Groupe:

Entropia Invictus

Date:

28 Février 2017

Interviewer:

fifi59

Interview Jérôme Bougaret

Salut Jérôme, merci d'accorder cet entretien au webzine auxportesdumetal.com. Pour commencer, peux-tu nous présenter les membres du groupe ?

Salut Philippe. Entropia Invictus est un groupe de Black-Death Sympho composé d’un guitariste (Jordan), d’un bassiste (Laurent), d’un batteur (Pierjan). Pour ma part, je m’occupe de la guitare, du chant et de la composition des arrangements symphoniques.

Quelles sont les origines du groupe, de son nom ?

Entropia Invictus existe avec ce line-up et ce nom depuis 2012. Auparavant, nous nous appelions Entropia. Entropia Invictus veut dire "l’entropie invincible" en latin. L’entropie est un terme de thermodynamique qui mesure le désordre d’un système. Or, l’entropie ne peut que croître avec le temps. Nous trouvions que cette force en constante progression qui augmente de manière inéluctable correspondait bien à notre musique, mais également à l’état d’esprit du groupe.

Peux-tu nous entretenir du parcours d'Entropia Invictus depuis ses débuts ?

Le projet Entropia fut créé en 2000 avec Marie Rouyer au chant (actuellement chanteuse du groupe Whyzdom). A l’époque, nous voulions mélanger les styles dans des compositions mêlant le metal sympho à chanteuse et le black metal. Avec le départ de Marie et l’arrivée de Pierjan à la batterie, notre musique est devenue plus extrême.

Quelles influences jalonnent ce parcours ? De quels groupes vous sentez-vous proches ?

Au début nous étions aussi bien influencés par Nightwish ou Epica que par Cradle of Filth ou Dimmu Borgir. Désormais, nous nous sentons plus proches de Carach Angren, SepticFlesh voire Behemoth.

Vous avez longtemps travaillé avec Marie Rouyer. Avez-vous envisagé de recruter une nouvelle chanteuse suite à son départ ?

Nous en avons discuté bien entendu, mais trouver une personne aussi talentueuse, capable de chanter avec une voix passant du growl au lyrique ou au rock, mais également ayant une personnalité aussi attachante pouvant s’intégrer facilement au groupe, cela nous semblait mission impossible. Nous avons donc décidé de rester à quatre, plus soudés que jamais.

Je découvre le groupe avec "Human Pantocrator", qui incarne un Black/Death Sympho efficace et prenant. Je présume que vous en êtes très satisfaits au sein du groupe ?

Cet album marque véritablement le début d’Entropia Invictus. Non seulement par le changement de nom mais aussi par ses compositions. Le précédent album, "Black Drop in Clear Water", avait été écrit pour la voix de Marie, avec des lignes de chant très mélodiques, ce qui n’est évidemment pas le cas pour "Human Pantocrator".

Peux-tu nous entretenir du processus de composition de l'album ?

De manière générale, Jordan et moi composons la musique. Nous avons mis au point une manière de composer un peu spécifique. Nous proposons au groupe un morceau où n’apparaît que notre instrument. Les autres membres du groupe peuvent alors composer leur propre partie. A chaque étape, nous redécouvrons le morceau. C’est quelque chose de très stimulant car nous ne savons pas ce que chacun va apporter à la musique. Le résultat final dépasse bien souvent notre vision initiale. Pour les textes, j’ai voulu garder un thème commun pour donner un ensemble cohérent à l’album. Ce thème est celui de l’Humain, sa folie, ses peurs, sa place dans l’univers, son esprit créatif…

A mes yeux, un album de ce type se doit d'avoir un son puissant et un mixage harmonieux... mission accomplie ! Comment s'est déroulé l'enregistrement de "Human Pantocrator" ?

C’est Pierjan, notre batteur, qui s’est chargé de l’enregistrement et du mixage de l’album. Bien qu’il ait beaucoup travaillé sur les pré-productions, c’était une première pour lui et il s’en est sorti avec les honneurs. Travailler avec notre propre home-studio nous a permis d’enregistrer sans pression en ayant le temps de peaufiner chaque détail. Le mastering a été confié à Brett Caldas-Lima du Tower Studio (SepticFlesh, Devin Townsend, Ayreon…) qui a aussi fourni un travail remarquable.

Peux-tu nous parler de l'artwork de "Human Pantocrator" ?

L’artwork a été réalisé par Vincent Fouquet du studio Above Chaos. J’avais une idée très précise du visuel qui devait représenter l’Homme comme étant à l’origine des religions et des mythologies. J’ai donc fourni à Vincent un cahier des charges et des croquis et il a su transcender tout ça en y apportant sa propre vision. Au final, nous sommes très satisfaits du rendu.

Comment se déroule la collaboration avec M&O Music ?

A l’issu du mastering, nous avons passé plusieurs mois à démarcher les labels et M&O a répondu favorablement à notre projet. Le label assure la diffusion physique et numérique de notre album au niveau national et international. C’est la première fois que nous sommes distribués à grande échelle, nous sommes donc impatients de voir ce que cela va donner.

Quelle est l'actualité d'Entropia Invictus, présente et à venir ?

Nous venons donc de sortir notre tout nouvel album, "Human Pantocrator". En ce qui concerne les concerts, nous allons faire de très belles premières parties, notamment le 9 mai à Nantes avec Fleshgod Apocalypse.

A quoi peut-on s'attendre lorsqu'on va découvrir Entropia Invictus sur scène ?

Notre musique est assez théâtrale et nous tachons de faire de chaque concert un spectacle à part entière, avec différentes ambiances allant de l’interlude le plus poignant au blast-beat le plus brutal. Le mieux c’est de venir vous rendre compte par vous-même !

Quel regard portes-tu sur la scène Metal française actuelle ?

La scène metal française est extrêmement fertile avec des groupes de grande qualité. Le fait que Gojira soit nommé aux Grammy Awards en est une preuve de plus.

Quels albums écoutes-tu en ce moment et lesquels conseillerais-tu ?

En ce moment j’écoute surtout le dernier album de Fleshgod Apocalypse, "King". Je le trouve juste parfait ! Ils ont réussi à trouver le bon équilibre entre la violence du death et l’emphase de la musique classique. L’autre album que je trouve terriblement abouti c’est "The Satanist", de Behemoth. Sinon pour ceux qui ne connaissent pas le black sympho de Carach Angren, je vous conseille le très bon "Lammendam".

Je te remercie pour cette interview et te laisse le mot de la fin.

Merci à toi, j’espère que notre nouvel album te plaira ainsi qu’à tes lecteurs et que vous aurez autant plaisir à l’écouter que nous à le jouer.