Groupe:

Highway

Date:

05 Novembre 2017

Interviewer:

Didier

Interview Highway

Salut les HighWay, nous nous étions vu en novembre 2011 suite à votre passage à Peymeinade. Toujours Montpelliérains ? Toujours un line-up stable, c’est important ça non ?

Romain Chambert (Batterie) : Ah oui Peymeinade ! J’en garde un super souvenir, le public avait apprécié notre musique et on avait notamment partagé l’affiche avec ADX. Une super date ! Depuis 2011, le line-up n’a pas changé. Et pour cause ! On se sent super bien tous les quatre malgré des individualités différentes mais hyper complémentaires. La cohésion entre nous est optimale. Quand on se retrouve à jouer tous les quatre, il y a cette force, cette puissance qui envahit l’espace, c’est assez incroyable… et sacrément jouissif ! Sinon, le groupe est géographiquement un poil éclaté depuis quelques années – Benjamin à Toulouse, moi à Lyon après avoir connu la Bourgogne puis l’Isère, tandis que Sam et Ben sont restés du côté de Montpellier –, mais ça n’a jamais empêché le groupe de rester fort et soudé car on partage la même ambition pour le groupe. HighWay, c’est le projet artistique number 1 de chaque membre du groupe. On est tatoué à vie tu vois, totalement imprégné de ça, tel le fœtus dessiné par Noré sur l’Artwork de « IV ».

Ben Chambert (Guitare) : Oui, je suis maintenant le seul à vivre à Montpellier intra-muros au final mais le QG est toujours à Sète. Donc toujours Héraultais dans l’âme. Disons qu’on est un groupe français au sens large ! Comme dit Romain, le line-up est stable depuis 2011 et la sortie de « United States Of Rock’n’Roll ». On se sent vraiment comme une famille au sein d’HighWay (outre le fait que le Rom’ soit mon frère). C’est important à mon sens pour prendre du plaisir et pour pouvoir le faire partager au public.

Benjamin Folch (Chant) : Le concert à Peymeinade !!! Ca fait un bail mais je me souviens de ta présence oui et de vidéos Youtube également avec un beau rideau rouge en fond !!! Oui, la stabilité ça compte énormément ! Ajoute à ça une excellente cohésion entre nous quatre et un travail acharné pendant toutes ces années et tu obtiens HighWay version 2017 !

Alors vous sortez ce quatrième album, intitulé "IV". Vous êtes trop feignasses pour trouver un vrai titre ou quoi ?

Sam Marshal (Basse) : Ha ha non ! À vrai dire on y a beaucoup réfléchi et émis pas mal de propositions sur la base des noms de certains morceaux de l’album. Mais au final on a pensé que « IV » serait plus adapté pour symboliser l’unité « HighWay ». Quatre mecs ; quatre albums… et le premier sur lequel je pose ma basse. Un renouveau qui aurait perdu du sens avec un titre à proprement parlé à mon goût.

Benjamin : Mouahaha ! On ne pouvait rêver meilleur titre pour cet album. Il signifie tellement de choses.

Romain : (Rire !) Noooon, c’est un choix délibéré bien sûr. En fait, avec « IV », nous souhaitions une évolution artistique. Une évolution de la musique certes, mais aussi de son habillage. Concernant le titre de l’album, nous souhaitions quelque chose à l’image de notre musique, massive et puissante. Charpentée tu vois (rires). A mon sens, le titre « IV » – parce que solennel –, fait écho à cette puissance musicale qui nous caractérise, ainsi qu’à la maturité du groupe. « IV » est un moment charnière pour le groupe. Il y a un avant « IV ». Et il y aura un après. De plus, par rapport à notre troisième opus, "United States of Rock n’ Roll", nous voulions renouer avec d’avantage de simplicité et d’authenticité, tant dans le titre de l’album que dans son imagerie. Car en définitive, la simplicité est bien plus évocatrice en termes de transmission artistique. Quand tu veux faire trop complexe, même si c’est parfois tentant, tu peux te perdre et perdre ton public par la même occasion. Enfin, nous souhaitions avoir notre chiffre « IV » à nous rien qu’à nous (rires), autonome et unique, consubstantiellement lié à HighWay.

