Interview Heart Attack
Lors du Festival 666 nous avons eu l'honneur d'interviewer Heart Attack un groupe que nous suivons sur le site depuis de nombreuses années.Je vous remercie de nous recevoir dans cette belle salle climatisée. ça fait du bien.Kevin : On est bien content aussi d'avoir un peu de fraîcheur parce qu'il fait au moins 43 degrés dehors, je crois. Will : 3 000, hors taxes (rires). Depuis la sortie de votre album Negative Sun, il s'est passé plein de choses. Vous avez un nouveau guitariste. S'est-il bien intégré dans le groupe ?Chris : Il ne s'est pas intégré en fait (rires). Will : Si, si, ça a été naturel. En vrai, on est des copains depuis très longtemps et en vrai, je crois que ça s'est fait naturellement. Vraiment, il n'était pas là, d'un coup, il était là. En fait, c'est comme s'il avait toujours été là. Chris : En fait, il nous a dépanné sur deux, trois dates avant que ce soit officiel. Non, il a bien bossé. C'est un mec sérieux, il est un peu con, mais bon, on s'amuse bien avec lui. On est très content qu'il soit là. C'est ça qui me fait vanter le gros mot, c'est ce qui fait qu'il s'est très bien intégré parce que… Kevin : Entre le coup de balle... Non, sérieusement, ça s'est très bien passé. On ne pensait pas que ça irait aussi vite. En fait, Antoine est rentré juste avant une belle tournée qu'on a fait en France. Déjà, les premières dates, on voyait que ça matchait et qu'il était extrêmement lumineux sur scène. Et sur la tournée, il y a eu un feeling de dingue qui s'est créé. Et puis, on est vraiment sur la même longueur d'onde en termes de live, sur le jeu de scène, sur plein de trucs. Et je trouve qu'il apporte une énorme énergie au groupe. Antoine on pourrait avoir ton avis?Antoine: Qu'est-ce que tu veux que je te dise ? Après, j'ai énormément travaillé pour, parce que ce n'était pas une évidence que je rentre dans le groupe. De base, ils devaient auditionner d'autres gens aussi. Moi, j'avais fait des remplacements, mais ce n'était pas du tout gagné d'avance parce que mon style n'est pas exactement pareil, même si on a quelques similitudes. Mais je parle plus au niveau de la guitare lead plutôt que la façon de composer et tout. Même si, encore une fois, ce n'est pas exactement la même chose. C'est plutôt mon toucher, il est très différent de celui de Chris. Donc, j'avais beaucoup de travail à faire là-dessus. Et puis, j'avais aussi du job à faire sur mon jeu de scène et tout ça. Donc, j'ai vraiment voulu me mettre à fond pour me donner le plus de chances possible que ça marche. Tout d'abord parce que je suis fan du groupe depuis des années, que l'on est tous des très bons amis puis que l'on a partagé la scène très souvent, ça a aidé, je pense, à faire les choses naturellement aussi. Kevin : Combien d'heures tu as passé sur ton instrument pour arriver dans le groupe ? Antoine : Je n'en sais rien... Des heures et des heures, des fois quatre à cinq heures par jour. J'ai du tout apprendre d'oreille aussi. En plus, ça met beaucoup de temps de tout déchiffrer surtout les solos. C'est très long à réaliser. Donc oui, j'ai fait énormément de travail pour ça. Avec le recul, quels sont les bénéfices que vous avez tiré de Negative Sun votre dernier album en date sorti sur Atomic Fire ?Kevin : Cet album-là, nous a aidé à passer vraiment un énorme niveau. Je pense que grâce à cet album-là, on est maintenant une référence du Metal français en termes de thrash et ça nous a fait énormément de bien. Avec la sortie chez Atomic Fire, on a eu des retombées dans le monde entier. Ça nous a donné beaucoup de confiance aussi, l'envie de continuer à travailler plus dur. Ça a été un défi positif incroyable. C'était une très belle expérience, justement, d'avoir