Groupe:

Malevolentia

Date:

08 Novembre 2016

Interviewer:

fifi59

Interview JC Reiss

Salut et merci d'accorder cet entretien au webzine auxportesdumetal.com. Pour commencer, peux-tu nous présenter les membres du groupe, leurs parcours ?

Je ne vais pas reprendre le parcours complet de chacun, le line-up de Malevolentia ayant eu tendance à changer fréquemment. Je vais donc parler de ceux qui sont parmi nous actuellement et de ce que chacun peut faire au sein et en dehors de Malevolentia.
Dies, le principal compositeur et concepteur du projet depuis son origine, officiant également au poste de guitariste. Il joue aussi de la basse dans le groupe Einsicht, groupe de black/dark metal.
Spleen, notre chanteuse, fait partie de Malevolentia depuis bien plus longtemps que moi étant donné qu’elle apparaît sur l’album "Ex Oblivion". Elle assure également les vocaux dans Einsicht avec Scylla (que l’on peut entendre sur la dernière piste "Escatos" de "République") ainsi qu’avec Dies.
Nous avons ensuite Raido, au poste de guitariste, qui a commencé son aventure dans Malevolentia à peu près en même temps que moi, en 2014. Il est également un des membres fondateurs du groupe de black metal Karne ainsi que créateur du projet de metal viking Heismgard, et du projet black metal Ferriterium. Donc comme Raido, je n’ai intégré la formation que début 2014, le groupe cherchant un batteur pour créer un nouvel album, qui est devenu "République". J’ai également plusieurs projets musicaux que sont Dawohl, groupe de brutal death metal, ainsi que Au-Delà, un groupe de black metal où nous devrions sortir un album cette année.
Le poste de bassiste dans "République" est occupé par Robin. Malheureusement, celui ci nous a fait parvenir très récemment son désir de partir du groupe, n’ayant pas le temps d’assurer correctement les prochains live, ayant lui aussi plusieurs projets à son actif (Obsidium, Dog’n’Style). Je peux d’ores et déjà annoncer le nom de notre nouveau bassiste qui se tiendra en la personne de Letal, qui officie également avec moi dans Au-Delà (basse, chant), ainsi que dans le groupe de thrash metal Defraktor (batterie).

Quelles sont les origines de Malevolentia ?

N’étant pas fondateur du groupe, j’aurais des difficultés à vous raconter les débuts de Malevolentia, cette question s’adressant plutôt à Dies, qui n’est pas en mesure de répondre à cette interview aujourd’hui. Je pense d’ailleurs que le futur est plus important que le passé pour le groupe...

Quelle est ta définition de la musique de Malevolentia ? Quelles en sont les influences spécifiques initiales ?

Malevolentia est un groupe qui s’inspire de toute la scène black metal symphonique des années 90. Nous aimons ce son produit avec beaucoup de synthés (même si Malevolentia n’en utilise pas à proprement parler). je peux aisément citer des groupes comme Emperor ou Anorexia Nervosa pour la France. La musique de Malevolentia est habituellement très rapide avec énormément de passages de blast beats etc… Je pense qu’avec "République", nous avons fait quelque chose d’à peine différent pouvant toucher parfois au death metal, voir même au heavy metal… Les passages rapides et agressifs étants toujours de la partie. D’un autre côté, Malevolentia est composé avec l’orchestration en premier plan, telle une musique de film. La composition instrumentale est faite à part pour accompagner au mieux les parties orchestrales.

Quel est le parcours de Malevolentia depuis sa création ?

Comme je l’ai dit précédemment, je ne suis pas en mesure de répondre complètement à ce genre de question. Je peux cependant affirmer que Malevolentia est un groupe qui, bien que le temps entre chaque album soit parfois long, est un projet qui essaye d’innover entre chaque pièce, de manière à ne pas servir toujours la même soupe, et je crois que petit à petit, la notoriété du groupe s’est pour le coup agrandit progressivement.

"République" est un grand album de Black Sympho, à mes yeux une référence. Je présume que vous êtes pleinement satisfaits de cet opus ?

Nous sommes en effet très heureux de pouvoir proposer au public cet album qui représente beaucoup pour nous, tant au plaisir que nous avons eu à le faire (même si la tâche était parfois ardue), ainsi que de par la thématique et le message que nous souhaitons faire passer. Il s’agit avant tout d’éveiller une conscience politique à chacun afin de comprendre que nous vivons aujourd’hui dans un système corrompu depuis le début de sa progressive mise en place, et que celui-ci n’a rien d'idéal en comparaison à d’autres systèmes qui ont, ont pu ou pourront exister. Nous dénonçons aussi les effets néfastes de la mondialisation, ainsi que de l’arnaque qu’est le capital, ainsi que toutes les institutions le servant, sensés pour la plupart être démocratiques… Nous ne sommes pas dans des partis politiques, nous pensons même parfois différemment, et il ne faut nulle part y voir l’influence de ceux-ci ou quelconque récupération, la plupart servant de toutes manière le système que nous critiquons... Nous avons voulu décrire dans cet album ce qui s’est réellement passé et actuellement.

