Mass Hysteria

Interview date

Juillet 2009

Interviewer

Didier

I N T E R V I E W

Interview Yann


Salut Yann et merci de nous accorder cette interview pour le webzine auxportesdumetal.com. Raconte nous un peu le team Mass Hysteria ?

En gros, Mass Hysteria c'est début 1995, on se retrouvait tous dans un studio de répétitions où on répétait tous avec des groupes différents. Mass Hysteria est né d'un groupe séparé qui s'appelait Ancalagone, après les mecs ont formé Mass, et ils sont venus me chercher, à l'époque je jouait dans un groupe de death métal, voila, je les ai rejoins, et on a été chercher un batteur qui jouait dans Wordmine, et hop, on a commencé à faire des maquettes et tout a été assez vite après. On avait plusieurs choix, on devait signer chez Sony ou chez RoadRunner, finalement on a signé chez Sony et premier album en 97, deuxième album en 99 et 3ème en 2001. Y'a eu assez peu de changement dans le groupe. La place du deuxième guitariste à pas mal bougé. On a eu un premier guitariste, puis un second, Olivier, parti former Aaron [Artificial Animals Riding On Neverland], il a sorti son CD et en a vendu 300000. Et puis maintenant on a un nouveau gratteux, qui est très métal. Voila. Tout se passe bien. Pour les 4 membres originaux ça ne bouge pas.

Vous chantez en Français, est ce que ça ne représente pas un frein pour le développement de Mass Hysteria?

Si ça peut être un frein, mais à changer du tout au tout, tu risques de perdre... on a une fan base qu'on respecte à mort alors on a pas envie de changer, tout ça pour se dire peut être que..., par ce que au final peut être que, peut être que, et puis rien du tout. On a envie de rester comme on est. On a fait un morceau en anglais sur le prochain album mais ça n'ira pas plus loin que ca. De toute façon Mouss a un accent qui est vraiment très "frenchy frenchy", je pense que on est bien comme ca, en français.

Vous avez souvent des paroles assez engagées, sur le dernier album par exemple, vous parlez d'environnement, de religion, de mondialisation, de TV, vous essayez vraiment de passer des messages ?

On essaye surtout de pas être moralistes, c'est sûr Mouss, prend la tête aux gens vachement sur l'environnement, sur le fait qu'on peut se bouger le cul déjà à son niveau pour changer les choses. Après, voila, il donne ses idées, mais il n'essaye pas d'être moraliste. Il écrit les textes et il en parlerait mieux que moi, il donne juste son avis, mais on a pas du tout envie d'être un groupe moraliste

Sinon dans le groupe comment ça se passe pour les compositions ?

Mouss écrit les textes donc et moi je compose la musique, en gros. Enfin je ramène les riffs. Et après on compose tous ensemble à partir des riffs que j'ai amenés on se met dans un studio de répèt et puis voila les morceaux viennent comme ça.

Depuis votre origine, il y a pas mal de sons électro dans votre musique. C'est devenu une espèce de signature aujourd'hui?

Ouais, puisque c'est un peu ce qui a fait l'identité de Mass Hysteria au départ, les samples, et tout ça, puisque on avait un gars aux machines avant qui était branché très indus, Ministry, voire même des trucs vachement plus Young Goths, tout ça. Et puis en fait nos influences sont des groupes comme Prong qui avaient aussi des machines. je trouve qu'aujourd'hui c'est une marque de fabrique et j'ai pas du tout envie de les enlever. Et puis je trouve que ça met du power en plus, moi j'aime bien.

Dans le dernier album et surtout dans le vieux live, Montréal revient régulièrement, c'est devenu une seconde patrie pour vous ?

[lool] Ouais, on y a été 12 ou 13 fois, là bas, et puis ça parle français, c'est un peu nos Etat Unis à nous quoi, tu vois ? C'est vrai qu'on a pas notre place aux US parce qu'on ne chante pas en anglais, mais quand on va à Montréal, on kif. Ca marche comme ici en fait.

Avez vous prévu de refaire un live de ce type ? Moi je vous ai découvert avec ce live, dont la formule était plutôt originale après seulement un album studio

Ca c'est fait bizarrement en fait. Nous, on avait pas du tout prévu de faire ça. Notre maison de disque avait eu une subvention pour que nos billets pour Montréal soient payés, mais la condition était que qu'on enregistre un live. Donc nous, au départ, on l'a enregistré mais jamais on aurait pensé que ça sortirait. Du coup le label, ils ont trouvé ça mortel, et ils nous ont demandé et nous on a dit ok si vous voulez. C'est vrai que les gens l'ont beaucoup aimé. Je pense que pour le prochain disque qui va sortir, après "Failles", on va se pencher sur un nouveau live.

Votre dernier album "Une Somme de Détails" semble revenir à quelque chose de plus proche de vos débuts, non ?

Tu sais dans une carrière tu t'égares toujours un petit peu. On écoutait tous plein de choses et ça aurait été facile de ressortir un "Contraddictions". C'est l'album qui avait marché, et nous on avait pas envie, on le sentait pas, on voulait pas refaire la même recette juste par ce qu'elle avait marché. Donc on a essayé d'autres trucs, par ce qu'on écoutait d'autres trucs. Et puis voila. Mais c'est vrai que là on s'aperçoit, que dès qu'on revient à un truc plus vénère... les gens c'est ce qu'ils aiment.

