Scorpions

Interview date

20 Mars 2010

Interviewer

Ostianne

I N T E R V I E W

Interview Pawel Macidowa


Ce titre, "Sting In The Tail", est-ce un clin d'oeil à "Love At First Sting"?

On peut le prendre comme ça, oui. Mais tu sais, c'est un vraiment un nouvel album, avec un nouveau concept, nous sommes plus dans le rock, mais il y a des ressemblances, bien sûr. Donc on peut le voir comme ça.

Comment avez-vous travaillé ? Tu as apporté des idées pour la basse ?

En fait, la musique a été écrite par Klaus, Matthias et Rudolf. Et nous travaillons pas à pas. Nous avons travaillé sur des "overdubs" parce que j'avais ma basse et il y a beaucoup de chansons avec des guitares, donc ça a pris du temps. Mais pour la plupart, on a bossé avec les "overdubs".

Sur ce nouvel album, on reconnaît quelques éléments des débuts de Scorpions. Etait-ce un souhait de Klaus, Rudolf ou même de Matthias ?

Un souhait, je ne pense pas, mais quand un groupe joue sa musique, écrit sa propre musique, ça ressemble un peu à ce qu'il a fait par le passé. Regarde AC/DC, ils ont toujours le même son, non ? C'est la marque de fabrique de ce genre de musique. Scorpions fait partie de ce rock n roll et de cette musique hard rock. Donc, c'est très organique et vrai, c'est pour ça que ça peut ressembler à ce qui a été fait avant. Et je pense que c'est bien.

J’ai entendu quelqu'un dire que Scorpions avait fait les meilleures ballades qui n’avaient jamais été faîtes. Les nouvelles sont très bonnes. Quelle est l'importance de ces chansons ?

Personnellement, je pense que les ballades sont le secret de Scorpions. Parce qu'elles sont si puissantes, si fortes, si bonnes que ça élève le niveau des albums. Le public aime aussi les ballades et pas seulement les chansons d'hard rock. C'est vraiment une bonne chose pour le groupe. Nous avons peut-être deux ballades ou deux et demie sur cet album et elles sont vraiment sympas, je les aime. Donc personnellement, je pense que le groupe aime jouer des ballades.

C'est la première fois que tu enregistres l'un des albums de Scorpions en Europe. Quelles sont les différences dans la façon de travailler en Europe et aux Etats-Unis ?

Je vois ce que tu veux dire. J'ai commencé à travailler sur Unbreakable à Hanovre, et il y avait des similitudes parce que nous avons aussi travaillé à Hanovre pour celui-ci. Donc c'était vraiment bien. En Amérique, c'était différent. L'organisation était différente, les gens avec lesquels nous travaillions étaient différents. J'ai aussi beaucoup aimé travailler en Californie parce que c'est un Etat très sympa et il y a de bonnes ondes pour le rock là-bas. Mais pour comparer, aux Etats-Unis, il y avait une approche différente, et le son était peut-être un peu moins Scorpions et maintenant, nous sommes revenus à nos vraies racines.

L'album fait environ cinquante minutes, et quand il s'achève, on a qu'une envie, l'écouter encore et encore. Etait-ce un but pour vous quand vous avez enregistré "Sting In The Tail" ?

Je l'espère tu sais ! C'est un très bon but si tu peux avoir quelque chose comme ça. Si l'auditeur, une fois arrivé à la fin de l'album veut le remettre, c'est un succès.

Quelles sont tes chansons préférées sur cet album ?

Sur celui-ci, je vais dire "Rock Zone". C'est vraiment une chanson rock et cool. J'aime "The Best Is Yet To Come", j'aime tout (rires). Mais il y a une chanson que j'aime vraiment, c'est "The Good Die Young". Et j'ai entendu qu'elle est déjà numéro un en Bulgarie.

Cet album est vraiment bon, est-ce que tu réalises que les fans vont vraiment refuser la fin de Scorpions après l'avoir écouté ?

Et bien, je sens que ça va arriver ! Et peut-être parce que cet album est bon, et peut-être qu'avec le succès de cet album, nous allons allonger notre tournée de trois, quatre ou cinq ans. Je compte beaucoup là-dessus tu sais, jouer plus de deux ans, continuer, c'est mon souhait et mon rêve aussi.

"The Best Is Yet To Come" est la dernière chanson de l'album. Y a t il un message subliminal dedans ?

Et bien, je pense que c'en est un. C'est pour dire "et bien, peut-être que ce n'est pas fini". C'est une petite note d'espoir.

Tarja Turunen chante sur l'album. Pourquoi avoir fait appel à elle ?