Peux-tu nous entretenir du processus de composition de l'album, du boulot considérable effectué en matière de plans symphoniques ?

Il n’y a pas de méthode précise quant à la composition de l’album, parfois le morceau instrumental (batterie, guitares…) a été conçu en premier, parfois l’instrumentation a été première… Le plus long dans la composition je pense a été la façon de ficeler tous les morceaux ensemble niveau mélodies et thèmes musicaux. La partie orchestrale a, dans le processus général, occupé la majorité du temps de l’album, certains passages d’orchestrations de quelques secondes pouvant résulter de plusieurs heures de préparation et de corrections, de modifications… Il a fallu aussi ajouter le chant lyrique de C.Damotte aux orchestrations, ainsi que la contrebasse de J.Blind (officiant auparavant dans Malevolentia à la basse).

Pour un album de cette trempe, il fallait un son de grande qualité... et il l'est indéniablement ! Comment s'est déroulé l'enregistrement de "République" ?

L’enregistrement de l’album s’est déroulé assez simplement, même si il a pris du temps. Nous avons fait ça à la maison. Nous avons commencé à pré-mixer l’album également. Le mixage final ainsi que le mastering a été effectué au Tower Studio, avec qui il a d’ailleurs été très facile de travailler.

Peux-tu nous parler de l'artwork de "République" ?

Les symboliques utilisées sont censées représenter au mieux ce dont nous parlons dans l’album. L’étendard usé symbolisant une oligarchie née de révolutions discutables, utilisant le peuple pour arriver à ses fins, jusqu’à le tacher du sang de celui ci. Le symbole central, est un assemblage de plusieurs symboles (Révolutionnaires, maçonniques, identitaires…) qui sont selon nous les éléments principaux du bon fonctionnement du système en place. Pour le livret, la plupart illustrent les textes avec des images révolutionnaires ou autres qui définissent au mieux l’histoire "officielle" de la France, car il ne faut pas oublier que seuls les gagnants écrivent l’histoire...

Quelle est l'actualité de Malevolentia, présente et à venir ?

Pour l’instant, nous sommes en phase de préparation de concerts afin de commencer à tourner courant 2017. Nous avons encore quelques détails à peaufiner pour la scène, niveau sonorisation comme pour l'esthétique. Aussi, nous commençons à composer pour le prochain album, mais je ne peux pas en dire beaucoup plus pour le moment. Les thématiques ne seront pas nécessairement les mêmes d’ailleurs. Peut-être y aura-t-il quelques surprises...

A quoi peut-on s'attendre lorsqu'on va découvrir Malevolentia sur scène ?

Nous souhaitons faire en sorte que la thématique ressorte des concerts, pour cela nous comptons travailler un visuel adapté. Nous travaillons également sur les orchestrations car certains morceaux pourraient être joués légèrement différemment lors des concerts par rapport à l’album.

Quel regard portes-tu sur la scène Metal française actuelle ?

Je ne suis pas spécialement l’actualité des groupes metal français, cependant j’ai l’impression que le black metal a tout de même pas mal de groupes émergents, bon ou moins bons par ailleurs, le problème est qu’il est encore difficile en France de produire son groupe de metal car cela demande souvent pas mal de moyens financiers, ce qui limite l’émergence de groupes underground. Il en est de même pour Malevolentia, produire un album n’est jamais aisé financièrement.

Quels albums écoutes-tu en ce moment et lesquels conseillerais-tu ?

En ce moment, j’écoute ma discographie de Mayhem, étant un assez grand fan de ce groupe. Aussi le groupe allemand-polonais Darkened Nocturn Slaughtercult retient bien mon attention en ce moment. Pour le metal dit "symphonique", pour sortir du black metal, j’aime beaucoup la musique de Luca Turilli lors des ses albums solos. J’écoute également beaucoup de musique industrielle avec des groupes comme Laibach ou Die Krupps.

Je te remercie pour cette interview et te laisse le mot de la fin.

Merci pour l'intérêt que vous portez à Malevolentia, d’avoir pris le temps de lire, en espérant vous voir lors de nos passages sur scène !