à se déchainer.
Setlist de Disturbed :
Ten Thousand Fists The Game The Vengeful One Stupefy The Sound of Silence Inside the Fire The Light Shout at the Devil Baba O’Riley Killing in the Name Indestructible Voices
Within Temptation - Main Stage 1 - 20h35 (Didier)
La scène est une fois de plus très grande, preuve du succès du groupe, que nous avions déjà vu au Hellfest en 2014. Sharon utilise pas mal la scène et monte souvent chanter les morceaux calmes depuis la partie haute. Je connais mal le répertoire du groupe, mais j'ai trouvé sympa un morceau en duo avec le rappeur Xzibit où il apparaît sur les écrans vidéo et sa voix est enregistrée. Même principe pour un autre duo, avec Keith Caputo. Par contre, vers la fin du set, Sharon invite Tarja, qui se produit le dimanche, à venir chanter avec eux. Toujours pas fan du genre, mais bien fait.
Setlist de Within Temptation :
Our Solemn Hour In The Middle Of The Night Faster And We Run The Heart Of Everything Stand My Ground Paradise (What About Us?) (with Tarja Turunen) Caged The Howling What Have You Done Mother Earth
Bring Me The Horizon - Main Stage 2 - 21h55 (Didier)
Voilà donc le dernier concert de la série Xcore sur Main Stage 2. C'est aussi le seul qui m'a vraiment fait forte impression. Pourtant, ça commençait mal puisque le groupe a commencé en retard sans raison invoquée. C'est tellement rare au Hellfest qu'on s'en aperçoit. Ensuite, le chanteur crache partout sur la scène et je trouve ça dégueulasse et irrespectueux des autres musiciens et des gens qui bossent sur cette scène toute la journée. Mais bref, malgré cela donc, j'ai trouvé le style de BMTH plutôt intéressant car plus original que le reste des groupes que j'avais déjà vus défiler toute la journée. Leur petit truc, ce sont les ambiances, pas mal orchestrées par un clavier ; ça apporte un vrai plus dans leur style. Et ça marche bien vu le feu qu'ils mettent dans le pit de Main Stage 2. Le chanteur, couvert de tatouages, possède un véritable charisme et leur musique alterne périodes posées et explosions de violence, et donc grands moments de délire dans la foule. Après que le chanteur ait descendu serrer des mains aux premiers rangs, ils terminent leur set un peu écourté et me laissent sur une bonne impression. A creuser...
Setlist de Bring Me The Horizon :
Happy Song Go To Hell, For Heaven's Sake The House Of Wolves Avalanche The Best Is Yet To Come Shadow Moses Sleepwalking Can You Feel My Heart Antivist Throne Drown
Ludwig von 88 - Warzone - 22h15 (Jojo)
S'il y a bien une chose que personne ne peut remettre en cause, c’est l’éclectisme du Hellfest dans ses choix de programmation. Un éclectisme qui a permis au public de baver devant le retour des rois du punk français : Ludwig von 88 ! Un retour en grandes pompes, marqué par une place en tête d’affiche du samedi soir. Et Ludwig von 88, bah c’est un peu comme Pokémon Go : tout le monde avait oublié que c’était génial, et une fois qu’on l’a sous la main tout le monde se met à kiffer sa race ! Du coup, Ludwig von 88, Pokémon Go, même combat : on retrouve un public… différent, celui à qui on a envie de dire « bah qu’est-ce que tu fais là, mec ? Tu veux pas retourner jouer avec tes crottes de nez ? C’est un festival de metal/un jeu pour les vrais, allez fous le camp ! ». Non, sans rire, c’était quoi tous ces teufeurs et ces hippies, là ? Les gars, on vous a prévenu qu’il y pas de Damian Marley ici ? Et on prend pas beaucoup de drogue, ARRÊTEZ DE TAPER DU PIED BON DIEU !!! Trêve d’intolérance interculturelle, après tout chacun est libre de s’amuser comme bon lui semble. Ce qui était sympa avec Ludwig, c’est que la saveur la plus forte (après celle du bedo de ces foutus fumeurs de joints) était celle du plaisir, de la coolitude et du bon ska à l’ancienne. Du fun, du fun, du fun et un peu de confettis : il en fallait pas plus pour faire danser toute une Warzone pleine à craquer ! Alors les camés, c’est cool le Hellfest hein ? Houlala, c’était génial !
