Groupe:

RavenEye

Date:

19 Juin 2016

Interviewer:

Didier, Evanessa

Interview Aaron & Oli (face à face)

Salut les gars, pouvez-vous présenter votre groupe à nos lecteurs ?

Oli : Nous sommes RavenEye, et je m’appelle Oli.

Aaron : Moi, c’est Aaron.

Oli : Nous représentons les deux tiers de RavenEye. Nous sommes un groupe de rock et notre musique s’apparente à celle de Led Zeppelin, Soundgarden et Queen Of The Stone Age.

Comment avez-vous choisi le nom de votre groupe ?

Oli : J’ai grandi au Royaume-Uni et j’ai toujours été passionné par l’ornithologie. J’ai fini par éprouver une grande fascination pour les corvidés, comme les corneilles, les corbeaux et de nombreux autres oiseaux. Ce sont des volatiles vraiment uniques et intelligents, cela ne veut pas forcément dire que nous leur ressemblons [rires]. Mais de toute façon, j’avais décidé de trouver un nom de groupe qui corresponde à ce thème. Ce nom nous plaît, il est plutôt neutre et il n’indique pas vraiment quel est notre style musical.

Apparemment Oli, tu es très célèbre dans le domaine du blues. Tu as donc décidé de jouer du rock. Quelles sont les raisons qui t’ont donné envie de privilégier un autre style et un autre public ? Est-ce pour pouvoir participer à de grands festivals comme celui-ci ?

Oli : [rires] Oui! J’adore le blues, cette musique a bercé ma jeunesse. Mon père m’a aidé à gérer ma carrière pendant quelque temps et j’ai ensuite trouvé un label pour le faire à sa place, mais je ne suis jamais vraiment impliqué personnellement dans les décisions qui ont été prises ou dans la gestion de ma carrière. Je me contentais de composer, de jouer les morceaux, de partir en tournée et j’adorais ça. Mais au bout de quelque temps, j’ai commencé à composer des morceaux plus lourds. C’est à ce moment-là que je me suis rendu compte que j’avais acquis suffisamment de connaissances et que j’ai eu envie de suivre ma propre voie. Je ne souhaitais pas forcément devenir plus célèbre ou participer à de plus grands festivals. Je voulais tout simplement rester sincère et authentique. On ne peut pas faire semblant lorsqu’on joue, en tout cas, moi, je n’y parviens pas. Et nous venons de vivre deux années complètement dingues. Nous faisons tout nous-mêmes : nous organisons les tournées, nous réservons nos chambres d’hôtel, nous conduisons, nous transportons notre équipement, nous sommes ensemble en permanence tous les trois.

Votre groupe est donc tout récent, vous n’avez qu’un seul EP à votre actif. Vous avez pourtant déjà joué en première partie de Slash et de Deep Purple. Comment avez-vous réussi à organiser tout cela ?

Oli : Je n’en sais rien du tout. C’était vraiment incroyable. Car nous avons principalement enregistré cet EP afin de pouvoir donner plus de concerts locaux en Angleterre. Nous n’espérions rien de plus. Nous voulions donner un aperçu de notre style au public. Mais les choses ont pris une ampleur inattendue. Cela nous a permis de vivre une aventure formidable. Cela nous met la pression pour le prochain album et c’est plutôt positif car nous voulons vraiment qu’il soit excellent. Et nous le trouvons vraiment génial. Nous avons dû choisir parmi de très nombreux morceaux et nous avons sélectionné ceux qui nous tiennent le plus à cœur, ceux qui expriment parfaitement nos idées. Nous accordons beaucoup d’importance aux textes et aux morceaux que nous proposons au public. Nous ne nous concentrons pas uniquement sur la musique. Nous voulons que nos morceaux racontent des histoires et qu’ils fassent référence aux choses que nous faisons et aux personnes que nous aimons ou que nous détestons…

Alors comment se sont passées vos tournées avec Slash et avec Deep Purple ?

Aaron : Les deux ont été extraordinaires. Je considère Slash comme un véritable dieu du rock. Et j’ai reçu une vraie leçon d’humilité lorsque je l’ai croisé dans un couloir et lorsqu’il m’a demandé d’où je venais. Son groupe et son équipe sont vraiment incroyables. Tout le monde a vraiment été sympa avec nous et nous avons eu l’impression de vivre un rêve, car notre carrière vient tout juste de débuter. Cela s’est déroulé de la même manière avec Deep Purple en France et en Espagne.

Oli : Oui, nous avons tendance à oublier tout ça et cela devient une habitude pour nous. Tu sais, on se retrouve tous les trois et nos trajets durent parfois quatorze heures. Par exemple, lorsque nous étions à Bilbao, notre concert à débuté vers 21h00, nous avons ensuite quitté le festival et nous avons conduit de nuit pendant sept heures d’affilée pour arriver ici. Nous avons dormi deux heures dans notre van avant de remonter sur scène.

Il me semble que vous êtes également partis en tournée avec Blues Pills, qui fait aussi partie de mes groupes préférés. Comment cela s’est-il passé ?

Oli : Oui, et nous les adorons ! C’est un groupe génial.

