Groupe:

Existance

Date:

25 Juin 2022

Interviewer:

Blaster Of Muppets

Interview Julian + Antoine + Julien + Gery

Bonjour et merci de nous accorder un peu de temps. Alors, ce Hellfest ? Comment ça s’est passé pour vous ?

Julian : C’était une tuerie ! On est déjà triste que ce soit fini mais franchement c’était top… un rêve qui se réalise pour nous, être là avec tout ce public. On a hâte de revenir. J’espère (rires).

Avec toutes les tournées annulées depuis un bout de temps à cause de la crise sanitaire, est-ce que vous appréhendiez de vous retrouver sur scène après une si longue pause ?

Antoine : Exactement, ouais. Bon, on a quand même pu faire un concert il y a deux semaines mais sans ça, c’est vrai qu’on n’avait pas joué depuis huit mois. Donc on s’est quand même donné les moyens de bien préparer cette journée, on a fait pas mal de répétitions, de résidences, pour retrouver nos repères.

Vous avez enfin l’occasion de défendre sur scène votre dernier album "Wolf Attack", sorti en fin d’année dernière, mais qui était prêt depuis bien longtemps…

Julian : Oui, il devait sortir avant le confinement normalement… Mais on a bien fait de ne pas le sortir, on n’aurait pas pu le défendre comme on le voulait.

En plus, il est bardé de titres taillés pour le live… A-t-il été difficile de choisir quels morceaux vous alliez privilégier sur un petit set ?

Julian : Ouais, carrément ! Même deux jours avant le concert, on se disait « on va peut-être changer celui-là ou mettre celui-là », on a mis du temps à trouver quels morceaux on allait jouer.

Alors vu que "Wolf Attack" était prêt depuis fin 2019, la question que je me pose, vous la voyez venir, est la suivante : vous avez déjà peu avancer sur son successeur ?

Julian : Oui, on a déjà pas mal de titres dans les tiroirs. Même des titres prévus à la base sur "Wolf Attack" qu’on a finalement échangé contre d’autres. La session compo n’est pas finie, on va devoir reprendre ça plus sérieusement mais oui, on a déjà pas mal de choses de côté.

On n’aura donc peut-être pas à attendre trop longtemps pour une suite donc…

Antoine : On va éviter d’attendre cinq ans, ouais… et de se retaper une crise sanitaire entre les deux si possible (rire).

Revenons déjà sur ce "Wolf Attack" : les retours ont été très bons et c’est amplement mérité. Vous avez des retours sur le succès en termes d’écoutes en digital (via Blood Blast Distribution) ou de ventes physiques ?

Antoine : Oui, c’est l’avantage d’avoir la main dessus vu qu’on n’a pas signé sur un label. Et puis, au niveau de Blood Blast, c’est totalement transparent, on sait très bien quel est le nombre d’écoutes sur toutes les plateformes…

Julian : Pour tout ce qui est physique, Julien en a passé du temps à la poste pour envoyer des CD, des vinyls…

Julien : Oui, c’est l’inconvénient d’être en autoprod, on fait tout nous-même… il y en a eu des voyages à la Poste ! (rires)

Antoine : Aujourd’hui, ça reste le système qui nous permet de nous en sortir le mieux. Si ça évolue par la suite, tant mieux mais c’est le meilleur moyen de continuer pour le moment.

Julian : Ça nous permet quand même de récupérer un maximum d’argent sur ce que l’on vend et de le réinvestir dans autre chose. Après l’été, on va repartir en tournée, donc on va pouvoir réinvestir là-dedans par exemple. On a plus de liberté comme ça qu’avec un label. Pour une tournée, les frais sont très importants, rien que les frais niveau transport, les frais de route, c’est un sacré investissement… On ne va pas toucher d’argent sur la prochaine tournée, sur les ventes de billets je veux dire, tout ce qu’on va récupérer ce sera sur le merch qu’on vendra. C’est pour ça que, pour l’instant, l’autoprod est ce qui nous convient le mieux. Après, si un jour on a un gros label derrière nous, ce sera différent…

Pour Wolf Attack, il y a eu des progrès en termes de production et aussi en ce qui concerne l’artwork… Quelles sont les prochaines étapes que vous vous fixez pour le groupe ?