toutes ces interviews dans le monde entier, tous ces reports, ces façons de voir l'album, notre musique, etc. Ça fait plaisir. On a toujours des doutes quand on sort un album et quand on voit le monde entier nous faire des éloges, c'est incroyable. Ça nous donne de la confiance, ça nous donne envie de travailler, donc c'est cool. Will : Ça nous donne de la force aussi. Kevin : Ça nous donne de la force, oui. Ça nous a permis de faire de très belles dates. On a joué au Hellfest en main stage, comme tu le sais. On a fait notre release party à l'Opéra de Nice, c'était un moment magique et mémorable. Grâce à cet album, on a fait des trucs de fou. Et là, on joue sur plein de festivals sans les chercher. C'est ça qui est incroyable, on ne passe plus de temps à booker des concerts ou des festivals. C'est des gens qui viennent nous chercher, c'est la grosse différence, alors qu'avant on envoyait 300 mails et on avait trois réponses et souvent négatives. Oui il y a beaucoup de changements grâce à cet album et ça fait bien plaisir. Ça vous a permis aussi de faire trois magnifiques clips aussi dans des endroits fabuleux?Kevin : Oui, ça, les clips, on les a organisés pendant le confinement, vu qu'on n'a plus de booking, etc. Moi, je faisais plus de booking, donc je me suis mis à booker non pas des salles de concert, mais des lieux incroyables. Dans le sud de la France, on a la chance d'avoir des lieux complètement fous, que ce soit les arènes de Fréjus, l'Opéra de Nice ou le Stadium désaffecté de Vitrolles. On a concentré nos efforts là-dessus et grâce à ça, on a fait des beaux clips. Là, en septembre, on a un énorme tournage aussi, encore plus fou que ce que l'on a fait déjà. On n'en dira pas plus, mais on continue sur notre lancée. Et concernant un nouvel album, je ne sais pas comment vous avez signé avec Atomic Fire, combien d'albums ?Kevin : Là, on n'a pas un deuxième album assuré chez eux. On verra bien ce qui se passe. Il y a beaucoup de changements dans ce label. Des changements qui sont positifs dans certains styles, plutôt au niveau du hard rock, du heavy metal, ce qui est moins notre créneau. Donc, on ne sait pas trop encore ce qu'on va faire. Il n'y a rien qui est signé encore pour le prochain album et on attend de voir un petit peu ce qu'on a comme proposition aussi. On ne sait pas encore ce qu'on va faire. Il n'y a rien de booké. En plus, là, on a que trois morceaux pour le prochain album. On est très loin d'avoir fini la composition, mais on a trois bonnes compos dont on est assez fiers. Il faut du temps aussi de se trouver avec Antoine parce qu'on ne va pas se mentir, mine de rien, changer comme ça de line up, il faut du temps pour se trouver. On a pas mal d'idées. Maintenant, pour les mettre en commun, je pense qu'il va nous falloir quelques dizaines d'heures de compos ensemble. Mais là, pour l'instant, ça se passe plutôt très bien. Voilà, pour le prochain album, on n'a pas de choses fixes et officielles. Et au niveau de la compo, vous fonctionnez un peu comment ? Les textes, qui s'en charge ?Will: En général, c'est moi qui fais le texte. Après, de toute façon, on se concerte aussi avec Kevin pour les lignes de chant. De toute façon, c'est un travail d'équipe à tous les stades. Pareil, quand ils font des riffs, de guitare, tout ça, on se concerte. On dit: Est-ce que ça ne serait pas plus mal de faire ça comme ça ou telle autre chose d'une autre manière. Chacun apporte sa pierre à l'édifice. Kevin: Pour la musique, en général, jusqu'à présent j'ai apporté les riffs et la plupart des mélodies. Avec Chris, on choisissait comment arranger les morceaux. Aujourd'hui, avec Antoine, on essaie de trouver une autre façon de faire, parce