Groupe:

Red Cloud

Date:

27 Février 2023

Interviewer:

Didier

Interview Red Cloud

Bonjour les Red Cloud, pouvez-vous nous présenter les membres et la genèse du groupe Red Cloud ?

Nous sommes cinq dans le groupe : Roxane (chant), Rémi (guitare), Maxime (basse), Mano (batterie) et Laura (orgue). Le groupe est né en 2019, lorsque Rémi (qui était batteur dans son groupe précédent) a décidé de revenir à ses premières amours, la guitare, et de monter un projet qui lui correspondait vraiment musicalement, mêlant toutes ses influences 70’s. Quelques compos en poches, il croise la route de Roxane et c’est le départ de l’aventure Red Cloud ! Ensuite tout s’enchaîne rapidement, avec les venues de Maxime, Mano et Laura.

Quelles sont vos influences majeures assumées ?

Notre musique tend vers le Classic Rock des 70’s, donc forcément Led Zeppelin, Black Sabbath, AC/DC, Deep Purple, Cactus, Atomic Rooster, The Doors… Et dans les groupes contemporains, on aime beaucoup Rival Sons, DeWolff, The Black Keys ou Monster Truck par exemple.

Et les moins assumées ? 😊

On assume tout ! (rires) Rémi et Maxime sont des ultra fans de Kiss (toutes périodes confondues, même les années 80 bien kitsch). En répète l’autre jour, on a même fait une reprise ‘Heavy’ de No Limit, de 2 Unlimited ! (rires) Bon, vous n’êtes pas prêts d’entendre ça à l’un de nos concerts, mais on a malgré tout des goûts assez éclectiques !

Pourquoi ce choix de nom pour le groupe ? Un rapport avec le chef Sioux du même nom, je suppose ?

Oui, le nom vient bien de ce fameux chef Sioux ! Il représentait pour nous le combat des opprimés contre leurs oppresseurs, du petit contre le grand. Et puis, on cherchait aussi un nom facile à retenir. Quelque chose de simple à prononcer pour les français ! (rires)

Vous me semblez jeunes, pour autant vous officiez dans un style très vintage, comment expliquez-vous cela ?

On a tous, au sein du groupe, grandi en écoutant tous ces groupes cultes des 70’s. C’est la musique autour de laquelle on se retrouve et on partage les mêmes influences. Elle fait partie de notre ADN. C’était notre motivation première quand on a monté le groupe : maintenir, à notre petit niveau, le flambeau du Classic Rock allumé.

Vous n’êtes d’ailleurs pas les seuls en France et à l’étranger, là encore comment expliquer ce retour au son des années 70s ?

Tous ces groupes cités précédemment ont posé les bases du Rock et de toutes les musiques qui en ont découlé ensuite. Pour nous il ne s’est pas fait grand chose de mieux par la suite. Et puis, c’est normal que l’on s’intéresse de plus en plus aux pères fondateurs du Hard Rock. Leur musique est devenue culte aujourd’hui, elle est indémodable !

Je ne m’en plains pas, j’ai toujours trouvé que j’étais né trop tard, mais par exemple comment avez-vous décidé d’adopter le son particulier de l’orgue Hammond ?

L’orgue, c’est un instrument que l’on retrouve beaucoup dans les groupes qui nous influencent. Il contrebalance bien la guitare, vient apporter une assise, et aussi une touche de folie à nos morceaux. Laura est fan de groupes comme Atomic Rooster par exemple, cela apporte une touche plus psychédélique à nos sonorités, voire prog par moment.

Le blues semble être une musique de base pour Red Cloud, est-ce que je me trompe ?

Oui ! Rémi est un immense fan de Blues ! Surtout des artistes du Delta du Mississippi comme Muddy Waters ou du Hill Country comme Jr. Kimbrough ou RL Burnside. Ce sont ces artistes-là qui ont posé les bases de ce qui sera le Rock ensuite, on les retrouve chez Led Zeppelin ou AC/DC.

A l’écoute de la voix de Roxane j’ai pensé de suite à des chanteuses comme Janis Joplin, Grace Slick de Jefferson Starship, ou pour les plus jeunes à une chanteuse comme Elin Larsson de Blues Pills. Ce sont des références qui vous font sourire, ou grincer des dents ?

On prend bien volontiers ces références et on est flattés de la comparaison ! On aurait pu citer aussi d'autres références de Roxane, comme Joan Jett, Aretha Franklin, Donita Sparks, Billie Holiday ou PJ Harvey. Mais les modèles de Roxane sont aussi masculins, il est même arrivé qu'on la prenne parfois pour un homme sur certains de ses projets passés. Au delà de ça, on essaie aussi de dépasser l’étiquette “femme chanteuse de Rock” que l’on trouve un peu réductrice. On ne dit pas de Robert Plant qu’il était un “homme qui chante du Rock”, on pense qu’en 2023 il est temps de faire tomber ces barrières.