Et bien, d'après ce que j'ai entendu, Matthias, Klaus et Rudolf aiment vraiment sa voix, et voulaient que l'on fasse quelques titres ensemble. Et nous aimons ses qualités vocales, c'est pour ça qu'on l'a choisie. Parce qu'elle colle au niveau de ce genre de musiques et de chansons. Je pense que cette collaboration est très sympa et réussie.

Normalement, cet album est le dernier album de la carrière de Scorpions. Est-ce important pour le groupe de quitter la scène au deuxième sommet de sa carrière ?

Et bien, je pense que c'est mieux de partir quand on est au top tu sais, plutôt que de retomber, de faire des concerts moins spectaculaires. Je pense que la décision n'est pas mauvaise, mais comme je l'ai dit, on ne sait pas de quoi l'avenir sera fait. Espérons qu'on va pouvoir continuer, et faire de vrais gros concerts, que les gens vont continuer de nous aimer et venir nous voir. Parce que c'est très émouvant, j'ai pu le ressentir pendant les premiers concerts de cette tournée. Il y a quelque chose de différent qui se passe, c'est vraiment magique et bien.

Cette semaine, vous avez joué à Prague et à Moscou. Quelle a été la réaction du public quand il a entendu les nouvelles chansons ?

Les réactions étaient très bonnes. Mais certaines personnes semblaient déjà connaître les chansons, parce que l'album est déjà sorti en Grèce et dans d'autres pays. On aurait vraiment dit qu'ils connaissaient déjà les chansons. Donc c'était très sympathique de les jouer. Et ça veut dire que les chansons fonctionnent vraiment bien, qu'elles sont bonnes et qu'elles vont devenir populaires. C'est vraiment un très bon signe.

Vous viendrez à Paris en mai prochain, vous allez jouer à L'Olympia. Cela doit être plus intimiste de jouer dans cette salle de concert que dans Le Zénith. Est-ce l'une des raisons pour laquelle vous avez choisi cette salle ?

De ce que je sais, nous aimons ces concerts, parce que comme tu l'as dit, l'atmosphère est intimiste et nous aimons jouer dans ce genre de salles. Mais c'est réputé, et un endroit très agréable pour jouer, c'est effectivement pour ça qu'on l'a choisi. Et personnellement, j'aime beaucoup les vibrations qui se dégagent dans ces concerts, c'est un peu comme un concert privé (rires), ou comme jouer dans ton salon. (Rires).

C'est peut-être un peu trop tôt pour en parler, mais penses-tu qu'un DVD de cette tournée sortira ?

Je pense que oui. Je suis sûr qu'il va y avoir des caméras avec nous pendant la tournée et qu’un DVD verra le jour.

Je ne sais pas si tu t'en souviens, mais il y a quelques années, vous êtes passés dans l'émission de télé "Star Academy". Comment ça fonctionne, vous acceptez toutes les propositions de promo qui vous sont faîtes ou vous les choisissez ?

Ces choses là sont faîtes par le management. Nous n'avons pas grand-chose à redire tu sais. Je ne sais pas vraiment qui choisit et pourquoi. Mais je pense que les émissions de télé sont importantes pour nous. Parce que les gens les regardent, et c'est une manière de nous exporter.

D'accord. Hier, vous avez participé à Taratata (ndrl : émission musicale de France Télévision). Comment c'était ?

C'était un show fantastique. Nous étions contents parce que le public était si survolté, si spontané, si actif et les ondes étaient phénoménales. Je pense vraiment que c'est une bonne émission. C'était vraiment très spécial, nous avons eu un super accueil et puis aussi, nous avons joué en live. C'est différent de jouer en live à la télé. Parce que souvent, quand tu joues à la télé, tu joues en playback. Et là, c'était en live, donc c'était vraiment chouette ! C'est super !

Est-ce que tu te souviens de ce que tu as pensé quand tu as rejoint Scorpions ?

C'était comme un rêve qui devenait une réalité. A la base, mon but était de rejoindre un groupe comme Scorpions, et j'y suis, jouant avec un groupe reconnu dans le monde entier. Et avant que la décision n'ait été prise, j'avais le sentiment que ça serait moi leur bassiste. Je ne sais pas comment l'expliquer, mais c'était la chance de ma vie et je me disais "ça doit être moi". Et grâce à dieu, ils m'ont choisi ! (Rires)

Quel est ton meilleur souvenir depuis que tu es dans le groupe ?

