Groupe:

Kadinja

Date:

16 Juin 2017

Interviewer:

Deicide5000

Interview Morgan Berthet (face à face)

Je retrouve Morgan Berthet peu après sa performance au sein de Myrath sur la mainstage 2. Il est décontracté et pour l’interview, Philippe d’APDM s’invite car il ne cache pas qu’il aime ce que fait Morgan. Là, on va s’orienter sur son rôle dans Kadinja, un de ses multiples groupes.

Bonjour Morgan, je représente Aux Portes du Metal, un webzine Français que tu connais déjà bien. Pas besoin de se présenter du coup ?

Ouais, c’est bon. Tous les groupes dans lesquels je joue, j’arrive à vous croiser.

J’ai bien revérifié la liste des groupes mais je n’ai pas vu Kadinja au Hellfest.

Non, en effet, c’est juste qu’on a signé chez Klonosphère et que du coup ils m’ont blindé mon après-midi d’interviews.

Alors, tu peux nous rappeler le contexte de ta présence ici au Hellfest…

Ouais, alors ma présence ici c’est que je suis venu avec Myrath, on jouait vers midi et voilà, mainstage blindée. Cool.

T’as l’impression d‘avoir bien joué ?

Non, jamais, faut pas ça ! On peut toujours faire mieux.

En même temps, la vedette vous était volée par la danseuse du ventre.

Ah ouais, ça marche ça ? (rires)

De toutes façons, ça ramène du monde car elle était sur grand écran, après les gens ne restent que s‘ils accrochent.

Oui, l’album a bien été chroniqué, ça marche bien. Notre chanteur Zaher a bien assis sa présence. Faut savoir que quand il est chez lui, il a des groupes de reprises et qu’il chante vingt à trente heures par semaine, donc une demi-heure sur scène comme ça, ça le fait marrer, je pense. C’est un showman fini. Et même quand on est sur des tournées où l'on joue une heure trente ou plus, ça bouge pas. Il prend soin de sa voix alors que sur tournée, tu trouves toujours un chanteur pour qui ça chie pendant deux ou trois jours ; lui c’est nickel, régulier, fiable.

Alors, je te propose de revenir sur Kadinja. C’est comme ça que ça se prononce ?

Moi je dis comme toi “Kadinnja” alors que ça se dirait “Kadenia” dans le pays d’où ce nom vient, en Europe de l’Est, et c’est le nom d’un monument. Mais moi je le dis comme ça me plait, voilà.

Vous existez depuis 2012, y a-t-il eu des changements dans le line-up ?

Il y a pas mal de changements de line-up. moi je suis arrivé toute fin 2015. Eux, ils avaient déjà un EP mais moi je me suis occupé de l’album. Dans les membres fondateurs, il reste Pierre Danel le guitariste et le chanteur Philippe. C’est chaud en terme de line-up mais faut voir le niveau des zicos et je ne me mets pas dedans car je ne compose pas, je ne fais rien (genre !), c'est impressionnant.

Je ne vois pas trop Pierre, mais il y en a un que vous avez récupéré d’Atlantis Chronicles ?

Non, c’est eux qui nous l’ont volé et qui nous l’ont rendu. C’est Nicolas.

Pour les gens qui ne connaissent pas Kadinja, quelles sont les influences du groupe ?

Ce seraient les Meshuggah, les Periphery, les Monuments de ce monde. C’est du Djent. Et après, on est tous à écouter autre chose et d’accord pour dire que le metal nous fait chier. Après je ne pense pas qu’on apporte quelque chose de vraiment nouveau mais on essaie d’apporter ce qu’on veut et se faire plaisir.

"Ascendancy", votre premier album, vient de sortir, comment avez-vous trouvé ce titre ?

Ben, je ne sais pas, c’est le chanteur. J’ai appris que c’était aussi un album de Trivium qu’on n'écoute pas du tout. Je trouvais que ça allait bien avec la couverture, moi je valide.

Tu disais que tu ne composes pas, ça veut dire qu’on t’impose les parties de batterie ?

