The Old Dead Tree

Interview date

22 Juin 2013

Interviewer

philippec

I N T E R V I E W

Interview Raphael et Manu (en face à face)


Salut Raphael, merci d'accorder un peu de temps au webzine "Aux Portes Du Metal". Tout d'abord, combien de temps restez–vous à Clisson ? Est-ce votre première participation ?

Raphael : Sur Clisson ? Même pas 24 heures, nous sommes arrivés aujourd'hui, une partie repart ce soir, d'autres dans la nuit et le reste demain matin, on dissémine l"équipe (rires) !

Est-ce votre première participation ?

C'est la troisième fois en fait, pour la première participation du groupe, le festival s'appelait encore Fury Fest, et puis nous sommes revenus en 2008 pour la tournée "Water Fields" pour la deuxième édition du festival sous le nom Hellfest, et personnellement c'était ma deuxième participation.

Peux-tu faire un petit historique du groupe ?

Le groupe est né de la rencontre de Manuel et Nicolas puis ils ont engagé Vincent à la basse et Frédéric à la batterie. L'histoire de "The Nameless Disease", le premier album, a été inspirée malheureusement par le décès de Frédéric suite à un suicide. Après ce premier album, qui a reçu un accueil chaleureux et a marqué une étape importante, un deuxième album est sorti, intitulé "Perpetual Motion". A partir de là, il y a eu une forme d'européanisation, le groupe a commencé à tourner et à être distribué à l'étranger. Enfin, il y a eu l'album "The Water Field", qui a été une marche supplémentaire avec une tournée européenne en tête d'affiche ainsi que lors de gros festivals, comme notre participation ici en 2008 sur la mainstage. A la fin de la tournée, nous nous étions lancés dans de nouvelles compositions pour sortir un quatrième album, puis nous avons rencontré quelques difficultés d'ordre artistique. Donc à partir de là, nous avons décidé de faire un break, pour nous laisser le temps de voir.

Peux-tu nous expliquer la raison de ce come-back ?

Le break a duré plus longtemps que prévu car nous avions perdu la flamme, mais malgré tout nous sommes toujours restés en bons termes, de plus on se revoyait régulièrement. Et donc, au fil de nos rencontres, nous avons recommencé à jouer ensemble, nous y prenions beaucoup de plaisir. Comme nous étions tous un peu frustrés de pas avoir pu clore les choses vraiment en bonne et due forme, nous voulions faire quelque chose, mais on n'a pas voulu repartir sur le fait de refaire des nouvelles compositions. Nous avions plutôt dans l'idée  de faire un concert à Paris, qui est notre ville d'attache. Par un concours de circonstances, le projet s'est monté et le fait que notre agent annonce que nous voulions faire cette date sur Paris, plusieurs concerts et festivals nous ont été proposés. Nous avons décidé d'y répondre favorablement puis, de fil en aiguille, il y a eu une tournée qui a été montée pour la rentrée. Pour nous, le concept c'est de prendre du plaisir sur scène, ainsi que de combler le manque que l'on avait car nous avons toujours aimé jouer ensemble. Pour les dix ans de "The Nameless Disease", c'était un bon prétexte pour pouvoir reprendre l'album en entier avec des titres qui seront joués pour la première fois en live.

Comment avez-vous vécu votre set ? Son ? Ambiance ?

Pour ne rien te cacher, avec une petite appréhension. C'est le premier concert depuis un sacré bout de temps, petit à petit on s'est remis dedans, les automatismes sont revenus et l'accueil du public a été agréable pour nous. Nous avions beaucoup de connaissances, de têtes que nous n'avions pas vues depuis des années, qui étaient au premier rang et qu'on a revues à la séance de dédicaces. Cela fait vraiment plaisir et puis le fait d'entendre les cris du public, c'est quelque chose qui nous a beaucoup manqué, c'est en partie pour cela que nous sommes revenus !

La future tournée sera autour des dix ans d'existence de "The Nameless Disease". Peux-tu nous en dire un peu plus ?

Le concept de base est de jouer "The Nameless Disease" en entier mais comme il fait entre quarante-cinq et cinquante minutes, nous ne ferons pas l'offense au public de ne jouer que cela, donc il y aura des titres des deux autres albums sur la setlist !

Puisque vous avez connu les deux, pensez-vous que votre musique se prête aussi bien à la mainstage que sous une tente ?

