Groupe:

Sidilarsen

Date:

22 Juin 2017

Interviewer:

Didier

Interview Viber (par mail)

Alors parle-nous un peu de ce que ça fait de jouer sur Main Stage 1 du Hellfest édition 2017 ?

C'est une sensation incroyable, une émotion inédite. Là, tu la sens la vibration ;)

11h, c’est pas mal finalement c’est l'heure de l'apéro, et il y a déjà pas mal de monde ?

C'est particulier, on ne joue jamais le matin, mais le public était déjà chaud. C'est la première fois qu'il y a une telle affluence aussi tôt sur le Hellfest. Quand tu vois des bras en l'air jusqu'à l'horizon, ouais, il y a pas mal de monde ;)

Comment avez-vous choisi la setlist pour un évènement pareil ? C’est court 30 minutes pour tout caser ?

Oui, du coup, on ne peut pas tout caser. On a pioché dans notre discographie pour choisir des titres énergiques, afin d'éviter les temps morts. Un mini set "coup de poing".

Du coup, vous préférez 30 minutes d’un festival comme ça ou bien en tête d'affiche d’une petite salle ?

C'est très différent, 30 minutes au Hellfest apporte une visibilité considérable, et permet à beaucoup de découvrir notre univers. C'est donc très précieux. C'est notre première participation, on ne pouvait donc pas prétendre à disposer de plus de temps. En règle générale, bien sûr, on préfère jouer au moins une heure quinze. Ça permet d'emmener le public dans une histoire, de créer une progression au fil du set, et de dévoiler l'ensemble des facettes de Sidi. On a six albums, on a donc un large choix de morceaux, et un concert entier permet d'approfondir la relation avec le public, la communion. En festival, il faut convaincre en peu de temps, l'exercice est différent, mais les deux sont passionnants.

Peut-être une question tabou, mais comment on fait pour apparaître dans la programmation du Hellfest quand on est un groupe français comme Sidilarsen ? On couche ? On paye ? On attend juste que le téléphone sonne ? On a un agent surdoué ?

Ça fait de nombreuses années que nos fans nous demandaient "mais pourquoi vous ne jouez pas au Hellfest ?" On leur répondait "on sait pas, on pose notre candidature chaque année". Dans les premières éditions, on était clairement pas assez identifiés métal, puis, de plus en plus, la programmation s'est ouverte. Notamment sur le chant en français. Quand on a signé chez Verycords, on en a discuté, et participer au Hellfest est devenu un objectif prioritaire. On a travaillé ensemble dans ce sens, avec le label et le tourneur et ça a porté ses fruits. Merci à eux et au programmateur du Hellfest !

En parlant de petite salle, j'ai eu le bonheur de vous voir au Rat’s à Puget/Argens, la petite salle qui monte dans le sud-est. Vous vous rappelez de cette date chez Eric fin novembre ?

Mais oui ! L'accueil est excellent, l'équipe est dynamique et on sent l'envie de faire de ce lieu un vrai club rock. Ça monte, ça fait plaisir, je leur souhaite le meilleur !

En tout cas, nous, on a passé une soirée exceptionnelle avec vous, et j’avais quelques questions par rapport à votre show. Par exemple, vous utilisez à merveille les écrans vidéo, notamment sur votre entrée en scène qui m’a scotchée. Comment vous organisez ce côté vidéo dans votre set ?

Dans un premier temps, c'est notre éclairagiste Akira, qui a conçu les vidéos, ensuite Jok, chanteur de Seylen, vidéaste et ami, a mis la main à la pâte avec Samuel pour les visuels des nouveaux morceaux. Les vidéos sont calées sur la musique par ordinateur, piloté en live par Sam. On recherche une complémentarité avec le lightshow, et le jeu de scène.

Le solo de batterie/samples de Sam est aussi sacrément synchronisé avec la vidéo, ça représente pas mal de boulot, j'imagine ?