On vous pardonne, les plus grands l’ont aussi fait. Je pense à Led Zep, vous avez peut-être d’autres artistes en tête ?

Ben : TOTO IV (Romain pourrait t’en parler des heures…), Santana IV... La galette est tellement variée qu’il était difficile de choisir un titre de chanson qui symbolise sa richesse. Et si on peut arriver à la cheville du Led Zep IV, on est preneurs haha !

Romain : TOTO évidemment, dont je suis fan et mon fils de trois ans aussi ! Lui et moi, nous écoutons d’ailleurs souvent cet album. Il me le réclame (rires) mais il me réclame aussi « le bébé » comme il dit, c’est-à-dire notre album « IV » (rires).

Sinon racontez-nous un peu la genèse de ce quatrième album, car six ans c’est quand même relativement long entre deux albums ?

Benjamin : Très long même mais beaucoup de travail et de peaufinage sur les morceaux. On a pas mal écumé les routes avec "United States of R’n’R" avant de se mettre sérieusement au boulot sur "IV". Cet album c’est bien trois années de préparation pour en arriver là. Je pense même qu’on avait déjà un morceau ou deux en préparation quand on avait enregistré "United States of R’n’R".

Ben : Oui, les riffs de "Concession Time" et "Psycho-Lover" existaient déjà (appelé alors "High-Speed Lover" !) Peut-être l’intro de "Say Your Prayers" aussi. Le temps passe si vite. Après la sortie de "United", on s’est focalisés sur les concerts. Ca a été vraiment notre priorité pour faire connaître le nom du groupe en France mais pas que ! "United States of R’n’R" nous a permis de partir en tournée dans le reste de l’Europe. Puis on s’est penchés sur l’écriture de "IV" dès fin 2015. On a pris le temps pour peaufiner l’album dans ses moindres détails et on est vraiment satisfaits du résultat !

Romain : C’est long… oui et non. Bon, si tu regardes un peu la discographie du groupe, tu t’aperçois qu’on met du temps à pondre nos albums (rires). On a toujours voulu mettre l’accent sur la qualité des compositions, ce qui peut prendre du temps. Et il est vrai qu’à côté du projet HighWay, chacun doit gagner sa croûte, sans compter les éloignements géographiques évoqués tout à l’heure. Tout ceci explique un temps de gestation plutôt long. Mais il existe aussi un autre facteur, et non des moindres : Après "United", nous voulions surtout tourner. On a donc sciemment levé le pied sur les compositions pour promouvoir cet album sur scène. On a ouvert pour des pointures du milieu (Soto, Schenker…), et partagé l’affiche avec de supers groupes. Pendant cette période de l’après "United", nous avons énormément appris, ce qui au final, a eu pour effet de développer et aiguiser nos facultés créatrices. Et un beau jour, en répète, on s’est dit : « Bon les gars, faudrait quand même le sortir ce quatrième album ! On devient aussi long qu’AC/DC là !! » (rires). Durant la phase de conception de l’album, je me souviens d’un week-end de travail très intense avec Ben – juste lui et moi, comme au commencement du groupe où nous écrivions dans ma chambre d’ado, chez les parents, les morceaux de "Have a Beer" ! Lui guitare acoustique déglinguée à la main et moi tapant sur des seaux posés sur le pieu ! (rires). Mais j’en reviens à "IV" ! : ce week-end-là, donc, Ben et moi avons posé les bases d’une bonne demi-douzaine de morceaux de "IV". Ce jour-là, je me rappelle m’être dit : ça y est, la machine est en route ! Sam et Ben, qui vivent à proximité l’un de l’autre, ont aussi fait beaucoup de sessions en binôme, notamment au niveau des chœurs qui se sont considérablement enrichis par rapport à nos précédents albums. On a aussi beaucoup travaillé la netteté et la précision, en lien avec notre ingé-son Adrien Lagarde dont les enseignements nous sont très précieux ! Et au final, nous sommes arrivés à un résultat dont nous sommes fiers, tant en termes de compositions que de production.

