Interview Laurent, Patrick et Patrice, organisateurs du Vind'Hell Fest
1) Bonjour à toute l'équipe, vous voici à la troisième édition,
comment voyez-vous votre parcours jusqu'ici ?
Nul, parce qu'on a tout raté depuis la première année. (Rires) En fait, on est
scotché. On aime ce que nous avons produit jusque-là. On est prêt à
recommencer autant de fois que nécessaire tant que l'envie est là. Mais à
aujourd’hui, on est hyper motivé.
La première année, c'était un pari, puis maintenant, nous sommes poussés
par les gens qui nous demandent : “Quand arrive l'affiche ? Les groupes ?” d’une
année sur l’autre. Tu n'as même pas eu le temps de faire pause, tu sais, de savourer
ce que tu viens de faire et tout, de faire le point.
Il faut un point de mire, et l’objectif reste toujours de pouvoir arriver à monter un
Vind’Hell Fest open air. Pour l'instant, on en est encore loin, mais c'est dans les cartons et on
va se structurer pour arriver à faire cet open air. Il y aura des étapes
intermédiaires pour justement s'entraîner, mais dans l'immédiat, c'est d'assurer la
troisième édition. On a une superbe affiche.
Les réservations arrivent. Il y a une très forte motivation des bénévoles,
l'équipe, elle est à fond.
2) Quel bilan pour cette édition 2023 ?
C'est impressionnant ! C'est moi qui fais l'accueil des groupes, et je suis heureux des rapports que
nous avons avec les groupes, ce sont des rapports assez francs. Jusque-là nous avions des groupes
locaux, mais là, pour 2024, on ne se connaît pas, donc j'essaie de les mutualiser.
Même eux ne se connaissent pas. L'image qu'ils ont du festival, ce qu'ils ont vu, ce qu'ils ont
entendu, tout ceci est positif et rien que ça c’est une fierté.
Même s'il existe un décalage entre l’image que peut avoir un groupe de notre
organisation... Les mecs pensent que c'est mon métier. Je ne savais même pas comment on
branche une guitare au début. (Rires) Pour eux, on est dedans, on est des semi-pros, on est
organisé et on sait ce que l’on fait, ce que l’on veut, mais nous sommes encore en
cours d’apprentissage. Dès que je pose une question, parfois naïve, les mecs croient
que je déconne !
Je leur dis : “Non, ce n'est pas mon métier.” Mais je leur dis également :
”A priori, votre problématique devient la mienne. Parce que nous, ce qu'on veut, c'est que
vous jouiez chez nous dans de bonnes conditions et que ça plaise au public. Si tu as un point
bloquant, tu m’en parles, et on avance. Nous avons créé des groupes de discussions,
et c'est ça qui leur plaît. La preuve, c'est que maintenant, ils me disent qu'ils
demanderont là où ils vont être programmés à demander la même
chose, à voir avec qui ils vont jouer. Je dépose la marque. (Rires)
C'est effectivement une excellente idée et on va la pérenniser. On espère aussi
qu'à force de la faire vivre, cette organisation-là, ça va peut-être donner
des envies à d'autres. Pourquoi pas ? Mais nous, déjà, nous gérons notre
périmètre, on va continuer à progresser, mais les fondamentaux sont posés en
termes d'organisation, en termes d'infrastructure. C'est bien posé et c’est à nous
de continuer à les consolider de façon à avoir un socle pérenne et
très solide à ce niveau-là. Ça contribue également à notre
image.
3) Êtes-vous satisfait de cette double formule Tremplin + Festival ? Qu'est-ce que cela apporte
selon vous ?
Le tremplin, dès le lancement, il y avait un gros engouement, des dizaines et des dizaines de
candidatures de toute la France ! Nous avons une grande difficulté pour faire un choix parce
qu'on partait de zéro. En 2023, nous sommes partis avec quatre groupes, avec un set assez
limité à 20, 25 minutes.
Ç'est parti de deux membres de personnes qui disaient : “Votre festival, pourquoi vous ne
faites rien l'après-midi ?” La première année, nous nous sommes
concentrés sur la soirée, on disait que c'était suffisant. Il y en a plein qui
disaient : “ Et l'après-midi ?” L'idée a mûri.
