In Vain

Interview date

16 Mai 2012

Interviewer

Orion, Evanessa

I N T E R V I E W

Interview Sindre Nedland, Johnar Haland (par mail)


Salut à vous et merci de répondre à quelques questions pour notre webzine. Bien que vous ayez déjà sorti trois albums (tous exceptionnels à mon sens), vous n'êtes pas encore très connus, surtout par chez nous. Peux-tu présenter le groupe ?

Sindre (chant) : In Vain est un groupe de metal originaire de Kristiansand, en Norvège. Le groupe a été créé en 2003 et depuis nous avons enregistré deux EP ("Will the Sun Ever Rise" and "Wounds") et trois albums ("The Latter Rain", "Mantra" and "Ænigma"). La musique que nous jouons est un mélange de différents types de metal, inspirés de très nombreux styles, mais avec notre propre son.

Pourquoi avoir choisi In Vain comme nom de groupe ? Vous avez d'ailleurs un homonyme espagnol qui joue du Power Metal. Vous le saviez ?

Sindre: Ce nom nous a beaucoup plu lorsque nous avons commencé à jouer ensemble en 2003, et à cette époque aucun autre groupe n'avait enregistré quelque chose d'officiel sous ce nom. Je sais que d'autre groupes portent ce nom mais sincèrement je m'en fiche.

Je trouve que vous êtes l'un des groupes les plus inventifs du moment. Vous mélangez un paquet d'influences dans votre musique si bien qu'il est difficile de cerner d'où elles proviennent. Quels sont les groupes ou les musiques qui vous ont le plus inspirés ?

Sindre : Nous avons de nombreuses influences, elles sont différentes d'un membre à l'autre. En ce qui me concerne j'ai beaucoup écouté Emperor, Opeth, Solefald, Vintersorg, King Crimson, The Beatles, 4hero pour n'en citer que quelques unes. La liste est longue.

Et dans les groupes actuels, quels sont ceux que tu apprécies le plus ? Quels sont les albums que tu écoutes le plus ?

Sindre: Personnellement, ces derniers temps j'ai beaucoup écouté "Agony" de Fleshgod Apocalypse, "Season of the Assassin" de Vinnie Paz et "Noregs Vaapen" de Taake.

Comment définirais-tu la musique d’In Vain ? Comme il faut mettre des étiquettes pour que les fans se repèrent, je vous ai collé celle de Metal extrême progressif. Cela te convient ?

Sindre : Je suis d'accord jusqu'à un certain point, car c'est une catégorie assez large qui regroupe pas mal de choses. En vérité, je n'aime pas trop les étiquettes. Je pense que les gens devraient écouter notre musique sans se soucier des catégories. J'ai toujours trouvé que les étiquettes pompeuses à rallonge étaient stupides. Dans notre musique il y a du black metal, du death, du progressif, du jazz, du hardcore, etc... Mais si on mettait ces éléments bout à bout dans une description, cela aurait l'air idiot.

Votre dernier album, "Aenigma", comme ses prédécesseurs, est très riche au niveau de la diversité vocale (growls, voix claires, hardcore…) D’où est venue cette idée de mélanger autant de types de chants différents ?

Sindre : Nous n'utilisons pas tous ces styles dans le but d'en mélanger le plus grand nombre. Nous faisons toujours en sorte d'utiliser le type de chant qui convient le mieux au morceau. Si nous sentons qu'il serait bien d'utiliser du chant hardcore dans un morceau, nous le faisons, et si nous pensons que des growls conviendraient mieux, nous choisissons ce type de chant. En général j'apprécie beaucoup la diversité et les contrastes.

Johnar (guitares, chant) : Notre musique est variée, ce qui nous conduit à utiliser différents types de chant. Si l'on prend par exemple les growls death metal, on se rend bien compte qu'ils ne conviennent pas à tous les morceaux. De plus nous avons plusieurs voix puissantes dans le groupe, alors pourquoi ne pas toutes les utiliser ?

Vous utilisez parfois la langue norvégienne à la place de l’anglais. Qu’est ce qui te fait choisir d’écrire les paroles d’un titre dans une langue plutôt que dans l’autre ?

Johnar: En tant que groupe norvégien, nous aimons inclure une ou deux chansons écrites dans notre langue maternelle dans nos albums. J'écris la majorité des paroles et il m'est évidemment plus facile de m'exprimer en norvégien qu'en anglais. Alors vous entendrez sûrement d'autres chansons en norvégien composées par In Vain.

Qui a réalisé la très belle pochette de votre dernier album. A-t-elle une signification particulière ?

