I N T E R V I E W

Interview Gavin Harrison

Bonjour Gavin, et merci de prendre le temps de répondre aux questions du webzine auxportesdumetal.com. C’est la troisième fois que vous venez à Lyon. Te rappelles tu être déjà venu, et en général, des endroit où tu te produit ?

Non, je suis super nul pour me rappeler de ça, mais il me semble que nous avions joué dans l’autre salle non ? En fait, après tous ces endroits, tu peux plus te rappeler. Même la semaine dernière, quand nous avons joué à Milan ou Madrid, et bien j’ai du mal à me rappeler de la salle.

Parlons un peu de la tournée The Incident 2009, vous avez fait une bonne section aux US, comment ça s’est passé ?

Ca a été finalement plus court que prévu initialement, car on nous avait prévenu que la crise avait frappé l’Amérique durement et que si nous jouions ailleurs que dans les endroits comme Los Angeles, Chicago, New York et San Francisco, nous aurions des soucis., mais finalement, se fût partout sold-out. On a eu en fait plus de gens que jamais. Nous n’avions prévu que 3 semaines, non en fait 2 semaines et ensuite nous sommes allés au Canada pour quelques dates aussi. Ce fût les concerts où nous avons été le mieux reçus en Amérique. Nous avons eu plusieurs premières parties, comme Big Elf ou King’s X, et aussi ce mec génial qui s’appelle That 1 Guy, qui joue d’un espèce de tube avec des cordes de basse dessus, il chante et utilise toute sorte de gadgets électronique, il est incroyable, jettes-y une oreille à l’occasion.

Revenons à l’ Europe, j’ ai remarqué que vous faites pas mal de dates en Italie ou en Allemagne et seulement 2 en France, est ce pour des raisons commerciales ?

Non, nous avons toujours joué à Paris, mais quand nous allions en province, nous avons eu des soucis de remplissage de salle. C’était il y a 4 ou 5 ans. Et en temps normal, on n’a pas vraiment notre mot à dire sur où nous jouons. L’agent présente un plan. Il a tous les chiffres, et il sait où nous avons joué le coup d’avant et combien de gens sont venus la fois d’avant, et je pense qu’il a été très prudent pour la réservation des dates françaises en province. Alors Lyon c’ est surement un petit test...

Je crois que c’est sold-out ce soir

Vraiment? Cool, c’est super. Mais tu sais, il y a quelques années, c’était peut être pour la tournée Deadwing, on a vraiment eu du mal pour les dates de province. Maintenant je sais pas pourquoi on fait autant de dates en Allemagne, 10 concerts, je crois, beaucoup plus qu’avant, avec toujours beaucoup de monde, visiblement le promoteur Allemand doit sentir que il peut remplir ces concerts. Ca n’est pas vraiment en relation avec les ventes d’albums, mais plus sur les tournées précédentes, et comment le promoteur estime que le groupe est perçu sur le marché, c’ est un peu une intuition. Ajoute à cela la disponibilité des salles, une certaine logique du voyage en bus, quel jour de la semaine ça tombe et quels autres concerts ont lieu dans la ville le même soir. C’ est très compliqué de monter une tournée réussie. Beaucoup de boulot.

Je ne vous ai encore jamais vu live mais certains rapportent que vous sonnez beaucoup plus hard en live qu’ en album

Plus agressifs? Oh oui, ça va déjà être beaucoup plus fort [rires]. Ecouter le groupe jouer disons, "Strip the soul", qui a des sections heavy, va sonner beaucop plus fort en salle, tu le prends en pleine face. C’ est plus fort que ce que tu l’écoutes à la maison c’est sûr [rires]

Est ce de même pour cette tournée?

Ce soir nous allons jouer le premier disque de l’album The Incident, qui est très dynamique, il y a de nombreuses sections calmes, des bouts puissants, et puis nous faisons un break de 10mn, et dans la seconde moitié nous jouons des chansons de nos albums antérieurs. Nous changeons lesquels tous les soirs.

Quelques questions justement sur ce dernier Album The Incident, peux tu nous en dire plus sur le thème de cet album concept ?

L’histoire est en fait à propos de choses qui sont passées de part le monde et où des gens on eu des « incidents ». Certains sont morts dans un accident de voiture, il y a cette histoire de secte au Texas, où des gens ont été poussés au suicide, toutes des histoires vraies. C’ est comme un film, avec un début et une fin. Il n’y a pas vraiment de lien étroit entre les évènements.

Le style de Porcupine Tree oscille toujours entre tristesse et espoir, entre noirceur et lumière. C’est un thème global au groupe et surtout l’état d’ esprit de Steven ?

ous aimons tous la musique dynamique. Nous aimons les parties sombres et puissantes et elles sont d’autant plus puissantes quand elles sont posées juste à coté d’une section calme. C’est une histoire de contraste. Quand tu as une ambiance soft, atmosphérique et tout à coup un passage heavy, c’est super puissant. Si c’est du heavy d’un bout à l’autre d’un concert, c’est puissant les premières minutes, puis ça perd de sa force car c’est continue. Nous aimons les contrastes.

