Ce 15 janvier, je m’étais promis de faire découvrir à un pote réfractaire l’univers métalleux, histoire de le convaincre que tout ce qui se dit de négatif sur le sujet n’est que foutaise…
J’avais donc opté pour un groupe « abordable » dans un contexte local et c’est ainsi que je conduisais mon ami Germain au Brise-glace d’Annecy pour le faire assister à la première date de la tournée du Luca Turilli’s Rhapsody !
Il nous a fallu braver les intempéries puisque l’attente d’accès à la salle s’est passée sous la neige : pas bon pour comme première approche…
A 21 heures (un peu tard pour un concert de trois groupes !), c’est Asylum Pyre qui entamait les « hostilités » et chauffait doucement la salle avec une prestation toute en retenue mais toutefois de qualité : preuve que ces Parisiens sont en train de trouver une assurance scénique qui va leur permettre d’accéder prochainement à la renommée qu’ils méritent… Dommage que leur dernier morceau fût le plus techno de tous : c’est l’impression finale qui déclencha la moue sur le visage de mon candide !
Changement de registre dès l’entrée en scène des Belges d’Iron Mask : le dynamisme de Marcos Rodriguez contraste franchement avec la douce sensualité affichée par Heidi, la frontwoman d’Asylum. Quant à la virtuosité du guitariste (Dushan Petrossi), elle laisse pantois tant elle parait naturelle. L’efficacité du duo basse/batterie libère l’enthousiasme du public qui ne s’était pas beaucoup manifesté jusqu’alors ! Au final, un set bien huilé qui présente l’avantage de faire découvrir le power metal à Germain dont le sourire béat laisse imaginer qu’il n’est pas loin d’être conquis !
Au grand dam de ses fans, je serai plus circonspect avec l’entame du groupe phare de la soirée : non pas qu’il ne remplisse pas sa mission (l’hystérie qu’il provoque dans la salle prouve à quel point tout le monde ne partage pas mes réserves…) mais plutôt qu’il se présente sans humilité comme le clou du spectacle (qu’il est évidemment…) : les Francos-italiens (Francos de par la présence de Dominique Leurquin à la guitare et de Patrice Guers à la basse…) déboulent sur scène comme des stars et ma première sensation est un immense regret d’avoir perdu au change : la sincérité d’Iron Mask contre l’assurance artificielle de Rhapsody !
Mais passé quelques morceaux, je ne boude pas non plus mon plaisir : le mémorable solo de batterie d’Alex Landeburg sur le thème musical de Game Of Thrones ou le somptueux solo de basse de Monsieur Guers sur Matrix : histoire de justifier l’appellation de « Prometheus Cinematic Tour », tout comme l’euphorie communicative des morceaux d’anthologie que restent : War of the Universe, The Pride of the Tyrant, Dawn of Victory ou Emerald Sword parviennent à m’amadouer et comme tous, je profite pleinement du délire qui s’empare du Brise-Glace ! La présence des deux chanteurs lyriques me parait néanmoins participer à cette sensation étrange d’absence de spontanéité : oui, Luca dirige l’affaire de main de maître et avec vivacité, il arpente la scène en tous sens, prouve à quel point il porte bien ses cinquante balais... Mais non, il n’est, de mon point de vue, pas nécessaire de pousser ses acolytes à être démonstratifs à ce point !
«Quand même ils ne se sont pas moqués de nous !» : conclut Germain à l’issue du rappel, après deux bonnes heures de show.
Preuve que, malgré quelques détails, la partie est gagnée : dorénavant, le monde du metal compte un adepte de plus et je ne serai pas seul à ma prochaine virée !
Setlist de Luca Turilli’s Rhapsody :
Nova genesis (Ad splendorem angeli triumphantis) Knightrider of Doom Rosenkreuz (The Rose and the Cross) Land of Immortals Aenigma War of the Universe Ira Divina Unholy Warcry Son of Pain Prometheus Drum Solo (Game of Thrones) Il cigno nero The Pride of the Tyrant Tormento E Passione Demonheart Bass Solo (Matrix) Of Michael the Archangel and Lucifer's Fall, Part II: Codex Nemesis Dark Fate of Atlantis Of Michael the Archangel and Lucifer's Fall Dawn of Victory Rappel: Quantum X Ascending to Infinity Emerald Sword
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