Personnellement j’ai beaucoup aimé, autant pour ses morceaux Heavy comme "Say Your Prayers", que pour ses passages acoustiques excellents comme "Concession Time". Vous aimez autant ces deux extrêmes, vous semblez super à l’aise dans les deux cas ?

Sam : Merci ! Oui on essaye de varier les ambiances et les rythmes mais c ‘est assez naturel, pas du tout calculé en fait. Selon nos humeurs on a besoin de retranscrire des émotions dans notre musique. Cela passe par des morceaux assez frais et sautillants ; des ballades et des morceaux plus « heavy ». D’avoir pas mal joué pour promouvoir "United States of R’n’R" nous a fait progresser en tant que musiciens et élargir notre champ d’action.

Ben : Merci ! On se fait plaisir, on ne se met pas de limites ou de barrières dans la composition. Je suis assez old-school dans ma manière de composer. J’écris à l’instinct. Je ne cherche pas à écrire un morceau dans tel ou tel style. J’essai juste de faire un bon morceau. Après comme le dit Sam, tout dépend de l’humeur du moment ! Mais quoiqu’on joue, tant qu’on est tout les IV, qu’on a la signature vocale de Ben, le bass-batt de Sam et Romain et mes lignes de guitares, ça sonnera toujours HighWay. C’est ma plus grande fierté.

Romain : C’est vrai oui, mais tu sais les influences du groupe sont multiples. Dans HighWay, tu trouves du blues, du boogie, du funk, du glam, du heavy… Avant tout, on aime le rock qui swingue tu vois, mais on adore aussi cette agressivité, cette lourdeur pénétrante, cette profondeur du Metal que tu peux ressentir sur "Say Your Prayers" par exemple, avec les magnifiques soli de Ben qui résument à eux-seuls ce que je viens de dire.

Benjamin : Oui c’est ce qui ressort beaucoup dans les discussions autour de l’album. La différence entre les morceaux et leurs styles. Il y a quasiment douze styles différents sur cet album. J’exagère à peine. Mais on a été nourris à ça pendant notre jeunesse. Ce sont des styles qu’on adore. C’est beau de les voir tous réunis sur cet album.

Je suis toujours épaté par le jeu de guitare de Ben, comment travaille-t-il ça ?

Benjamin : Ben travailler ? Non je ne crois pas que ça lui arrive ! Haha !

Ben : MERCI beaucoup. Ton commentaire me va droit au cœur. Je suis autodidacte et j’ai commencé la guitare vers l’âge de 13-14 ans. Directement en groupe avec Romain à la batterie. Ce qui a de suite boosté ma motivation pour apprendre et créer. HighWay est parti de là, ça a toujours été mon seul et unique projet musical, ma passion. Comme beaucoup j’ai appris en repiquant les plans de mes idoles : Angus Young, Joe Perry, Doug Aldrich etc…Puis j’ai beaucoup bossé. J’ai toujours vu la technique comme un outil pour écrire des chansons. Mon plaisir perso dans la musique, c’est écrire de bonnes chansons, de belles mélodies…et j’avoue quelques solos flashy haha ! Plus que la guitare, je travaille surtout pour être un bon songwriter et assurer en live.

Romain : Ben est un très bon guitariste – il l’était déjà à 14 ans ! – et un excellent compositeur. Son jeu est terriblement énergique et électrique. T’as qu’à voir les bonds qu’il fait en live ! (rires). Difficile à contenir la bestiole tellement il est surexcité de jouer notre musique live ! Ben, c’est le jeu Rock n’ Roll par excellence avec, à l’intérieur de lui, le blues des origines. Ça c’est beau ! Et ça fout soit les poils, soit la larme (rires). Le solo de "Boogie Wave" en est une belle illustration.

