I N T E R V I E W

Interview Maria Breon; Francisco Palomo

Bonjour les gars et merci de répondre à mes questions pour le webzine français http://auxportesdumetal.com Pourquoi avoir fait le choix de réintroduire 3 titres (sur quatre) du EP de 2007 sur le dernier LP de 2009 ?

Maria : A l'origine, l'EP d'où sont tirées les chansons devait servir de single. Mais les fans qui nous suivent depuis nos débuts en 2005 et avec l'EP de 2007 voulaient que ces chansons soient sur l'album comme nous l'avions pensé au début. C'est une chose sentimentale je pense, ils font partie de l'histoire du groupe et donc nous...

Francisco : Par chance, les chansons de notre EP ont été très bien accueillies par les fans, et étaient très demandées lors de nos concerts. Donc pour nous, c'était logique de les inclure dans l'album.

On sent un net changement de style entre les "anciens morceaux" et les "nouveaux", comment expliquez-vous cette évolution ?

Maria : Je pense que la meilleure façon de définir les "anciennes chansons" c'est que les morceaux ont été écrits par des "guest" alors que pour les nouvelles, comme nous nous sommes construits en tant que groupe et compositeurs, c'est nous-mêmes qui avons fait tout le travail sur l'album.

Francisco : ... Et comme HolyHell a commencé par le live, chaque performance, et concert nous ont aidés à trouver une cohésion de groupe, à mieux se connaître en tant que musiciens, compositeurs et amis. Ça se ressent sur l'album.

Côté changement fondamental, on perçoit également un chant très maîtrisé : est-ce le fruit d'un travail personnel colossal ou est-ce un aboutissement naturel de par la cohésion du groupe ?

Francisco : C'est un mélange des deux. Nous pensons qu'il faut travailler dur, et l'on s'entraîne constamment à devenir de meilleurs musiciens et compositeurs. Maria a la plus belle voix que je n'ai jamais entendue. Mais bien sûr, nous voulons être les véritables maîtres de notre travail alors pour ça, Maria et moi passons des heures à entraîner nos voix, nos oreilles ainsi de suite, et ça a créé une vraie complicité. Donc la cohésion du groupe et la nôtre font que nous nous améliorons sans cesse.

 Maria : Je pense que c'est ce qui rend HolyHell si spécial pour nous, c'est que chacun d'entre nous fait de son mieux pour donner à nos fans le meilleur de nous-mêmes et en nous améliorant constamment. C'est une situation "gagnants/gagnants" et ce pourquoi j'ai voulu créer HolyHell.

Le potentiel technique de chacun des membres du combo est évident sur votre dernier album, comment se gère la part de composition et/ou d'interprétation de chacun ?

Maria : J'écris les paroles, et Joe et Francisco s'occupent de la composition des morceaux.

 

Francisco : HolyHell est un mélange de talents venant de la scène classique et de la scène heavy metal. Et heureusement, quand vient le temps de la composition, c'est génial d'avoir la liberté d'écrire sans avoir aucune limite. Bien sûr, cela ne signifie pas qu'on s'emballe à chaque fois, mais cela demande à ce que nous soyons assez matures pour laisser la chanson s'exprimer, et nous poser des questions sur ce qui est vraiment nécessaire. Passer d'un seul accord fort à un passage tonitruant à la contrebasse, d'un cri fort et puissant à une partie opéra, tout ce qui fait qu'un solo est ardent ou alors une grosse part orchestrale, voilà ce qui fait que le travail de composition est jouissif. Et c'est la même chose pour les paroles, il n'y a pas de limites pour ce que nous voulons dire ! C'est toujours en rapport avec ce dont la chanson a besoin, et c'est devenu un point essentiel dans l'écriture.

On connaît le passé de Rhino (ex-Manowar), qu'en est-il des autres ?