Aaron : Nous avons fait une grande tournée au Royaume-Uni avec eux, elle s’est achevée en Irlande du Nord et nous nous sommes beaucoup amusés là-bas tous ensemble. C’est un groupe formidable, ils sont très unis et très soudés. Leur public est très sympa, les gens apprécient beaucoup leur son psychédélique. Il me semble que leur nouvel album est déjà sorti.

Et aujourd’hui, vous voilà au Hellfest. Que pensez-vous du festival ?

Aaron : Ce festival est génial, nous nous sommes un peu baladés avant de monter sur scène. La statue de Lemmy sur la colline est fantastique. Les décors sont incroyables ! Nous avions déjà entendu parler de ce festival mais c’est la première fois que nous venons. Tout est vraiment bien organisé, c’est superbe.

Oli : Et il y a vraiment de supers groupes ! Le son est excellent, c’est incroyable. Et je le répète : lorsque nous avons enregistré notre EP, nous espérions uniquement pouvoir donner quelques concerts supplémentaires et nous avons finalement eu la chance de jouer sur le Main Stage ! C’est incroyable !

Votre concert a eu lieu assez tôt mais le public était bien présent. Comment s’est déroulé votre set ?

Oli : Oh oui! Tu sais, en général, j’arrive mieux à chanter vers 19h00 et nous avons l’habitude de donner des concerts en soirée. Et lorsque je chante tôt le matin, ça donne quelque chose comme GRRRRRAAA [rires]. Mais ça s’est bien passé, je ne sais pas pourquoi, c’était comme si mon corps s’était préparé pour ça, car ma voix était bien meilleure que pendant les semaines précédentes. Et lorsque tu sais que ton chant est juste, tu peux essayer de l’améliorer. Le chant est vraiment une activité très amusante…

Vous formez un power trio, Oli a donc beaucoup à faire au chant et à la guitare. N’avez-vous jamais envisagé d’inclure un autre guitariste ou un chanteur à votre formation ?

Oli : Absolument pas ! Nous aimons beaucoup jouer en power trio. J’ai deux configurations d’amplis différentes afin de pouvoir modifier mon son lorsque c’est nécessaire. Nous avons aussi un morceau qui se joue en duo, pour cela il me suffit de brancher Aaron sur mon ampli et de sauter dans le public avec mon micro. Nous essayons d’améliorer notre son en permanence. Nous sommes en train de tester un nouveau réglage sur la basse pour lui donner un son encore plus puissant. Nous voulons innover tout en restant un trio et je ne pense pas que cela changera.

Le Vintage blues rock semble faire son grand retour aujourd’hui, qu’en pensez-vous ? Plusieurs groupes ont choisi de privilégier ce style, vous en faites partie mais on peut également citer Blues Pills et de nombreux autres groupes comme Buffalo Summer… Et selon vous, d’où vient cette tendance ?

Oli : On trouve de nombreux groupes de ce style qui se débrouillent très bien, c’est vrai. C'est un style vraiment sympa qui reste intemporel. Peu importe l’âge, qu’on ait huit ans ou plus, cette musique touche tout le monde. Elle est authentique et sincère, tout comme les groupes qui la jouent.

J’ai également eu le plaisir d’écrire une chronique pour votre EP. Ce dernier a même été classé parmi les coups de cœur il y a quelque temps. Comment avez-vous procédé afin de composer les morceaux de cet EP ?

Oli : Ç'a été un peu particulier pour cet EP. A l’époque je suis resté quelque temps seul à Toronto. Je suis resté cloîtré chez moi et j’ai composé tous les morceaux. Je suis originaire du Yorkshire, mais j’ai déménagé à Toronto il y a deux ans. J’ai enregistré toutes les pistes moi-même sur la démo, ce n’était pas terrible [rires]. Nous avons ensuite utilisé mon matériel pour enregistrer l’EP.

Il me semble que vous n’aviez pas de label pour produire cet EP, est-ce exact ? En avez-vous trouvé un ?

Oli : Oui, nous avons finalement signé chez Frontiers. Nous sommes ravis de travailler avec eux. La sortie de notre album est prévue pour la fin du mois de septembre.

Dans ma chronique, je n’ai pas pu m’empêcher de mentionner Stevie Ray Vaughan, Jimi Hendrix Experience, Joe Bonamassa et Led Zeppelin. Parmi ces influences, quelles sont celles que tu apprécies le plus et celles qui te déplaisent le plus ?

Oli : Je suis vraiment ravi que tu compares notre musique à celle de Jimi Hendrix. C’est lui qui m’a donné envie de faire de la musique. C’est arrivé lorsque j’ai entendu un de ses morceaux. Il me semble que c’était "All Along The Watchtower", ce morceau a été utilisé pour la publicité d’une Audi à la télévision. Et ensuite j’ai acheté l’album "Smash Hits" et ç'a été un vrai coup de foudre. Et voilà, après ça j’ai eu envie de faire de la musique.

Tu possèdes également une belle collection de guitares.

Oli : Oui, j’ai notamment deux Hoffner, des guitares demi-caisse. Je les trouve géniales.

Avez-vous d’autres projets dont vous souhaitez parler ?

Oli : Nous allons partir en tournée dans toute l’Europe après la sortie de l’album. Nous n’avons rien d’autre de prévu pour le moment mais nous vous tiendrons au courant.

Merci beaucoup, je te laisse conclure cette interview en adressant un message à nos lecteurs…

Oli : Merci de votre soutien.