Je continue à trouver un petit accent à Benjamin dans son anglais, on en avait déjà parlé, je suis un chieur pour ça, mais j’adore sa voix, donc tout est pardonné. Il est impressionnant dans "Concession Time". Il progresse, c’est notable. HighWay est-il son seul projet ?

Benjamin : Haha merci. J’avoue avoir une pointe d’accent malgré les efforts fait pour le gommer. Mais bon faut pas renier ses origines non plus. J’ai pour projet de m’améliorer sur ce point en tout cas. Ca va être mon prochain axe de travail je pense. HighWay est mon seul projet mais c’est marrant que ta question arrive maintenant parce que je songe justement à me lancer à corps perdus dans la musique pour en faire mon gagne-pain et il est probable que de nouveaux projets viennent se greffer à ma vie musicale.

Il est aussi en duo avec Jeff Scott Soto sur "Wake Up", excellent, comment s’est fait cette réalisation ?

Benjamin : On peut dire qu’on y est allé au culot. On l’avait rencontré lui et son groupe JSS à l’époque devenu Soto lors d’une tournée en Espagne et le courant était bien passé entre eux et nous. Il ne nous avait pas oubliés depuis et, lorsqu’on l’a contacté pour lui proposer des voix sur "Wake Up" il a tout de suite accepté. C’était fou !!! On n’avait rien à perdre et il a dit OUI !!! J’en ai encore des larmes plein les yeux !!!

Au niveau des paroles tout est écrit par Ben, les autres n'ont rien à dire ou c’est Ben qui prend toute place ?

Ben : C’est mon côté dictateur haha !

Sam : C’est que les autres sont des queues en anglais !! haha ! Plus sérieusement j’imagine que tout le monde a des choses à dire. Mais savoir synthétiser tout ça pour en faire un texte qui rime, qui a du rythme et dans un anglais plus que correct n’est pas donné à tout le monde. Et pour ça, Ben m’impressionne vraiment ! En s ‘inspirant de personnes ou de situations - vécues ou non - il arrive à retranscrire des émotions et peindre des situations avec toujours pas mal d’originalité, d’humour voire de philosophie. Tout en pondant des refrains qui tuent. Chapeau !

Romain : HighWay est une putain de monarchie !! (rires). Blague à part, nous avons choisi d’écrire nos textes en anglais, et pour ça Ben est très à l’aise. Dès fois, j’ai même l’impression qu’il a le cerveau d’un anglo-saxon ! Moi, je n’ai pas la même aisance dans la langue de Shakespeare. Cependant, j’adore écrire, c’est même une passion ! Mais je suis féru de la langue française, de sa richesse, de sa musicalité et de ses potentialités. C’est pourquoi, je m’investis dans d’autres projets personnels, plus littéraires. En ce moment, j’écris un recueil de poésies et j’ai commencé l’écriture d’un roman. Les textes de HighWay, je les laisse aujourd’hui à Ben (nous en avons co-écrit du temps de "Have a beer" et "Goodbye Money"), c’est bien comme ça. Moi je me concentre sur l’écriture de la batterie et le groove avec Sam.

Benjamin : Il prend toute la place haha ! Il m’arrive de faire quelques ajustements quand je pose ma voix sur les lyrics de Ben pour adoucir le phrasé ou mieux faire coller à ma voix mais bien souvent c’est inutile. Je n’ai pas à me plaindre.

Sam s’implique aussi dans l’écriture de certains morceaux et ses lignes de basses se sont étoffées dans cet album. Il progresse aussi, c’est carrément audible...

Benjamin : Faut dire qu’il partait de loin, ha ha !

