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Heavenly
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I N T E R V I E WInterviewOn sent sur "Carpe Diem" non seulement l'avènement d'un style "Heavenly" mais aussi des progrès techniques considérables : serait-ce l'explication de cette longue pause depuis "Virus", véritable épreuve de patience pour vos fans, ou faut-il chercher l'explication ailleurs ?Nous avons sorti notre précédent album "Virus" en Septembre 2006, puis quelques mois plus tard en France pour finir par le reste du monde presque 6 mois après la sortie asiatique. Après la sortie tardive dans le reste du monde de l'album on a fait quelques concerts en France et en Allemagne jusqu'à la fin de l'année 2007. Début 2008, on a commencé à travailler sur de nouveaux morceaux et l'écriture de ce nouvel opus s'est achevé au printemps 2009. On est donc ensuite rentré en studio au mois d'avril. Il était prévu de sortir l'album au mois de septembre mais les phases de mixage et de mastering ont pris un peu de retard, ce qui a ramené la sortie à décembre. C'est vrai que depuis la sortie française de "Virus", cela peut faire un peu long mais la conception et la réalisation de l'album n'a pris réellement qu'un an et demi. Finalement, tout réside dans le fait que nous avons commencé tardivement compte tenue des sorties différées de «Virus» dans le monde. Chaque nouvel album s’accompagne d’un changement de line-up et pourtant le style « Heavenly » demeure : est-il difficile aujourd’hui de « cohabiter » quand on fait partie d’un groupe de metal ou est-ce l’exigence de Ben, seul survivant du line-up initial qui s’avère parfois pesante ?Comme dans la vie de tous les jours, il est difficile de trouver des personnes avec qui nos choix, nos gouts et nos envies coïncident pendant une longue période. C'est surement pourquoi Heavenly comme beaucoup d'autres groupes a subi quelques changement de line-up. Cependant, concernant Thomas Das Neves notre ancien batteur, c'est un peu différent. Son départ est un choix personnel, la musique n'est plus une de ses priorités et il avait envie d'autres choses. Il nous a tout simplement dit qu'il préférait s'arrêter maintenant plutôt que de continuer sans conviction. C'est un choix tout à fait honnête de sa part. Aujourd'hui, bien que Thomas ne soit plus dans le groupe, nous sommes encore très proches. Les changement de line-up n'ont rien à voir avec la personnalité de Ben, qui n'a rien d'un tyran comme beaucoup de gens peuvent le penser, il est au contraire très ouvert. S'il est le seul survivant de la formation initiale c'est probablement parce que c'est l'acteur principal au sein de Heavenly, le fil rouge qui permet d'assurer la continuité du groupe, le style «Heavenly» comme vous dites. Vous avez souvent du vous défendre d’un reproche récurrent : l’inspiration voire le plagiat de passages speed mélodiques empruntés à Gamma Ray, Helloween, Stratovarius ou Rhapsody… Outre le fait que ces groupes représentent probablement pour vous des modèles, comment procédez-vous pour composer vos propres morceaux?Ben est toujours le compositeur principal dans le groupe. En général il nous donne des démos avec des idées, ça peut être des riffs de guitare à améliorer ou bien des lignes chant que l'on doit accompagner. En fait, chaque membre du groupe va rajouter sa touche personnelle sur l'idée de départ, et ainsi de suite. Le processus de composition est donc très simple. Sur cet album Ben a composé 80% des morceaux, Charley a écrit entièrement un titre «The face of truth», Ben et moi avons co-écrit le premier morceau «Carpe Diem» et j'ai écrit le bonus japonais. Avez-vous volontairement voulu prendre de la distance avec ces références sur « Carpe Diem » ou est-ce tout simplement le fruit d’une maturation ?Quand on écrit un album, on ne se dit pas que l'on doit aller dans telle ou telle direction, je pense que les choses se font naturellement. Sur «Carpe Diem» nous avons recherché un bon compromis entre la puissance d'une part avec des riffs assez speed ou trash et la mélodie et l'émotion d'autre part avec les chorales et les orchestrations. L'album contient des titres plutôt différents il y a des titres assez heavy comme Carpe Diem, des titres speed