Rendez-vous ce soir au Krakatoa, salle emblématique de Mérignac, pour une soirée bien spéciale : “Une Nuit En Enfer : Halloween Party” avec au programme GOROD (Death Metal / Bordeaux), PHAZM (Death / Nancy), Otargos (Dark Metal / Bordeaux), The Great Old Ones (Metal / Bordeaux) et Overcharger (Metal / Bordeaux).
Bon ce soir, je ne me maquille pas (genre !) mais ça aurait sans doute été une bonne idée car la soirée proposait une entrée gratuite pour les zombies.
Overcharger
Vous vous rendrez vite compte que la musique des Bordelais est un véritable condensé de Pantera, Down, Crowbar, ou encore Elvis, Johnny Cash et bien sûr Lynyrd Skynyrd et Black Label Society. C’est lourd, ça sent la sueur et prend les narines. Entre un guitariste arborant une Washburn Dime avec incrustations façon tôle métallique (le modèle de Dimebag Darrell, célèbre gratteux de Pantera) et un chanteur aux mimiques et aux accents rageurs façon Phil Anselmo (chanteur de Pantera et Down). Le son est bon et bien gras. Les compos sont tellement sympas que je me procure leur CD à l’entracte.
Setlist de Overcharger :
01. Down South 02. Temptations 03. Streets of Terror 04. Don’t Get Lazy Bitch 05. Outlaw 06. Chainsaw Kiss 07. I Was a Soldier
The Great Old Ones
Je ne connais pas ce groupe, seulement son imagerie (plutôt réussie) et j’ai un mauvais pressentiment quand je les vois s’installer sur scène. C’est le retour des “fous ta cagoule” comme les MGLA une semaine avant. Seule différence, il y a trois guitares et deux chanteurs. On est sur du black atmosphérique. Les parties de batterie sont, outre les nappes de blast tonitruantes, intéressantes ; le batteur sait avoir du groove quand il y a besoin. Le set est court (quarante minutes) mais je ne m’en plains pas.
Otargos
Ulrich Dagoth (chant et guitare) et sa bande prennent la scène à pleines mains. Là encore, ça joue à domicile et il y a de la grosse maîtrise. C’est une machine de guerre.
J’ai déjà vu Otargos en 2014 à Nice et, pour moi, ils remettent leur titre en jeu car j’avais bien aimé. L’éclairage est soigné avec des lasers. On a droit aux tubes . C’est puissant.
L’échange avec la salle est plutôt vivant même si Ulrich n’est pas des plus souriants. Je remarque à un moment des bulles de savon qui s’élèvent… Font-elles partie du spectacle ? Allez, au diable avec la poésie qu’elles m’évoquent… Otargos nous délivre une performance bien assise, quoiqu’un peu répétitive.
Setlist de Otargos :
01. Dominatrix 02. Apex Terror 03. Kinetic zero 04. Origin 05. Fleshless Deathless 06. Infernal Legions Strike 07. Human Terminate 08. Xeno Kaos 09. Deadstar
Phazm
En voilà un groupe différent ! Et d’une, ils bénéficieront d’un bien meilleur éclairage que les précédents, rendant le boulot des photographes plus aisé (merci !). Et de deux, d’un très bon son, même si là, c’est pas toujours ma came.
Le blondinet Pierrick Valence (chant et guitare) n’est pas un inconnu. Il était aux côtés de Guillaume Bideau, Sylvain Coudret et Dirk Verbeuren dans le légendaire et sous-apprécié Scarve.
Là, ça déménage façon black/death avec des riffs bien techniques. Ca emballe bien le public qui ne se fait pas prier pour enchainer les circle pits.
Je suis assez emballé par leur prestation qui finit avec la pratique de quelques instruments type vielle ou tambourin. Bref, une belle découverte.
Setlist de Phazm :
01. Ubiquitous Almighty 02. Howling for You 03. Damnation 04. How To Become A God 05. Never to Return 06. Conquerors March 07. Mr. Toodling 08. Ginnungagap 09. The Worm On The Hook 10. The Godless Pope 11. Scornful of Icons 12. So White, So Blue, So Cold
Gorod
Les sAigneurs jouent à domicile. C’est la première fois que je vois Gorod. En plus à domicile, ça doit donner. L’intuition ne sera pas contredite. Gorod défend son dernier album, A Maze of Recycled Creeds, sorti l’année dernière, le premier avec Karol Diers, leur nouveau batteur.
C’est bien sûr avec des chansons de cet album que le concert ouvre, avec en lumière la triomphale Temple to the Art-God et la très légère Celestial Nature.
Ce groupe est l’un des rares à arborer un sourire quasi permanent alors qu’ils nous assènent du death metal rageur, speed et très technique. En effet, c’est une grosse démonstration de bonne humeur et de puissance. Benoît "Barby" Claus, le bassiste, nous fait son habituelle danse en ayant pris des poses improbables.
Il sautille, se dandine, court, croise Nicolas Alberny (l’autre gratteux) qui se prête à la déconne. Bref, les musiciens prennent leur pied, jouent des trucs compliqués mais se permettent gestuellement des choses que le commun des mortels ne pourrait même pas imaginer.
Harmony in Torture est le petit clin d’oeil à l’époque old school de Gorod. Je me régale avec The Axe of God que je trouve divine.
Côté spectacle, les lumières sont bonnes, quelques jets de fumée en prime. L’exécution musicale est parfaite, de beaux soli, du tapping, du blast, il y en a pour tout le monde et surtout ceux qui savent apprécier. Leur premier chanteur viendra même donner un petit coup de main sur une chanson. Je ne suis pas sûr mais j’ai entendu qu’ils l’appelaient “Bobby” alors que je ne trouve trace que d’un Guillaume sur Internet. Bref celui-ci donnera un coup de main en soulignant le côté super souriant de Gorod.
Gorod ça rime pour beaucoup avec “musique d’intellos”. Les morceaux sont simples vus de loin, avec des mesures à quatre temps, des suites d’accords pas forcément surprenantes. On a droit à un “merci à la famille” à la fin du show.
Mais Gorod ne nous quittera pas sans s’être fait plaisir en jouant le morceau Transcendance, long de quinze minutes et objet d’une dédicace à PHAZM. Mathieu Pascal (guitare) est à fond, le chant clair est un peu surprenant pour ceux qui ne connaissent pas ce morceau. Dans leur délire technique, je pense qu’ils finissent par perdre du monde,
Au final, cette nuit en enfer aura plutôt été proche d’une nuit au paradis musical. Une belle brochette de groupes aux approches musicales variées (stoner, death metal, black metal) et qui font qu’une nuit d’Halloween est bien remplie. Merci la prod, merci les gars !
Setlist de Gorod :
01. Air de l’Ordre 02. Temple to the Art-God 03. Here Die Your Gods 04. Celestial Nature 05. Harmony in Torture 06. Inner Alchemy 07. The Axe of God 08. State of Secret 09. The Call to Redemption 10. Birds of Sulphur 11. Programmers of Decline 12. Disavow Your God 13. Transcendence
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