Artiste/Groupe:

WASP

CD:

The Last Command

Date de sortie:

1985

Label:

Style:

US Heavy Metal

Chroniqueur:

Orion

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Second album de WASP, un an après le premier assaut de la furieuse bande de Blackie Lawless. Le groupe, presque plus connu pour ses excentricités que pour sa musique à l’époque (jet de barbaque dans le public, un leader avec les fesses à l’air sur scène et j’en passe), a décidé de montrer, avec son nouvel album, qu’il peut être autre chose que l’image sulfureuse qu’il a dévoilé jusqu’alors.

Oui, la première chose que l’on constate à l’écoute de ce Last Command, c’est que la bête semble s'être assagie. Autant le premier album était cru, violent, un véritable cri de révolte, autant sur celui-ci, Blackie semble vouloir montrer son véritable potentiel en tant que compositeur. D'où des morceaux plus variés et parfois plus posés que sur le premier jet. La preuve dès le premier titre, le fantastique Wild Child. Le moins que l’on puisse dire, c’est que le rythme est moins frénétique que sur l'ouverture de l'album précédent, le dingo I Wanna Be Somebody. Wild Child joue tout en subtilité sans pour autant perdre en puissance, notamment grâce à la voix de Blackie Lawless. Pour la petite histoire, ce morceau fut composé à l'origine par Blackie pour Mötley Crüe mais Nikki Sixx le refusa, étant trop éloigné des lignes vocales de Vince Neil. Du coup, Blackie l’a recyclé sur ce second album et il a bien fait puisque ce morceau est devenu l'un de leurs plus gros titres.
Wild Child n’est pas le seul morceau un peu plus progressif. On a notamment ce superbe Widowmaker, assez atmosphérique, avec une belle prestation de Blackie au chant. On note d'ailleurs sur l'ensemble de l'album un travail plus approfondi sur les harmonies vocales. Pour continuer dans ce registre, il y a aussi la superbe ballade Cries In The Night, que Blackie avait écrite à l'âge de dix-huit ans. Elle rappelle un peu Sleeping (In The Fire) de l'album précédent, une grosse réussite du groupe. Et enfin, dans un autre registre, il y a ce Jack Action (titre co-signé par le nouveau batteur du groupe, Steve Riley) avec sa rythmique bulldozer et ses sonorités très modernes. Le morceau éponyme s’inspire lui un peu du style Kiss de l’époque (les albums Lick It Up et Animalize) avec son gros refrain et ses "Woh Oh Oh". Même constat pour le très bon Running Wild In The Streets. On ne passera pas sous silence le boulot des deux guitaristes, Chris Holmes et Randy Piper, qui, s’ils sont discrets au niveau de la composition (trois morceaux co-crédités pour Holmes, aucun pour Piper), envoient du solo et du riff bien efficace tout au long de ce Last Command.
Mais attention, WASP n'a pas totalement changé et montre encore qu'il est un animal dangereux et indomptable. Avec Blind In Texas bien sûr, la "seule chanson non écrite par ZZ Top qui cite le patelin de Waco", comme s'amusait à le dire Blackie à l’époque. Bon, depuis, on en a pas mal entendu parler de cet endroit, puisque c’est là que la secte des Davidiens avait élu domicile. Ce titre fut choisi comme premier single du disque, puisque étant musicalement assez proche du style du premier album. Tout comme Sex Drive, Ballcrusher et Fisful Of Diamonds, avec lesquels on reste dans le WASP incontrôlable et irrévérencieux, qui fait un bon gros doigt au PMRC, dont il est devenu la cible favorite.
Malgré tout, et derrière ce côté irrespectueux, le groupe n’est pas irresponsable et le prouve en ajoutant sur la pochette du disque "Don't drive drunk or blind... in Texas or anywhere else". Petite note amusante, en référence au morceau Blind In Texas bien sûr, mais néanmoins très politiquement correcte qui montre une certaine maturité quant au rôle que peut jouer un groupe de musiciens face à ses fans, notamment les plus jeunes.

La réédition de l’album de 1997 comporte les faces B des singles Wild Child et Blind In Texas (Savage et la reprise de Mountain, Mississippi Queen) ainsi que cinq titres live capturés en 1984 au Lyceum de Londres. On a notamment droit au fameux Animal (Fuck Like A Beast) dans le lot. Le son n'est pas particulièrement bon (les guitares sont sous-mixées). Par contre, on entend particulièrement bien le public. De là à penser que l’on a artificiellement gonflé l’auditoire pour faire croire à une foule de dingue, il n’y a qu’un pas… que l’on va franchir.

The Last Command est le premier gros succès du groupe, il se vend plus que bien. C'est aussi le dernier album de WASP avec Randy Piper à la guitare, membre fondateur du groupe avec Blackie. Il faut dire que le line-up n’a jamais connu une grande stabilité chez WASP. A la suite de son départ, Blackie va laisser sa basse et reprendre la guitare, comme au tout début du groupe, lorsque celui-ci s'appelait encore Circus Circus. C’est donc un bassiste qui sera recruté, en la personne de Johnny Rod, transfuge de chez King Kobra.
Moins jubilatoire que le premier album, moins abouti que Headless Children ou Crimson Idol (ses meilleurs albums pour beaucoup), The Last Command reste néanmoins un très bon album de WASP et le reflet d’une époque faste pour les groupes de Metal américains.

 

Tracklist de The Last Command :

01. Wild Child
02. Ballcrusher
03. Fisful Of Diamonds
04. Jack Action
05. Widowmaker
06. Blind In Texas
07. Cries In The Night
08. The Last Command
09. Running Wild In The Streets
10. Sex Drive

Réédition CD - bonus tracks :

11. Mississippi Queen
12. Savage
13. On Your Knees (live)
14. Hellion (live)
15. Sleeping (in the fire) (live)
16. Animal (fuck like a beast) (live)
17. I Wanna Be Somebody (live)