Comment avez vous écris les musiques de cet album ?

L’année dernière nous sommes allés dans un studio pendant 2 semaines, et nous avons écris ensemble. C’est une écriture en groupe. La dernière partie de The Incident et pratiquement tout le deuxième disque a été écrit par Steven. Parfois nous écrivons ensemble, parfois Steven écrit tout seul, parfois c’est Steven et moi, d’autres fois, Richard et Steven ou Colin et Steven. Toutes les combinaisons sont possibles.

Vous avez tous des projets parallèles, comment décidez vous si un morceau est une chanson pour Porcupine Tree ?

Je n’écris pas une chanson et me demande ensuite où la mettre. J’écris normalement une chanson pour un projet en particulier. Quand nous nous retrouvons pour écrire, nous n’amenons pas des chansons toute faites mais plutôt des idées, des riffs, des enchainements d’accord et des rythmes. Si c’est une des mes idées, et bien je la joue aux autres et si ils aiment on y bosse toute la journée. Par exemple Bonny The Cat, a commencé avec une idée a moi. J’avais ce rythme et une ligne de basse, et même quelques accords.. Si je me rappelle bien ils ont changé les accords, nous avons changé la ligne de basse mais c’est parti de mon idée. Une autre chanson, comme Black Dalhia, avait été déjà écrite par Richard. Ca dépend, on doit quand même ressentir une certaine inspiration à l’écoute. Quand nous arrivons au studio, nous avons déjà bossé certaines idées chez nous. On a tous des studios chez nous.

J’ai choisi quelques une de tes nombreuses réalisations, par exemple en 1986 tu joues avec Iggy Pop, comment est ce arrivé ?

Un de mes amis m’avait dit qu’ils auditionnaient un batteur a Londres. Alors j’ai appelé le guitariste et demandé si je pouvais venir. Il m’a indiqué les 2 chansons à réviser, et jái acheté les disques et appris les chansons. J’ai fait 9 ou 12 semaines de tournée, puis à la fin du tour, je me suis engagé sur autre chose, et du coup quand ils m’ont demandé si je voulais poursuivre avec eux, en ouverture des Pretenders, je ne pouvais plus et ils ont pris un autre batteur. Tu sais les boulots vont et viennent comme ça en fait.

Tu as aussi bossé dans le projet Blackfield, en quoi c’est un projet différent de Porcupine Tree puisqu’il y a encore Steven ?

Je n’ai pas composé de musique pour Blackfield. Ce qu’il s’est passé c’est que sur le premier album j’ai joué sur 2 morceaux, et sur le second, il y’a cette chanson appelée Christenings, qui devait être à la base une chanson de Porcupine Tree, mais Richard, Colin, Steven et moi ne trouvions pas qu’elle correspondait bien au style Porcupine Tree. Il m’a dit alors si ça ne posait pas de problème qu’ il l’utilise avec Blackfield, et nous avons dit ok. Et je lui ai même proposé d’utiliser les pistes de batterie qui avaient déjà été enregistrées. C’est ce qu’ il a fait.

Tu as aussi bossé en 2009 sur le dernier album de OSI, ou tu as remplacé Mike Portnoy, non ?

Ce projet est vraiment celui de Jim Matheos et Kevin Moore. Jim m’a contacté par mail et m’a demandé si je voulais jouer sur cet album. Et j’ai dit oui. Et c’est amusant car je n’ai jamais rencontré ni Jim ni Kevin. Je ne leur ai même jamais parlé au téléphone. Tout s’est fait par mail. Ils m’ ont envoyé les chansons. J’ ai enregistré la batterie à la maison et je leur ai renvoyé les pistes batterie. C’était étrange, mais j’ aime beaucoup l’album au final. Je ne crois pas qu’ils aient demandé à Mike de participer à cet album c’est tout.

Est il prévu des projets communs avec Robert Fripp ?

Alors j’ ai joué avec King Crimson l’année dernière, et je crois que Steven a remixé des albums de King Crimson en son 5.1. Mais oui, j’espère que nous aurons d’autres projets avec Robert Fripp. Que ce soit avec King Crimson ou bien un autre de ses projets parallèles, je ne sais pas. Et aussi Robert faisait la première partie de Porcupine Tree il y a de ça 4 semaines, au début de la tournée européenne. On est en contact tout le temps. Il est très sympa et c’est un gars très interessant. J’espère que nous auront d’autres projets communs.

Merci pour ton temps Gavin, et bon concert.

Merci et à bientôt