Groupe:

Disconnected

Date:

25 Juin 2022

Interviewer:

philippec

Interview Ivan Pavlakovic, Adrian Martinot

Salut à vous, pouvez-vous nous présenter le groupe dans un premier temps ?

Adrian: Oui bien sûr. J'ai eu l'idée de créer le groupe en 2012 quand je suis sorti de l'école de musique. L'idée de Disconnected a mûri pendant quelques années, le temps de trouver les bonnes personnes, un style musical. Qu'est-ce que je voulais faire exactement avec ce projet ? C'est une période où j'ai aussi beaucoup composé tout seul dans mon coin. Et fin 2016 j'ai rencontré Ivan, et on peut dire que depuis cette période le groupe a vraiment pris forme. On a commencé à travailler à notre premier album qui est sorti en 2018. Ensuite on a enchaîné des tournées avec Tremonti par exemple, Judas Priest, Mass Hysteria. Ensuite le Covid est arrivé et là notre deuxième album est sorti il y a trois mois et nous voilà aujourd'hui au HellFest.

Quelle a été votre réaction quand vous avez appris que vous alliez jouer au Hellfest, sur une des MainStage en plus ?

Ivan: C’est un accomplissement énorme surtout pour un groupe français. On a la chance et la fierté d'avoir un festival comme ça à Clisson. Donc forcément d'apprendre qu'on allait jouer au HellFest, c'est fou, de savoir qu'en plus sur une main stage c'était encore plus fou. Après le Covid, de pouvoir se retrouver là dans le réel c'est vraiment incroyable. Tous les groupes de metal français et étrangers rêvent de jouer au HellFest donc on se sent vraiment privilégiés. C'est aussi pour nous de la concrétisation de l'année de dur travail.

Alors, comment s’est passé votre set hier matin ?

Adrian: On a été surpris qu'il y ait autant de monde à 11h, les réactions avait l'air plutôt bonnes, les gens avaient l’air convaincu par notre set. Je pense qu'on a fait un super job. Tout le monde dans le groupe est très content.

Ivan: On a tout donné et on a aucun regret.

Adrian: Nous, notre ressenti est très bon et puis on a croisé énormément de gens après qui nous ont reconnus, sont venus nous checker, nous dire qu'ils avaient adoré, faire des selfies avec nous.

Ivan: Et même sur scène tous les techniciens de la MainStage 2 nous ont applaudi quand on a terminé notre set, ça fait quelque chose.

Adrian: On a senti qu’on a marqué les esprits, rien que ça, c'est important. C’est un honneur pour nous, on avait été placé là par Mathieu Drouot, qui est maintenant notre tourneur, et je pense que lui aussi il sera content des retours qu'il aura eu du groupe. On a fait le job et on lui a prouvé qu’il ne s'était pas trompé en nous mettant là.

Quel était le line-up d’hier ?

Adrian: Oui, bien sûr, alors tu avais Jelly Cardarelli à la batterie, Romain Laure à la basse, Florian Merindol à la guitare, Ivan Pavlakovic au chant et moi, Adrian Martinot à la guitare aussi.

Comment travaillez-vous pour composer vos albums, sachant que, il me semble, vous n’êtes pas tous de la même région?

Adrian: En effet. Alors, c’est moi qui écris toute la musique, je suis compositeur et j'écris tout ce qui est instrumental, de la batterie au synthé. Une fois que j'ai quelque chose qui me satisfait, je l'envoie à Ivan et il commence à travailler sur ces lignes de chant. On échange beaucoup et puis après on passe aux paroles et voilà.

Vous ne vous retrouvez jamais ?

Adrian: C’est pas facile, lui (Yvan) est sur Troyes, moi je suis sur Nîmes. Ça fait une petite trotte. Sur le premier album on a fait pas mal d'aller retours par mail, via Internet et on s'est rencontré aussi quelques fois car c'était important au début de se connaître un peu plus humainement. Mais là avec le Covid, on n'a pas pu se voir donc on a beaucoup travaillé par mail et puis par vidéo conférence. Et en fait ça fonctionne bien comme ça. Après on verra dans le futur comment ça se passe. On est ouvert à tout.

Ivan: On se retrouve avant les grosses échéances live comme le HellFest ou du studio par exemple. On travaille de plusieurs endroits différents.

Adrian: C’est Jelly et son compère Simélis qui se sont occupés du mixage et mastering de ce nouvel album. On est très content du travail qu'ils ont accompli, ça a été une vraie purge, on a du changé trois fois de mixe et du coup on est prêt à défendre bec et ongles ce nouvel album dans l’année et demi qui arrive.

Vous avez déjà des retours de ce dernier album ?

Adrian: oui on a beaucoup de retours presse que ce soit en France comme à l'étranger et dans l'ensemble les retours sont très bons. On a aussi beaucoup de retours positifs des professionnels.Ivan: on sent qu'on a vraiment passé un cap avec cet album-là, notamment à l’étranger. C'est vrai que nous sommes un groupe qui a des velléité de s’exporter à l'étranger. On a investi en terme de promotion en Europe aux États-Unis, sur l'Australie aussi. On a eu de bons retours, maintenant il faut qu'on aille tout défoncer là-bas sur scène partout on peut jouer.

Par contre je n’ai pas l’impression que vous soyez sur un label ?