Lors de notre dernier passage, nous étions sur la mainstage, effectivement se sont des sensations différentes. Par contre, j'ai souvenir qu'il faisait très beau contrairement à aujourd'hui, mais on a coutume de dire que ce genre de musique se prête mieux à des ambiances plus cloisonnées, c'est à chacun de juger. Pour ma part, j'ai autant de plaisir de jouer en extérieur que là, après il est vrai que l'on peut jouer avec les jeux de lumières, cela apporte quelque chose de plus, et on a aussi la proximité du public. Souvent sur les mainstage, on le distingue mal.

L'accueil que vous a réservé le public aujourd'hui et qu'il vous réservera lors de votre tournée peut-il vous donner l'envie de réactiver définitivement le groupe afin de créer un nouvel album ensemble ?

Alors on ne pourra jamais dire jamais, aujourd'hui on se laisse le temps de voir venir comme je te le disais au début, nous étions repartis sur le fait de rejouer ensemble et de faire un seul concert. Nous sommes là, on ne sait pas de quoi l'avenir sera fait, surtout dans le milieu de la musique où tout va très vite dans un sens comme dans un autre, c'est vraiment délicat. On va ressortir d'une journée comme celle-ci avec des idées plein la tête, nous ne pouvons rien promettre aujourd'hui, nous allons laisser se passer les choses naturellement puis on se retrouvera bien sûr tous les quatre pour voir comment vont tourner les choses après notre tournée.

Peut-on espérer au moins un DVD ou un album live pour immortaliser votre réactivation ?

Je vais te faire la même réponse, on ne peut rien promettre aujourd'hui, nous ne sommes pas dans ce projet là, mais comme tu as peux-être pu le voir sur scène, nous avons quelqu'un qui filme toutes nos prestation, y compris ce qui se passe en coulisses et dans les loges, un peu à la manière d'un documentaire. Nous ne savons pas encore comment nous allons traiter tout ça mais rassurez-vous, on ne gardera pas tout pour nous, on en mettra sûrement à la disposition des fans bien sûr.

Avez-vous pu rencontrer des artistes dont vous êtes fans ? Lesquels ?

En fait, notre van est garé à côté de celui du groupe Korn. En arrivant, ce sont les premiers que nous avons vus, cela fait plaisir car ça faisait longtemps que ça ne nous était pas arrivé et quoi que l'on en dise, Korn est un groupe qui a marqué cette musique-là. Puis nous avons pu croiser plein d'autres artistes que nous n'avions pas vus depuis longtemps, ainsi que des journalistes et des techniciens.

J'ai pu remarquer depuis que je traîne dans le carré VIP/Presse une certaine solidarité entre les groupes Français. Qu'en pense-tu ?

Le milieu de la musique en France est déjà restreint, tu penses bien que celui du metal l'est encore plus. Effectivement, une fois que l'on part sur les routes, on commence à connaître du monde, et il y a une forme de solidarité qui se forme car il ne faut pas se cacher que c'est très dur, donc nous sommes plutôt dans l'état d'esprit de se serrer les coudes et de se dire que l'union fait la force. Nous les considérons comme des collègues et des amis pour certains. En tout cas, cela fait vraiment plaisir de voir qu'il y a un certain nombre de groupes français très talentueux qui peuvent être programmés dans des festivals de cette ampleur.

Allez-vous suivre quelques concerts pendant que vous êtes ici ?

Je n'en ai pas encore vu un seul mais j'ai bon espoir de voir les derniers de la journée car nous avons un planning bien chargé.

Quels groupes te feraient envie ?

Même si je les ai déjà vus, il faut aller voir ZZ Top car ce sont des pionniers du blues Rock et leur musique m'a beaucoup touchée. Puis si j'ai l'occasion, j'irai voir des groupes que je n'ai pas vus depuis longtemps, tels que Immortal ou Korn. Ce festival permet aussi de voir des groupes un peu plus rares, d'en découvrir, donc il faut se nourrir de ça.

Avez-vous goûté le Muscadet ?

Malheureusement pas encore, par contre l'organisation a eu la délicate attention de nous laisser une bouteille de la cuvée Hellfest dans notre loge. On ne pourra pas la diviser en quatre donc j’espère que l'on pourra la boire ensemble ce soir.

Quel sera votre meilleur souvenir de votre passage au Hellfest 2013 ?

Pour l'instant nous n'avons pas fini la journée mais c'est le fait de retrouver l'ambiance des concerts et de retrouver nos sensations sur scène, puis de faire plaisir au gens car voir le public reprendre les paroles de nos chansons pendant le concert est une sensation indescriptible !

Hormis le Hellfest, pensiez-vous qu'il y aurait autant de ferveur autour du groupe et de sa reformation ?