Ouaip ;) les samples et la vidéo tournent ensemble, Sam a le clic dans ses ear monitors, ensuite c'est le talent qui parle ;)

En tout cas, j'avais jamais vu le Rat's autant danser pendant votre concert. C'est important de faire bouger le popotin des gens dans la salle ?

C'est la dimension physique du son Sidi, ça parle au corps, le public s'immerge dans le son. Ça permet de faire circuler des énergies puissantes.

Les samples apportent un réel plus dans le son de Sidilarsen, c'est devenu une vraie signature aujourd’hui ?

On a toujours utilisé de l'électro dans Sidi, depuis nos premières démos. Notre manière de fusionner électronique et organique a évolué mais ça reste notre signature, une part de notre identité.

C'est Sam qui envoie les samples ? N'est-ce pas contraignant de jouer en live avec des machines, ça laisse peu de place à l'improvisation ?

Il reste toujours des plages libres au sein des morceaux qui laissent un peu plus de champ à l'interprétation, mais c'est vrai que Sam doit jouer sur clic, c'est carré, on en fait une force.

Parlons un peu de votre dernier album en date, "Dancefloor Bastards", pourquoi ce titre d'ailleurs ?

Le "Dancefloor", c'est la scène, le mot anglais évoque aussi la pulsation électro, qui fait bouger les corps. "Bastards", c'est pour symboliser le fait que nous sommes des dissidents. On fait une musique inclassable, une fusion qui nous est propre, irrévérencieuse, sans règle à part celle qu'on se fixe. Du pur Sidi en somme. "Dancefloor Bastards", c'est ce que nous sommes : Des salopards du Dancefloor.

Après un peu plus d'un an, quels sont les retours ? En France ? Dans le monde ? Est-ce que commercialement ça a bien fonctionné ?

Les retours ont été excellents, tant pour l'album que sur scène, all over the world :-) Et oui, l'album s'est bien vendu et ça continue.

En parlant du monde, j'ai vu que vous étiez régulièrement en Russie, vous avez trouvé un plan ? Pourquoi la Russie ?

C'est Sam qui a initié l'histoire. Notre tour manager, Rico, avait eu une belle expérience en Russie en tant que musicien. Ça nous a mis la puce à l'oreille. On a fait un échange avec Severny Flot, ils sont venus en France, nous sommes partis en Russie. On a signé chez un tourneur là-bas, Polygon, et nous y sommes retournés pour deux dates du festival itinérant Polygonfest à St Petersbourg et Moscou.

J'ai vu que vous aviez emmené les potos de Mass Hysteria dans vos périples Russe. Racontez-nous ça ?

On les a emmenés sur ces deux dernières dates. On a le même tourneur et le même label, on se connaît depuis longtemps, c'était l'occase. C'était puissant. Pour le reste, ce qui se passe en Russie, reste en Russie ;)

Comment ça se passe pour les textes dans un pays étranger comme la Russie ?

Le public est très réceptif, je pense qu'il n'y a pas besoin de comprendre les textes en détail pour sentir l'émotion et la sincérité. Entre les morceaux on essaie de caser quelques mots en Russe, et le reste en anglais. On a aussi traduit quelques refrains en Russe, projetés sur les écrans, pendant les morceaux.

En parlant de textes, les vôtres sont souvent assez engagés, et j'imagine que les sujets pour de nouvelles chansons ne manquent pas actuellement, si ?

Tant qu'il existe des inégalités et de l'injustice, il y a toujours matière à se révolter. La politique intérieure, Trump, Daech... Il est plus que jamais impératif de mettre l'accent sur ce qui nous rapproche si on veut vivre libres. Le repli identitaire est un échec.

Vous êtes encore en promo pour ce Dancefloor Bastards ? En France ? à l'étranger ?

Toujours, partout.

Quel est votre programme ensuite ?

Le DVD, le 14 Octobre au Bikini à Toulouse, pour célébrer nos 20 ans. Venez tous !

Je te laisse le mot de la fin pour nos lecteurs...

Merci Didier. Sortez voir des concerts, résistez, aimez... A tout' sur la route !