4) Et le village des exposants ?
Il y aura un peu de tout, des bijoux, des disquaires aussi. Et puis, il y aura aussi une part de
demande des festivaliers, c'était d'avoir du sucré. Nous nous étions
concentrés sur la restauration classique sans cet aspect là, il sera présent cette
année.
5) Est-ce qu'il y a un autre projet dans les tuyaux ? Soirée à thème ? Warm Up ?
On y pense... Pour faire un petit peu écho à une fête irlandaise, nous aimerions
faire une soirée, avec un dispositif beaucoup plus allégé, peut-être une avec
trois ou quatre groupes, mais on ne sait pas trop encore.
On réfléchit, on va regarder avec l'équipe des bénévoles aussi
comment eux se voient dans ce projet-là et après, voir comment on peut le monter.
6) L'affiche prône toujours une forme d'éclectisme ? Est-ce que vous pensez que c'est la
"patte" Vind'Hell Fest ? Votre identité ?
L'idée de base, que nous avons gardée depuis la première année, c'est qu'on
veut une programmation qui plaît à une majorité de personnes. L’affiche doit
nous parler ainsi qu’au public, nous sommes des fans de Metal également !
C'est sûr que si on veut faire dans “tous les styles”, on pourrait mettre beaucoup
plus de groupes. Mais nous devrions passer à une organisation sur deux jours. Nous aurions la
matière, rien que pour le tremplin, il y a beaucoup de candidats, et pour le festival
également.
7) Quelle serait votre affiche de rêve ? Quelle serait l'affiche raisonnable dans un avenir
proche ?
Ça, c'est compliqué.
Il n’y a pas un groupe qui fait l'unanimité chez nous. L'éclectisme de l'affiche
correspond aussi peut-être finalement à l'éclectisme de vos goûts. C’est
une question de sensibilité...
Une tête d'affiche de rêve... Ce serait peut-être Machine Head.
Perso, ce serait Firewind. Michael, ce serait Mass Hysteria, et Patrick, ce serait Lamb Of God. (NDLR :
Comme je le comprends !)
Ça, c'est clair. Ils ont des parties rythmiques hallucinantes ! Je suis scotché à
chaque fois. Et le plus impressionnant sur scène, c’est le chanteur, je crois qu'il est
né pour ça.
8) Quelle est votre ambition ensuite ?
L’open air est toujours en ligne de mire. On a un terrain qui est à côté,
là, qui sera assez grand pour recevoir du public. On a la salle ici, on a l'école... A
priori, sur le papier, nous avons de quoi monter un dispositif qui pourrait nous amener à
être à l'extérieur.
Il faut qu'on discute avec des gens qui organisent ce type d’événement, obtenir des
retours d'expériences. C'est spécial à faire un open air, ce n'est pas rien... Il
faut également voir la jauge, à partir de combien tu l'amortis. Il ne s'agit pas de mettre
exclusivement des groupes locaux. Automatiquement, tu montes en critères et en budget. C'est
ça qu'il faut bien calibrer. C'est sûr que si on le fait, ce sera une première.
9) Qu'est-ce que l'on peut vous souhaiter ?
De connaitre au moins le même succès de la deuxième et plus, c'est évident,
de façon à se consolider, à nous conforter dans notre choix de programmation. C'est
toujours à une remise en cause, on repart à zéro. À chaque fois qu'on fait
une prog, même si on a encore très peu d'expérience, on repart sur une page blanche
et on croise les doigts pour que ça fonctionne. On espère que cette année,
ça va fonctionner aussi de façon à également envisager la suite avec autant
de sérénité.
Oui, on espère que le tremplin va cartonner comme ça a été le cas pour la
première édition, que le village apportera également son flot de visiteurs. On
prévoit deux animations particulières qui, nous l'espérons aussi, satisferont le
public présent. Et puis, effectivement, la scène du soir, on espère, blindé
cette salle, toujours un peu plus.
Mais c'est quand même un challenge au départ de faire une soirée métal dans
la campagne. Le Vars Attack a 10 ans d'avance sur le sujet... Nous attaquons la troisième
année, laissons-nous le temps... mais il n'y a pas de raison que ça ne se pérennise
pas dans le temps.
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