Groupe:

Sekko

Date:

20 Octobre 2017

Interviewer:

christian

Interview Sekko

Salut Sekko ! Tout d’abord, peux-tu te présenter brièvement aux lecteurs des Portes ?

Salut ! Je suis Sekko, j’ai 18 ans, je viens de Chambéry (Savoie), et je viens de sortir mon premier EP "Generation Zero", en autoproduction.

Pourquoi Sekko ?

Voilà la question que j’appréhendais (rires). En gros, j’arrête pas de parler politique avec mes amis, et on discutait de la déforestation amazonienne, des lobbys derrière tout ça… Et là un de mes potes me dit que je serais « le genre de mec qu’on verra enchaîné, à poil, autour du vieux séquoia du monde, pour ne pas qu’on le coupe ». Un énorme fou rire plus tard, je tenais mon pseudo : Sekko. Je suis totalement d’accord pour dire qu’il y a plus classe comme histoire de pseudo (rires)

Tu composes : quelles sont tes principales influences musicales ?

J’en ai énormément. J’ai découvert Green Day à 13/14 ans, et c’est avec eux que tout a commencé : je me suis mis à la batterie grâce à Tré Cool (le batteur), et au rock en général. Après, mes influences se sont diversifiées. Aujourd’hui, des groupes comme Rage Against The Machine, Crucified Barbara, Gojira, Royal Blood, Nirvana ou encore Metallica en sont les principales. Il faudrait plus d’un article pour toutes les citer…On peut résumer en disant que n’importe quel groupe de rock m’influence directement, ou indirectement.

A l’écriture, comment procèdes-tu ? La musique prime sur le reste ou bien y a-t-il chez toi une volonté de transmettre un message au travers de tes textes ?

Je n’ai pas vraiment de « codes » d’écriture. Ca peut être une ligne de chant, un beat… Après, ça vient quand même principalement en prenant ma Stratocaster, et en cherchant le riff qui sonne le plus en accord avec le style de morceau que j’ai en tête. Les paroles viennent après, presque en dernier élément, mais ce n’est pas pour autant qu’elles sont secondaires, bien au contraire. Il y a toujours un engagement fort dans mes textes, j’ai du mal à écrire de la musique sans message derrière, juste pour les rimes. De nombreux groupes que je cite au dessus sont des groupes avec des messages forts. J’écris beaucoup sur la jeunesse, les choix qu’on doit faire à notre âge… Puis il y a tellement de bazar dans notre monde, tellement d’injustices, et de choses absurdes dans nos sociétés. L’élection de Trump, que j’évoque dans "Let Me Leave" et "Legalize The Truth" est un exemple parmi d’autres… Je vois cet EP comme un hymne à la jeunesse, à l’insouciance, pouvoir dire « laisse moi choisir, laisse moi exister, laisse moi rêver ». Je pense que les gens qui écrivent doivent profiter de leur audience pour faire passer un message, peu importe ce qu’il est : faire la fête, profiter de la vie, cracher sur la politique ou le système, évacuer leurs démons intérieurs…

Je perçois dans ton style une filiation avec les groupes américains de rock comme Foo Fighters voire The Offspring. Qu’en penses-tu ?

Oui, ce lien est une évidence aujourd’hui sur ce disque. Je pense que cela vient du fait que j’écoute beaucoup ce genre de groupes. Je dirais que les Foo sont plus présents sur ce disque. C’est le gratteux de mon premier groupe qui me les a fait découvrir quand j’avais 14 ans. Je crois qu’on était sur Guitar Hero, en train de déconner gentiment, et « The Pretender » est arrivé. Ca fait partie de mes claques musicales (rires). Je connaissais Dave Grohl avec son jeu de batterie chez Nirvana, et j’ai tout de suite adoré sa voix puissante. The Offspring, je les ai connus en même temps que Green Day, mais sans m’être réellement penché sur toute leur discographie.

Toutefois, un certain éclectisme est perceptible au travers des six titres qui constituent ton EP : "Storm Of The Ages" limite electro, "Legalize The Truth" presque Thrash… Est-ce volontaire ou te laisses-tu aller au gré de tes envies ?

