Kivimetsan Druidi

Interview date

18 Mars 2010

Interviewer

Ostianne

I N T E R V I E W

Interview Leeni-Maria Hovila


Peux-tu présenter un peu ton groupe ?

Ouaip. Nous sommes Kivimetsän Druidi, nous venons de Finlande et faisons du fantasy metal. Nous nous produisons depuis 2002, mais je ne suis dans le groupe que depuis deux ans, depuis 2008. Nous sortons notre second album en avril.

Le groupe a connu beaucoup de changements de line-up depuis sa création. Penses-tu que vous avez trouvé le line-up parfait depuis 2008 ?

Effectivement, ça semble être le cas. Nous avons toujours voulu, depuis le début, que ça soit le line-up final. Et ça semble fonctionner. Certaines personnes qui sont dans le milieu depuis plus longtemps que moi m'ont dit que cela prenait deux ans pour vraiment intégrer un nouveau membre. Donc, ces deux dernières années ont tourné autour de ça et de l'album "Shadowheart". Et c'est cool. Et je pense que maintenant, nous avons le line-up final.

Le nom est l'album est "Betrayal, Justice, Revenge". Pourquoi ce titre ?

Tous sont des éléments présents dans les chansons. L'idée originale pour le nom venait de Joni. Il y a une chanson, "Of Betrayal" qui aurait pu faire le titre, mais ça n'était pas égal, nous ne voulions pas avoir ce titre, c'est pour ça que nous avons changé d'idée. Et puis, nous avons choisi d'autres éléments de chansons qui ne sont pas que la trahison. Nous les avons piochés dans "Seawitch and the Sorcerer" et "Aesis Lilim" qui est la première chanson. La justice et la vengeance sont aussi présentes dans "Of Betrayal" et "Desolation". Nous voulions mettre tout ces éléments ensemble. Voilà l'explication.

Le guerrier qui est sur la pochette est une femme. Serais-tu pour le "girl power" ?

Et bien, peut-être que je le suis. Mais la guerrière qui est sur la pochette, c'est Aesis Lilim, le personnage de la première chanson. Aesis Lilim est la représentation que je me fais des femmes guerrières dans mon imaginaire, et d'une certaine manière, c'est aussi mon alter ego. C'est ça l'explication. Mais oui, je suis pour l'égalité. J'aime beaucoup cette idée de femme guerrière depuis que j'ai douze ans et que j'ai vu ce film, "Métal Hurlant". C'est l'histoire d'une guerrière qui s'appelle Taarna et qui sauve le monde. Mais cette pochette parle surtout d'Aesis Lilim, le personnage du premier morceau.

Il y a neuf chansons sur "Betrayal, Justice, Revenge". Tu penses que c'est le bon nombre de morceaux pour un album qui n'est ni trop court, ni trop long ?

Oui. Neuf morceaux, c'est efficace. Mis bout à bout, l'album dure cinquante minutes. Il n'y a pas de raison spéciale pour ces neufs morceaux. Nous nous sommes simplement dit "ok, maintenant, ça suffit, nous avons assez de chansons". (Rires).

D'après moi, les compositions de "Betrayal, Justice, Revenge" sont plus riches, plus travaillées que sur "Shadowheart", et la production est meilleure. Es-tu d'accord ?

Je le suis complètement ! Oui, je suis d'accord ! Complètement ! (Rires)

Tu as écrit une grande partie des paroles de cet album. Est-ce important pour toi d'écrire ce que tu chantes et ce que tu penses ?

Oui, ça l'est complètement. J'écris ce que je pense. Les paroles, et aussi celles que j'ai écrites se passent dans le monde imaginaire. Mais les actions qui s'y passent sont des problèmes que nous rencontrons dans la vie, c'est sur l'amour, la trahison, la justice et la vengeance. J'écris sur ce que je pense et là, maintenant, je suis en train de penser à "Seawitch and the Sorcerer" par exemple. Quand j'ai écrit "Seawitch...", j'essayais de penser au public, et je ne sais pas si cela s'entend mais c'est à propos de soldats qui pensent que leur quête est juste en poursuivant la sorcière. Et je voulais apporter cette idée que parfois, notre sens de la justice nous rend naïf : "c'est ce que nous pensons, c'est ce que nous comprenons, c'est juste, nous avons raison, et nous avons le droit de le faire." Donc, c'est tout à fait important pour moi d'écrire ce que je pense.