Sam : Merci ! C‘est simple ce n’est pas moi qui ai joué sur "United States of R’n’R". Pas que je dénigre le travail de mon prédécesseur -ce qu’il faisait était tout ce qu’on demande à un bassiste rock : jouer les toniques, créer l’ossature du morceaux en binôme avec la batterie. C’est sûrement une question d’influences également. Pour ma part j’adore la prise de parole de bassistes comme Gene Simmons (Kiss), Tom Hamilton (Aerosmith) ou encore Neil Murray (Whitesnake première période) et Duff McKagan (Guns n’ Roses). Quand je peux, j’essaie d’apporter un peu d’harmonie et de subtilités dans mes lignes de basse, tout en gardant le groove avec la batterie bien sûr ! D’ailleurs je remercie mes comparses de m’avoir laisser de l’espace pour m’exprimer et d’avoir accueilli mes remarques d’ordre musical avec objectivité et intérêt. Quand tu arrives dans un groupe qui a une façon de faire depuis des années ce n’est pas forcément évident. Mais bon je pense que le résultat est là ! Impeccablement mis en valeur par le mix et mastering de Brett Caldas-Lima au passage.

D’ailleurs expliquez-moi l’une d’elles que je trouve géniale : "Chemical Trip" ? C’est une expérience vécue ?

Sam : Que celui qui n’a jamais pris de LSD me jette la première pierre !! Aïe...

Ben : Même pas haha ! La musique a été écrite par Sam. Et dès qu’il me l’a montrée, son swing m’a tout de suite fait penser aux élucubrations d’un mec sous acides. J’ai écrit la mélodie de chant mais toute la vie de ce morceau réside dans l’interprétation géniale et théâtrale de Benjamin qui amène clairement le morceau dans le cosmos haha !

Benjamin : Aaaaah "Chemical Trip" ! On est dans un grand délire avec celui-ci. Le délire d’un dandy drogué qui nous invite dans son monde coloré. J’adore ! Je prends toujours autant de plaisir à interpréter ce personnage et pourtant toujours clean (ou presque).

Sinon c’est toujours massivement Ben qui s’occupe des compositions. Comment cela se passe-t-il exactement ?

Ben : Ils n’ont pas le choix ! Non je plaisante. En général je me charge d’écrire les basic-tracks. Je présente aux boyz un morceau fini dont je suis satisfait. Pour en arriver là, j’en ai jeté un bon gros paquet que je ne considère pas assez bonne pour leur présenter. Puis on les passe à la moulinette HighWay. On fait les arrangements tous ensemble, on revois plus ou moins les structures, Benjamin s’approprie la ligne de chant etc… C’est une formule qui marche bien pour nous, alors on continue dans ce sens.

Sam : Exact c‘est lui qui amène pratiquement tout. À l’exception de trois instrus que j’ai cosigné sur cet album. Il arrive avec les morceaux globalement structurés et avec les lyrics, et derrière on taille dans le gras, on assouplit, on peaufine. Chacun a son mot à dire mais au bout d’un moment il faut trancher !

Romain : En général, les compositions du groupe partent d’un riff de guitare. Et faut que ça tranche !! (rires) Ben nous le soumet en répète. Sam et moi, on pose notre rythmique dessus, et si en le jouant tous les trois, on se regarde avec une putain de banane, alors on garde !! (rires) Après, on peaufine, on sculpte le morceau jusqu’à obtenir un résultat satisfaisant à nos yeux. Mais les morceaux ne cessent jamais de s’enrichir avec le temps – je rêve de réenregistrer nos classiques de la période "Have a Beer !", "Goodbye Money" et "United", pourquoi pas à l’occasion de la sortie du cinquième album ! Je vais en parler aux autres tiens (rires). Ben écrit généralement les textes interprétés par Benjamin qui a l’avantage d’avoir plusieurs personnalités en une ! (rires) Donc c’est super cool !

Benjamin : Oui, quand j’arrive, les paroles sont souvent déjà écrites et les mélodies trouvées. Je n’ai plus qu’à procéder à quelques ajustements pour que les morceaux collent en avant, j’y mets mon grain de sel et c’est parti ! Place à l’interprétation.