Au début du processus, j’étais vraiment parti sur un album de rock pur : deux grattes, une basse, une batterie, ma voix et on y va. Mais j’ai vite eu l’impression d’être enfermé dans un cadre. Je me suis dit « allez mec, c’est le premier, faisons ce qui nous plaît ». Pour "Storm of The Ages", l’électro est assez présente, mais je pense qu’on peut vite trouver des influences « gojirassiennes », présentes sur "Magma" notamment. J’ai vraiment composé cette intro dans un esprit de calme, avec l’idée d’un morceau aérien, un peu dans l’esprit des intros de Pink Floyd également. Je voulais vraiment une intro qui tranche avec le reste. Puis je me suis vraiment lâché sur les plans de batterie qui sont vraiment prog. Après même si le reste de l’EP reste assez rock, chaque morceau a sa particularité : "Legalize The Truth" penche vers le Thrash, "Take Me Home" sur le Hard-Rock, avec un petit breakdown… On peut dire que j’ai vraiment fait appel à toutes mes influences, et que j’ai voulu me libérer dans la composition, sans me mettre trop de limites. Je voulais avant tout faire un EP qui me plaise, qui me reflète et me faire plaisir dans les compos.

Il semble que tu aies tout joué sur l’album : comment as-tu techniquement procédé ?

C’était un peu un pari fou, parce que je suis autodidacte en guitare, basse et chant, et j’avais peur d’être vite limité. J’enregistre d’abord la batterie, pour vraiment avoir le feeling au niveau du rythme et de l’esprit du morceau, ce qui disparaît parfois avec le métronome. Je pose les guitares, puis la basse et enfin la voix, ce qui me prend le plus de temps, car c’est là où je suis le moins à l’aise. J’ai tout enregistré via mon ordinateur, avec le matos que je possédais déjà. Après, des amis à moi sont venus embellir le truc : Clara pour la voix de "Storm of The Ages" et Martin pour la guitare lead sur "Take me Home".

Peux-tu compter sur des musiciens pour te produire en concert et interpréter ces titres live ou bien n’es-tu pas attiré par la scène ?

Dès le début de la composition, je voulais avoir un EP dont certains morceaux pouvaient être joués sur scène. J’ai contacté des amis, on est en train de travailler dessus. Je ne te cache pas que le but ne va pas être de rejouer les morceaux au millimètre : je tenais à ce que chacun y mette sa patte, sa signature, sans pour autant dénaturer l’esprit du morceau. Les premiers ressentis sont vraiment bons, je pense que ça va vraiment bouger en live ! On espère pouvoir faire quelques petites dates de chauffe d’ici le milieu du printemps, dans les petites salles du coin.

Est-ce que cet EP représente pour toi un aboutissement, une première expérience enrichissante ou plutôt une galère ?

On va dire un mix des trois. C’était un petit rêve que j’avais en tête depuis que j’ai commencé à composer il y a deux - trois ans. Puis c’est vraiment enrichissant, car tu apprends à gérer la trame de ton projet, à écrire des morceaux de plus en plus bons, donc il y a un côté bénéfique indiscutable dans ce premier EP. Il y a tout un travail de design, de conception visuelle, que j’avais sous-estimée, mais que j’ai finalement adoré, autant que la construction de l’EP. Après, la galère est présente bien sûr : je suis passé par des phases où je me demandais vraiment si je perdais pas mon temps, si ça valait vraiment la peine de le faire, ou bien où j’avais du mal à enregistrer certaines parties… Ca n’a pas été toujours facile de tout gérer avec le lycée, le Bac et les concours, et il a fallu vraiment que je m’arme de patience. Je pense que l’EP est globalement positif, car il m’a ouvert les yeux au niveau de l’écriture d’un projet, des limites de mon jeu de guitare, de ma voix, et donc du futur travail à abattre !

Comment envisages-tu la suite ?

C’est un peu flou pour le moment : comme je l’ai dit plus haut, on va se concentrer sur la scène maintenant. C’est un vrai groupe, pas des musiciens de studio ou de live, donc les futurs enregistrements auront sûrement d’autres influences et sortiront sous le nom du groupe et plus sous le pseudo « Sekko ». Mais je garde bien sûr l’esprit de cet EP comme source d’inspiration majeure pour nos prochaines compos, et pourquoi pas sortir un autre projet un de ces jours en solo ! On restera dans un rock musclé, avec sûrement des influences heavy/thrash un peu plus présentes… Je viens d’entrer en études supérieures, donc on va essayer de garder un petit rythme régulier de répétitions en vue de préparer le maximum de concerts que nos emplois du temps nous permettent.

Merci de t’être prêté à ce jeu de questions-réponses, félicitations pour le chemin parcouru et bonne réussite !

Merci pour cette chronique et cet interview ! Content que l’EP vous ait plu ! Pour retrouver l’EP sur internet (prix libre) : https://rems1.bandcamp.com/releases