Il a bien marché cet album du coup ?

"Une Somme de Détails", à ouais carrément. L'album noir, les gens ne l'ont pas trop aimé, moi c'est un album que j'aime bien mais bon voila quoi, au niveau du son on aurait peut être pu faire mieux. Pour les chiffres c'est un autre problème... on est dans un truc où on vend plus de disques, mais nous on le voit bien en live.

Vous ressentez la crise à votre niveau ?

Ah oui nous c'est grave. On vendait toujours aux alentours de 50000 albums, et puis là on doit être à 15 ou 16000 albums pour "Une Somme de Détails", avec toujours autant de monde en live. Et la maison de disque nous dit : eh ben oui aujourd'hui 15000 albums ça équivaut à 50000 d'il y'a 10 ans. Et dans ce style de musique là on est un des plus gros vendeurs en France. C'est très dur le disque.

Un truc plus drôle alors : Vous parlez souvent de "dancefloor" pourtant vous avez pas des têtes à trainer en boite. Vous pensez vraiment que la musique de Mass Hysteria passe dans les boites ?

Non [lol]. Mais on aime bien faire la fête, alors ça doit venir de là. Mais sinon au Québec, par contre, y'a des boites rock et après un Marilyn Manson ou un Ramstein, y'a un Mass Hysteria qui passe des fois et ça nous fait bizarre. C'est mortel, il y a des vraies boites Rock au Canada.

Dans le dernier album j'ai noté la phrase : "Tout est histoire de compétition". Ca s'applique aussi dans le monde musical ?

Justement avec la situation actuelle, on a plus tendance à se serrer les coudes, plutôt qu'à la compétition. Je pense depuis longtemps que y'a de la place pour tout le monde. Enfin en France dans le métal, pas trop. Gojira, par exemple ce qui leur arrive ça n'arrive qu'a un seul groupe, c'est malheureux alors qu'il y'a plein de valeurs sûres en France qui pourraient le faire aussi, maintenant je suis complètement fan que ça arrive à ces gens là, c'est mérité.

Tu dis sur le site web que tu es fan de Metallica, alors aujourd'hui ça représente quoi ?

Pour moi, personnellement, c'est un des plus beaux jours de ma vie, c'est incroyable. J'ai eu la chance de pouvoir sortir très jeune, mes parents m'ont laissé faire, et quand j'avais 12 ans, je me suis retrouvé devant l'Holiday Inn à Paris, avec Metallica, ils avaient fait le Zénith avec Queensryche je crois, à l'époque, je les suis depuis super longtemps et si un jour tu m'avais dis que je jouerais avec eux... c'est hallucinant.

Comment ça s'est organisé d'ailleurs ce concert, on annoncait Mastondon et Lamb of God ?

En fait quand ils ont eu cette date là, ils se sont dit l'endroit est tellement beau qu'on va faire un DVD, et puis je sais pas, ils se sont tapé un petit délire et ont dit on veut que la date soit exclusivement française. Donc l'équipe qui fait le DVD c'est l'équipe de Canal+, c'est des français, et ils ont voulu que les premières parties soient françaises aussi. Et vu que Gojira, avait déjà fait Arras avec eux, ben après il reste plus beaucoup de choix. C'est la prod française qui a fait le tri, et ils savent, sans nous cirer les pompes, que on est une valeur sûre sur scène, et donc voila quoi.

Qu'est ce que tu écoutes en ce moment ?

Beaucoup de choses, je suis quand même très métal, Slayer, Metallica, même Maiden, là en ce moment je me rachète les débuts de Scorpions. Que je redécouvre. C'est de la tuerie.

Parle nous un peu de votre nouvel album "Failles" ? Vous en jouerez des extraits ce soir ?

Non, on a que 45mn, et on préfère aller droit à l'essentiel plutôt que se tenter un nouveau morceau qu'on a pas encore bien dans les pattes. "Failles" c'est un album qui va droit au but, taillé pour le live, parce que, voila, on a envie de s'amuser en concert. Y'a pas de fioritures, c'est boum, un peu plus énervé que "Une somme de Détails", je pense, un peu plus métal. C'est du Mass Hysteria bien efficace.

Et vous partez en tournée derrière ?

Oui ça commence le 9 Octobre, en France et en Suisse, et on aimerait bien retourner au Québec. Mais voila c'est toujours une escapade qui coute très cher de partir là bas

Et après ça ?

Déjà il y a deux jours on a fait la première partie de Limp Bizkit, au Zénith, c'était carrément génial, là, ce soir on fait Metallica. C'est un peu inespéré pour nous de faire des trucs comme ça. On bosse aussi sur un DVD qui retracerait notre carrière depuis le début.

Que penses tu du projet Hadopi ?

Ado quoi ? Franchement tu sais quoi, je suis un peu perdu. Y'a pleins de questions à se poser. Est ce que c'est la musique qui tourne en rond ? Et du coup les gens n'achètent plus de disques ? Les gamins, aujourd'hui ils ont tout sur le net et voila quoi. Moi je suis de la vieille école, j'achète des disques, j'aime bien avoir la pochette. L'éplucher. J'ai du mal à me mettre à la place des gamins d'aujourd'hui qui download, qui n'ont pas de pochette, et un son MP3 pourri. Je sais pas, il faut arriver à leur faire prendre conscience.

Merci a toi, et bon concert.

Merci a vous