C’est un style musical qu’il est difficile de révolutionner. Comment trouvez-vous les refrains qui finalement caractérisent vos morceaux ?

Sam : Dans la boîte à refrains pardi !

Ben : Il n’y a pas de recette miracle. Je considère que le refrain efficace est une de nos marques de fabrique alors on se casse la tête pour trouver des refrains qui marchent en Live. On essaie toujours d’avoir un chorus simple, facilement mémorisable mais sans être simpliste. Garder une certaine fraîcheur et une originalité pour ne pas tomber dans les clichés du genre. Cette simplicité est la plus grande difficulté de l’exercice haha !

Benjamin : Des heures de recherche pour trouver le refrain qui va te rentrer dans la tête et te donner envie de chanter immédiatement ! C’est diaboliquement efficace !!!

Vous cherchiez un label lors de la dernière interview, je vois que "IV" est produit par HighWay Corp, vous vous êtes fait une raison ?

Ben : L’industrie du disque est en charpie, très peu de labels investissent dans le Hard-Rock, encore moins quand il est Français et ce malgré nos ambitions internationales. Mais au final, qui de mieux pour donner une direction à notre musique que nous-mêmes ? Nous avons pu travailler cet album dans ses moindres détails, sans pression de timing et en sommes pleinement satisfaits. Nous avons bossé dans un super studio du coin (« Le Stud’ du Sud » de Paul Viguer), fait mixer et masteriser le bébé par une pointure du cru (Brett Caldas-Lima du Tower Studio, mieux connu pour ses travaux avec Devin Townsend, Hypno5e, Adagio, Megadeth…). Pour la promo et la distribution, nous travaillons avec une super agence de passionnés (Dooweet Agency) et le label Season Of Mist. Nous travaillons également avec une solide agence de booking (Phenix-Events Ltd menée par Philippe Delsaut) pour la tournée promo. Bref, je crois qu’avec de l’huile de coude et beaucoup de foi, on ne s’en est pas trop mal sortis au final !

Benjamin : Vive les joies de l’autoproduction. Heureusement nous ne sommes pas seuls et on a notre réseau pour la distribution et la com’. Dooweet fait un gros travail depuis la sortie de l’album et ça se sent. Ca fait plaisir !

Pas trop compliqué de gérer tout ça ? A l’époque vous ne viviez pas de votre musique, les choses ont-elles progressé ? Vous faites quoi du coup dans la vie ?

Ben : Personnellement, je ne vis pas de la musique mais ce n’est aucunement un frein à notre progression. Toute est une question de motivation et d’organisation. Ca me permet au contraire de pouvoir investir financièrement dans le groupe pour nous permettre de monter les divisions. Le nerf de la guerre !

Romain : Ah ah, c’est sûr ce n’est pas évident de tout concilier, ça demande beaucoup d’énergie que de gagner sa croûte, s’occuper au mieux de sa famille et aller le plus loin possible avec sa Rock Brigade ! Il y a quelques sacrifices c’est sûr, car si tu veux réussir il y a beaucoup de travail. Mais le groupe est une priorité et nous partageons l’ambition de réussir. On ne vit pas encore de notre musique. Pour ma part, j’ai une formation de juriste, et je bosse pour la justice sociale bro’ ! Je suis Inspecteur du travail à Lyon. Mais tu sais, même dans mon métier en apparence radicalement différent voire opposé, je veille à y insuffler un esprit Rock n’ Roll (par l’action, la prise de risques, ou en surfant sur les limites). On ne se refait pas ! Le Rock n’ Roll est une nature. On l’a en soi ou pas. Mais quand tu l’as, ça ne te lâche pas !! Bad boys never change !

Sam : Pour ma part je vis essentiellement de la musique. Et d’un peu de proxénétisme et de deal pour arrondir les fins de mois.

Benjamin : Et ouais dur d’avoir un boulot pour subsister à ses besoins et faire de la musique à côté. Perso je suis directeur adjoint dans un magasin de déco mais, comme je le disais plus haut, j’envisage de changer de voie et de me lancer pleinement dans la musique.