Tu chantes en anglais mais aussi en finnois. As-tu une préférence entre ces deux langues ?

En fait, non. J'avais un peu peur de tant chanter en anglais et si peu en finnois. Et j'adorerais que nous continuions à chanter en finnois. Et je pense que dans le futur, pour mes propres parties, j'intégrerais plus de finnois, parce que je ne veux pas perdre cet élément. Mais pour ce qui est de la technique de chant, l'anglais est assez difficile alors que le finnois est plus facile, sûrement parce que c’est ma langue maternelle. Mais je n'ai pas de préférence spéciale.

Est-ce que tu aimerais chanter de nouveau une chanson toute seule sur un album de Kivimetsän Druidi ?

Nous l'avons déjà fait sur "Shadowheart". J'aime cette idée et nous avons cette perspective de peut-être faire plus de chansons dans ce genre. Nous allons voir ce qui va se passer. Peut-être plus de morceaux comme Tiarnách – Verinummi. C'était une chanson en finnois. S'il y a plus de chansons dans ce genre, ça sera différent de ce que nous faisons habituellement, et j'adorerais cela.

Y-a-t'il des critiques qui vous ont aidées à évoluer pour cet album ?

Pour être honnête, je ne lis pas et n'écoute pas les critiques. Bien sûr on prête une oreille et on lit les critiques dans les magazines, mais en fait, nous sommes déjà au courant de la plupart des choses qu'ils disent. Je pense que nous n'avons pas besoin de l'entendre de l'extérieur, nous savons ce qui cloche. Et nous entendons aussi si ce que nous faisons fonctionne. Je pense que je suis un peu sévère, mais je pense que dans ce groupe, nous avons nous-même trouvé comment nous voulions et devions faire les choses.

Vos deux albums ont des intro musicales. Est-ce important pour Kivimetsän Druidi de ne pas entrer directement dans le vif du sujet ?

Et bien, l'intro de "Betrayal..." est en fait l'intro d'"Aesis Lilim". Nous ne savions pas que ça allait être séparé en deux parties jusqu'à ce que le manager m'appelle et me demande le nom de l'intro. (Rires) Et j'étais un peu comme ça : "Quoi ?!" ça devait faire partie d’"Aesis Lilim" tu sais, et puis finalement, ça a été séparé. Mais c'était une longue intro, et "Aesis Lilim" démarre assez fortement. Mais nous ne l'avions pas prévu, ce n'est pas important pour nous. C'est juste arrivé.

D'après toi, quelles sont les raisons pour lesquelles les gens doivent écouter votre musique ?

(Hésitante). Parce que nous sommes sacrément cools. (Rires). Honnêtement, je ne sais pas. Si vous aimez la musique avec des contrastes... Nous aimons les contrastes et nous voulons les garder. Nous voulons être le plus sauvage possible. Les gens devraient jeter un oeil à notre musique, je pense qu'ils l'apprécieraient. Je pense que nous faisons du bon boulot. Je ne pense pas pouvoir trouver d'autres raisons.

Tu parles de ces contrastes, tu n'as pas peur de perdre l'essence de Kivimetsän Druidi en utilisant tous ces éléments dans votre musique ?

(Hésitante, puis insistante) Non et non. (Rires). La musique devient plus sévère et plus agressive. Parfois, j'ai eu cette peur au fond de moi, que nous perdions le côté mélodique et fantastique qui sont l'âme des chansons. Mais ce n'est pas le cas, c'est toujours là. C'est juste une évolution vers ce que nous voulions. Les contrastes sont encore plus forts, avec des parties vraiment agressives et fortes et toujours avec les mélodies et le fantastique. Je ne pense pas que l'essence se perde. Je pense que nous allons dans la bonne direction.

Cela doit être gratifiant et encourageant de sortir votre premier et puis, votre second album chez Century Media, n'est-ce pas ?