On ne peut pas le prévoir, nous sommes très agréablement surpris bien sûr, on a eu des doutes, ce milieu est tellement particulier, on ne sait jamais si le groupe va encore susciter de l'attention, de la ferveur. Sur le plan économique, nous revenons dans une période difficile pour tout le monde, la musique est un loisir que malheureusement de moins en moins de gens peuvent se payer. Nous sommes aussi conscients que les concerts ne sont pas gratuits, nous essayons de faire un maximum d'efforts pour que les prix des concerts ne soient pas trop élevés. Lors de la tournée d'octobre, on va proposer des places à des prix inférieurs à dix euros dans certaine salles car nous tenons beaucoup à ce qu'un maximum de fans puissent venir nous voir.

Manu Munoz, membre fondateur de The Old Dead Tree en interview à côté vient nous rejoindre. Merci de te joindre à nous Manu.

Donc, avec Raphael, nous arrivons à la fin de l'entretien mais peux-tu me dire quel a été ton meilleur souvenir lors de ce Hellfest ?

Manu : Nous sommes arrivés aujourd'hui juste avant le concert puis on a enchaîné avec la séance de dédicaces. On a aussi dix-neuf interviews prévues donc pour l'instant le Hellfest on l'a peu vu (rires) !

Et bien alors donne-moi ton impression sur votre set, on t'a senti très ému ?

Oui, cela remue, remonter sur une telle scène après cinq ans d'absence, voir que les gens nous ont attendus, qu'il y avait autant de monde sous The Altar, c'était vraiment époustouflant. Le dernier titre, "The Bathroom Monologue", qui est déjà un titre difficile à interpréter pour moi pour des raisons qui tiennent aux paroles de cette chanson, qui tiennent aussi à la manière de la chanter et il fallait tout donner... oui, "The Bathroom Monologue", voici pour moi le grand moment du Hellfest en fait, l'ovation du public qui suit derrière était vraiment, vraiment énorme. Sa réaction a vraiment été superbe, nous avons vraiment de la chance de ne pas avoir été oubliés, nous sommes vraiment heureux que les gens soient venus et qu'ils écoutent encore notre musique. Oui cela nous touche vraiment !

J'ai demandé à Raphael s'il y avait possibilité après ça de faire un album ?

Je n'aime pas dire jamais, mais pour l'instant ce n'est pas dans l'ordre des choses. Je suppose que Raphael t'a dit que nous habitons tous à des endroits très différents, là nous travaillons pour mettre en place deux heures de musique pour la tournée de la rentrée et vu que nous ne nous voyons qu'un week-end par mois, c'est déjà pas évident, donc pour travailler sur un album avec chaque détail, c'est compliqué, nous ne sommes malheureusement pas pour le coup un groupe de punk, où on se branche puis on plaque quatre riffs et on a un morceau, pour nous c'est beaucoup plus complexe que ça. Nous voulons faire les choses bien et dans l'ordre pour ne pas faire l'album de trop !

Malgré tout, est-ce que vous ressentez qu'il y a une attente pour ça ?

Ah oui ! Tout le monde nous en parle bien sûr ! Mais là encore, par honnêteté vis à vis des gens, moi je ne veux décevoir personne, tu vois quand on est musicien il ne faut jamais faire de la musique simplement pour les gens sinon on est fichu, l'album de trop c'est ça. Il faut la faire parce quelle est là, parce qu'on a la possibilité de la faire bien, c'est tout ! Et c'est là les seules raisons de faire un album !

Peux-tu nous parler de votre tournée prévue à la rentrée ?

Nous allons faire une douzaine de dates, nous avons encore deux festivals puis en octobre on passera par une dizaine de villes en France, une en Belgique, une en Suisse pour finir par Paris. La tournée sera composée d'un plateau en fait, on est en tour bus, nous amenons avec nous Meteld Space, je ne sais pas si tu connais, c'est un projet Opera Metal, un truc assez incroyable auquel j'ai eu la chance de participer, puis DustBowl, un groupe parisien très prometteur qui va bientôt sortir son album intitulé "Another Kind of Black".

Comment trouvez-vous l'organisation du Hellfest ?

Nous avons eu un petit problème à notre arrivé, mais c'est une machine tellement énorme que nous sommes un grain de sable, dans l'ensemble l'organisation est impeccable.

Pas trop grave le souci ?

Non, écoute tu nous a vus sur scène et bien c'est qu'il n'y a rien eu de grave alors !

Un dernier petit message pour nos lecteurs ?

Je dis simplement Merci, c'est grâce à tes lecteurs, aux fans que nous sommes encore là et que nous pouvons vivre ces émotions là. Donc encore merci !


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