Setlist de Ludwig von 88 :
Guerriers Balubas Sur la vie d’mon père Louison Bobet for Ever Paris brûle-t-il ? Nous sommes des babas New Orleans Club Med Fistfuck playa club Oui Oui et la voiture jaune HLM 30 millions d’amis Houlala
Twisted Sister - Main Stage 1 - 23h (Didier)
Nous avions déjà pu voir Twisted Sister au Hellfest il y a trois ans. Et déjà, je les avais mis dans mon top 5 tant ils m'avaient convaincu. Cette année est particulière puisqu'ils reviennent en tête d'affiche (ou pour certaines mauvaises langues, il n'y a pas de tête d'affiche ce samedi), et en plus ils viennent d'annoncer qu'ils raccrochaient après cette tournée, avec cette jolie expression littéraire : "40 Years and Fuck It!" qui apparaît en gros sur leur backdrop. D'ailleurs Dee Snider, qui aura une fois de plus fait un show énorme à plus de soixante-et-un ans, se moquera de Scorpions qui n'en finit plus de finir. Le groupe a, depuis leur dernier passage, perdu leur batteur historique, A.J. Pero. Dee lui rend un bel hommage en envoyant le morceau The Price. Du coup, devinez qui se retrouve derrière les fûts ? Je l'avais reconnu de loin, avec sa barbichette violette, c'est l'ami Mike Portnoy. Dee explique que A.J avait demandé à ce que Mike joue s'il ne le pouvait plus, et donc Mike a dit ok. Trop sympa, ce Mike. Décidément, on en voit de bons batteurs ce samedi ! Dee donne de sa personne, il agite en tout sens sa crinière de cheveux blancs, il se jette par terre. On le voit filer derrière les amplis entre chaque morceau et se respirer un coup d'oxygène, 'faut tenir ! Comme il y a trois ans, le bassiste, certainement un batteur refoulé, continue de martyriser le corps et le manche de sa guitare en tapant dessus comme un sauvage. Dee fait un petit laïus sur les terroristes qui, dans le monde, s'en prennent aux gens qui veulent juste passer un bon moment et il leur dédie le célèbre We're Not Gonna Take It, en version supra longue puisqu'ils nous fait chanter, puis la relance deux fois, puis, quand c'est fini, la foule la reprend et donc ils recommencent. Un grand moment de déconnade et un refrain difficile à se sortir de la tête. Il revient sur leur quarante ans de carrière, comme d'autres, Kiss, Scorpions, et que ça n'est pas les quelques semaines des artistes issus de The Voice qui pourront comprendre ce genre de chose. Il invite Phil Campbell à jouer avec eux, d'abord un morceau de Twisted Sister puis une reprise de Motörhead. Séquence hommage à Lemmy. Il remercie le public européen qui les a toujours soutenus pendant ces quarante années depuis leurs débuts à New York et il termine le concert sur SMF, un condensé d'insultes.
Dans l'agenda, un trou de quarante-cinq minutes était préservé avec aucun concert, car c'est l'heure de l'hommage officiel du Hellfest. D'abord un petit diaporama sympa sur le père Lemmy de bébé à 2015, puis un énorme feu d'artifice comme on en voit peu, sur fond de Motörhead, et ça c'est sûr on ne l'entend jamais. Eh bien figurez-vous que ça rend super bien. Bravo le Hellfest, bel hommage !
Phil Campbell revient sur la scène de Twisted Sister après le feu d'artifice, très ému, il a du mal à parler. Il remercie une fois de plus le Hellfest et tout le public, il raconte une dernière anecdote sur ses trente-deux ans passés aux côtés de Lemmy (en résumé ça dit : "Lemmy ! baisse cette putain de basse !". Réponse de Lemmy : "Baisse-toi d'abord, putain de gallois !") et voilà la journée de samedi terminée pour moi.
Setlist de Twisted Sister :
What You Don't Know (Sure Can Hurt You) The Kids Are Back Burn In Hell Destroyer You Can't Stop Rock 'n' Roll The Fire Still Burns We're Not Gonna Take It The Price I Believe In Rock 'n' Roll I Wanna Rock Shoot 'Em Down (avec Phil Campbell) Born To Raise Hell (avec Phil Campbell) S.M.F.
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