Pierre Danel, le guitariste principal, compose tout. Il programme les batteries, les basses, enregistre les guitares. Il manque le chant mais quand il t’envoie le morceau, il est quasi fini. C’est déjà ultra avancé. Mais moi, j’aime bien bosser ce qu’il propose car c’est fou ce qu’il programme. Je rajoute mes merdes dessus. Et on itère comme ça. On se met la misère mais il n’y a rien d’imposé. C’est rare dans les groupes où un mec compose tout car c’est souvent que tu te fais jeter dès que tu veux changer une note. Là c’est très ouvert. On peut prendre le temps et si je lui dis sur six morceaux qu’il y en a un qui ne me va pas, il passe à autre chose. On a aussi composé certains morceaux directement en studio.

Le son est impressionnant, tout droit sorti d’une grosse prod’, vous l’avez enregistré où ? Qui était aux commandes ?

Merci, c’est cool. C’est Amaël Durand, le batteur de Novelists, qui a fait ça avec Pierre. Il y a quelques trucs qui ne nous plaisent pas et on essaiera de mieux faire la prochaine fois mais on s’est quand même bien démerdés. C’était pesant comme album. Il a pris vachement de temps entre la composition, l’enregistrement en pointillés.

Ca a mis combien de temps ?

Ben plus d’un an alors que quand je suis rentré, on avait 80% de l’album prêt. Je me souviens avoir enregistré quatre titres en janvier 2016 puis deux titres en avril parce que je ne pouvais pas venir avant, et puis je ne sais plus quoi en juin. C’est infernal car tu remontes ta batterie, tes micros, tu ne sais plus dans quel état étaient tes peaux. Vu la non organisation du truc, on s’en sort bien. C’est pas évident, ils sont de Paris, je suis de Lyon. Je n’ai pas envie de monter spécialement sur Paris pour enregistrer deux titres donc je colle ça à une date de tournée ou autre et les conditions ne sont pas idéales du coup.

Vous avez un peu tourné avec cet album ?

On a fait quelques dates mais on ne matraque pas sur les concerts pour la bonne raison que tout le monde est occupé à faire d’autres trucs. Là on va ouvrir le 1er juillet pour Animals As Leaders à Marseille. On a une quinzaine de dates bookées par la Klonosphère à la rentrée.

Peux-tu donner une chanson qui capture bien l’essence de ce qu’est Kadinja ?

La première de l'album, "Stone of Mourning", pour moi, c’est la grosse tarte dans la gueule. D’ailleurs, on l’a toujours pas rebossée pour le live, elle nous fait un peu peur mais je suis fan. Je trouve "Dominique" marrante. Tu vois, je suis fan de ce groupe, je ne compose pas donc je n’ai aucune prétention. Je ne voulais pas revenir dans un petit groupe, remettre du fric et pourtant je l’ai fait.

Vous n’êtes pas un groupe établi, quel est votre challenge maintenant ?

Là, on ne se prend pas la tête. On est conscients qu’on ne peut pas se rendre disponibles pour 70 dates, parce que c’est un style qui est compliqué à vendre, qu’on n’a pas envie de trop perdre d’argent sur les live et pourtant au début t’as toujours quelque chose à perdre. Donc pour nous, le challenge c’est de se faire plaisir. C’est pépère.

Parce que dans le groupe, il y a toi qui est déjà très investi dans plusieurs groupes avec ce que cela implique sur les tournées. Les autres sont-ils aussi professionnels ?

Oui, je suis clairement le moins disponible mais ils ne veulent pas me remplacer. Pierre Danel et le chanteur sont difficilement remplaçables, donc c’est vite vu. Mais tout le monde est investi. Moi, j’ai des pans entiers de l’année où comme sur la tournée à venir d’Epica avec Myrath, c’est plein.

Bon, merci pour cette interview, y a t il quelque chose que tu voudrais ajouter ?

Merci à vous et puis à bientôt en tournée. On est contents d’avoir eu de très bonnes chroniques, on a eu peut-être deux zines sur lesquels on s’est fait défoncer mais il en faut pour tous les goûts. Encore merci.