Maria : Bien sûr, nous avons chacun notre passé, et c'est ce qui rend HolyHell si intéressant. Nous venons tous d'horizons différents et ensemble nous construisons HolyHell. Francisco, Joe, Jay et moi-même venons de la scène classique avec tout de même de fortes influences rock. Nous avons notre guitariste, Joe Stamp qui est connu pour être "le professeur de Metal" à Berkley, à Boston. Joe nous a présenté Jay Rigney, notre bassiste et nous avons Francisco Palomo qui est un génie aux claviers ayant commencé à jouer du piano à six ans et qui a entamé sa carrière dans le metal alors qu'il était âgé de dix-sept ans dans un grand groupe de Mexico. Et Rhino que tu as cité à la réputation et la formation grâce à Manowar. Et puis, il y a moi... J'ai étudié le chant, et je voulais monter un groupe avec une musique puissante mais aussi mélodieuse et l'appeler HolyHell. Le reste de l'histoire...

J'ai personnellement été séduit par la qualité de votre album mais surtout sa sincérité : j’ai relevé une volonté de créer votre propre marque de fabrique : la filiation avec Rhapsody par exemple ne tient plus, une orientation plus heavy vous permet de sortir des sentiers battus et d'affirmer un style "Holyhell" : confirmez-vous cette appréciation ?

Maria : Merci pour le compliment. Nous apprécions beaucoup la musique de Rhapsody. Nous espérions rencontrer Dominique et Patrice quand nous étions en France car se sont des musiciens géniaux et des personnes très sympathiques, mais nous n'en avons pas eu le temps. Mais oui, nous sommes vraiment fiers de cet album qui nous définit, Joe, Francisco et moi comme les compositeurs. Nous sommes tous très excités par le superbe accueil qui nous a été réservé en France, et dans les autres pays quand nous y sommes allées l’été dernier.

 

Francisco : Je suis d'accord, le groupe a développé son propre style qui vient d'une relation humaine et professionnelle profonde. Et notre environnement live a permis au groupe d'avoir une véritable identité dans sa manière de jouer et de composer, et bien sûr l'écriture aussi à un impact sur notre style. Il en va de même pour nos paroles, Notre façon d'écrire est organique et profonde. C'est un procédé très important qui permet véritablement de définir le style du groupe !

Toutefois, un doute subsiste à l'écoute de certains morceaux : une divergence claviers/guitares ! Il semble que le côté néo-classique de Francisco soit tempéré par une volonté power metal de Tom et Joe mais que le lien s'opère harmonieusement grâce au chant de Maria ! Qu'en pensez-vous ?

Francisco : En tant que membres d'HolyHell, nous travaillons toujours autour des chansons, et lorsque nous pensons avoir trouvé le noyau dur de la chanson, alors nous travaillons les arrangements, nous recherchons toujours l'équilibre pour qu'il n'y ait pas un élément dominant les autres. Nous voulons toujours qu'il y ait un équilibre, parfois les morceaux nécessitent plus de guitares, ou parfois, plus de claviers, et il n'y a aucun doute là-dessus. Les chansons parlent d'elles-mêmes et servent leur but !! Je pense vraiment que le son que nous produisons est la résultante du mélange de toutes les personnalités qui travaillent sur les chansons.

J'ai personnellement hâte de constater de visu les progrès de Holyhell : avez-vous l'intention de vous produire en France prochainement après votre passage (éclair) en Allemagne ?

Maria : Oui, nous prévoyons de venir en France au mois de mars pour donner quelques concerts. Donc nous sommes très excités à l'idée de confirmer ces dates !

Merci de nous avoir accordé un peu de votre temps et bon vent, vous tenez le bon bout !

Maria : Merci beaucoup pour votre soutien envers HolyHell, c'est vraiment appréciable. Nous somme impatients de vous voir en France ! Maria.

Francisco : Merci pour le temps que vous nous avez consacré et pour vos mots et merci à tous vos lecteurs. Ça a été un véritable plaisir. Nous sommes impatients de jouer à nouveau en France et de retrouver cette belle "connexion" que nous avons eu au Hellfest !