Julian : Faire un petit album de country tranquille (rires). Non, en réalité, pour "Wolf Attack", on ne s’est pas mis une si grosse pression, on a continué à faire comme on faisait tout le temps : d’abord composer des titres qui nous plaisent vraiment, pour être sincère au maximum auprès du public. On fait ce qu’on aime donc tant qu’on fait comme ça, ça restera du Existance… Sauf que sur celui-là, on a eu la chance de rencontrer François Merle (Manigance) qui nous a produit l’album. Il a vraiment mis un bon coup de boost à l’album ! C’est aussi le premier album du groupe où on est tous les quatre, c’est important ça aussi.

On le sent bien dans votre musique, vous êtes des énormes fans de heavy traditionnel… quels sont les groupes de ce style que vous préférez aujourd’hui ? Sont-ils les mêmes que quand vous avez commencé à écouter du metal ?

Julian : Non, moi, mes groupes préférés sont toujours les mêmes.

Antoine : J’écoute beaucoup d’autres choses, mais les classiques, ceux qui m’ont donné envie de faire de la musique sont ceux que je peux réécouter tout le temps.

Julien : Pareil. Même s’il y a de nouvelles choses, des découvertes, les favoris restent toujours là .

Julian : Surtout que les favoris justement, ceux qu’on écoutait déjà gamins, ils sont toujours au top. Qu’on prenne Judas Priest ou Scorpions qu’on a vu jeudi, ils sont encore au top au moi. Soixante-treize ans, les gars… et vu comment ils envoient encore, j’aimerais bien être pareil à leur âge.

Vous avez rendu de beaux hommages à certains groupes légendaires pendant la période du confinement en proposant des vidéos de reprises de classiques de Rainbow, Riot, Van Halen et quelques autres… Est-ce que vous envisagez de sortir un petit EP compilant tout cela ?

Julian : Nos agents l’envisagent. Nous, pour l’instant, on ne sait pas. Peut-être qu’il y aura une suite, une deuxième partie mais pour l’instant, rien de concret.

Quels autres groupes ou morceaux auriez-vous envie d’intégrer dans une éventuelle suite ?

Julian : Alors moi, il y a un truc que j’aimerais bien faire, c’est une spéciale « groupes français ». J’ai été bercé par les groupes français des années 80 : Vulcain, Sortilège, H-Bomb, Warning et j’en passe… Et ce serait sympa de leur rendre un hommage.

Quels sont les concerts que vous ne voulez absolument pas manquer ici ?

Antoine : On va rejoindre nos amis qui sont venus nous voir et on va aller voir Airbourne et les Guns.

Gery : Moi, aujourd’hui, il y a Kadavar, Igorrr et Monkey 3 que j’aimerais bien voir. Et demain, il y a Sabaton et Metallica qui sont deux de mes groupes phares. Surtout Metallica. On parlait des groupes favoris juste avant bah Metallica est l’un des groupes qui m’a donné envie de faire de la musique. Alors jouer sur cette édition du Hellfest et avoir notre nom sur la même affiche que Metallica, c’est énorme.

Julien : Alors oui, Metallica, ce serait cool de les voir. Après, j’aime bien aussi découvrir de nouvelles choses. Il y a pas mal de groupes que je ne connais pas et le Hellfest c’est aussi l’occasion de faire de belles découvertes !

Quelle suite pour vous et la promotion de "Wolf Attack" ? Il y a toujours cette tournée avec Rhapsody of Fire et Nightmare qui a été repoussé à l’année prochaine, c’est bien ça ? Quoi d’autre ?

Julian : Oui, la tournée avec Rhapsody, c’est pour mars 2023. Mais là, d’abord, on va partir en tournée avec U.D.O. C’est une tournée européenne, on fait tout le mois de septembre et le mois de novembre avec lui. On fait quarante-sept dates dans dix-huit pays. Ça va être rock’n’roll et sport !

J’avais eu le plaisir de vous découvrir en première partie de Primal Fear et Riot il y a quatre ans au Petit Bain. Quels souvenirs gardez-vous de cette tournée ?