Parlons un peu de ce premier album, Red Cloud, comment avez-vous travaillé pour ces compositions ?

Quasiment toutes nos compos sont parties d’un riff de guitare. C’était l’idée première de Rémi quand il a monté Red Cloud : remettre la guitare au centre de la création musicale. Ensuite, on voit comment cela peut s’articuler avec des mélodies de chant. Puis on bâtit tout le reste du morceau ensemble. Tout s’est agencé de manière très naturelle et fluide car nous avions une idée assez précise de la direction artistique que nous voulions donner à Red Cloud.

J’ai vu que c’est Rémi, votre guitariste, qui s’était occupé de l’enregistrement, du mixage et du mastering, il sait tout faire le bougre, chapeau 😊, mais pourquoi ce choix ? Avez-vous eu peur d’un regard extérieur ?

Il y avait la volonté assumée de maîtriser pleinement ce qu’on allait proposer. Pour un premier album, on voulait vraiment se donner la chance d’imposer notre direction, sans avis extérieur. La porte n’est pas fermée pour la suite, au contraire ! Ce sera enrichissant de voir ce que quelqu’un d’autre pourrait apporter au groupe, en termes de composition, de sonorités, d'arrangements… Mais là, pour un premier album, on a voulu que tout vienne de nous à 100%.

Pourquoi avoir choisi cette intro de tambours sur le tout premier morceau de l’album, The Battlefield ? Encore une référence Sioux ?

Pour The Battlefield qui ouvre l’album, on voulait quelque chose qui sonne primaire, guerrier, en rapport avec le thème de la chanson. On a voulu dénuder la batterie sur cette intro, tout en essayant de la faire sonner “massive” malgré tout. Ce sont des sons qui évoquent les tambours de guerre, les tambours qui guidaient le pas des esclaves malheureusement. On dit que le rythme du Blues viendrait de là, d’ailleurs. Une façon pour nous de boucler la boucle et de rendre hommage encore une fois à tous ces opprimés.

C’est un thème qui semble vous toucher, est-ce que d’autres morceaux y font référence au point de parler d’un album concept sur le sujet ?

Non, nous n’irons pas jusque là ! Le reste de l’album évoque beaucoup d’autres thèmes ! On parle d’histoires d’amour chaotiques sur Skeleton Jigsaw par exemple, ou de la difficulté à s’aimer et à s’accepter tel qu’on est, avec nos faiblesses et nos fêlures, dans Swallow Me. D’autres morceaux sont plus légers et dansants !

D’ailleurs, qui s’occupe des textes et quels sont les sujets qui vous inspirent ?

Roxane s’occupe intégralement de l’écriture des textes. On essaie aussi d’aborder des sujets plus “contemporains” qui n’étaient pas forcément évoqués dans le Rock des 70’s. C’est en cela que notre musique, même si elle fait référence au passé par ses sonorités, garde un pied bien ancré dans le présent. On peut aborder le désordre absolu dans lequel l’amour peut nous plonger, sa force destructrice, le manque de confiance en soi, la solitude, la différence entre ce qu’on ressent et ce qu’on est, le fait de se moquer du jugement d’autrui, ou encore invoquer une femme fantasmée dans ‘Velvet Trap’, que l’on désire, que l’on envie, mais en même temps qui en impose par sa force et sa puissance.

L’album dégage une grosse dose d’énergie pure, comment avez-vous obtenu ce résultat ?

On a vraiment essayé de retranscrire au mieux l’énergie que l’on dégage en concert. On a d’abord enregistré le tout au plus près de la façon dont on joue les morceaux “live”, puis on a ajouté les quelques arrangements nécessaires pour magnifier tout ça. Rémi a essayé de maintenir chaque membre du groupe dans l’énergie du live, en minimisant le nombre de prises. Et peut-être que cette énergie vient aussi du traitement du son de la batterie, qu'on a voulue la plus naturelle possible, et de la frappe bien dynamique de Mano !

Sera-t-il facile d’obtenir le même son sur scène ?

Oui ! Car ces morceaux nous les avons déjà tous joués en live avant même de les fixer sur galette. On sait comment ils doivent sonner devant un public. Les quelques arrangements studio sont présents pour enrichir notre son, mais sur l’album il n’y a aucun morceau que l’on ne peut pas retranscrire en concert.

Vous retrouvera-t-on aussi sur certains festivals cet été ?

Pour l’instant, nous n’avons pas de festivals calés cet été. Nous sommes plutôt en train d’anticiper ceux de 2024…

D’autres plans sont-ils prévus par le groupe après la sortie de l’album ?

Oui, nous allons bien-sûr continuer les concerts autant que possible, et nous avons déjà la matière pour enchaîner sur un second album. On espère pouvoir le concrétiser rapidement car on a beaucoup d’idées qu’on aimerait enregistrer !

Merci pour votre temps, je vous laisse le mot de la fin pour nos lecteurs…

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