Je viens de voir que vous revenez juste d’une date à Barcelone avec Michael Schenker. Ca s’est bien passé ?

Romain : Pffffouaaaa : Enooooorme !! Je suis encore dedans tu vois. Tout le mini-tour espagnol a été magnifique d’ailleurs, avec avant la Razzmatazz de Barcelone, la Escenario de Santander et l’auditorium de Burlada (Pampelune). Les salles étaient au top et remplies à bloc, avec un public chaud-bouillant. Vraiment, c’est toujours un grand plaisir de jouer en Espagne. Le public espagnol est incroyable. Il répond toujours présent et adore le Rock !!

Sam : Terrible ! Jouer en première partie n’est pas toujours une sinécure. Le public ne nous connaît pas pour la plupart et attend surtout la tête d’affiche. Mais pour le coup, et d’un avis unanime au sein du groupe et de la super équipe qui nous accompagne, on a réussi notre mission ! Le public a été super réceptif à notre musique et nous a chaudement applaudi à la fin de nos prestations. Ça fait plaisir ! J’en reviens à l’équipe qui nous accompagne sur la route : Christina ; Adrien et Nikko. Grâce à leur investissement dans l’organisation, on est super conforts et on peut se permettre de se focaliser sur le concert et tout donner une fois sur scène. Ils sont au top !

Benjamin : C’était énoooooorme !!!! Super tournée ! Trois dates en Espagne dans des salles immenses et devant des foules inconnues acquises à notre cause à chaque fin de concert ! C’était vraiment génial !!! Merci à Michael Schenker et son équipe de nous avoir encore fait confiance sur ce coup !

Un premier concert en Catalogne ? Avez-vous trouvé l’ambiance tendue à cause des événements ?

Benjamin : Tendue non, mais on sentait quand même que les événements qui s’y déroulent actuellement pèsent un peu sur les personnes. Des drapeaux espagnols et catalans aux fenêtres, des gens qui passent et qui crient « Liberté pour la Catalogne », d’autres qui les soutiennent ou les regardent bizarrement… Heureusement ça n’a pas entaché l’ambiance pendant le concert. Au contraire ça l’a transcendé. L’ambiance ce soir là était vraiment très chaude !!!

Ben : Nous avons joué à la Razzmatazz (un de mes rêves de gosses les plus humides) et l’ambiance était très chaleureuse comme sur les autres dates. Le Rock’n’Roll est la meilleure des thérapies.

Romain : Pas vraiment en fait. Bon, il est vrai que nous nous étions un brin déconnectés car concentrés sur les shows. Mais le lendemain du concert à la Razzmatazz, nous avons profité de la ville, et l’ambiance était plutôt sereine quand même. Les mouvements étaient pacifiques.

Avez-vous beaucoup tourné pour "United States of Rock ‘n’ Roll" ? En France ? A l’étranger ?

Benjamin : Beaucoup oui c’est le cas de le dire. France, que ce soit à Paris, dans le Sud et dans l’Est principalement, Espagne, Allemagne, Angleterre, Suisse. On a sillonné la route avec "United" et on a hâte de faire encore plus avec "IV" !

Avez-vous fait de belles rencontres lors de ces dates ? Pensez-vous avoir réussi à vous faire un nom ?

Romain : Plein de belles rencontres !! Notamment les musiciens de Michael Schenker que nous avons retrouvés récemment en Espagne, et Jeff Scott Soto qui est crédité sur "IV" et chante sur le titre "Wake Up" avec Benjamin. Depuis "United", je pense que la notoriété européenne du groupe a grandi, oui. Et avec "IV", nous pouvons enfoncer le clou !! Le groupe a gagné en maîtrise et en maturité, il est prêt à jouer sur toutes les scènes, à partir en tournée. Et je croise les doigts pour le HellFest à très court terme !

