Groupe:

Celebrare Noctem Fest - MMXVI

Date:

19 Novembre 2016

Lieu:

Traun, Autriche

Chroniqueur:

Azagtoth, Mythos

Celebrare Noctem Fest - MMXVI - Les disciples de l’occulte [Mythos]

08h30 : Cette fois, point de raclette la veille. Le réveil est moins compliqué pour notre deuxième année consécutive de route vers le fameux Celebrare Noctem autrichien. On prépare le matos, les albums pour tenir et réviser nos basiques sur les sept heures de voyage, et c’est parti, direction Traun et sa belle banlieue industrielle.

16h00 et des broutilles : Arrivée embouteillée dans la ville. Comme d’habitude, il suffit de suivre les patchs, et ils sont toujours aussi nombreux. Le fan de Black Metal autrichien aime bien jouer le « poser » en exposant ses affinités… Bref, on prend le pass photo et le petit cadeau qui va avec, un pendentif avec les symboles du festival. Très sympa.


Premier constat : les pièces sont moins remplies que l’année dernière, mais c’est tant mieux, ça causera moins de souci pour se positionner près de la scène. Le prix de la pinte a augmenté d’un euro, et en même temps, vu la tête de certains, on dirait que ça ne les a pas empêchés de racler le comptoir avec leurs gobelets en « plastoque » recyclable. Quelques-uns sont déjà sacrément minés par la boisson. Il y a quand même une sacrée différence entre « apprécier » quelques bières en concert et « se mettre une mine » au bar. Bizarre pour un festival aussi pointu que le Celebrare. On poursuit tout de même la visite pour s’engouffrer de nouveau dans la vieille et bien connue salle du Spinnerei.

Lunar Mantra - Incantation lunaire [Azagtoth]

16h15 : Bon, on est arrivé à la bourre, on n'a vu qu'une partie du concert. En même temps, on n'était pas vraiment venu pour eux (surtout moi, qui n'avais même pas pris la peine d'écouter un seul morceau du groupe...). De fait, c'était loin d'être désagréable : quatre mecs sur scène avec chacun un des quatre éléments tatoué sur le front (c'est ce que j'ai cru comprendre), du black burné mais avec des passages plus lents, des mantras (d'où le nom) à la fin de certains morceaux ; tout un programme, quoi. Avec le recul, je me dis que c'était sans doute le groupe le plus ritualiste du fest'.

Shrine Of Insanabilis - La leçon de sorcellerie [Mythos]

17h00 : Le timing est parfait et totalement respecté. Quand un Autrichien te donne une heure, tu la respectes, et c’est bien le cas au Celebrare. Shrine Of Insanabilis a une allure d’enfer sur scène : entre le chanteur/bassiste et son style à la Saroumane et le guitariste qui en impose à droite, on sent qu’on va prendre une bonne leçon.

Là aussi, c’est respecté. On l’a bien eue, notre leçon ! L’ingé-son a fait du très bon boulot - ce qui n’est pas aisé avec ce genre de Black Metal - et le groupe a un sacré charisme sur scène. Ca faisait longtemps que je n’avais pas jeté une oreille sur Disciples Of The Void, ce concert fut une très bonne occasion de remettre le pied à l’étrier pour enchainer avec le nouvel EP, Tombs Opened By Fervent Tongues. La setlist est bien choisie et les musiques s’enchaînent sans couacs. Le show se termine dans le bruit et la fureur avec des coups de poing sur la basse. Le son résonnera encore dans les oreilles bien des minutes plus tard. Du grand art bien exécuté.



Mortuus Umbra - L’heure du catéchisme [Mythos]

18h00 : Un seul single et un EP émaillent la carrière des Israéliens de Mortuus Umbra. Cela a en tout cas suffit à les faire venir en Autriche. Une fois la prestation achevée, on se dit qu’on a eu beaucoup de chance de les voir. Mais n’anticipons pas. Sur scène le groupe est très hétéroclite : entre le jeune bassiste à la voix ultra puissante, le chanteur/guitariste aux poses faciales bien trippantes et le guitariste soliste chauve, il y a vraiment une belle diversité.


La prestation est en soi assez statique, mais avec ce style de BM, on ne peut pas trop en demander, même de la part du frontman. Un seul problème à noter : la basse a perdu le son pendant un court moment, rien de méchant. Professeur Headbang est de retour dans le public et au devant de la scène. Il martèle la marche avec dextérité et une certaine expérience ! Un vrai diable, celui-ci. Son cou a dû en ressentir les effets le lendemain… Mais c’est aussi ça, les joies des petits festivals : s’amuser à reconnaître les personnages qui ont marqué les sessions précédentes. En tout cas, Mortuus Umbra a assuré et bien respecté son catéchisme occulte.

La leçon du professeur headbang

 

 

 

 



Obscure Burial - Reine de la nuit [Azagtoth]

19h05 : Pour mémoire, j'avais descendu (gratuitement) la démo d'eux qu'on avait reçue, Epiphany. Il faut dire que ça faisait franchement amateur...

Mais fort heureusement, on a parfois des surprises en voyant les groupes sur scène. Et ce fut le cas pour Obscure Burial, groupe de gaillards de gabarits variables mais tous avec des bonnes têtes de Topinnen, et surtout des zicos qui donnent tout sur scène, headbangant de concert tout le long de leur prestation, sur une musique brutale et véloce qui nous a tous mis au tapis. On n'a certes pas été impressionnés par leur originalité, mais leur énergie des plus communicatives a eu raison du récalcitrant qu'était votre serviteur. Sur scène, ça marche plus que bien. Mention spéciale au petit bassiste, teigneux comme pas deux et avec ce look vintage qui le rendait éminemment sympathique.



