Atrocity

Interview date

23 Novembre 2009

Interviewer

Ostianne

I N T E R V I E W

Interview Mathias Röderer


Pourquoi avez-vous choisi de faire un concert spécial Werk 80 et non de mélanger des morceaux de werk 80 avec des morceaux des anciens albums d'Atrocity ?

Parce qu'en fait, c'est l'album le plus récent, et que nous avons tellement de chansons venant des années 80 que nous avons pensé qu'il serait cool d'en faire un concert spécial. Et nous avons la chance d'avoir les danseuses avec nous. Et si on mélangeait à nouveau tout ça... Je ne sais pas... Je préfère avoir un show consacré à Werk80 car c'est quelque chose de spécial, qui sort de ce que fait habituellement Atrocity. Et puis, précédemment, nous avons déjà mélangé les deux. Je n'ai jamais été heureux de ça, aucun d'entre nous ne l'était.

Vous avez sorti Werk 80 en 1997 et Werk 80 II en 2008. Pourquoi avoir décidé de sortir un deuxième album avec des reprises ?

Parce que sur le premier, c'était comme si nous avions un million de chansons que nous voulions jouer sur cet album (rires) et donc il était vraiment difficile de choisir celles que nous allions faire. Il y avait toujours beaucoup de chansons que nous voulions reprendre. Et on voulait le faire avec une approche différente, non pas avec tant de sons industriels ou électroniques, mais plutôt avec des choses plus orchestrales. C'était sympa à refaire, vraiment sympa !

Et comment avez-vous choisi ces chansons ?

Chacun a plus ou moins fait une liste des chansons que nous voulions reprendre. Le fait est que nous n'avons peut-être pas choisi nos chansons préférées de ces années là. On a juste pensé aux chansons qui supporteraient un son heavy. Il fallait juste que ça prenne sur la chanson, ne pas la détruire, juste lui apporter des modifications.

Penses-tu que vous sortirez un troisième album de reprises ?

Je pense que ça suffit maintenant ! Je veux dire que je pense que ça n'aurait aucun sens d'en faire un troisième. Nous adorons faire des projets. Il y a aussi un album en préparation avec la soeur d'Alex, Yasmin. Être expérimentaux, essayer de varier, ça a toujours été la manière dont Atrocity procède pour faire de la musique. Et je pense que ça ne changera jamais.

Tu dois le savoir, il y a des gens qui n'aiment pas ces albums de reprises. Comprends-tu pourquoi ?

Oui, c'est quelque chose qui n'est pas comme ce que fait habituellement Atrocity. C'est donc aussi pour ça que l'on sépare les deux choses. Les gens devraient savoir que ce soir, nous jouons les morceaux venant des eighteens, donc ils doivent savoir à quoi s'attendre et non se dire "hum, que vont-ils jouer ce soir ?". C'est vraiment clair ! Et bien sûr, il y a des gens qui n'aiment pas ces albums, mais il y a aussi des personnes qui n'aiment que ces deux albums d'Atrocity ! Donc, c'est toujours différent ! (rires)

Et crois-tu qu'il faille écouter ces albums avec du second degré ou bien avec sérieux ?

Bien sûr que c'est sérieux ! Mais c'est quand même plus ou moins quelque chose d'amusant ! On a les danseuses avec nous ! Malheureusement, la scène est trop petite pour que nous y installions les cages ce soir ! Normalement, on a des cages pour les danseuses. C'est un petit endroit, mais j'espère qu'on va bien s'amuser !

En parlant des danseuses, et aussi de l'artwork, pourquoi choisir cette image de la femme sur scène et sur les pochettes ?

Parce que, je pense que ça va vraiment avec les chansons. Et quand on pense aux vidéos de groupes comme Frankie Goes to Hollywood par exemple, ils avaient toujours ce genre de vidéos, et ces trucs SM, fétichistes. Donc, oui, je pense que ça colle bien à tout ça !

Et aucune féministe ne vous a accusé de dégrader l'image de la femme ?

(Surpris) Non, non, non ! Je n'ai jamais entendu ce genre de choses ! (rires) Personne, vraiment ! Il y a des choses plus hardcore que ça je pense ! (rires) Cela n'a pas pour but d'être sale, ou quelque chose dans le genre. C'est juste un peu chaud ! Et puis, nous voulons toujours avoir un certain niveau de qualité !

Comment a été le public jusqu'ici ? Quel accueil avez-vous eu ?

Super ! Surtout hier à Strasbourg ! C'était un super public, sûrement le meilleur qu'Atrocity a eu jusque là ! Je pense que les français sont à fond dans ce genre de trucs !

A part Sirenia, tous les groupes de la tournée sont sur le même label. Est-ce une coïncidence, ou est-ce fait exprès car c'est plus simple à organiser ?

Bien sûr que c'est plus simple ! Cela a toujours été comme ça. Les labels veulent toujours nous regrouper car ils font ainsi la promo de tous les groupes. Et bien sûr, ils veulent plus d'un groupe sur une tournée. Et plus particulièrement pour ce festival, il était assez simple de choisir des groupes, parce qu'il y a beaucoup de groupes à chanteuse et comme c'est le Beauty and the Beast tour... Donc il était facile de choisir les groupes que nous voulions. Et en plus, Sirenia a été sur Napalm Records. Et ce n'est pas difficile de partir en tournée avec eux.