Adrian: Non, on est auto produit. C’est pas vraiment un choix, ce sont plutôt les circonstances. On a poussé pour essayer de trouver un label mais on a pas eu de proposition qui était assez intéressante. Donc on a préféré le sortir en indépendant et avoir la main mise sur pas mal de choses.

Ivan: Mais par contre avec le troisième il faut vraiment qu'on trouve un label, qui fasse le boulot comme il faut, parce que financièrement pour la promotion c'est énormément de dépenses, et si on veut continuer à grossir on va pas pouvoir continuer à assumer avec nos portefeuilles déjà bien vides.

Adrian: Par contre on sera très attentif on peut pas s'embarquer dans une histoire à la con où on peut plus décider de rien. Ce qui connaissent le mieux la musique c'est ceux qui l’ont écrite, alors bien sûr il faut des gens dont c’est le métier pour la vendre, mais il faut garder un certain recul. Et pour l'instant on n'a pas encore rencontré les bonnes personnes, tout simplement.

Comment avez-vous réussi à rentrer dans l’écurie Drouot ?

Ivan: On a rencontré Mathieu en 2018 lors de la sortie de notre premier album via mon meilleur ami, Corson, un artiste qui écrit aussi pour de nombreux artistes, plutôt pop et qui était déjà chez Drouot. Mathieu a flashé sur notre premier album, elle nous a donné de suite un rendez-vous. Il a gardé un œil sur nous et comme ça a été le bon moment il nous a recontacté, il a déclenché la signature et là on est officiellement sur le groupe Drouot. On a aussi signé à l'étranger avec Dragon Productions, il s'occupe notamment de Sonata Arctica, Michael Schencker. Et donc eux aussi sont en train de travailler pour nous faire tourner à l'étranger. On a maintenant une belle équipe derrière nous pour gérer tout ça et finaliser les plans.

Vous êtes intermittents du spectacle ou bien vous avez d’autres jobs ?

Ivan: Il n’y a que moi qui soit intermittent, les autres sont tous profs, ou intérimaires. On n’a pas des capacités financières énormes. On arrive surtout bien à s’en sortir parce qu’on a un très bon éditeur, Nicolas Ramaget des Editions Hurlantes, qui décroche pas mal de subventions pour nous. On travaille aussi pas mal avec le territoire de la Champagne et de Troyes qui nous aide bien depuis des années. Donc on arrive comme ça, en étant ingénieux à organiser des choses. C’est aussi des fonds personnels et nos familles qui nous aident. Mais ça reste un boulot de titan et des sommes assez importantes pour un petit groupe comme le notre.

Et comment ça se passe quand vous partez en tournée avec des gros groupes ?

Ivan: C’est toujours beaucoup d’argent, ne serait-ce que pour le transport. Pour la tournée Tremonti, en terme de frais de transport, ça nous à couté un peu plus de 20 000 euros. Et tu as bien souvent que ton merch pour t’y retrouver. Donc faut cartonner. Ca s’est bien passé pour nous, donc on s’en est bien sorti et on est bien content, mais c’est des gros paris à chaque fois. Maintenant qu’on a un booker c’est différent. Maintenant pour avoir Disconnected en France, il faut passer par Drouot Productions, y a des contrats d’intermittents pour tout le monde et des cachets en dessous duquel on peut plus descendre. C’est normal quand on grandit et ça fait partie de nos objectifs de professionnalisation du groupe.

Vous avez pu voir quelques groupes pendant que vous êtes là ?

Adrian: Oui, carrément. On a vu Alice Cooper, Megadeth…

Ivan: Je suis passé voir Benighted car je suis très curieux de ce que fait l’ami Julien. Je le trouve scéniquement très intéressant, il fait des trucs de ouf. En plus on est, comme eux, endorsé, par Hyraw et on s’est tous retrouvés à un apéro gigantesque hier soir et on est ressorti en canard boiteux. C’était super, et les gens de Hyraw sont vraiment de super potes.

Vous étiez déjà venus au Hellfest ?

Adrian: Oui, moi c’est la cinquième fois.

Ivan: Moi c’est seulement la deuxième. J’étais venu en 2018. Parce que l’été je joue avec mon groupe de reprises, c’est grâce à ça que je suis intermittent. Donc je n'ai pas souvent le temps. Mais là, comme Disconnected prend une plus grosse place dans ma vie, j’ai décidé de ne pas prendre de boulot pour être au Hellfest.

Vous avez d’autres dates prévues ?

Adrian: Ah oui ! On joue à Barcelone samedi prochain au Rock Fest. On joue le jour où il y a Judas Priest et Kiss. On est aussi sur la MainStage, c’est cool, on joue une heure. On joue au Waken le 4 aout, le 18 aout au Cabaret Vert à Charleville-Mézières et au  New Blood Fest le 15 octobre à Culoz. On a d’autres dates à venir mais on peut pas encore les annoncer.

Que peut-on vous souhaiter pour l’avenir ?

Ivan: Que ça continue bien sur cette lancée, avec des tournées, des festivals et qu’on soit plus emmerdé avec des pandémies, des guerres et qu’on retrouve un peu de normalité. Continuer à vibrer pour cette musique. Si on a la chance de ne pouvoir vivre que de ça, ça sera déjà magnifique.

 

 

 

 

Venez donc discuter de cette interview sur notre forum !