C'est vraiment génial et définitivement encourageant. Nous avons beaucoup de chance là-dessus, mais nous avons aussi travaillé dur pour intégrer Century Media. Ça a été une chose très bénéfique pour nous.

Chaque album est spécial, mais il est dit que le second l'est plus que les autres. Penses-tu cela aussi ?

Oui, tout à fait. Le public était très content de "Shadowheart", Century Media l'était aussi. Mais nous ne l'étions pas, parce que ce n'était pas ce que nous voulions. Cependant, "Betrayal, Justice, Revenge" est une expérience bien meilleure. Nous l'aimons bien plus que "Shadowheart". C'est triste, mais c'est comme ça.

Kivimetsän Druidi signifie en français "les druides de la forêt de pierre". C'est important pour vous d'être en communion avec la nature comme les druides l'étaient ?

Cette question aurait du être posée à Joni, il aurait pu mieux y répondre que moi. Mais le fait est que le druide est un personnage de Joni. Mais comme tu l'as dit les druides sont en communion avec la nature et sont sages. C'est un point en lui-même et c'est pour ça que Joni a choisi cette image et non autre chose.

Tu es une chanteuse lyrique. Pourquoi as-tu voulu chanter de cette manière ?

Et bien, j'aime le metal, et je l'aime depuis longtemps. Et j'écoute aussi beaucoup de groupes de metal comme Type O Negative ou Swallow The Sun. Mais j'ai toujours voulu faire les choses différemment. Je n'ai jamais voulu être une chanteuse lyrique. Je n'aime pas me sentir limitée.

Que penses-tu des chanteuses des autres groupes ?

Je ne connais pas vraiment beaucoup de groupes. Je n'écoute pas tant que ça ce genre de groupes. J'ai trop de choses à faire ! (Rires)

Mais peut-être qu'au Metal Female Voices festival, tu en as pu en entendre quelques unes ?

Après nous, c'était à Amberian Dawn de jouer, eux aussi viennent de Finlande. Et j'ai écouté la chanteuse. Et je me suis dit... je l'aime bien. Et je dois parler d'After Forever, un groupe que je n'écoute pas tant que ça, même si j'ai "Invisible Circles". Je trouve que le chant de Floor Jansen est génial, elle est géniale. Et j'aimerais vraiment beaucoup lui ressembler.

Vous avez déjà donné beaucoup de concerts. Au début, est-ce que vous avez réalisé à quel point vous aviez de la chance de pouvoir présenter votre musique de cette façon ?

Et bien, bien sûr, nous savons que nous sommes chanceux. Mais nous n'avons pas vraiment eu le temps d'y penser. Nous devions y aller et faire notre travail. Mais c'est aussi juste. Ce n'est ni plus ni moins un travail que nous devons faire. Mais nous avons les pieds sur terre, quand quelque chose d'énorme nous arrive, nous nous disons "hey, c'est vraiment cool." Mais nous ne le crions pas sur les toits. Nous sommes plutôt du style à dire "Ok, maintenant, nous devons y aller et faire ceci ou cela."

Quelle est la question que tu aurais voulu que je te pose et pourquoi ?

Oh mon dieu ! (Rires). (Hésitante) Je ne sais pas ! Si je crois qu'un jour, un monde de paix va exister et si les gens comprendront que tout serait vraiment plus facile si chacun était plus gentil avec son prochain. Et la réponse est : Oui, je le pense, quand les gens seront moins idiots.

Oui, ça serait super que les choses changent en ce sens.

Oui, nous n'aurions pas à nous réfugier dans un monde imaginaire. Et nous n'aurions pas tant d'ennuis.

As-tu quelque chose à dire pour finir cette interview ?

Oui ! Je vais sûrement le redire beaucoup de fois dans le futur, mais merci, même si c'est évident. Si nous avons la chance de venir en France, s'il vous plait ayez la curiosité de venir nous voir et d'écouter notre album. Et faîtes attention au petit dragon vert. Je crois que je l'ai déjà dit, mais je le fais à nouveau : attention au petit dragon vert !