qu'Antoine a la capacité de faire des riffs et des mélodies incroyables. Du coup, on doit tout changer. On doit trouver notre place par rapport à ça. Ça paraît bête, mais ce n'est pas si évident que ça. En ce moment, on travaille beaucoup là-dessus et ça commence à porter ses fruits. Donc c'est super plaisant. Will: C'est vrai que c'est une question de sortir de notre zone de confort et d'une façon de faire qui est là depuis des années. C'est vraiment comme repartir sur de nouvelles bases. Kevin: C'est intéressant aussi. C'est notre nouveau défi, c'est vrai. C'est l'opportunité d'avoir une complémentarité de composition, c'est ce que j'entends un peu derrière. C'est-à-dire que c'est un riffing différent ?Kevin : Oui, un riffing qui est très différent. Antoine a beaucoup d'influence à la Lamb of God, Testament et compagnie. C'est hyper intéressant. Je pense qu'il y aura des tempos différents aussi parce que nous, on a toujours eu des tempos à 190, tempos trash de base. Et Antoine, il compose à d'autres tempos. Ça va être très intéressant, je pense. Antoine : Le but, c'est d'apporter quelques morceaux dans le prochain album qui seront peut-être un poil différents, mais moi, j'ai vraiment envie qu'on garde la patte de Heart Attack parce qu'à la base, je suis fan du groupe. Donc ça ne sert à rien d'arriver et de tout changer. Je pense que c'est histoire d'amener une autre dimension sur certains morceaux, mais sur d'autres, par contre, je parle plus, notamment au niveau des mélodies, pour le coup, même si j'apporte ma patte, le but est de garder le style du groupe. Qu'est-ce que vous pensez du festival, de l'ambiance et de votre set ?Chris : L'ambiance a été incroyable ! Après ça c'est ce qu'on disait, on est sur un festival de moyenne envergure, mais c'est extrêmement bien organisé. On a quand même des beaux groupes en tête d'affiche, nous on a eu un créneau horaire qui est assez fabuleux, on a joué à dix neuf heures. Il faut savoir qu'il fait extrêmement chaud. Malgré la chaleur le public était là et on a eu beaucoup de monde. On a eu beaucoup de retours positifs par toutes les personnes qui sont passé au merch après notre concert. Donc mission accomplie, nous sommes très content de toutes ces réactions positives c'était un beau concert. Kevin : Très content et je souhaite rajouter un truc. En fait, on a joué sur ce festival parce que Victor (l'organisateur), un gars incroyable qui a créé le festival à l'âge de quinze ans et c'est sa cinquième année. En fait il nous a vu l'an dernier au Motocultor, et il est tombé presque amoureux du groupe. Il a écouté, notre album Negative Sun en boucle pendant ses révisions et tout, donc c'est marrant. Ce que je te disais tout à l'heure, cela a un effet boule de neige, en fait. L'album, les concerts font que maintenant on a presque plus besoin de booker des concerts ou des festivals parce que les gens viennent vers nous. Et ça c'est vraiment un step super cool qui nous donne une liberté, une tranquillité d'esprit qui est top. Avez vous remarqué que des gars de la sécurité faisaient du slam pendant votre set ?Will : C'est vrai ! Kevin : Non moi je n'ai pas capté j'avoue, j'étais dans mon concert, mais on m'a dit après qu'il y avait des slammeurs qui faisaient parti de la sécurité, c'est complétement fou. Chris : Ça, c'est incroyable. Antoine : Le public était chaud, même quand on a voulu les faire jumper sur Fight To Overcome ils étaient tellement chaud qu'ils ont commencé à jumper avant le signal et ils ont du se rassoir j'étais mort de rire c'était la première fois que je voyais ça. Oui. Cela bougé bien devant et il y avait aussi de belles séries de Slam.Chris : Ils ont été courageux avec la chaleur tout le monde