Groupe:

Les Wampas

Date:

21 Juin 2015

Interviewer:

Didier

Interview Didier, Tony Et Eric (face à face)

Le public metal vous connait peut-être pas trop, vous nous faites un pitch sur Les Wampas qui pourrait convaincre un metalleux ?

Tony : Un pitch, c'est quoi ça ? Ah ok, alors les Wampas existent depuis 1983, c'est un groupe de yéyé-punk. Et on a fait un maximum d'albums, je ne sais plus combien, dix ou onze. Et voilà on fait du rock 'n' Roll. Le lineup a un peu bougé et le dernier arrivé est Eric, qui est là.

Dans ton dernier album, le dernier titre est "C’est pas moi qui suis trop vieux". Etre là pour les dix ans du hellfest, en est une belle preuve. Ca fait quoi d’être aujourd’hui au Hellfest ?

Tony : Le titre exact c'est "C'est Pas moi qui suis trop vieux, c'est votre musique qui est de la merde". Mais sinon oui on est ravi...

[Didier débarque en trombe dans le Gibson bus, et se joint à la conversation] :

Didier : Ouais, on est super content

On peut dire que c’est le festival de l’éclectisme ?

Didier : Tu trouves ? Non pas vraiment, c'est un festival cohérent plutôt. Dans le dernier festival où on a joué, on était avec Tiken Jah, Fauve et Soprano, ça c'est vraiment éclectique, tu vois... On peut dire si tu veux que c'est un festival metal éclectique, là d'accord.

Vous jouez sur la Warzone, que penses-tu des autres groupes de la Warzone ?

Didier : Ben, on a pas pu y aller, c'est tellement le bordel là-bas qu'on a pas réussi à y aller. On a rien eu le temps de voir. On fait des interviews. J'ai vu la liste et il y a plein de vieux groupes que je connais.

Comment avez-vous préparé votre setlist du coup ?

Didier : On a rien préparé du tout. Je ne sais pas encore ce qu'on va jouer.

Pas trop stressé ?

Didier : On essaye de pas stresser trois heures avant les concerts sinon tu t'en sors plus. Un quart d'heure avant, ça suffit bien... Ah ben excuse moi, faut que j'y aille. Content de t'avoir rencontré. [Didier quitte le bus aussi vite qu'il y était entré. Il a juste eu le temps de boire un café]

Est-ce qu’il y’a des concerts auquel vous allez pouvoir assister ?

Tony : Non, on se barre juste après.

Les Wampas, c’est un groupe de punk rock romantique depuis 1986. Pourquoi romantique ?

Eric : Il y a beaucoup de chansons d'amour.

Tout le monde en prend plein la gueule (politique, artistes...) dans vos paroles, c’est une spécialité ?

Tony : C'est la nature humaine qui veut ça. Mais je dois dire qu'on se moque des autres mais qu'on se moque de nous aussi. Mais on n'est jamais satirique. On n'est pas agressif non plus, on fait des chansons d'amour. Les gens retiennent toujours le côté agressif, c'est un esprit un peu français d'aimer se foutre de la gueule de quelqu'un d'autre ; mais la base des Wampas, c'est pas ça. On aime faire du Rock 'n' Roll, l'amour, faire les idiots.

Plutôt festif alors ?

Tony : Non, pas du tout. le terme a été galvaudé. Ca ne veut plus rien dire festif...

Eric : Moi je viens d'arriver, je n'ai fait que cinq concerts avec les Wampas, et du coup je me suis vachement renseigné sur eux et c'est un groupe mythique. C'est quand tu fouilles dans leur trente-deux ans de carrière que tu réalises...

Tony : Aujourd'hui ça fait pile trente-deux ans que nous avons donné notre premier concert au Square Bobino...

Eric : C'est juste la traduction à la française de ce qu'a été le blues, le jazz et le rock 'n' roll en Angleterre et aux US, mais vu par des mecs de Paris, avec leur vision de la vie. C'est simplement des chansons comme celles des bluesmen qui pouvaient chanter des chansons d'amour avec une note d'humour au second degré. Il y a beaucoup de poésie dans les textes de Didier. Nous, on a un côté blues aussi. Tu sais, Tony a été le guitariste d'un groupe très connu de blues, les Dogs, à l'époque.

