Groupe:

Corrüpt

Date:

05 Octobre 2024

Interviewer:

JeanMichHell

Interview Renaud - Florian - Greg - Pablo

Bonjour, merci d’avoir accepté cette interview. Une petite présentation ?

C’est avant tout histoire de corruption, mais aussi une histoire d’amour et comme les histoires d'amour, c’est avant tout une histoire d'argent. Et comme toute histoire d'amour, il y a une fin, et c'est fin décembre.

Vous vous êtes rencontrés comment ?

Initialement nous sommes tous du même coin, du côté de Rochefort à Port des Barques. Le lineup a fait qu'avec le changement, c'est plutôt des mecs de Poitiers qui ont répondu présents.

Vous existez depuis combien de temps ?

Douze ans, je dirais. Douze années en totalité mais pour cette formation, ça fait cinq ans. Renaud et Greg, ils ont commencé le groupe en 2012. Puis Pablo est arrivé en 2015 et Florian en 2019. Je suis arrivé en dernier, Greg m'a envoyé un message : On cherche un bassiste, tu connais quelqu’un ? Je lui dis : Non, ne cherche pas, je viens.

En termes de production musicale, j'ai pu apprécier Disgust, mais vous avez eu combien d'enregistrements en tout et pour tout ?

On en a un en cours qui sortira l'année prochaine, je pense.

Sinon, on a Backstab, sorti en 2016. Et Disgust, qui n'est pas si vieux que ça. Il a été enregistré en 2020, mais on l'a sorti courant 2022 avec les confinements, etc...

C'était deux visions assez opposées parce que Backstab, ils avaient fait ça en studio. Chacune des pistes étaient séparées, très produit, à l'américaine, etc. Et Disgust, on l'a enregistré en prise live. Il n'y a que le chant qui a été fait séparément. Sinon, c'était un, deux, trois, quatre, on joue. On a joué les morceaux trois fois, après on les a rejoués deux fois de plus et puis basta. Et le prochain, on a fait un peu un mélange des deux. En fait, on a fait des prises live et on a joué tous ensemble et on a gardé la batterie. Et après, on a refait la basse et la guitare, puis une reprise du chant. Ça garde l'énergie. Il n'y a pas de clic non plus.

C'était le compromis quand on a trouvé. Je trouve que le rendu est plutôt cool. L’album dure en tout et pour tout 32 minutes, on a été droit au but. Et puis ça donne le ton, si tu n'en n'a pas eu assez, du coup, tu rappuies sur play. La compo est vachement dense. Finalement, on fait des morceaux de 2 minutes, 2 minutes 30, mais il y a autant de riffs que dans des groupes qui font des morceaux de 5, 6 minutes. C'est juste que les riffs, on les fait une fois, pas deux.

Votre musique est virevoltante, ce n'est pas linéaire. L'auditeur n'est pas accompagné par la main tout au long du morceau. C'est vraiment ce que voulez transmettre dans votre musique ?

On va chercher le plus impactant, éviter que ça s'essouffle un petit peu et que ça puisse lasser, là au moins ça surprend un petit peu.

Et puis, il y a le jeu de scène de chacun qui fait que ça bouge aussi. Même dans la composition, c'est vachement instinctif. C'est Renaud qui arrive en répét' avec des riffs de guitare, il me les montre, je les reprend à la basse avant de réfléchir à d'autres parties. Pablo, il pose ses parties de batterie, on fait ça une fois, on se revoit six mois plus tard et le morceau, on le joue au concert.

On n'a jamais fait de pré-pro, on ne s'est jamais pré-enregistré. C'est vachement à l'ancienne. Il y a de l'urgence dans la composition et aussi dans l’énergie, et en live. Même si le son est assez métal, ça reste très punk dans l'esprit.

Comment vous avez eu cette opportunité de travailler avec Stéphane Buriez ?

C’est Christophe Pinot, qui est là ce soir, qui s'occupe de la programmation de la ville, et de La communauté d'agglomération Rochefort-Océan. Ce gars, il était programmateur à la Poudrière. Il nous a contacté et nous a dit : “ Les gars, j'ai vu que vous faisiez le Hellfest. J’essaye de produire des groupes du coin. Moi, j'aime le métal. Vous êtes du coin, vous faites du métal. Il nous a proposé de faire un clip à condition qu'on le fasse sur place, au Clos. Donc, on met ça en place, puis il dit : “Ça pourrait être cool si on pouvait avoir un mec un peu connu.” Nous, on s'appelle Corrûpt, on ne va pas refuser un coup de com. Il a contacté Buriez parce qu'ils se connaissent depuis un moment.

Et Buriez a dit oui. Il lui a aussi demandé s'il était chaud de faire un feat avec nous sur le morceau, pas que sur le clip, mais il a posé un bout de couplet sur un morceau. Nous avons pris le titre qui dure cinq minutes, ce qui est long chez nous. On a enlevé deux, trois parties de Greg et puis c'est Buriez qui les a fait à la place. Il nous a envoyé le son et le lendemain, on se voyait pour faire le clip et puis ça s'est fait très vite.

Et qu’est-ce que ça vous a fait de l’entendre hurler “Cock” au moment où il débute son featuring ?

Je pense que ça a arraché un sourire à tout le monde. Je sais qu'au début, quand on choisissait le morceau, on a hésité. C'est vrai que c'est un de nos morceaux les plus cons, c'est un de nos morceaux qui parlent de cul, etc. Est-ce qu'il va vraiment accepter ? Je pense que le ton lui a plu.

C’est quoi la suite pour vous ?

Renaud : J’ai un projet embryonnaire, un peu dans la même veine, ça va se faire, mais quand je ne sais pas encore.

Pablo : Moi oui j’ai Uncut aussi. On a sorti un clip il y a deux jours. On sort un album le 6 décembre. C’est notre deuxième album. Ça fait trois ans qu'on était dessus. On met beaucoup de temps à le faire et là, ça y est, on lance le tout. Puis on enchaine avec une tournée, on a une quinzaine de dates entre novembre et décembre.

Greg : L’actualité qui arrive c’est le nouvel album d’Artery qui sort le 22 novembre chez Great Dane Record. Et après, j'ai d'autres projets que je suis en train de monter, dont un projet un peu blues, grunge, que je propose à la gratte et peut-être un projet hardcore aussi, mais pas dans le style de Corrüpt, c'est plus hardcore traditionnel, sans être dans le beat down, mais un peu de hardcore traditionnel, et un peu mélo aussi.

Florent : Moi, chez Exhaurio, depuis des années, et ça y est, il se passe enfin quelque chose. Après tout le confinement, les COVID, les machins, les changements de lineup... Et on sort enfin notre premier album Insomnia. Les premières compositions datent de 2016, nous sommes donc très heureux de voir enfin le résultat.

Je ne vais pas vous la poser, mais j'ai par habitude de finir mes interviews par : Qu'est-ce qu'on peut vous souhaiter ? C'est en général un vœu collectif, mais là, vu que vous vous séparez à la fin de l’année...

Une fin heureuse, mais c'est déjà le cas.

Que tout le monde se foute sur la gueule dans les concerts qui nous restent. On a joué hier à Bordeaux, c'était la guerre civile.

Et que notre merch s'écoule et qu'on n'ait plus rien à la fin de notre dernière tournée. Plus aucun T-shirt mais il nous reste plein de CD, allez-y, c'est prix libre. Prenez-en pour Tata, Tonton, Mamie, papi, tout le monde.

Venez donc discuter de cette interview sur notre forum !