comme ashen paradise ou bien Ode to joy, des morceaux catchy comme fullmoon ou Lost in your eyes mais aussi des ballades comme Farewell ou A better me. Je pense que l'ensemble des titres de «Carpe Diem» représente tout ce que l'on aime aujourd'hui, alors s'il y a un changement c'est venu naturellement Après la reprise de Jermain Jackson et Pia Zadora sur « Virus », vous reprenez pour la première fois un morceau classique l’ « Hymne à la joie » de Beethoven, est-ce que cette option sera dorénavant une constante ?Sur Virus,nous avons fait la reprise de When the rain begins to fall, cette fois ci il ne s'agit pas vraiment d'une reprise. Nous avons repris pour l'intro un extrait d'un des mouvements de la 9e symphonie de Beethoven et le refrain du morceau est basé sur le thème principal de la 9e symphonie. Pour le reste du morceau, tout est différent. Donc il ne s'agit pas vraiment d'une reprise mais plus d'un clin d'œil à Beethoven. D'autant plus que les textes ont une certaine connotation qui n'était surement pas sous-entendue par la musique de Beethoven...lol Si « Carpe Diem » constitue à la fois un soulagement pour vos fans et une réussite pour tous, il n’en demeure pas moins que l’album s’avère un peu court par rapport aux précédents, comment le justifiez-vous ?Nous n'avons pas voulu faire un album court, il y a neuf titres comme dans le précédent album. Il est vrai que les morceaux sont légèrement plus courts, mais quand nous avons fini le 9ème titre, nous ne voulions pas attendre plus longtemps pour sortir l'album, comme on le disait juste avant, «Virus» est sorti il y a un bon moment et nous ne voulions pas trop tarder à sortir «Carpe Diem». Il vaut peut être mieux que l'on sorte des albums moins longs mais plus souvent. Le contexte social a-t-il une influence sur votre manière de composer ou vous considérez-vous comme des artistes déconnectés plus attachés à exploiter une thématique (par exemple, le fantastique avec « Sign of the winner » ou les vampires avec « Dust to dust ») qu’à exprimer une révolte ou un mal-être à travers la musique ?La musique nous permet de nous évader, je pense que l'on est suffisamment conditionné par le contexte social et que tout nous y rapporte constamment, et la musique en est, pour nous, l'échappatoire. C'est pourquoi les thèmes de «Sign of the winner» ou de « Dust to Dust» sont assez fantastiques, ce qui n'exclue pas d'évoquer parfois certains thèmes d'actualités comme l'écologie par exemple. «Carpe Diem» n'est pas un album concept, c'est une compilation de 9 titres indépendants, mais il y a tout de même un thème dominant. En fait, le concept «carpe diem» vient d'un poète romain, Horace, la phrase originale est «Carpe diem quam minimum credula postero» ce qui signifie «cueille ce jour sans trop compter sur le suivant». Avec le temps et pour beaucoup de personnes, la signification est devenue «Profite de ce jour» ce qui renvoie au culte du plaisir, ce qui comprend les plaisirs sexuels. C'est cette signification de «Carpe Diem» que nous avons repris dans cet album, ce qui justifie l'artwork. N’êtes-vous pas quelques fois tentés de composer en Français ou bien, l’Anglais vous paraît être indissociable de votre univers ?Cela peut être paradoxal, mais c'est plus évident en anglais, peut-être parce-que ce n'est pas notre langue natale, j'ai l'impression que c'est plus facile, plus métaphorique, sous entendu en anglais, et puis c'est une langue universelle aussi. Mais nous essaierons en français, peut être pour le prochain album Vous avez le plus souvent fait la première partie de sets (Symphony X, Edguy ou Stratovarius…) : pouvons-nous espérer une tournée Heavenly à la suite de la sortie de « Carpe Diem » ?Pour le moment, nous allons essayer de tourner un video clip, c'est notre priorité. Après nous aimerions enfin pouvoir faire une vraie tournée car nous voulons vraiment défendre ce nouvel album sur scène. Mais nous ferons évidemment des concerts au cours de l'année 2010. Merci à Heavenly pour cet interview mais aussi pour la qualité de ces albums, longue vie au groupe !Merci à vous et on espère que notre nouvel album vous plaira et que nous vous verrons lors de nos prochains concerts. |
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