est venu devant même s'il y avait le soleil, ils se sont bien éclatés et nous aussi. Avez-vous des futurs concerts ?Kevin : Là on a un concert en septembre à Marseille au Jas'Rod. Et il y a une tournée qui est entrain de se booker. Rien encore d'officiel mais ça va être annoncé dans pas trop longtemps, je pense. Antoine, Will, vous faites partie d'autres projets. Comment arrivez vous à concilier les deux ?Will : Ecoute, moi pour ma part, J'étais déjà dans Heart Attack quand j'ai été approché par mon autre groupe, Rising All Star. Et en fait, je leur ai dit simplement : voilà, moi, je veux bien entrer dans le groupe, à condition que je puisse faire ce que je dois faire avec Heart Attack. Ils ont été très compréhensifs cela s'est fait tout simplement. Tout est organisé en fonction de mes disponibilités par rapport à ça. Et pour le moment ça se goupille bien. Antoine : Pour ma part c'est un peu différent car c'est moi le fondateur de Swarm, on n'a pas exactement la même position dans le groupe. Mais j'ai déjà eu d'autre projets en mêmes temps. Donc ce n'est pas la première fois que cela m'arrive. même si Heart Attack c'est beaucoup plus gros que ce que j'ai eu avant. Pour l'instant cela se passe bien parce avec Heart Attack on travaille beaucoup à la maison et on ne répète pas tout le temps non plus. Cela laisse quand même du temps. Il faut juste se sortir les doigts comme on dit et travailler plus (rires). Et toi Kevin qui est ostéopathe et sportif de très bon niveau, comment fais-tu pour concilier musique, boxe thaï, vie professionnelle et privée ?Kévin : Là c'est compliqué. je viens d'avoir un bébé il y a un mois en ce moment c'est un peu chaud. Je me concentre vraiment sur ma famille et la musique. J'ai un petit peu aménagé mon temps de travail au cabinet, j'ai diminué le sport et comme tu me l'as fait remarqué j'ai pris dix kilos. Sinon j'essaie de tout structurer, d'avoir un planning extrêmement carré. Je fais très, très attention à ça, j'essaie de tout organiser le plus possible dans mon agenda. Donc, non, c'est du travail. C'est vrai que je m'arrête jamais, mais je ne sais pas si je pourrais tenir toute ma vie comme ça. Mais en tout cas, pour l'instant, ça va. il n'y a pas de soucis. Le bébé me le permet quand même, il est plutôt très cool. Et je fais en sorte que puisse coexister la musique et la vie de famille. J'ai la chance aussi d'avoir une compagne extraordinaire qui m'aide aussi à gérer tout ça et qui me suit dans tous mes projets. Pour la boxe thaï je pense que je reprendrai en septembre, peut-être un peu moins qu'avant quoi. Je le ferais au moins pour maintenir ma condition de scène, dans Heart Attack nous avons choisi d'avoir un jeu de scène très cardio. On a un énorme jeu de scène où on saute dans tous les sens et hier lors de notre concert vu la chaleur, j'étais quand même content d'avoir un petit peu de cardio. Nous vous laissons les mots de la fin.Kevin :Je voudrais te remercier Philippe, parce que ça fait des années que tu nous supportes que tu es avec nous. Tu viens faire des photos et tout ça bénévolement pour la passion. Je trouve que c'est vraiment extraordinaire de pouvoir avoir des gens comme toi qui nous aide et nous supporte. Chris : Merci parce que tu es là autant sur les concerts locaux et que des fois on est à mille km et on te voit débarquer c'est hallucinant. Tu es partout avec nous et ça depuis plusieurs années. Will : Franchement, un grand merci. Merci aussi de nous rendre beaux sur les photos. C'est beaucoup de travail. Antoine : Merci pour être toujours présent pour la scène locale et française. Merci à vous pour ces gentils mots cela me touche beaucoup.
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