Sindre : La pochette a été réalisée par Robert Høyem, graphiste et fondateur de la société "At The Ends". Elle n'a pas de signification particulière mais nous avons pensé qu'elle conviendrait parfaitement à l'album. Nous voulions quelque chose de différent des habituelles pochettes photoshopées que l'on voit trop souvent.

Pour l'enregistrement de tous vos albums, vous avez fait appel à de nombreux musiciens invités. Cette fois-ci encore, on peut entendre du saxo, de la trompette, du violoncelle etc... ce qui ajoute encore à la variété de votre musique. Quel est le processus de composition ? Penses-tu au morceau final dès que tu commences à écrire ou incorpores-tu des éléments au fur et à mesure de l'écriture ?

Johnar : Je crois que nous avons pris l'habitude d'inviter plusieurs artistes dans notre studio pendant l'enregistrement. Parfois nous sentons que la voix d'une certaine personne conviendra parfaitement à certaines parties d'une chanson. Nous sommes très heureux lorsque nos invités utilisent leur créativité et ajoutent leur touche personnelle à nos chansons. Nous avons également invité de talentueux instrumentistes à participer à l'enregistrement d'"Aenigma". En ce qui concerne la composition des chansons, j'y travaille seul. Il s'agit d'un travail très minutieux, j'y pense et j'y travaille jour et nuit pendant des mois lorsque j'entre en ce que j'appelle “mode composition”. Lorsque je suis dans cet état, mon esprit se concentre sur la musique 24 heures sur 24 et 7 jours sur 7, et je compose en permanence, que ce soit sur le chemin du travail, lorsque je fais du sport... etc. J'imagine la musique, j'utilise assez rarement ma guitare pendant le processus de composition. J'essaie d'écrire assez vite ce à quoi je pense, lorsque j'imagine quelque chose qui me plaît. Pour finir j'envoie par e-mail aux autres membres du groupe. Parfois ils m'envoient leurs remarques mais c'est assez rare.

Vous travaillez avec Indie Recordings depuis votre premier album. Ce partenariat vous satisfait-il ?

Sindre : Nous sommes très heureux de travailler avec eux, c'est un très bon label.

Vous venez de terminer une tournée avec Solefald et Vreid. Vous êtes d'ailleurs passés par Paris. Comment cela s'est passé ? Quels souvenirs garderas-tu de cette tournée ?

Sindre : Le concert à Paris a été super. C'était la plus petite salle de la tournée (Le Klub), mais c'était bondé et il y faisait très chaud. Le public était fantastique, ils ont chanté avec nous, ils ont même headbangué, ils ont su créer une super ambiance. Je garderai un tas de souvenirs de cette tournée, les super villes que l'on a pu visiter, les gens merveilleux qu'on a pu rencontrer, et même l'annulation étrange à Travagliato et la boîte à fusible placée juste à côté des douches ouvertes à Ljubljana.

Comme tu viens de l'évoquer, un de vos concerts en Italie sur cette tournée a été annulé au dernier moment. Que s’est-il passé ?

Sindre : Je ne connais pas tous les détails de cette affaire. La salle a été fermée par une quinzaine de policiers avant même le début du concert. Cela n'avait aucun rapport avec nous car il s'agissait en fait d'un désaccord opposant le propriétaire du club aux autorités locales. En tout cas ça a été assez bizarre. La police est restée sur place toute la journée mais ils n'ont fermé la salle que lorsque le public est arrivé dans la soirée. C'était vraiment étrange, et vraiment frustrant pour les fans qui avaient fait le déplacement, certains étaient venus de loin pour assister au concert. Ça a aussi été frustrant pour nous car nous ne pouvions rien faire. Je tiens vraiment à remercier les fans, ils ont vraiment bien réagi. Nous avons discuté avec eux devant le club, ils ont été géniaux.

Quels sont vos projets immédiats ? Allez-vous enchaîner sur une autre tournée ? Participez-vous à des festivals cet été ?

Sindre : Nous n'avons encore rien prévu en ce qui concerne une nouvelle tournée, bien qu'il soit possible que nous fassions quelque chose en fin d'année ou en début d'année prochaine. Nous verrons bien. Cet été, nous participerons à quelques festivals, notamment au "Dark Bombastic Evening" au Château Iulia de Transylvanie, en Roumanie.

Avez-vous d'autres projets en dehors d’In Vain ?

Sindre: Je fais partie d'un groupe de doom metal appelé Funeral, en plus de cela je travaille comme monteur pour des émissions de télévision en Norvège.

Johnar: Je fais partie d'un groupe de hardcore qui s'appelle From Strength to Strength. Vous pourrez nous trouver sur facebook !

Je vous remercie et vous laisse le mot de la fin.

Sindre et Johnar : Ecoutez notre musique, soutenez les musiciens en achetant les albums, que vive le metal !


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