Oh, wahou, il y en a tant parce qu'on voyage vraiment beaucoup. Les choses changent si vite. Mais tu sais, j'aime beaucoup visiter les villes dans lesquelles nous jouons, quand on a un jour de libre. Marcher dans Paris, visiter Bangkok, et toutes ces capitales et grandes villes. Et même les villes plus petites dans lesquelles nous nous sommes produits et qui sont de jolis endroits. Mais nous rencontrons tellement de personnes, ils sont si gentils, ils nous invitent même pour diner. Nous sommes traités comme des rois tu sais. Donc, c'est incroyable. C'est spécial. Je dois dire qu'il y a beaucoup de choses, mais aucune ne me vient à l'esprit à ce moment précis. Mais c'est surtout rencontrer les gens et visiter les endroits où nous allons. C'est vraiment incroyable !

Donc, tu as le temps de visiter les endroits où vous jouez...

Normalement, quand on a un jour de repos, qu'on ne doit pas reprendre l'avion, je sors et je me promène. Aujourd'hui, j'ai du temps, donc je pense que je vais sortir, peut-être aller au musée ou autre part.

Est-ce que tu as un album préféré dans la discographie de Scorpions ?

Et bien j'aime les trois premiers albums de Scorpions, parce qu'ils n'ont pas été écrits pour le business, parce qu'ils sont très organiques et naturels et j'aime les écouter. Donc ces trois albums... Et bien sûr, j'aime tous les albums dans lesquels j'ai joué ! Et bien sûr "Blackout" qui est phénoménal, "Lovedrive"... J'aime ces albums.

Et quelles chansons aimes-tu vraiment jouer pendant les concerts ?

Tu sais, je les aime toutes. Mais j'apprécie les ballades. J'ai toujours beaucoup de plaisir sur "Still Loving You" ; une autre que j'aime, c'est "Send Me An Angel", je l'adore. Donc, j'aime les ballades.

Mais, si Scorpions prend vraiment sa retraite et que ton rêve était de jouer avec eux, que vas-tu faire ?

C'est une bonne question. J'ai commencé à travailler sur ma propre musique, je travaille sur mon propre album. Je travaille avec quelqu'un d'autre. J'écris des chansons, on en écrit ensemble et avec un peu de chance je pourrais sortir cet album à la fin de l'année. Je compte aussi être, quelques fois, la première partie de Scorpions. Le nom du groupe est Stirwater, la traduction anglaise de mon nom de famille. Je vais faire ma promo, celle de mon groupe. Quand Scorpions arrêtera, j'espère que mon groupe sera construit avec quelques morceaux et un bon album. Et j'espère pouvoir continuer ma route avec mon groupe. Jusqu'ici, je n'ai été qu'un musicien pour tant de groupes, et je n'ai jamais eu mon projet. Donc je vais m'élever jusqu'au point que je désire atteindre, avoir mon propre groupe.

C'était ton autre rêve d'avoir un groupe ?

Maintenant ça l'est. Jusqu'ici, le but était d'avoir beaucoup d'expériences avec d'autres groupes, d'autres compositeurs et d'autres musiciens talentueux. Maintenant, je pense que j'ai suffisamment de potentiel pour faire mon truc. C'est mon but pour les deux années à venir, en plus de jouer avec Scorpions.

Être sur la route avec Scorpions, ça doit être épuisant...

Et bien tu sais, ces choses fatiguent forcément, mais ça fait parti de notre boulot. C'est de cette manière que nous opérons, que nous travaillons. Tu dois voyager, et comme nous jouons dans le monde entier, on doit beaucoup voyager, on passe beaucoup de temps à attendre... ça fait partie du boulot. Mais grâce à Dieu, on a pris quelques mois de repos cet hiver. Enfin, pour moi, ce n'était pas du repos parce que j'écrivais ma musique. Je n'ai pas arrêté de jouer, mais au moins, je n'avais pas à voyager autant.

As-tu quelque chose à ajouter pour les fans français ?

Bien sûr. Je vous souhaite le meilleur ! J'espère que vous allez aimer l'album, que vous viendrez nous voir en concert. S'il vous plait, venez nous voir. Jetez un coup d'oeil à mon album quand il sortira, et j'espère qu'il vous plaira. Ça va être plutôt rock. J'espère que les fans de Scorpions aimeront ma musique. On se voit à Paris, et pour d'autres concerts en France, car je suis sûr qu'il y en aura d'autres en plus de ceux de Strasbourg et Liévin. Notre manager travaille sur des concerts.

Oh, ça serait génial !

Oui, parce que nous avons un très bon public en France, l'un des meilleurs. J'ai été surpris tu sais, je n'en avais pas idée. Mais pendant ces deux dernières années, nous étions ici assez souvent, c'était super !