Artiste/Groupe:

Zapruder

CD:

Zapruder

Date de sortie:

Novembre 2018

Label:

Apathia Records

Style:

Post-Things

Chroniqueur:

JeanMichHell

Note:

17/20

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Avant de vous présenter ce disque de Zapruder, je vais prendre quelques lignes pour vous présenter le choix de ce nom de groupe, parce que je trouve que c’est un choix qui peut mettre en perspective la musique de ce groupe. D’autant que vous connaissez certainement tous cet homme-là sans le savoir.

« Abraham Zapruder est un fabricant de vêtements pour dames de Dallas au Texas qui est devenu célèbre pour avoir filmé l'assassinat du président John F. Kennedy, le 22 novembre 1963. Son film, probablement le film amateur le plus célèbre de tous les temps, est connu sous le nom de Film Zapruder. » Merci Wiki !

Ce quintet poitevin officie dans un style "Post-Things" ; ce n’est pas moi qui le dis, c’est ainsi que le groupe se définit lui-même. Si j’osais me lancer dans une sorte de définition de leur style, je dirais que c'est un joyeux mélange, qui peut paraître un brin bordélique mais qui s’avère être extrêmement fin et travaillé. Ils ont d’ailleurs signé chez Apathia Records qui abrite déjà bon nombre d’allumés. Le choix des artistes que fait ce label est remarquable, car ils choisissent des artistes et non des "copies de".

Le groupe se compose d’Isaac au chant, d’Etienne à la guitare, de François à la basse, de Fiak à la batterie et de Clément au saxophone, clarinette et troubles mentaux… Parce que ces cinq grands malades peuvent aussi bien s’apparenter à un Dillinger Escape Plan, qu’un Comity ou qu’un Ken Mode… Et là déjà, mon tintin, on est bien…

L’album commence sur I Left My Appendix In NYC, Isaac en appelle à son batteur et c’est parti pour un premier riff qui pue le rock’n roll gras à souhait, un de ceux dont Lemmy serait fier. Puis le groupe décide de nous faire comprendre que cet album ne sera pas un long fleuve tranquille et pousse le bouton du Mathcore puissant à souhait. Ce premier passage se fait en soutien avec des chœurs très aigus qui tranchent avec le reste, puis retour à rock’n roll city. Zapruder sera une terre de contraste ou ne sera pas.

C’est certainement le titre Half Stache Man (je vous laisserai le soin de découvrir une playlist riche de sous-entendus, et prenez également deux minutes pour bien observer la pochette...) qui représente la mieux la patte Zapuruder. Un riff Dillingerrien en ouverture, un passage post-rock planant comme Dillinger, et des chœurs en voix de tête qui accompagnent le « refrain », comme qui déjà ? Bon, l’influence est évidente mais elle restera une influence car Zapruder a bien assez d’imagination et de talent pour avoir son propre univers et ne surtout pas s’essayer à dépasser les maîtres. 

D’autant que le groupe possède une arme secrète : c’est son saxophoniste, qui sait teinter les compostions comme Leaving Montreal, autre titre qui pue le rock’n roll à papa, mais qui sait aussi apporter des touches inattendues. Il suffit d’écouter Piss Soaked et son intro totalement dans l’esprit d’un John Zorn ou de se laisser porter par le pont digne d’une batucada pour en être convaincu. Il est loin d’être le seul atout créatif de cette formation mais son apport dans les compositions est indéniable.

Le père Noël est passé en avance cette année, et m’a offert un Zapruder en guise de cerise sur mon année musicale. Je suis totalement conquis par leur univers qui tape juste, fort et déborde de créativité sans pour autant partir dans tous les sens. Un groupe qui maîtrise sa folie pour la mettre au service d’une créativité sans faille. Un putain d’album, merci messieurs.

Tracklist de Zapruder :

01. I Left My Appendix In NYC
02. Tongue Twister
03. Half Stache Man
04. Leaving Montreal
05. Dracula Love Hotel

06. Martin Bell
07. Piss Soaked
08. Back In Town
09. Fly Me To The Ceiling 

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