Benjamin : Toujours oui ! C’est un plaisir de jouer dans des endroits nouveaux, de rencontrer les rockers et les métalleux locaux, de rencontrer d’autres groupes, d’autres musiciens et de créer des contacts avec les gens ici et là. Le réseau se construit et la famille HighWay, notre « Brotherhood », s’agrandit. Le nom se fait entendre et connaître petit à petit un peu partout. Il arrivera bientôt aux oreilles d’un plus grand nombre encore avec ce nouvel album et le clip qui va nous servir de vitrine à plus grande échelle.

Quels sont vos plans pour promouvoir ce nouvel album ?

Romain : Notre booker, Philippe Delsaut et Dooweet Agency assurent la promotion de l’album, et bien évidemment nous espérons beaucoup. Pour l’instant, les échos des radios et de la presse sont très bons. Le clip du titre "Separate Ways" passe à la TV. Pourvu que ça dure et que ça nous mène le plus loin et le plus haut possible !!

Sam : Des vidéos et des dates. Encore et encore. Il n'y a qu’en tournant un maximum qu’on se fait un nom et une réputation.

Au final c’est un cercle vicieux, si tu ne vis pas de ta musique mais d’un autre job, tu n’es pas trop dispo pour tourner. Comment faire ?

Ben : On s’en sort plutôt bien pour le moment. Toute est histoire de motivation, de concession et de choix. « I’ll sleep when I’m dead » disait l’ami Bon Jovi. C’est à peu près notre cas haha !

Romain : Ecoute, pour l’instant, on arrive à concilier les deux. Une bonne partie des congés passe dans le groupe quand il faut partir en concert ou en tournée, préparer les shows, etc. On le sait. A part Sam et Adrien qui sont intermittents du spectacle, on vit effectivement d’un autre job à plein temps. Mais chacun travaille sérieusement son instrument et/ou sa voix pour basculer dans le professionnalisme avec HighWay, et vivre l’aventure de la façon la plus aboutie qui soit. Comme je le disais tout à l’heure, HighWay est une priorité pour chacun, et on s’arrange comme on peut avec nos métiers respectifs pour pouvoir tourner et nous consacrer au groupe. Il est certain qu’avec "IV", et les soutiens sur lesquels le groupe peut désormais compter, on peut franchir un sacré pallier. Et si le groupe prend de l’importance, et que HighWay occupe de plus en plus de place, c’est tant mieux ! Au final, c’est notre ambition. Perso, je prendrais sans hésiter une disponibilité pour vivre l’aventure et que celle-ci dure le plus longtemps possible. Nous verrons bien de quoi l’avenir sera fait mais j’ai bon espoir qu’avec "IV", on tourne à travers l’Europe voire au-delà. Cet espoir était déjà là au temps de "United", et même avant. Il faut toujours garder la foi !

Sam : Pour l’instant on se débrouille bien. Mais c’est sûr qu’à un moment donné il faut franchir le pas et s’y mettre à 100 %. Jouer régulièrement et de partout. Le groupe n’en sera que meilleur.

Une chance de vous trouver sur des gros festoches l’été prochain ?

Ben et Benjamin: On y travaille et on y croit. Ben Barbaud si tu nous lis.. haha !

Romain : Que oui !! C’est dans les tuyaux bro’.

Sam : On espère bien ! Si tu as des contacts, n’hésite pas ! ;)

Merci à vous, et j’espère pouvoir vous écouter lors d’une date dans le sud-est (83, 06) rapidement.

Sam : Merci à toi ! On viendra ! Et ça va poutrer !

Benjamin : Merci à toi et « Aux Portes du Métal » pour ton soutien. On espère aussi passer par le sud-est bientôt ! ;) Maybe pour un HighWay “Back in Peymeinade” !

Romain : C’est réciproque Didier, on compte bien tourner dans les salles du Sud-Est. Au plaisir de te voir sur la tournée du HighWay "IV".

Ben : Un grand MERCI pour ton soutien. A très vite en Live. Cheerz !