Antoine : Il y a tellement de trucs ! (rires)

Julien : C’est que des bons souvenirs même s’il y a eu des moments de fatigue, on oublie tout ça et on garde le positif.

Antoine : Que ce soit pendant les concerts, sur la route, entre nous… il y aurait de quoi écrire un bouquin !

Julian : On a gagné de l’expérience et puis la relation avec les autres musiciens, que ce soit les mecs de Primal Fear ou de Riot, passer un mois avec eux c’était top ! Ils étaient là pour nous. Parfois, il n’y avait pas de loges pour nous, on n’avait rien à manger et bah les mecs nous ramenaient des trucs à manger, ils n’étaient pas obligés de le faire. Ils ont été super sympas. Très humains.

En parlant d’étranger, arrivez-vous à exporter votre Heavy Metal ou est-ce que vous vous concentrez surtout sur l’Hexagone ?

Julian : On arrive à jouer régulièrement en Allemagne, en Belgique ou aux Pays-Bas. Et même, pour l’anecdote, une fois, on a joué en Slovénie et il y avait des jeunes au premier rang avec des t-shirts Existance et qui chantaient "Steel Alive", j’ai trouvé ça ouf.

Si vous deviez conseiller trois de vos titres à quelqu’un qui voudrait se faire une idée de l’identité Existance, lesquels choisiriez-vous ?

Antoine : Alors moi, je choisirais, si vous me permettez messieurs, trois morceaux du dernier album car il est assez diversifié, on a un peu élargi notre spectre. Il y aurait donc "Highgate Vampire", le titre "Rock’n’Roll" et "Tears Of Fire".

Julian : C’est vrai que c’est varié, le morceau bien heavy, celui qui se retient bien et la ballade. Je suis d’accord avec Antoine.

Julien : Pour varier les réponses, je dirais "Wolf Attack" de l’album "Wolf Attack", "Breaking The Rock" de l’album "Breaking The Rock" et "Steel Alive" de l’album "Steel Alive" ! (rires)

Gery : Ouais, moi je suis d’accord avec Julien.

Julian : On voit bien les deux clans à l’intérieur du groupe, la section rythmique d’un côté et nous de l’autre ! (rires)

Vous vouez un culte à des formations des années 70 ou 80 qui vous ont fait tomber amoureux du metal… mais y a-t-il des groupes plus récents que vous appréciez tout autant ?

Julian : Il y a un groupe que j’adore, c’est Skull Fist. J’adore ces mecs-là. Les Suédois d’Ambush aussi, ils sont super bons. Angelus Apatrida, très bons aussi.

Gery : J’adore Gojira et le jeu du batteur Mario Duplantier, c’est vraiment un batteur extraordinaire. J’aime beaucoup Ghost aussi, des gros noms bien sûr…

Et que des groupes qui commencent par la lettre G…

Gery : Eh oui, comme mon prénom ! (rires)

Julien : Et puis, pour revenir sur nos influences, il y a quand même Primal Fear et Riot, on a passé un mois avec eux… et je pense que ça se ressent sur certains morceaux de "Wolf Attack". Bon, ce ne sont pas des petits nouveaux bien sûr mais on n’en avait pas parlé…

Oui, on ressent en effet une touche de Primal Fear assez nette sur le morceau "Deathbringer" et le riff de "Preacher Of Insanity" m’avait bien rappelé le genre de riffs que Riot affectionnait sur un album comme "Thundersteel"…

Antoine : Celui-là, Preacher, on a dû l’écrire en rentrant de tournée, c’est clair !

C’est l’heure de conclure, je vous laisse le mot de la fin :

Antoine : On vous attend nombreux au Petit Bain le 29 novembre avec U.D.O.

Gery : Et pour ceux qui ne seront pas là en novembre, il y aura Rhapsody quelques mois plus tard !

Julian : Et j’en profite pour te remercier d’avoir pris du temps pour nous… ainsi que tous les festivaliers qui ont dû se lever tôt pour venir nous voir ce matin à 10h30, c’était top, on vous aime et on espère revenir dès qu’on le peut.

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