Alla n'est pas en tournée avec vous. As-tu des nouvelles, comment va-t-elle ?

Elle était au concert à Essen. Elle a toujours des problèmes avec sa colonne vertébrale, elle a un problème avec ses nerfs et sa main est toujours "morte". Elle peut la bouger, mais elle ne peut rien sentir. Donc, quand elle joue de la basse, elle n'a aucun contrôle sur les cordes, ne sait pas ce qu'elle joue puisqu'elle ne les sent pas. Donc, c'est vraiment impossible pour elle de jouer de la basse pour le moment. Mais nous sommes très contents d'avoir un remplaçant de talent. Oliver Holzwarth qui est le bassiste de Bling Guardian et aussi Tarja Turunen. Nous sommes de vieux amis, son frère a lui aussi joué pour Leaves'Eyes l'an dernier. C'est vraiment chouette de l'avoir sur la tournée et c'est un bassiste fantastique.

D'après toi, faire partie d'Atrocity et de Leaves'Eyes est un avantage ou un inconvénient ?

Pour être honnête, jouer seize concerts avec deux groupes, c'est vraiment quelque choses de difficile à faire ! Après douze concerts, je peux le dire ! Ce n'est pas dix concerts que nous faisons, c'est vingt ! Nous ne sommes plus si jeunes, mais je pense qu'on peut encore le faire ! C'est chouette de jouer dans deux groupes parce qu'on a l'opportunité de jouer dans les deux, donc de les présenter au public qui ensuite choisi celui qu'il préfère. Je suis heureux d'être dans ce groupe et aussi dans l'autre. Je suis heureux dans les deux !

J'ai interviewé Liv il y a quelques semaines, nous parlions de cette tournée et du fait que vous jouez deux fois par soir, et elle m'a dit que pour vous, partir en tournée ne signifiait pas s’éclater. Es-tu d'accord ?

Bien sûr, quand tu es dans un groupe, tu pars en tournée car tu le dois, il faut faire connaître le nom, donner aux gens ce qu'ils veulent. Ils veulent voir un groupe en concert, pas seulement écouter ce qu'ils font sur CD. Donc bien sûr, ça ce n'est pas forcément réjouissant, mais ces choses là ne signifient pas que nous ne nous amusons pas. C'est vraiment sympa d'être en tournée.

Elle a aussi dit qu'Atrocity travaillait sur un nouvel album. Peux-tu nous en parler ?

Oui, nous avons beaucoup de projets. On enregistre un album complet avec Yasmin, la soeur d'Alexander, notre chanteur. En fait, à part les parties d'Alex, tout est déjà enregistré et après, il ne nous restera plus qu'à le mixer. Toutes les chansons seront finies ! C'était vraiment un super moment d'être en studio et d'enregistrer tout ça parce qu'on a utilisé beaucoup d'instruments naturels. Pour les percussions, je ne sais pas combien d'instruments nous avons utilisés, mais on a joué des congas, bongos et tout un tas d'autres choses. Il y a beaucoup de chansons naturelles et dynamiques, de l'acoustique mais aussi des trucs expérimentaux, des mélodies bizarres, des rythmes bizarres et des choses comme ça.

Et tu as une idée de quand il sortira ?

J’espère que ça sera pour le printemps prochain. Avril, mai, ou dans ces environs.

L'année prochaine, vous fêterez les vingt ans du premier album d'Atrocity. Vous avez prévu de faire quelque chose à cette occasion ?

Oui, nous avons quelque chose de prévu. Il va y avoir un concert spécial au Wacken Open Air. C'est déjà confirmé, mais nous n'avons pas encore parlé de ce que nous allons vraiment faire. On veut vraiment un concert spécial, peut-être avec les anciens membres, mais aucune décision n'a encore été prise. On sait juste qu'il y a une bonne foule au Wacken et nous voulons offrir au public présent un concert spécial. Donc, nous sommes toujours en pourparler, et il est encore un peu tôt pour dire ce que nous allons faire.

La dernière fois que vous êtes venus en France avec Atrocity, c'était en 2004 et en 2007 avec Leaves'Eyes. Quel est le souvenir que tu as du public français ?

Je pense que pour Atrocity, la France a toujours été un super endroit pour se produire. Je n'ai que des bons souvenirs et de bons sentiments en ce qui concerne ces concerts et je pense qu'ils apprécient vraiment la musique d'Atrocity.

Comme j'ai posé toutes mes questions, je pense qu'il serait bien de finir cette interview par un petit mot pour vos fans !

Je peux juste dire que nous sommes ravis d'être sur scène et de jouer pour toutes les personnes qui viennent nous voir en concert et nous apprécions vraiment le fait que les gens se déplacent, achètent nos CD aussi, que ça soit ceux de Leaves'Eyes ou les nôtres. J'espère que les gens viendront aussi pour nos futures tournées (rires) pendant lesquelles nous jouerons les vraies chansons d'Atrocity. Et merci beaucoup !