The Ruins Of Beverast - Vox sanguinis fratis tui... [Azagtoth]

20h05 : Quand on voit se pointer la bande à Alexander von Meilenwald, frontman et ancien batteur de Nagelfar, à la longue barbiche qui compense son cuir chevelu désertique, on a l'impression d'avoir affaire à un groupe de prog : tenue jean et t-shirts, pas de capuche, pas de cuir ni de clou, cinq musiciens sur scène dont un clavier et une gratte à sept cordes (celle d'Arioch, également chez Secrets Of The Moon), ingé son personnel derrière les manettes.

Et la musique lente, atmosphérique de The Ruins Of Beverast tranche aussi avec qui avait été proposé auparavant. Une partie du public (dont mon éminent collègue) a eu du mal à rentrer dedans au début. Mais vers le milieu du set, les Allemands avaient réussi à rallier à leur cause la plupart des récalcitrants, à coups de compos brillantes et immersives et de riffs lents et lourds, incitant franchement au headbang (pas vrai, Professeur ?). Et ce chant qu'on retrouve sur les titres de Foulest Semen... marche décidément très bien. C'est sans doute un de mes meilleurs souvenirs de ce fest', avec la prestation remarquable de Shrine Of Insanabilis décrite plus haut.

Le groupe quitte la scène sous les ovations bien méritées du public. La banane, quoi.



Negative Plane - « Arsenic et vieilles dentelles » [Mythos]

21h30 : Difficile d’être objectif sur ce coup là. J’attendais avec grande impatience la venue des Américains en terre européenne, et c’est sans aucun doute le groupe que je voulais le plus écouter au Celebrare. Bref, aucune surprise pour moi. Le son est magnifique, les voix bien délirantes et l’ambiance est vraiment électrique. Le public headbangue à s’en briser les cervicales - pour une fois l’alcool aura bien été utile pour échauffer les esprits ! -.

La mort est sur scène, et elle a les traits d’un acteur porno mexicain ! Oui, le guitariste a une sacrée allure, mais il est tellement dans son trip que ça n’en est en rien risible, bien au contraire. Ce qui est d’ailleurs étonnant chez Negative Plane, c’est cette capacité à allumer la salle, alors que le groupe ne daigne même pas jeter un petit regard en bas de la scène. C’est dire à quel point leur musique est puissante et évocatrice pour beaucoup. Leur show restera longtemps dans les mémoires, il sera d’ailleurs pour moi le meilleur de la soirée.

Lvcifyre - Liber Lilith [Azagtoth]

23h00 : Dernier concert et on constate que la salle s'est déjà un peu vidée. Ben dis donc, on sent que les mecs n'ont pas fait autant de bornes que nous pour venir ici... Parce que nous, on est toujours au plus près de la scène.

Arrivent donc les mecs de Lvcifyre, quatre sur scène en comptant le gratteux supplémentaire de chez Corpus Christii et Infra.
Et ça balance assez rapidement : ultra violence, ultra blast et ultra caverneux sont de rigueur avec ce riffing atonal et vicieux qu'on leur connaît. C'est le chaos sur scène.
Les zicos ont la classe avec leurs instruments pointus qui n'incitent clairement pas à imiter ZZTop si on a peur de se blesser.
Certes, c'est un peu linéaire, avec ces riffs plutôt hermétique, le blast quasi incessant et le chant sans grande nuance.

Mais il y a quelque chose qui vient casser la monotonie : à peu près à mi-set, on voit arriver une silhouette encapuchonnée qui agrippe un micro. Sauf que faux démarrage : il ne marche pas...
On ne se laisse pas abattre pour autant et monsieur capuche termine le set au chant, avec une voix plus versatile et criarde. Je suspecte qu'il s'agissait d'Alexander Antoniou, membre de Macabre Omen et The One et ancien membre du groupe.

Bref, un set dense et intense, bien violent histoire de calmer l'assistance, qui n'a pas demandé son reste et a quitté nonchalamment la salle sur les coups de minuit.



Conclusion - Jamais deux sans trois ? [Azagtoth, Mythos]

Mythos : Putain, deux ans. Ca fait deux ans coup sur coup qu’on se « gratine » le Celebrare Noctem. Peut-être qu’on est un peu maso, finalement, pour se farcir sept cents kilomètres de route pour un festival qui est, pour beaucoup, un peu trop spécialisé. Mais c’est justement ça qui me donne l’envie d’y retourner à chaque fois, le côté improbable de l’histoire, du pays, des concerts, du public. Bref, une parenthèse sympathique dans une année trop balisée. Va-t-on y reposer nos brodequins l’année prochaine ? On vous laisse prendre les paris.

Azagtoth : Au final, le bilan est plutôt positif. Rien à redire sur la sélection des groupes et le déroulement en général. Si, tout de même : j'aurais aimé voir un peu plus de rituels sur scène, je trouvais que ça manquait un peu par rapport à l'année dernière. Quelques problèmes de son également, mais c'est malheureusement récurrent dans ce genre de concert.
Pour ce qui est de l'organisation, on déplore le stand bouffe inexistant ou presque : parce qu'avaler un bout de pain avec une tranche de "jambon" plus que suspecte, ça fait pâle figure en comparaison du barbecue de l'année dernière. On sent qu'il y a eu restriction budgétaire...
Moralité, il faudra venir plus nombreux l'année prochaine (et moins bourré aussi, accessoirement) ; l'affiche en vaut clairement la peine, on ne se déplace pas pour rien. A bon entendeur...

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