[L'animateur du bus Gibson détourne leur attention en leur confiant des guitares - pas facile d'enchainer]

J’ai entendu quelqu'un dire un jour que Les Wampas c’était Renaud en punk, ça vous inspire quoi ?

Tony : Je crois que Didier aime bien les premiers albums de Renaud.

L'autre spécificité du groupe, c'est de caser jusqu’à trente morceaux par CD. Vous n'avez jamais atteint les limites techniques du CD ?

Eric : C'est encore un peu l'héritage du rock. Je me rappelle des chansons d'Elvis dans les années 50, c'était deux minutes et quelques.

Vous faites régulièrement des reprises, d’Edith Piaf à Thiéfaine en passant par Juvet ou Faudel. Hommage ou foutage de gueule ?

Tony : Edit Piaf ? On a repris un Edith Piaf ? Thiéfaine ? Non, on a été invité à jouer pour un hommage à Thiéfaine, mais reprendre du Thiéfaine, plutôt crever ! Pour Patrick Juvet, c'est différent : c'est un hommage c'est une chanson qui s'appelle "Patrick Juvet", c'est pas une reprise.

En 2009 vous êtes "la preuve que dieu existe", et en 2014 "vous faites la gueule", que s’est-il passé entre les deux ?

Tony : Didier a fait deux albums solos, donc on n'a pas fait grand chose. On avait fait une grosse tournée après "La preuve que dieu existe", et on s'est arrété un petit peu et maintenant on est prêt à mettre le feu à la terre entière. A commencer par le Hellfest. Quoique, on dirait qu'il n'y a pas besoin de mettre le feu au Hellfest, c'est déjà en feu ici.

"votre musique c’est vraiment de la merde" s’adresse à qui ? je vois tellement de candidats...

Tony : Il y a un drôle de truc avec la musique aujourd'hui. Il y a un espèce de vomi qui est partout. C'est ça qu'on n'aime pas. Cet espèce de bruit ambiant, de musique d'ascenceur, et encore je suis sympa en parlant de musique d'ascenceur. On se fout de notre gueule aussi en chantant ça. C'est pour plaisanter.

En 2007 vous sortiez un morceau "Faut voter pour moi", en rapport avec l’Eurovision. Un commentaire sur l’édition 2015

Tony : Je ne suis absolument pas au courant. On n'a pas la télé en plus.

Eric : Je n'ai pas la télé depuis quelques années. Et si ça ne tenait qu'a moi, je virerais l'Eurovision, Miss France et le Tour de France.

Philippe Almosnino vous quitte après vingt-cinq ans et Eric arrive. Un commentaire ?

Eric : Je suis le plus jeune du groupe et extrêmement fier de faire partie des Wampas.

Tony : Et nous, on est bien content qu'il nous ait rejoint. Philippe voulait faire autre chose, on est resté amis et il reste dans la musique puisqu'il joue avec Johnny Halliday.

Eric : Il m'a passé le relais. On vient du même milieu, on vient du blues, comme Tony aussi.

Que penses-tu de la situation du music system aujourd’hui ?

Eric : Comment veux tu qu'on réponde à ça, faudrait faire une dissertation. Tu veux que je te dise qu'on en a marre d'Universal, mais moi je n'ai pas envie de répondre ça. Tous les jeunes aujourd'hui ont accès à un ordinateur et enregistrent de la musique. Il existe des tonnes et des tonnes de super groupes, qui peuvent aller jouer dans les bars et voilà... Le music system est un échec pour ceux qui l'ont pourri.

Tony : Ca flotte un peu de tous les côtés. Mais moi je m'en fout

Eric: Il existe des tonnes de super festivals et les labels sont derrière, à placer leurs artistes.

De quoi est fait l’avenir des Wampas après le Hellfest ?

Tony : Pas mal de concerts, en festival. On joue au Casino de Paris le 3 octobre, puis on tourne en France et dans quelques pays francophones.

Merci les gars et bon concert

Eric: Merci et bon Hellfest